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LETTRES APOSTOLIQUES,

SCELLÉES EN PLOMB,

Portant nomination de S. E. Monseigneur le Cardinal CAPRARA, en qualité de Légat a latere.

PIE, Evéque, serviteur des serviteurs de Dieu, à notre cher fils, Jean-Baptiste CAPRARA, Cardinal-Prêtre de la sainte Eglise Romaine, du titre de Saint-Onuphre, Archevêque, Evéque d'Iési, notre Légat a latere, et celui du Saint-Siége, auprès de notre trèscher fils en Jesus-Christ, Napoléon BONAPARTE, premier Consul de la République française.

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LA droite du Très-Haut, qui dans tous les temps a manifesté avec éclat sa puissance, vient de renouveler de nos jours ses prodiges. Au milieu des orages et des tempêtes dont la France vient d'être battue, la très-grande ma jorité de cette nation est toujours demeurée fortement attachée à la religion qu'elle a reçue de ses pères, et qu'elle a sucée avec le lait. Jalouse de marcher sur les traces de ses aïeux, qui ont fait tant de bien à l'Eglise, elle

Ecclesia, ad memoriam sæculorum omnium sit æmulata. Proptereà nec desivimus, nec desituri unquam erimus in omni spiritûs Nostri humilitate gratias agere Misericordiarum Deo, qui tot inter angustias quibus undique premimur, tantasque curarum moles quas, cùm semper, tum iis potissimùm temporibus necessario habere debet sarcina supremi Episcopatûs quæ infirmitati Nostræ, inscrutabili Dei judicio est imposita, ad consolandos Nos Divinitatis suæ lumine, rationem Nobis suppeditare est dignatus, quâ Catholica Religio ad Liberum ministeriorum suorum exercitium in regionibus illis revocata, ad pristinam Cultûs sui puritatem, sanctitatemque possit reflorescere. Paterna charitas quâ Nos Gallicanam Nationem semper complexi fuimus, et ardentia illa studia quibus urgemur ut opus tam benè susceptum, auxiliante Deo, ad majorem ejus gloriam per imbecillitatem Nostram feliciter conficiatur, Nos vehementer sollicitos habet, rationesque omnes excogitare cogit, quæ ad hoc tantum bonum constituendum conferant, cum quo salus tam multarum animarum quas Christus Dominus sanguinesuo redemit est omninò conjuncta. Proptereà cùm ad id consequen-,

s'est acquise une gloire immortelle dans ce qu'elle a fait pour conserver la Religion. Aussi n'avons nous jamais cessé, et ne cesseronsnous jamais de rendre en toute humilité des actions de graces au Dieu des miséricordes, qui a bien voulu, au milieu des anxiétés et des peines attachées, surtout dans les temps. présens, au suprême pontificat dont il nous a chargé par un secret jugement, faire luire à nos yeux un rayon de consolation, en nous offrant les moyens de rendre à la Religion catholique, dans ce pays, le libre exercice de son ministère, et d'y faire refleurir l'antique pureté de son culte.

L'amour paternel que nous avons toujours porté à la Nation française, et notre désir ardent de voir cet ouvrage, aussi heureusement commencé, être conduit par nous avec le secours de Dieu à une heureuse fin, nous remplissent d'une vive impatience, et nous forcent à chercher tous les moyens d'opérer un aussi grand bien, d'où dépend le salut de tant d'âmes que Notre-Seigneur Jesus-Christ a bien voulu racheter au prix de son Sang.

Or, comme il nous a paru, ainsi qu'au

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dum illud maximè tum Nobis tum Gubernio ipsi Gallicano prodesse posse videatur, si Nostrum atque Apostolicae Sedis Legatum constituamus qui in Galliam se conferens et spiritualibus Fidelium illorum necessitatibus præstò sit, et ea bona properet quæ ex Conventione inter Nos et Gubernium Reipublicæ Gallicana initá expectari debent, auditis Venerabilibus Fratribus Nostris Sanctæ Romanæ Ecclesiæ Cardinalibus quos, quemadmodum deliberatio tantæ rei postulabat, omnes convocandos censuimus, unanimi eorumdem consilio et assensu, Te, Dilecte Fili Noster, delegimus, cujus fidei, religioni, ac exploratæ prudentiæ tantum ac tam grave hoc munus committeremus, illud persuasi, Te pro eâ virtute ac singulari sapientiâ quâ præstas, ac præsertim pro eo amore, ac studio quod semper in cæ→ teris muneribus quæ tibi a Sede Apostolicâ concredita sunt administrandis erga Catholicam Ecclesiam ostendisti, desiderio atque expectationi Nostræ esse cumulatissimè responsurum. Te igitur in Nostrum, et Apostolicæ Sedis Legatum ad Primum Galliarum Reipublicæ Consulem vigore præsentium eligimus, constituimus et deputamus, circumspectioni Tuæ mandantes ut

Gouvernement français, très-utile pour le but que nous nous proposons, d'établir en notre nom et au nom du Siége apostolique, un Légat qui, se rendant en France, pourvoie aux besoins spirituels des fidèles, et accélère les heureux effets que l'on doit attendre de la Convention passée entre nous et le Gouvernement de la République française, après avoir ouï nos vénérables frères les Cardinaux de la sainte Eglise Romaine, que nous avons cru devoir tous convoquer pour déli bérer sur une affaire d'une aussi grande importance, de leur avis et consentement und nime, nous vous avons choisi, vous, notre cher fils, pour confier à votre foi, à votre religion, et à votre prudence une aussi importante mission, persuadés que vous surpasserez nos désirs et notre attente par la vertu et la sagesse qui vous distinguent, et surtout par cet attachement et ce zèle que vous n'avez cessé de montrer pour les intérêts de l'Eglise catholique dans les autres fonctions que le Saint-Siége vous a confiées.

Nous vous choisissons donc, en vertu des présentes Lettres; nous vous établissons, et nous vous députons, en qualité de notre Légat et en qualité de Légat du Siége apostolique, auprès du premier Consul de la République française et près du Peuple français; vous recommandant, au nom de votre

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