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cert avec deux ou trois fortes poutres, que l'on place dans le sens de la longueur et que l'on soutient avec de grandes poites qui se serrent à mesure qu'on les redresse, et que l'on maintient ensuite dans cette situation avec de fortes pattes de fer, que l'on enfonce dans les poutres et qu'on laisse déborder au devant des poites de 2 ou 3 pouces. Il arrive souvent aussi que l'on a soin de creuser légèrement le bout supérieur des poites, afin qu'il embrasse une portion de la circonférence des poutres, qui sont ordinairement rondes et non équarries. Le plafond et les côtés des emplacemens sont garnis de gros picots, dont le nombre varie avec la solidité même de la roche.

S. 6.

Du boisage des différentes espèces de puits.

Les roches dans lesquelles on peut chasser des galeries non boisées, peuvent aussi se soutenir seules dans les puits, et surtout dans les puits ronds et ovales; aussi, quand le terrain est bien réglé et que l'on sait d'avance que l'on aura de grandes couches solides à traverser, on doit s'arranger de manière à ne boiser ou murailler que les parties ébouleuses, et pour cela il suffit que les bois ou le muraillement ne débordent pas les parties non boisées et qu'ils reposent immédiatement dessus (pl. XXIII, fig. 1), afin que les tines ne puis

sent jamais s'accrocher aux coulans, quand elles commencent à passer devant les parties boisées. On opère ainsi particulièrement pour les puits d'aérage.

Le boisage complet d'un grand puits d'exploitation dont la base carrée a par exemple 6 pieds sur 9 (2TM sur 3TM) derrière les bois, se compose d'une suite de cadres assemblés à mi-bois et posés les uns au-dessus des autres à des distances qui varient suivant la solidité de la roche. Dans certains cas, et surtout quand il s'agit d'arrêter une source, ces cadres se touchent, ainsi que nous le verrons en parlant du cuvelage; mais pour l'ordinaire on les éloigne de 4 pieds à 4 pieds 6 pouces (1,33 à 1TM,50).

On emploie deux moyens à la fois pour soutenir les cadres; savoir les pontals ou tampages et les porteurs.

Les pontals sont deux pièces de bois qui passent sous les petits côtés des cadres et qui sont fixées à chaque bout dans des mortaises entaillées dans la roche (pl. XXIII, fig. 2); et afin de leur donner toute la solidité possible, après les avoir entrés d'un bout, on les fait descendre de l'autre sur une pièce de bois plat taillée en coin et que l'on nomme serrage (fig. 2 a). On ne doit pas donner plus d'un de biais à cette pièce; car si, pour pouce augmenter la pression, on voulait outrepasser ce degré, le pontal ne tirerait pas et bondirait sous le coup.

On aura soin de donner aussi un peu de biseau au bout du pontal qui glisse sur le serrage, c'est-à-dire qu'il faudra lui donner environ un pouce de plus à la face supérieure qu'à la face inférieure: cette petite précaution produira un bon effet, parce qu'il ne restera point de vide entre le bout du pontal et le serrage, quand il sera descendu à sa place on conçoit en effet que, si le pontal était coupé carrément, il resterait la place d'un petit coin à sa partie supérieure. Les mineurs piémontais ne connaissent pas ce moyen, et les tyroliens, au contraire, ne manquent jamais d'en faire usage.

Quand la roche est argileuse et peu solide, on place au fond de chaque mortaise un bout de planche, dont l'un seulement fait l'office de serrage.

Quand les deux pontals ou tampages sont bien serrés et que l'on s'est assuré par le niveau qu'ils sont parfaitement horizontaux, on place le cadre dessus : ce cadre, ainsi qu'on le voit (pl. XXIV, fig. 1), se compose de deux grandes pièces et de trois petites, ajustées par dessus à mi-bois, en sorte que le vide des puits se trouve divisé en deux parties inégales; la grande, pour le passage des tines qui sont placées suivant la diagonale et de manière à ne pouvoir s'accrocher quand elles viennent à passer l'une devant l'autre, et la petite case, pour le passage des ouvriers, les échelles pour la place des

pom

pes, etc. On remarquera que l'un des pontals est placé sous la pièce qui fait la séparation, et non pas à l'extrémité, et cela afin que les grands bois aient moins de portée. Le court bois ou étrésillon qui porte sur le pontal et qui fait la séparation de la petite et de la grande case du puits, reçoit non-seulement les échelles, mais aussi une cloison de planches bouffetées, qui se serre au moyen d'une clef que l'on fait entrer de force de bas en haut cette clef est une planche comme les autres, mais plus large d'un bout que de l'autre. Il faut apporter beaucoup de soin à l'établissement de cette cloison, parce que c'est elle qui procure un tirage capable de renouveler l'air du fond, et elle le fait quelquefois avec tant d'énergie qu'il est difficile de porter une lampe allumée dans le puits d'échelle, ainsi que nous le verrons bientôt en parlant des divers moyens d'aérage.

J'ajoute qu'il faut se servir de planches vertes, parce que les sèches, en se gonflant par l'humidité, finissent par se bomber, et que l'on est obligé de les lever et de les retoucher.

Avant de serrer les cadres avec la garniture de picots et de coins, on doit en plomber les quatre angles, afin de s'assurer que le puits est parfaitement vertical. Cette opération se

fait au moyen de quatre ficelles plombées que

l'on attache au premier cadre. Je conseille d'employer encore un autre moyen de vérification, c'est de laisser tomber un aplomb

de la bouche et du centre du puits, et de vérifier avec une règle si les quatre angles du cadre que l'on pose sont également éloignés de ce point central. Vient ensuite la pose des quatre porteurs, qui ne sont autre chose que quatre rondins ou pieds droits que l'on

fait entrer de force et tout debout sous les quatre angles de chaque cadre. Ces pièces, de peu d'importance en apparence, achèvent de consolider l'ensemble du boisage d'un puits, et l'on ne doit pas négliger de les placer; car elles soulagent beaucoup les tampages ils varient de hauteur avec l'écartement des cadres; souvent ils ont 4 pieds de haut et 3 pouces de diamètre. On les maintient dans leur situation avec des pattes de fer.

Dans les pays où l'on fait usage de bois ronds, on peut exécuter toutes les pièces que nous avons décrites avec ces bois non équarris, mais l'ouvrage n'est jamais aussi régulier. Cependant l'usage en est presque général en Saxe.

En parlant des outils, j'ai déjà dit que je préférais l'usage des échelles à tout autre moyen de circulation. C'est dans la petite case qu'on les attache, et comme elles ne doivent point avoir de pente, on les fixe solidement avec de grands clous sur le court bois qui porte la cloison du côté des tines; de 30 en 30 pieds (10"), on établit un petit échafaud où l'on peut se reposer et laisser passer les ouvriers qui montent ou descendent en sens opposé.

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