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En suivant le littoral de la mer Noire, du nord au sud-est, depuis l'embouchure du Kouban, on trouve un pays bien boisé et montagneux, où mille ruisseaux, descendus du versant occidental de la grande chaîne du Caucase, portent à la mer l'humble tribut de flots qui n'ont pas de noms. Enfin, on en rencontre quelques-uns qui ont échappé à l'obscurité; de ce nombre sont la Khopi, Cyanus des anciens, et le Phase, devenu si célèbre par l'expédition des Argonautes.

La Khopi serpente dans un pays fertile, se cache derrière des collines boisées, reparaît au fond d'une vallée pittoresque, et offre partout, sur ses rives, les plus riants paysages. Des cayouques, chargées de briques, et des trains de bois de charpente, la sillonnent à de longs intervalles. Le passage de ces embarcations, en décelant la présence de quelques hommes industrieux et sociables, est un événement heureux pour l'Européen, au milieu de ces solitudes où se cache une rare population adonnée au brigandage et ennemie de toute civilisation.

Le Phase, aujourd'hui Rion, descend du mont Elbrouz, traverse Khoutaïssi, l'ancienne Kyta, où naquit la magicienne Médée, et se jette dans la mer Noire à peu de distance de Poti. Là viennent se presser en foule les souvenirs de la Grèce, et nous aurons bientôt à les rappeler avec quelques détails. Les principaux affluents du Phase sont là Qwirila et la Tzkhénis-tsqali. Cette dernière rivière était appelée Hippus par les anciens, tant les barres qui l'obstruent, et sa rapidité, lui donnent l'allure d'un cheval qui court et bondit dans la plaine (*).

Le Cyrus, connu de nos jours sous le nom de Kour (Mtcwari), prend sa source dans les montagnes de l'Arménie, passe à Tiflis, reçoit l'Aragwi, 'Yori, ou Cambysus des anciens, et l'Alazan, et verse ses eaux dans la mer Caspienne. L'Aras, qui sert, sur

(*) La planche n° 3 représente une vue du Phase, prise dans la Mingrélie.

plusieurs points, de ligne de démarcation à l'empire russe et au royaume de Perse, est, sans contredit, le plus grand affluent du Cyrus, puisqu'il le surpasse par le volume de ses eaux.

D'autres rivières, que nous croyons inutile de désigner particulièrement, prennent, pour la plupart, leur nom de la contrée qu'elles arrosent, en y joignant la particule don. Cette terminaison était, dans les anciennes langues du Nord, le nom générique d'eau ou de rivière. On reconnaîtra ses composés Dan et Tan, si on analyse les mots Danube, Danaster ou Dniester, Danaper, ou Dnieper, Tanaïs, aujourd'hui le Don; la même racine se rencontre dans la langue géorgienne, et dans celle des Ossètes.

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Les eaux minérales ne manquent pas dans cette région. Celles du Bechtaw (les cinq montagnes ) sont les plus renommées. On y a élevé une maison de bains, assez grossièrement construite en bois, sur une hauteur formée par le dépôt calcaire des eaux. Les sources. minérales du Bech-taw répandent une forte odeur de soufre, et leur température ordinaire s'élève au-dessus de 50 degrés de Réaumur.

La flore caucasienne est l'une des moins connues du globe. La difficulté de parcourir des montagnes infestées de brigands, les privations de toute nature, et les obstacles physiques sont des circonstances qui ont, jusqu'ici, refroidi l'ardeur des botanophiles.

Les plaines qui bordent le versant septentrional du Caucase offrent une triste uniformité de plantes rabougries, chétives, rougeâtres et de nature saline pour la plupart. Il n'est pas rare de voir brûler les herbes de ces steppes, soit par accident, soit par la volonté des tribus nomades. Dans ce dernier cas, l'incendie a pour but de préparer le terrain à la culture, ou même pour un simple campement. La sécheresse de ces plantes et leur agglomération donnent bientôt à l'incendie le plus vaste développement, surtout quand il est favorisé par la violence des vents. Les voyageurs l'aperçoivent assez à temps

pour se mettre à l'abri du péril, en rebroussant chemin; mais si le sangfroid et la prudence n'égalent pas chez eux l'agilité, ils courent le danger de s'égarer dans la plaine. Surpris par la nuit, ils peuvent l'être aussi par les flammes qui s'avancent en grondant comme les flots de la marée montante. Le parti le plus convenable est alors de chercher son salut dans le péril luimême, en se rejetant, par le premier interstice, au-delà de l'incendie. Mais combien de dangers à redouter dans ce moment critique! La terreur des chevaux, les ondulations des flammes qui fouettent l'air à une hauteur prodigieuse, l'épaisseur de cette fumée suffocante, les tourbillons de cendres et de sable, la voix des conducteurs et les cris des animaux forment un de ces graves épisodes de la vie humaine, dont la plus longue carrière ne saurait effacer le souvenir.

Nous avons dit que ces accidents avaient quelquefois pour but de préparer le terrain à la culture. En effet, les Tatares et les Turcomans cultivent, dans les steppes, d'excellentes espèces de potirons, de concombres, de melons, de pastèques et de melongènes.

En avançant vers la partie montagneuse, on trouve enfin des arbrisseaux dont la vue fait oublier la fatigante monotonie de la flore des steppes: l'aubépine, le néflier, les fusains; les types de nos principaux arbres fruitiers, le cerisier, le poirier, le pommier, l'abricotier; la réglisse et le cornus sanguinea. Sur le bord des ruisseaux croissent le saule blanc, l'arbousier, l'olivier de Bohême, le tremble, l'osier, la viorne, le troëne, le groseillier, la clématite et les rosiers. Sur les hauteurs moyennes commencent les forêts, qui abondent dans l'isthme entier. Là dominent l'aune et le hêtre; mais on y voit encore le chêne, le tilleul aux gigantesques proportions, quelques individus de cette espèce n'ayant pas moins de vingt-cinq pieds de circonference; le châtaignier et l'olivier sauvage. Les parties plus élevées de la contrée offrent diverses espèces alpi

nes plus intéressantes pour le naturaliste: le rhododendron ponticum et l'azalea pontica méritent la première mention par la propriété remarquable que ces plantes communiquent au miel lorsque les abeilles ont vécu de leurs sucs. Cette propriété est d'enivrer aussi complétement que la liqueur la plus fermentée. Dans les mêmes localités croissent les germandrées, les sauges, les véroniques, l'astrantia major, le veratrum album, le swertia perennis, le lonicera cærulea, le colchique, deux espèces d'absinthe, et quelques liliacées. Puis, vient la région élevée des pins, des sapins, des mousses et des lichens. Dans les bois, la vigne entrelace ses sarments aux branches des grands arbres, comme les lianes des forêts américaines.

Nous terminerons ce qui a trait à la botanique en disant quelques mots de l'absinthe pontique des pâturages du Chirvan. Cette plante, que les chevaux mangent avec une fatale sécurité, a la funeste propriété de les faire mourir dans une sorte de convulsion. Il paraît cependant que les bœufs et les moutons peuvent en manger impunément; les Tatares assurent même qu'une bouteille de sang de mouton, avalée à temps, est un puissant spécifique pour les chevaux contre ce poison. En l'année 1722 lorsque l'armée de Pierre-le-Grand marchait contre Chamacky, elle perdit dans ce passage tous les chevaux de son artillerie; et, un siècle après, un événement semblable força le général Tzitzianoff à remettre à la campagne suivante le siége de Bakou.

L'isthme caucasien, région de montagnes, de bois et de steppes, est peuple d'une multitude d'animaux divers, dont plusieurs appartiennent aux genres carnassiers.

Le tigre y arrive jusqu'aux environs de Tiflis, fuyant de la Perse devant les grandes chasses des princes de la maison régnante. L'ours et le léopard sont assez communs dans les steppes du nord et dans les montagnes de la Géorgie; ils sont plus rares dans la Mingrélie. Les montagnards, qui leur

font la chasse pour le compte des négociants arméniens, évitent, autant que possible, de faire à ces animaux des blessures qui pourraient endommager leur fourrure. Ils ne se servent des flèches ou des armes à feu que lorsqu'il y a nécessité de défendre leur propre existence. Le chasseur qui aperçoit un léopard, suit ses traces avec un instinct merveilleux pour les reconnaître sur le sable, comme sur le sol humide des bois, et par mille circonstances qui échapperaient à des yeux moins exercés; et quand il a découvert sa retraite, il tend, à une certaine distance, un piége où la bête féroce manque rarement de se laisser prendre, attirée par la pâture que le chasseur y a déposée. Lorsqu'il se sent pris, le léopard ne pousse pas un cri, pas une plainte, car il devine que ce serait le signal de sa mort; il fait silencieusement mille efforts pour se délivrer des entraves qui le captivent; quelquefois il y réussit, et abandonnant alors ses forêts et sa tanière, il émigre d'un pays où l'homme lui fait une guerre si déloyale. Mais le plus souvent il reste emprisonné jusqu'au moment où le chasseur, qui s'est avancé avec la plus grande circonspection, l'aperçoit et l'étrangle au moyen d'un noeud coulant.

L'ours au poil roux n'est pas rare dans le pays montagneux. Les sangliers, les chats sauvages, les martres, les lièvres, les loups, les renards et les chacals abondent dans toutes les parties de l'isthme.

Les chacals s'attaquent rarement à une proie vivante; leur timidité est même si excessive, que le bêlement d'un mouton suffit pour les mettre en fuite; mais ils recherchent avidement les corps morts, et surtout les cadavres humains. Ils rôdent, la nuit, autour des cimetières en poussant des hurlements plaintifs assez semblables aux vagissements des enfants. Oléarius, qui florissait dans le XVIIe siècle, rapporte qu'ayant été envoyé auprès du schah de Perse par le duc de Holstein, le vaisseau qui le transportait fit naufrage sur les côtes du Da

ghestan; son secrétaire, homme grave et instruit, s'égara dans les bois et passa la nuit sur un arbre. Le lendemain, lorsqu'on ramena ce malheu reux, il avait perdu la raison, et jamais depuis il ne l'a recouvra; seulement on comprit par ses réponses, que cet événement était la suite de l'effroi que lui avaient fait éprouver les chacals. Il affirmait sérieusement que plusieurs de ces animaux s'étaient rassemblés sous son arbre et avaient longtemps conversé entre eux comme des créatures raisonnables.

Les Alpes caucasiennes nourrissent des troupeaux de chamois, de chevreuils, de chèvres sauvages et de bouquetins. On voit fréquemment ces agiles animaux grimper sur les aspérités les plus saillantes des localités rocailleuses, s'élancer avec audace sur d'affreux précipices, tomber sur leurs grandes cornes sans en éprouver le moindre mal, ou s'arrêter d'à-plomb sur le pic le plus aigu de la montagne.

Le bouquetin du Caucase, aussi appelé touri, est un peu moins grand que le cerf; ses cornes atteignent un degré de force et de développement prodigieux.

La gazelle, si svelte et si légère, et le saïgak vivent par bandes nombreuses dans les steppes du nord et dans les plaines de la Géorgie. Le saigak (antilope scythica) parait être le kolos de Strabon. Ses cornes sont creuses, semi-transparentes, affilées, tournées en forme de lyre, et d'une longueur remarquable. Sa lèvre supérieure s'avance comme une trompe, de sorte que, pour brouter, l'animal est obligé de marcher à reculons. Ses jambes de derrière sont plus grandes que celles de devant; son poil est blanc et laineux, et la forme de sa tête moutonnée. Les Scythes se servaient de ses cornes pour faire des arcs.

Les gazelles portent la vigilance et l'agilité à un tel degré, qu'il serait impossible de les atteindre, si la ruse ne venait ici, comme en tant d'autres circonstances, au secours de l'impuissance humaine. Les chasseurs armé

niens s'affublent d'une peau de bœuf, préparée pour cet usage, et parvien nent ainsi à les approcher.

C'est aussi dans la steppe immense comprise entre le Caucase, la mer d'Azow et la mer Caspienne, que se trouvent des troupeaux de chevaux privés et sauvages. Ces derniers doivent leur origine aux chevaux domestiques qui se sont égarés dans le pays. Ils sont de petite taille; leur tête est grosse, leurs oreilles pointues, la crinière courte et hérissée, et la queue moins longue que celle des chevaux privés. Il en est plusieurs dont le manteau est gris argenté, ou brun foncé; mais communément ils sont d'un brun fauve, et jamais noirs. Ils vivent par petits troupeaux de cinq à vingt individus, composés d'un étalon, de juments et de poulains. Dès que ces derniers commencent à grandir, l'étalon les chasse de la société où, seul, il a la prétention de vivre en sultan, au milieu de ses compagnes, ou plutôt de ses esclaves. Souvent il arrive qu'un jeune poulain, expulsé trop tôt par l'étalon despote, suit de loin le troupeau, l'observe d'un œil de regret, et reçoit furtivement quelques visites de celle qui lui donna le jour et le nourrit de son lait. On en voit aussi qui rodent autour de la société dans un autre but: l'instinct de la famille s'est déja manifesté en eux. Chacun de ces maraudeurs épie le moment où l'objet de sa poursuite restera en arrière du troupeau; il ose alors s'en approcher, au risque d'être aperçu par le vieux chef. La jeune cavale résiste d'abord et s'enfuit, puis elle revient, et ce manège dure souvent plusieurs jours. Enfin, quand les vœux de l'amant ont fait place aux droits de l'époux, le nouvel étalon s'éloigne, suivi de sa compagne, et va cacher ses sauvages amours dans les solitudes de la plaine.

Ces chevaux sont généralement forts et agiles, mais farouches et indomptables. Ils ont un instinct merveilleux pour deviner les approches de l'homme, dont ils fuient la présence avec plus de précipitation qu'ils n'en mettent

devant le tigre, l'ours et le loup. Cependant, les Cosaques et les Tatares, qui leur font fréquemment la chasse, parviennent à s'en approcher à l'aide d'une jument dressée à cet exercice. Ils les tuent à coups de fusil et les écorchent sur place. La peau leur sert à divers objets d'économie domestique, et la chair est pour eux un mets friand qu'ils préfèrent à la viande de bœuf.

On trouve encore dans les steppes une espèce de marmotte qui y est trèscommune, des taupes et des musaraignes. L'onagre (âne sauvage) vit dans la région des montagnes où, sans cesse occupé à fuir devant les loups, les ours et les léopards, son existence n'est guère plus douce que dans l'état de domesticité.

Les insectes caucasiens sont peu connus; mais il en est un qui a une certaine renommée locale, c'est la phalange.

La phalange, ou araignée-scorpion (phalangium araneoides), est commune dans les plaines de la Géorgie et dans la partie moyenne des montagnes. Sa grosseur est à peu près celle du scorpion. Son corps est monté sur des pattes courtes, sa bouche est armée de dents, son caractère est irascible, sa fureur et son agilité inconcevables. Elle vit dans des trous en terre. La morsure de ce hideux insecte est mortelle, si on la néglige; mais il est heureusement plusieurs remèdes faciles à la portée de l'homme, et, entre autres, celui de frotter la plaie avec de l'huile, ou tout autre corps gras.

Les sauterelles, amenées par les vents du midi comme des nuées qui obscurcissent les rayons du soleil, envahissent par myriades les champs ensemencés de blé et de maïs, et y causent d'irremédiables dommages; mais ici, comme en Égypte, ces troupes malfaisantes sont ordinairement suivies par des oiseaux libérateurs qui viennent aider l'homme à dompter ce redoutable fléau. L'oiseau que les Géorgiens nomment Tarby (paradisea tristis) arrive par bandes

nombreuses à la suite des sauterelles, et leur fait une guerre à mort; aussi devient-il, dans le pays, l'objet d'une vénération si grande, qu'elle rappelle le culte de l'Ibis chez les Égyptiens. Parmi les reptiles, nous nous bornerons à mentionner les serpents et les lézards. Les premiers sont tellement nombreux dans la steppe du Moghan, comprise entre la mer Caspienne et l'embranchement de l'Aras et du Kour, que la terre en est toute jonchée. L'armée de Pompée, au dire de Plutarque, ayant tenté de traverser cette plaine, fut contrainte de s'en retourner, tant les hommes et les chevaux furent effrayés par la multitude de ces reptiles. Le général Zuboff étant venu attaquer Salian, en 1800, et ayant voulu passer l'hiver dans le désert de Moghan, ses soldats, obligés de creuser la terre pour y planter leurs tentes, trouvèrent une prodigieuse quantité de serpents engourdis par le froid de la saison.

Les oiseaux sont peu nombreux dans l'isthme. Les cailles seules sont très-communes en Géorgie, dans les champs de millet et les bruyères, où l'on voit aussi la perdrix du Caucase. Les bois de la région moyenne sont habités par des grives, des merles, des pigeons ramiers. La Mingrélie nourrit une grande variété d'oiseaux de proie et plusieurs espèces de faisans, ce qui rappelle la tradition de l'importation en Europe de cet oiseau par les Argonautes. Les parties aqueuses donnent asile à des troupes de grues, de pies, de freux et de choucas. Dans les hautes montagnes du nord, on ne voit que des oiseaux de proie, l'aigle, le milan et le vautour. Seulement on y rencontre assez fréquemment un oisillon chanteur qui rappelle de plus douces contrées : c'est le serin d'Europe, celui qui anime nos bosquets de son aimable gazouillement. On le retrouve ici dans la chaîne des monts qui bordent la steppe, et on le voit sautiller de rocher en rocher, toujours gai, toujours chanteur. La vue de ce petit animal dans les solitudes sauvages du Caucase a fait battre plus

d'une fois le cœur d'un voyageur, en lui rappelant le pays natal et les jeux de la première enfance.

Les courants d'eau de l'isthme caucasien ne sont pas tous également poissonneux; quelques-uns ont trop de fraîcheur et de rapidité, ou sont chargés d'une surabondance de parties minérales. Dans les autres, on pêche une excellente qualité de saumon, l'esturgeon, le sterlet, la carpe, le barbillon, le sewronga, le silurus, le brochet, le hareng de Kislar, les petites tanches, les corassines et les poissons d'argent. La pêche des phoques dans la mer Caspienne est une importante branche d'industrie. Sur les bords de la mer Noire, les Mingréliens pêchent le thon.

Telles sont à peu près les ressources naturelles qui appartiennent à l'isthme caucasien. De nouvelles explorations ne peuvent qu'en accroître beaucoup la nomenclature; mais nous croyons avoir signalé, dans le domaine connu, tout ce qui était digne de quelque attention. Nous passons maintenant à l'histoire de l'homme.

PARTIE HISTORIQUE.

On parviendrait plus aisément a retrouver dans les steppes du Caucase les grains de sable primitifs qui y furent successivement déposés par les vents du désert, qu'on ne pourrait débrouiller le chaos généalogique des anciens habitants de la région caucasienne. Hérodote, Thucydide, Diodore, Pline et Strabon fournissent certainement à cet égard les plus précieux renseignements; mais à l'époque où écrivaient ces vénérables historiens, ils manquaient de toutes les ressources que le développement des connaissances humaines à mises, après plusieurs siècles, au pouvoir des géographes et des historiens.

a

Dans le principe, les Grecs donnèrent un nom collectif à tous les peuples qui occupèrent successivement les régions inconnues qu'arrosaient le Danube, le Borysthène et le Tanais. et qui s'étendaient, en Asie, en deçà

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