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Dans les bures ou descendries, qui ne sont autre chose que des galeries d'inclinaison, on marche dans le sens où la couche est le plus fortement inclinée, et l'on en sortirait infailliblement en perçant au toit, si l'on ne descendait pas autant que la couche, et au mur, si l'on descendait plus rapidement.

Nous verrons dans le cours de cet ouvrage, combien l'inclinaison des couches et des filons influe sur l'importance des travaux qu'ils exigent, pour être exploités avec toute l'économie possible.

L'inclinaison des couches, et particulièrement des couches de houille, leur a valu des noms particuliers dans certains pays. C'est ainsi que dans les mines du Nord, et du pays de Liége en particulier, on nomme planeures, platteures ou platteuses les couches qui sont inclinées de moins de 45 degrés, et surtout celles qui s'approchent de l'horizontale: on dit, en parlant des changemens d'inclinaison d'une couche, qu'elle se fait en platteure, qu'elle va en platteure, que c'est un tiers, un quart de platteure; on dit d'une demi-platteure, que c'est un pendage: elle s'enfonce d'un mètre sur deux. Quand la couche dépasse ces inclinaisons, on dit qu'elle prend un pendage de roisse; une roisse qui sur quatre mètres de longueur s'éloigne d'un mètre de la verticale, est appelée quart de roisse, et ainsi de suite pour celles qui s'écartent du tiers, de la moitié, etc. (Morand.)

où elle est exploitée comme à Tarnowitz, est composée d'une marne ferrugineuse dans laquelle le minerai de plomb est disséminé en veines et en rognons. Celle du Bleiberg est composée d'un sable agglutiné qui contient des rognons de minerais de plomb nommés

knotes.

Quand les couches sont très-épaisses, elles prennent le nom de bancs, et quand elles sont très-minces, on les nomme lits ou feuillets. On cite des bancs de fer en Suède, en Norwége; un banc de plomb à Sala en Suède; un banc de mercure à Rosena en Hongrie, etc. Les couches de toute espèce sont sujettes à des étranglemens, à des renflemens, à des interruptions ou failles et à des brouillages, dont nous parlerons en détail à la fin de ce paragraphe. Mais avant d'aller plus loin, il est bon de dire ici ce que l'on entend par l'inclinaison et la direction d'une couche.

L'inclinaison d'une couche est le sens vers lequel elle s'incline ou s'enfonce le plus rapidement.

La direction est l'intersection d'un plan horizontal avec sa plus grande inclinaison. Or c'est ce que l'on fait toutes les fois que l'on enfonce une galerie horizontale sur une couche inclinée, car la galerie qui représente l'intersection du plan, cesse de marcher dans le même sens, dès que la couche change d'inclinaison, et s'il en était autrement, le mineur sortirait de la couche, soit en dessus, soit en dessous.

Dans les bures ou descendries, qui ne sont autre chose que des galeries d'inclinaison, on marche dans le sens où la couche est le plus fortement inclinée, et l'on en sortirait infailliblement en perçant au toit, si l'on ne descendait pas autant que la couche, et au mur, si l'on descendait plus rapidement.

Nous verrons dans le cours de cet ouvrage, combien l'inclinaison des couches et des filons influe sur l'importance des travaux qu'ils exigent, pour être exploités avec toute l'économie possible.

que

L'inclinaison des couches, et particulièrement des couches de houille, leur a valu des noms particuliers dans certains pays. C'est ainsi dans les mines du Nord, et du pays de Liége en particulier, on nomme planeures, platteures ou platteuses les couches qui sont inclinées de moins de 45 degrés, et surtout celles qui s'approchent de l'horizontale: on dit, en parlant des changemens d'inclinaison d'une couche, qu'elle se fait en platteure, qu'elle va en platteure, que c'est un tiers, un quart de platteure; on dit d'une demi-platteure, que c'est un pendage : elle s'enfonce d'un mètre sur deux. Quand la couche dépasse ces inclinaisons, on dit qu'elle prend un pendage de roisse; une roisse qui sur quatre mètres de longueur s'éloigne d'un mètre de la verticale, est appelée quart de roisse, et ainsi de suite pour celles qui s'écartent du tiers, de la moitié, etc. (Morand.)

Les filons sont les témoins de ces révolutions dont nous avons parlé au commencement de ce paragraphe; car si l'on peut comparer, jusqu'à un certain point, les couches d'une montagne aux assises d'un édifice, on peut aussi comparer les filons à ces grandes crevasses ou lézardes qui sont le résultat de quelque porte-à-faux, d'une explosion ou de tout autre accident qui aurait dérangé l'aplomb de cet édifice en en fendant toutes les assises. (Pl. II.)

Les filons, selon toute apparence, et à quelques exceptions près, sont des fentes qui se sont faites à travers les couches, sous toutes sortes de directions, qui se sont ramifiées et qui ont été remplies, plus ou moins longtemps après, par des substances qui le plus ordinairement n'ont aucune analogie avec celles qui constituent les couches qu'elles traversent. Ces fentes, qui ont jusqu'à plusieurs lieues de longueur sur une profondeur indéterminée, sont quelquefois restées vides ou ont été comblées par des matériaux grossiers, tels que des cailloux roulés, des déblais anguleux ou des terres argileuses; ce sont les filons stériles: mais le plus ordinairement les filons sont les gîtes des métaux précieux, de l'or, de l'argent, du cuivre, du plomb, et même de quelques pierres fines. Ces minerais qui nous intéressent ne sont point isolés, ils sont mêlés à d'autres substances de non-valeur, qui leur servent de

gangue, et qui ont été formées, tantôt simultanément, tantôt à des époques différentes.

On aurait une fausse idée de la figure d'un filon, si on se le représentait comme une fente ordinaire, qui va toujours en se rétrécissant à mesure qu'elle s'éloigne de la surface. L'image ne serait pas plus vraie, si l'on se figurait un tronc d'arbre accompagné de rameaux, ainsi qu'on l'a tant et tant répété. Il n'y a rien de semblable dans la nature, et il suffit de jeter un coup d'oeil sur les plans de mines pour se débarrasser de toutes ces idées fausses. Il est vrai qu'il arrive souvent qu'un filon principal est accompagné de quelques filons secondaires qui s'en détachent momentanément pour s'y rattacher ensuite, que les filons jettent parfois des espèces de petits rameaux éphémères, qu'ils se divisent en plusieurs branches, qu'ils se réunissent pour se séparer encore, en renfermant entre leurs rameaux des espèces d'iles composées de la substance même de la montagne. Mais s'il fallait absolument donner un objet de comparaison pour faire sentir la figure et les accidens d'un filon, j'aimerais mieux proposer le cours d'un fleuve entrecoupé d'atterrissemens et divisé en plusieurs branches, que de choisir, comme on l'a presque toujours fait, l'image d'un tronc d'arbre et des rameaux qui s'y rattachent. (Pl. IV, n.o 1.)

Les filons se montrent souvent à la surface de la terre; ils s'y font remarquer, soit par

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