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Brissot, Vergniaud, Gensonné, Guadet, Fauchet ( évêque constitutionnel), Brûlart- Sillery-Genlis, confident de Philippe-Egalité ( duc d'Orléans), qu'une puissante sympathie de caractère et de mœurs rendit complice de ces lâches forfaits. Sillery-Genlis est l'époux de cette femme auteur qui produisit d'abord quelques romans réprouvés des ames honnêtes et généreuses : Les chevaliers du Cygne, Alphonsine, etc. etc., et qui plus tard a publié plusieurs ouvrages prétendus historiques: Madame de Maintenon, Mademoiselle de la Vallière, etc., etc.

Novembre 1. Loi révolutionnaire prononçant la confiscation des biens des Français qui sont sortis de France avant le 14 juillet 1789, et qui n'y sont pas rentrés.

1er. La convention, qui fait exécuter par ses délégués les plus odieuses rapines, reçoit, pendant ses séances, l'or et l'argent qu'ils expédient. Fouché, dit de Nantes, envoie du département de la Nièvre, dix-sept malles remplies d'espèces ou de matières métalliques. « Je ne sais, « dit ce suppôt de la tyrannie, par quelle imbécille complaisance on « laisse encore ces métaux entre les mains des HOMMES SUSPECTS.... Il n'y a plus ici ni pauvre ni riche..............»

C'est des confiscations, des emprunts forcés, des taxes arbitraires sur les suspects, des fouilles patriotiques pour la recherche du numéraire; c'est de toutes ces mesures d'extorsion et d'iniquité, que se compose ce systême, dont l'esprit est, suivant l'expression, en usage dans les tribunes des sociétés populaires, « de faire disparaître « la richesse du régime de l'égalité. »

3. Carnot, membre du comité de salut public (directeur en 1795, 96, 97) fait connaitre à la convention l'importance des ateliers créés et des mesures improvisées, pour obtenir avec rapidité de nombreux et formidables moyens de défense contre l'ennemi (V. 22 septembre 1794).

6. Exécution du duc d'Orléans. Ne se trouvant pas assez avili par l'opprobre dont il a flétri ce nom, il s'est ignominieusement couvert du nom d'Égalité. Il parvient enfin au même échafaud où ses parricides machinations, et son vote dénaturé, ont porté Louis XVI le chef de sa famille. Le tombereau révolutionnaire s'arrête demiheure devant la grille du Palais-Royal, afin de laisser à son possesseur le loisir de contempler cette résidence, le théâtre de ses premiers égarements, le repaire du vice, et le foyer des crimes révolution

naires.

7. Abjuration du culte catholique et du christianisme au sein de la

Veconvention, par l'évêque de Paris et ses grands vicaires, plusieurs

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autres évêques constitutionnels, et Julien, dit de Toulouse, ministre du culte protestant, tous conventionnels. - Décret qui charge le comité d'instruction publique de présenter un projet de décret tendant à substituer un culte raisonnable et civique au culte catholique (V. l'art. suiv. ).

Novembre 10. Loirévolutionnaire. Le délire irréligieux est à son comble; la convention décrète « que le culte catholique sera remplacé par « le culte de la raison, » auquel l'église Notre-Dame de Paris est dédiée. On verra, aux jours consacrés, une prostituée assise sur l'autel, figurer la déesse du lieu. — Les autres églises de Paris sont mises sous l'invocation d'êtres métaphysiques, de la liberté, de l'amour conjugal, etc. ( V. 7 mai 1794 ).

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11. Exécution de Bailly, ex-constituant, ex-maire de Paris, bien plus connu par sa conduite politique, que par ses travaux littéraires. Il put. être guidé par l'amour du bien; mais, séduit par de spécieuses théories, il sema hasardeusement d'incertaines doctrines, et dut s'attendre à en recueillir les fruits.-Beaucoup d'autres moteurs de la révolution, qui réclamèrent imprudemment le secours des passions populaires, seront perdus comme Bailly, et seront consumés par les feux qu'ils allumèrent. Malheureux, sans doute, de n'avoir pas prévu les effroyables ravages de l'incendie.

16. Finances publiques.-Décret qui supprime la loterie de France, comme institution immorale (V. 30 septembre 1797, 2o article; 27 septembre 1800).

17. Lettre du comité de salut public à Lebon, envoyé à Arras. Elle est signée, Barrère, Carnot, Billaud-Varennes, « . . . . L'am«nistie prononcée lors de la constitution captieuse (V. 13 septem« bre 1791) est un crime qui ne peut en couvrir d'autres ; les forfaits « ne se rachètent point contre une république; ils s'expient sous le glaive. Le tyran l'invoqua, le tyran fut frappé. » Décembre 1er. État des prisons de Paris.

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- 4,130 détenus.

4. Loi révolutionnaire organisant un gouvernement révolutionnaire provisoire, conformément au décret du 10 octobre précédent. La convention nationale est le moteur unique du gouvernement. Tous les corps constitués et les fonctionnaires publics, sont mis sous l'inspection immédiate du comité de salut public, pour les mesures de gouvernement; et du comité de sûreté générale, pour tout ce qui est relatif aux personnes et à la police générale et intérieure. Au comité de salut public appartient le changement des autorités.

Il fait ou approuve toutes les nominations d'agents dans les départements, aux armées et chez l'étranger. Il est particulièrement chargé de la direction des affaires diplomatiques.

Décembre 5. Loi révolutionnaire relative aux arrestations d'individus non compris littéralement dans la loi du 17 septembre sur les gens suspects, et autorisant les comités révolutionnaires et de surveillance à faire exécuter provisoirement les mesures de sûreté qu'ils auront prises.

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19. Reprise de Toulon (V. 27 août). - Dugommier, général en chef; Victor, Lapoype, généraux d'infanterie; Marescot, commandant du génie; Bonaporte, commandant en 2o l'artillerie. Salicetti, Barras, Ricord, Robespierre jeune, commissaires conventionnels. - Forces anglaises; Hood, vice-amiral; Sidney Smith, commodore; Ohara, général en chef. Le magasin de la mâture est incendié; 20 bâtiments de guerre sont brûlés, 15 emmenés; 38 sont conservés.

Les délégués de la convention exercent à Toulon les mêmes actes de barbarie et de destruction commis à Lyon (V. 12 octobre). Barras digne émule de Fouché, dit de Nantes, écrit à la convention (le 16 et le 19 nivôse, ou 5 et 8 janvier 1794): « La majeure partie des « habitants s'est embarquée; et la justice nationale ne sera point as« souvie comme elle devait l'être. On avait ouvert l'avis de détruire « la ville par l'effet des mines; on ne le pouvait pas sans risquer de ́ « brûler les magasins et l'arsenal. Il a été décidé que tous les ma«çons des six départements environnants, seront requis d'accourir « avec leurs outils, pour une démolition générale et prompte. Avec « une armée de 12,000 maçons, la besogne ira grand train; et Tou⚫lon doit être rasé en 15 jours..... Les fusillades sont ici à l'or«dre du jour.... Fusillades jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de traîtres.

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22. Déroute des Vendéens, à Savenay (Loire - Inférieure), et dispersion totale de leur armée sur la rive droite de la Loire.Westerman, Marceau, Kléber, généraux républicains.

22. Le fort Saint-Elme, Collioure, Port Vendre (Pyrénées-Orientales) sont livrés aux Espagnols.

1794.

Janvier 3. Loi révolutionnaire approuvant toutes les mesures adoptées par les représentants du peuple, avant et après la reprise de Toulon (V. 19 décembre 1793.)

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16. Loi révolutionnaire, - Marseille est déclarée rebelle et sans nom. ›

-Barras et Fréron qui ont exercé toutes les fureurs révolutionnaires à Toulon, arrivent à Marseille. Il y prendront un arrêté portant, que tous les lieux qui servirent de rassemblement aux sections, seront rasés. Aussitôt le marteau frappera le portique de SaintFerréol; et cette ville verra détruire plusieurs de ses beaux édifices, après avoir vu tomber les têtes de ses plus riches armateurs. — Les deux infâmes proconsuls, ayant régné six mois, dans cette contrée, iront dans une bastide, se livrer aux débauches.

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Janvier 21. La convention en corps, se joint aux membres des sociétés populaires de la commune et à tous les sans-culottes de Paris, pour célébrer sur la place de la Révolution (de Louis XV ) l'anniversaire de la mort de Louis XVI. Au milieu des chants et des danses, bourreau fait tomber quatre têtes sous la hache de la guillotine. Février 1er. Loi révolutionnaire ordonnant la démolition de tout chateau-fort, tour ou tourelle garnis de créneaux, qui existent dans la république; à l'exception des postes militaires. — Il est dit que les pavillons construits dans les angles des jardins seront conservés, à moins que, par leur forme ou par leur construction, ils puissent offrir aux malveillants des moyens d'attaque ou de défense; mais il arrivera que les autorités des campagnes interprétant arbitrairement cette loi, détruiront toutes les fabriques d'agrément appartenant aux personnes qu'elles proscrivent comme aristocrates.

4. Loi révolutionnaire portant abolition immédiate de l'esclavage dans les colonies françaises, et admettant tous les nègres à l'usage des droits de citoyen français.

12. La convention redonne à Marseille son nom. (V. 16 janvier.)

15. La convention détermine le drapeau national de trois bandes verticales et égales: rouge, blanche, bleue.

16. Mort de l'ex-archevêque cardinal-ministre Brienne (V. 24 avril, 1er août 1787 et 24 août 1788.) — Ayant adhéré à la constitution civile du clergé (V. 12 juillet 1790), ce prélat se vit admonesté par le pape Pie VI. Il est à propos de remarquer ici, que Pie VI sera disposé dans la suite, à déférer à la demande du directoire, en sanctionnant cette constitution; moyennant la restitution des trois légations pontificales. Le saint-père aurait alors, pour recouvrer ses domaines temporels, apostoliquement effacé la tache de l'hérésie ou du schisme qui couvrait le royaume très-chrétien.

19. Hermini d'Auribeau qui a succédé au capitaine d'Entrecasteaux dans le commandement des corvettes la Recherche et l'Espé

rance parties de Brest lc 28 septembre 1791, pour découvrir le sort de Lapeyrouse, touche à Sourabaya dans l'île de Java et livre les deux bâtiments aux Hollandais. Les papiers relatifs à ce voyage sont recueillis par Rossel officier de l'expédition (de l'institut en 1815.) Il en a publié, en 1809, la relation qui forme un monument précieux d'astronomie nautique.

Février 22. Loi révolutionnaire, faisant suite à celle du 29 septembre précédent. Elle régularise le systême et dispose les tableaux d'un maximum général sur le prix des denrées et objets spécifiés, denrées ou objets d'un usage ordinaire.

24. Exécution de plusieurs fédéralistes et cordeliers (V. 29 mai Mot 1792, 2° art.; 31 obtobre 1793.) Parmi eux, sont les nommés, be Cloots, Hébert, Ronsin, Vincent.

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Mars 1o. État des prisons de Paris, 6,000 détenus.

13. Loi révolutionnaire qui déclare traîtres à la patrie et punit comme tels, ceux qui seront convaincus d'avoir de quelque manière que ce soit, favorisé dans la république, le plan de corruption des citoyens, de subversion des pouvoirs et de l'esprit public; d'avoir excité des inquiétudes à dessein d'empêcher l'arrivage des denrées à Paris; d'avoir donné asyle aux émigrés; ceux qui auront tenté d'ouvrir les prisons; ceux qui auront introduit des troupes dans Paris avec le dessein d'assassiner le peuple et la liberté; ceux qui auront tenté d'ébranler ou d'altérer la forme du gouvernement républicain.

16. Loi révolutionnaire qui déclare acquis au profit de la nation, les biens des ecclésiastiques déportés par la loi, ou absents de leur propre volonté, des vieillards ou infirmes en reclusion.

22. Les Anglais achèvent la conquête de la Martinique. Le général Rochambeau, attaqué au Fort-Royal par des forces nombreuses, obtient une capitulation honorable, après quarante-neuf jours de siége, et sort, avec trois cents hommes, sains, malades ou blessés, seuls restes de la garnison.

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Avril 1r. Décret qui supprime le conseil exécutif (V. L1 août 1792), et le remplace par douze commissions prises dans la convention.

5. Robespierre, qui décime, par intervalles, la convention (V. 31 octobre 1793, 24 février 1794), envoie au supplice le fougueux Danton, dont il redoute l'éloquence populaire et l'audace; Chabot, ex-capucin; Bazire, et plusieurs autres de ces anarchistes, désignés sous le nom de cordeliers. Dès ce jour, le parti de Robespierre, c'est-à-dire ce qui aura paru de plus inique et de plas

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