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l'attaque du fort l'Empereur. Je ne puis plus être tenu bien au courant de ses mouvemens et opérations. Je sais que la construction des batteries d'attaque touebe à sa fin. Elles devaient ouvrir leur feu aujourd'hui; ce sera sans doute pour demain (Il est six heures du matin, j'eutends leurs premiers coups.)

« Dès le 29, pour seconder les opérations de l'armée de siége, j'avais ordonné une fausse attaque sur les batteries de mer de l'ennemi, afin d'attirer sou attention sur plusieurs points à la fois et de T'engager à rappeler les canonuiers aux batteries, et mêine partie de la garnison. Un calme profond dans toute la journée du 30 s'est opposé à l'exécution de l'ordre. Le 1er juillet, une brise maniable de l'ouest a permis le mouvement; l'amiral Rosamel, avec sa division, a défilé sous des batteries, depuis la pcinte Pescade jusqu'au Môle, à grande portée de canon, en ripostant de ses batteries au feu de l'ennemi. En défilant devant les forts, on a reconnu qu'ils étaient démunis de leurs canouniers, car le feu n'a commencé que sur les vaisseaux du centre. Après d'arrivée des canonniers, qui auront été rappelés d'autres points, leur feu est alors devenu continuel sur chacun de Des bâtimens, saus les atteindre, quoique plusieurs les dépassassent. Entre une assez grande quautité de bombes lancées, et dont une majeure partie a éclaté en l'air, uue est tombée au large du waisseau du coutre-amiral de Rosamel, à petite distance de Ini et du brick le Dragoa. La division, parvenue a la portée des formidables remparts du Môle, a échangé ses boulets avec ceux de l'eunemi, et a continué sa ronte pour la baie, où elle a trouvé un calme profoud, qui l'a entraînée sous Matifou, où elle a été retenue hier toute la journée, ce qui l'a empêchée de renouveler le même mouvement, et où je l'ai railiée dans la soirée.

« J'étais parti hier de la baie de SidiFerruch, avec le calme, mais remorqué par un bateau à vapeur. J'ai, en même temps, fait appareiller sept des vaisseaux armés en flûte dont j'ai formé une division, sous le commandement de M. le capitaine de vaisseau Ponée. Elle croisera à l'ouverture de la baie, en communication avec elle et la partie de l'armée réunie devant Alger sous mon pavillon. Cette disposition était urgente pour la conservation et la sûreté de l'armée. Trois fois, dans trois coups de vent, du 13 au 26, elle a été compromise. L'opé

ration du déchargement de toute la flotte touchait à sa fin. J ai pris des disposi tions pour le terminer dans trois jours, et pour assurer celui des divers navires (subsistances et approvisionnemens) qui arriverout successivement et isolément. Mais ceux-ci sont au compte du fournis. seur général, et ne font pas partie de grand convoi, dont j'espère que le déchargement et la réexpédition partielle seront entièrement terminés vers le 6. J'en ai laissé le soin à M. le capitaine de vaisseau Cuvillier, qui a pris provisoirement le commandement et la direction de tous les mouvemens de la baie; carje compte retirer aussi le vaisseau le Su perbe Je lui ai laissé quatre fregates de 24, armées en flûte, une de 18, et des flûtes, avec un secours d'embarcations et de corvées d'hommes, montant à qua torze cents hommes. Les trois équipages temporaires fournis pour renforcer la garnison du camp retranché, et mis à la disposition du colonel nommé par le général en chef pour y commander, forment un effectif d'environ 2100 hommes. Ainsi donc la marine n'a pu faire cet énorme sacrifice qu'aux depens de l'armement des vaisseaux, mais elle fera tout pour contribuer au succès des armes de S. M.

« Le général en chef m'a informé qu'il faisait la demande en France d'une brigade de la réserve. Le port de Toulon aura, en bâtimens de guerre appartenant à l'armée, les movens de pourvoir à leur passage. La plus grande partie des trausports est d'ailleurs retournée à sa disposition. L'embarras que nons sommes sur le point d'éprouver est celui de l'eau, et, pour quelques bâtimens, celu de l'eau et des vivres. J'en ai demande à Toulon. J'enverrai partieliement fare de l'eau à Mahon. Mais le momers ne me paraît pas encore venu d'isoler une par fie des bâtimens de l'armée.

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«Le 3 juillet, 5 heures du soir. «J'avais suspendu à remise des dépe ches à la Cornélie, parce que l'armée manœuvrait pour déiler sur les batteries et effectuer, par me attaque serieuse, une diversion utile aux opérations de l'armée. Les derniers coups de canon viennent d'être tires, et je n'ai le temps que de vous en readre un compte fort succinct.

<< Toute la matinée, l'armée, à laquelle le calme n'avait pu permettre de se rallier à aucun ordre, cheerbait, d'après le

signal que j'en avais fait, à se ranger à l'ordre de bataille A deux heures, dix vaisseaux et frégates, soit de l'escadre de bataille, soit de l'escadre de débarquement, y étaient parvenus, en se formant sur le vaisseau amiral qui avait la tête. Les autres cherchaient à prendre leur poste. A 2 heures 15 minutes, l'armée a laissé arriver en ligne, pour défiler sur toutes les batteries de mer, en commençant par les trois de la pointe de Pescade. Un peu avant d'arriver par leur travers, j'ai reconnu qu'elles étaient évacuées par l'ennemi, et en même temps j'ai aperçu un détachement de nos troupes qui descendait d'un camp voisin et qui en ont pris possession et y ont fait flotter na mouchoir blanc, quì a bientôt été remplacé par un pavillon envoyé dans un canot de la Bellone, qui, par sa position, se trouvait en avant de l'armée. Ce monvement d'évacuation avait sans doute été provoqué par l'attaque faite, le 1er, par M. le contre amiral de Rosamel, et la reconnaissance que j'avais faite hier en ralliaut l'armée. Ces batteries sont au nombre de trois; nne, de 5 capons, était désarmée; la deuxième, armée de 16 cacanons, et la troisième, de to canons, avaient conservé leurs pièces et leur armement. Une batterie rasante, voisine de celles ci, était également évacuée. L'ennemi, dans ce mouvement, avait eu sans doute l'intention de réunir tous ses canonuiers sur les forts et batteries plus rapprochés de la ville, sur celles de la place et sur celles de la marine.

«A 2 heures 40 minutes, le capitaine de vaisseau Gallois, commandant la Bellone, en avant de l'armée, a ouvert sur le fort des Anglais, à petite portée de ses canons de 18, un feu vif et bien soutenu. L'ennemi y a riposté aussitôt. A 2 heures 50 minutes, le vaisseau amiral, à demiportée de canon, a commencé le feu, et Successivement tous les bâtimeus de l'armée, je dirai même jusqu'aux bricks, ont défilé, à demi-portée de canon, sous le feu tonnant de toutes les batteries, depuis celle des Anglais jusqu'à celles du Môle inclusivement. Les bombardes out riposté sous voiles aux bombes nombreuses lancées par l'ennemi. Le feu vient de cesser à 5 heures avec le dernier bâtiment de l'armée. Aucun n'a d'avarie apparente et ne doit avoir fait de perte notable par suite du feu de l'ennemi, si j'en juge par le vaisseau amiral. Mais par une fatalité inouïe, le funeste événement arrivé il y a près de deux ans à

bord du vaisseau s'est renouvelé. Une pièce de 36 a crevé dans la batterie; dix hommes out été tués, et quatorze ont été blessés au nombre de ces derniers est M. Bérard, lientenant de vaisseau, brave et digne officier. Jusqu'ici on ne croit pas ses blessures graves.

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Quand j'aurai reçu les rapports particuliers des commaudans des vaisseaux, je pourrai citer à V. Exc. les traits de courage qui ont pu plus particulièrement fixer leur attention. La mienne n'a pu s'arrêter plus sur un bâtiment que sur un autre. J'étais cependant à même de suivre tous les mouvemeus et de juger du feu de chacun, pendant deux heures qu'a duré la canonnade, à demi-portée, sous un front de peut-être 300 pièces d'artillerie. Je dois également des éloges a tous. les commandans, officiers et marins de l'armée.

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« L'ouverture du feu devant le fort de l'Empereur fut différéc jusqu'au 4 juillet, pour que toutes les batteries de siége pussent tirer à la fois. Je pensai qu'imposer à l'ennemi, dès le premier jour, par une grande supériorité de feu, ce serait abréger la durée des opérations ultérieures.

«La tranchée avait été ouverte dans la nuit du 29 au 30 juin. Depuis lors, les travaux n'avaient pas été un moment interrompus. Pendant la nuit, et même aux heures où les travailleurs sont ordinairement relevés, l'artillerie ennemie

rics et celles de l'ennemi avaient suspendu leur feu. J'ai chargé l'envoyé de dire à son maître que les dispositions de l'armée sous mes ordres seraient subordonnées à celle de l'armée de terre, dout il devait d'abord s'assurer auprès du général en chef. La soirée et la nuit se sout passées sans hostilités. Hier matin, à cinq heures, l'envoyé est revenu renouveler ses sollicitations. J'y ai répondu par la mote ci-jointe, que je l'ai chargé de remettre au dey, tout en lui remettant une copie pour le général en chef de l'armée de terre. Dès midi, le pavillon algérien ne flottait plus sur la Casauba, et quelques forts voisins. Nous apercevions nos troupes en mouvement sur la ville à deux heures quarante minutes, le pavillon du Roi flottait sur le palais du dey, et a été successivement arboré sur tous les forts et batteries. L'armée navale l'a aussitôt salué de vingt-un coups de canon au milieu des cris répétés de vive le Roi!

Aujourd'hui, je viens de faire mouiller le vaisseau la Provence sous les murs d'Alger. Les autres bâtimens de l'armée, partagés en deux divisions, sous le commandement du contre-amiral de Rosamel et du capitaine de vaisseau Ponée, croisent à l'ouvert des baies d'Alger et de Sidi-Ferruch.

J'expédie en toute hâte le bâteau à vapeur le Sphinx, porteur des dépêches de M. le comte de Bourmont et des mieones.

« Mon premier soin a été de réclamer nos malheureux prisonniers du Sylène et de Aventure. Ils viennent de m'étre ren. dus, et je les expédie pour la France, Ils ont bien souffert depuis l'époque de notre débarquement, mais bien plus de l'exaspération de la populace que de celle du dey. Néanmoins aucun de ceux échappés au massacre des Arabes, et dont la liste vous a été adressée, n'a succombé à ses souffrances,

«Je prie V. Exc. d'agréer, etc.

<< DUPERRÉ. »>

NOTR adressée au dey d'Alger par l'a"miral commandant en chef l'armée navale.

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«La prise d'Alger paraît devoir amener la soumission de toutes les parties de la Régence plus la milice turque était redoutée, plus sa prompte destruction a relevé dans l'esprit des Africaios la force de l'armée française; les miliciens euxmêmes ont donné l'exemple de l'obeissance; daus chacune de leurs casernes, quelques soldats ont sufli pour les désarmer: au premier ordre qu'ils ont reçu, tons out apporté leurs fusils et leurs yatagans dans le lien qui leur avait été désigné. Ou leur a fait connaître que les pères de famille seraient autorisés à rester dans Alger, mais que les célibataires seraient transportés par mer sur les points qu'ils auraient choisis. Cette décision parut ne produire sur eux que peu d'impression. La plupart sont ués dans l'AsieMineure; ils ont demandé qu'on les y reconduisit. Le nombre des milciens réc nis dans les casernes est de 2,500 caviron. Ceux-là sont tous célibataires : beaucoup sont vieux et impropres an service militaire. Les plus braves et les plus vigoureux ont péri dans la derniere campagne. Les milicieus mariés sont logés dans des maisons particulières : leur nombre ne paraît pas s'élever à plus de 1000. Depuis trois ans, le blocas rendait le recrutement presque impossible. Une réduction considérable s'en etait suivie dans la force de la milice.

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Le dey est venu me voir hier dans la Casauba. C'est à Livourne qu'il a témoigné le désir d'aller s'établir. Une fregate «Vaisseau la Provence, devant Alger, prend des dispositions pour que les Tures va l'y transporter. M. l'amiral Duperre

le 5 juillet 1830.

«L'amiral soussigné, commandant en chef l'armée navale de S. M. T. C., on

célibataires s'embarquent presqne en mème temps. Les Maures et les Juifs attendent leur départ avec impatience. C'est

alors seulement qu'ils croiront leur joug brisé pour toujours.

Le bey de Titterie a reconnu le premier l'impossibilité où il était de prolonger la lutte. Le lendemain même du jour où les troupes françaises ont pris possession d'Alger; son fils, à peine âgé de 16 ans, est venu m'annoncer qu'il était prêt à se soumettre, et que si je l'y autorisais, il se présenterait lui-même. Son jeune envoyé remplit sa mission avec une naïveté qui rappelait les temps antiques. Je lui remis un sauf-conduit pour son père, qui, le jour suivant, se rendit à Alger. Je l'ai laissé à la tête du gouvernemeut de sa province, sous la condition qu'il nous paierait le même tribut qu'au dey. Cette condition a été acceptée avec reconnaissance. Les habitans paraissent convaincus que les beys d'Oran et de Constantine ne tarderont pas à suivre l'exemple de celui de Titterie.

Déjà la confiance commence à s'établir beaucoup de boutiques sont ouvertes Les marchés s'approvisionnent. Le prix des denrées est plus élevé que dans les temps ordinaires; mais bientôt la concurrence aura fait cesser cette cherté éphémère. J'ai confié la direction de la police à M. d'Aubiguose, Français qui a long-temps habité l'Orient. Úne commission, présidée par M. l'intendant en chef Deniée, a été chargée d'indiquer les modifications que les derniers événemens devaient apporter dans l'administration et la forme du gouvernement. M. le général Tholozé a été nommé commandant de la place. Son caractère ferme et honorable le rend éminemment propre à ce poste important.

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La ligne de communication dont Sidi-Ferruch est le point de départ va devenir inutile, et désormais les approvisionnemens de l'armée seront dirigés dans le port d'Alger. Une grande économie doit en résulter dans le service des transports. Dans quelques jours on désarmera les redoutes qui avaient été construites entre Sidi-Ferruch et le camp de siége; enfin, la place de dépôt elle-même devra être abandonnée anssitôt après que les hôpitaux auront été tranférés ailleurs, et que les subsistances qui s'y trouvent auront été consommées ou embarquées.

« Déjà des ordres sont donnés pour que le matériel d'artillerie qui n'avait poiut été mis à terre soit transporté en France. L'équipage de siège reste presque entier. On a trouvé ici une iminense quantité de poudre et de projectiles, et plus

de 2,000 bouches à feu presque toutes en bronze. La valeur de ces objets, celle des fers qui appartiennent au gouvernement, et surtout celle du trésor, dont M. le payeur-général fait l'inventaire, paraissent devoir suffire pour payer une grande partie des frais de la guerre.

Tous les prisonniers français qui se trouvaient à Alger m'ont été remis le 5 au matin, avant que les troupes françaises prissent possession de la place.

«La chaleur est vive depuis quelques jours. Plusieurs fois le thermomètre de Réaumur a marqué 28 degrés. Quoique le siége n'ait duré que six jours, l'acti vité avec laquelle les travaux ont été conduits a fait éprouver aux troupes de grandes fatigues. Les dyssenteries sont devenues plus nombreuses; mais ceux qui en sont atteints ne le sont point assez gravement pour quitter leurs corps. On compte à peine 250 fiévreux dans l'armée Le nombre d'hommes mis hors de combat depuis le 14 est de 2,300; 400 sont morts; 1,900 blessés ont été ervoyés aux hôpitaux: ici, comme en Égypte, ils se guérissent promptement. La plupart des pères de ceux qui ont versé leur sang pour le Roi et la patrie seront plus heureux que moi: le second de mes fils avait reçu une blessure grave dans le combat du 24. Lorsque j'ai eu l'honneur de l'annoncer à V. Exc., j'étais plein de l'espoir de le conserver. Cet espoir a été trompé; il vient de succomber. L'armée perd un brave soldat. Je pleure un excellent fils. Je prie V. Exc. de dire au Roi que, quoique frappé par ce malheur de famille, je ne remplirai pas avec moins de vigueur les devoirs sacrés que m'impose sa confiance.

« J'ai l'honneur d'être, etc.

« Le comte DE BOURMONT. »

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barqués aujourd'hui. Le dey paraît henjeux d'avoir vu se terminer ainsi une crise dont la solution semblait devoir lui être fatale.

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L'embarquement des soldats non mariés de la milice a commencé aujour d'hui: 1300 sont à bord, chacnu d'eux a reçu 5 piastres d'Espagne, Cette somme équivant pour eux à deux mois de solde, ils out exprimé en la recevant une vive reconnaissance. Ils ne s'attendaient qu'à de mauvais traitemeus; plusieurs milciens mariés n'out pas voulu profiter de T'autorisation qu'on leur accorde de rester à Alger. Ils sentent que la haine des Maures et des Juifs y rendra leur posi tion pénible

« Une commission municipale a été installée; parmi les hommes qui la composeut, il y en a d'éclairés. Ils reçoivent avec joie la part qu'on leur accorde dans l'administration de leur pays. La confiauce s'accroît tous les jours; aujourd hui les marchés étaieut abondan meut pourvus, et déja les prix sont beaucoup moius élevés.

« Des bâtimens de subsistances viennent d'entrer daus le port; c'est désormais par cette voie que l'armée sera approvisionnée. Toutefois, pendant quelques jours encore, des convois se dirigeront de Sidi-Ferruch vers Alger; ils pourroient maintenant marcher sans escorte; pas un Arabe armé ue se montre sur la route.

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« La Casauba, le 13 juillet 1830. - Prince,

«Depuis la prise d'Alger, pas uu conp de fusilu a été tiré dans le pays qu'oc cupent les troupes françaises; ces Arabes, dont les baudes armées couvraient la campagne et harcclaient sans cesse nos colounes out repris leurs habitudes pacifiques. Tous les jours ou les voit en foule conduire vers la ville ou vers cos camps leurs bêtes de somme chargées de deurées Souvent même ils laissent jusqu'au lendemaiu, sons la sauvegarde de uos troupes, ce qu'ils n'out pu veu dre dans la journée. Quoique le prix de

la plupart des objets de consommation soit moius élevé qu'eu France, il est encare supérieur à celui des temps ordiai res; le blé et la viande abondest, et bientôt on n'aura que du vin à demander pour la subsistance de l'armée. Un tratpeau de 1200 bœufs vient d'être envoyé par le bey de Titterie.

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Les bâtimens sur lesquels on avait embarqué le dey et les soldats de la milice out mis à la voile. Cet évenement a achevé de rassurer les Maures.

Le bey de Constantine était resté pendant quelques jours à cinq journée d'Alger, avec les debris de son armét. Fa butte à la monsqueterie des Arales, il a été contraint de se rapprocher de chef-lieu de sa province.

L'état sauitaire de l'armée est toujours le même. Les dyssenteries sont nombresses, mais il est rare qu'elles soient arctom paguées de fièvres; pas une maladie zš guë ne s'est déclarée Des précautions out été prises contre la communication de l'armée avec les pays suspects sons le rapport de la peste. On a établi ser le port d'Alger un bureau de santé auquel les bâtimens de commerce arrivant de vrout envoyer leurs patentes, et qui en délivrera lui-même à ceux qui feront voile vers l'Europe. Deux membres de l'intendance de santé de Marseille dirigent cet établissement.

«Hier et aujourd'hui j'ai passé les troupes en revne; elles sont aussi belles qu'a l'ouverture de la campagne. Ma'gre la longueur de la traverse et l'activité avec laquelle l'artillerie a été employee anssitôt après le débarquement, ses che vaux sont en bon état, On n'en a perdu qu'un petit nombre. Les officiers de cette arire s'occupent des détails de ltar mé tier avce autant de scrupuie qu'ils montrent de bravoure sur le champ de be taille.

« J'ai l'honneur d'être, etc.

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