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BASSET tient aussi un assortiment complet de costumes de présentation, qu'il louera à messieurs les gentilshommes de la province qui auraient oublié de s'en munir. Il possède également un assortiment d'uniformes à l'usage de messieurs qui viennent solliciter la croix de St.-Louis pour avoir courageusement servi le Roi dans leurs terres, depuis vingt-cinq ans, avec le grade de capitaine, de colonel, ou tout autre.

Le tout à juste prix.

LIBRAIRIE.

PARMI les livres nouveaux qui ont été exposés à la foire de St.-Cloud, une des plus célèbres de l'Europe, comme on sait, et la plus considérable pour le commerce des mirlitons, on remarque ceux-ci :

L'Art de plaider indistinctement le Pour et le Contre, ou Choix de passages des orateurs de l'ancienne Rome et de la nouvelle France, ouvrage indispensable à tous les corps civils, constitués, et au clergé; par un avocat. Paris, 1814.

De la Restriction mentale, et de ses avantages; par le révérend père Caffard. Coutances, 1814.

Las vias del sennor clementissimo y todo misericordioso, Consejo dado a los reis christianissimos de restablecer proniamente en Francia la santa Inquisicion;

Por il reverendo padre Grillando, del orden de san Dominigo, y inquisitor para la fe.

Madrid, 1814.

De l'Utilité du Rétablissement des Jésuites pour les progrės de la langue grecque (1) et des mœurs scolastiques. 1814.

(1) Ce passage de mon rêve me fait souvenir que j'ai lu dans un nouveau journal, il y a quelque temps, un article qui tendait à prouver la nécessité de rétablir au plus tôt l'ordre des Jésuites, parce que ces révérends pères savaient mieux le grec que les membres de la nouvelle Université. Il faut convenir qu'on est furieusement fort en matière de logique, de politique et de philosophie au commencement du dix-neuvième siècle.

L'auteur de cet article fait un tort réel aux Jésuites, en bornant là les services qu'ils peuvent nous rendre aujourd'hui. Vraiment, ils enseignaient bien d'autres belles choses à leurs écoliers! Je lis, pour me désennuyer dans

Les Vertus des Conquérans. 1 vol. in-fol. de quatre pages, y compris le faux titre, le titre, l'avis au lecteur, l'avant-propos, la préface, l'introduction, les notes, la table des matières, et l'errata, avec cette épigraphe :

Les peuples sont ici-bas pour nos menus plaisirs.

GRESSET, coméd. du Méchant.

La Scuola dei sovrani, o Nuovi principi del Dritto publico dal signor Machiavellino, dedicato alla sua maesta Napoleone Buonaparte, imperator e re. Con questa epigrafe francese :

La raison du plus fort est toujours la meilleure.

Firenze, 1813 (2).

LA FONT., Favole.

AVIS AU PUBLIC.

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Rue Bon-Conseil, à l'enseigne de la Chauve-Souris et des deux Belettes.

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BAUDET, marchand de musique, auteur et éditeur, continue de tenir classe et de donner des leçons en ville. Il montre, en douze séances, à chanter la palinodie dans sa perfection.

N. B. Le nombre des écoliers, pour apprendre cette partie essentielle de la musique vocale, s'étant considérablement accru depuis six mois, il s'est adjoint deux habiles professeurs, qui, possédant parfaitement sa méthode, méritent la confiance du public.

mon lit, une espèce d'histoire de la compagnie de Jésus, extraite de l'Histoire universelle du grave président de Thou; vous ne sauriez croire combien je suis édifié.

(2) Il est assez plaisant que moi, ignorant, qui ne sus oncques ni l'italien ni l'espagnol, je m'avise de rêver dans ces deux langues. Voilà une belle occasion pour les onéirocritiques d'exercer leur science. Je suis sûr que les magnétiseurs ne manqueront pas d'expliquer cette singularité par la que intérieure. Que de gens ont besoin d'aller rétablir leur santé sur les bords rians de la Marne !

Récit de ce qui a été observé à l'ouverture du tombeau de Charles I. Par sir HENRI HALFORD, premier Médecin du Roi et du Prince, etc. (1)

CLARENDON dit, dans son histoire de la rébellion, que le corps de Charles I fut enterré à Windsor dans la chapelle de Saint-George, mais que quand on l'y chercha quelques années plus tard, on ne put pas l'y trouver. Il paraît, d'après le récit de cet historien, que l'intention de Charles 1, après son rappel au trône, fut de transporter le corps de son père de ce lieu à l'abbaye de Westminster, avec tous les honneurs qui lui avaient été refusés sous le gouvernement des régicides. La recherche

la plus exacte en fut faite par diverses personnes, au nombre desquelles étaient quelques nobles, que leur fidèle attachement avait engagé à suivre leur maître jusqu'au lieu de sa sépulture pour lui rendre les derniers devoirs. Mais tels étaient les ravages commis dans la chapelle, pendant le temps de l'usurpation, telles étaient les mutilations qu'elle avait subies, qu'il n'y restait aucune marque à laquelle on pût reconnaître la place exacte où le Roi avait été enseveli.

On a peine à concilier ce récit avec les informations qui nous ont été transmises, postérieurement à la mort de lord Clarendon, par M. Ashmole, en particulier; mais surtout par M. Herbert, dans l'intéressante relation qui fait partie de l'ouvrage intitulé Athènes Oxfordienne (1). M. Herbert avait été valet-de-chambre du Roi, et son compagnon fidèle dans toutes les situations où il s'était trouvé depuis le moment où il quitta l'île de Wight jusqu'à sa mort. Il fut employé pour le transport de son corps à Windsor et pour le choix d'une place convenable à sa sépulture. Il fut témoin oculaire de celle-ci, dans le caveau du Roi Henri VIII.

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S'il était permis de hasarder une conjecture, tandis que lord Clarendon s'interdit toute conjecture à ce sujet, on pourrait supposer que les ministres de Charles II jugèrent imprudente la démarche suggérée à ce prince par un mouvement de piété filiale. A cette époque en effet on avait vu quelquefois la fidélité

(1) Nous empruntons à la Bibliothéque Britannique cet article, qui avait été publié l'année dernière à Londres, et qui nous a paru offrir de l'intérêt, surtout dans les circonstances actuelles.

(2) Athena Oxonienses.

des sujets éclater d'une manière déréglée; on avait déterré les corps de ceux qui avaient condamné et exécuté le Roi et on les avait attachés à la potence; on pouvait craindre que si de nouveaux revers amenaient un nouveau triomphe des Répu blicains, le corps même du monarque ne fût soumis à de semblables indignités. Quoi qu'il en soit, c'est un fait que le corps du Roi Charles 1 fut enseveli dans le caveau du Roi Henri vIII, précisément à la place que M. Herbert a décrite. Un accident à éclairci ce point d'histoire, sur lequel l'autorité de lord Clarendon avait répandu quelque obscurité.

I

En achevant le mausolée, que Sa Majesté le Roi régnant a fait construire dans le lieu appelé Maison des tombeaux (1), on fut forcé de pratiquer un passage sous le choeur de la chapelle de saint George. En y travaillant on fit accidentellement une ouverture dans un des murs du caveau du Roi Henri viii, à travers laquelle les ouvriers virent non-seulement les deux cer

cueils, que l'on supposa contenir les corps de Heuri vi et de la reine Jeanne Seymour, mais encore un troisième, couvert d'un poële de velours noir, qui, d'après le récit de M. Herbert, pouvait contenir les restes de Charles 1.

Ces faits ayant été rapportés au Prince Regent, son Altesse Royale vit, qu'en ouvrant le caveau, on pourrait jeter du jour sur un point d'histoire obscur, on ordonna en conséquence que cette ouverture fût faite au premier moment convenable pour cela. C'est ce qui fut exécuté le 1er. avril 1813, le jour qui suivit les funérailles de la duchesse de Berwick, en présence de S. A. R. elle-même, qui par-là se rendit caution du respect dû aux morts, au milieu des travaux entrepris pour une recherche utile. S. A. R. était accompagnée de S. A. R. le duc de Cumberland, du comte Munster, du doyen de Windsor, Benjamin Charles Stevenson, et de Sir Henry Halford.

Le caveau est couvert d'une arche d'une demi brique d'épaisseur; il a sept pieds douze pouces de large, neuf pieds six pouces de long, quatre pieds dix pouces de haut; il est situé au centre du choeur, en face du stalle du onzième chevalier, du côté du Roi.

Quand on eut enlevé le poële, on vit à découvert un cercueil en plomb, tout uni, sans que rien pût faire soupçonner qu'il eût jamais été enfermé dans une caisse de bois, portant cette inscription: Le Roi Charles, 1648, écrite en gros caractères bien lisibles sur une bande de plomb, qui ceignait le cercueil.

(3) Tomb-house.

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On fit à la partie supérieure du couvercle une ouverture carrée, suffisante pour voir nettement tout ce qu'il recouvrait. Les objets qui se présentèrent furent une bière en bois fort dégradée et le corps, soigneusement enveloppé dans de la toile cirée. Les plis de cette toile contenaient une matière onctueuse, mêlée de résine, qui paraissait y avoir été versée en état de fusion, pour exclure l'air extérieur. La bière était entièrement pleine. La ténacité de la toile cirée rendait fort difficile de la détacher des parties qu'elle enveloppait. Partout où la matiere onctueuse s'était insinuée, la toile se laissait enlever et la matière onctueuse qui la suivait rapportait une fidèle empreinte des traits auxquels elle avait été appliquée. Peu à peu on découvrit toute la face: la peau était sombre et décolorée; le front et les tempes avaient perdu peu ou point de leur substance musculaire; le cartilage du nez avait disparu; mais l'œil gauche, au premier moment de l'exposition à l'air, était plein et ouvert, il se flétrit presqu'à l'instant. La barbe taillée en pointe, qui caractérise si bien le temps de Charles 1, était parfaitement conservée. La forme du visage était un ovale allongé; plusieurs dents étaient encore en place; l'oreille gauche, par l'interposition de la matière onctueuse qui la séparait de la toile cirée, fut trouvée entière.

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Il était difficile en voyant ce visage, quoique défiguré, de n'y pas remarquer une ressemblance frappante avec les monnaies, les bustes et surtout les portraits de Charles 1 par Vandyke, qui nous étaient familiers. Il est vrai que tous ceux qui participaient à cet intéressant spectacle étaient préparés à recevoir cette impression; mais il n'est pas moins certain que cette facilité à croire venait de la simplicité et de la vérité qui règnent dans la relation de M. Herbert, dont tous les points étaient confirmés par nos recherches à mesure que nous avancions; et l'on ne peut nier d'ailleurs que le contour du visage, le front, un œil, et la barbe, ne forment les traits principaux qui déterminent la ressemblance.

Quand la tête eut été entièrement dégagée de ses enveloppes, on la trouva détachée, et elle fut enlevée sans aucune peine : elle était humide (1), et teignait d'un rouge verdâtre le papier

1

(3). Je n'ai pas dit que ce liquide était du sang, parce que je n'ai pas eu occasion de m'en assurer, et que je voulais rapporter les faits et non mes opinions. Je crois que c'était le sang dans lequel était plongée la tête. Il teignait le papier et un mouchoir blanc de la même couleur que le sang, qui a été gardé pendant un certain temps. Aucun de ceux qui assistèrent à

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