nous ont été promises, conséquences nécessaires des principes de 1789, base de notre constitution. Dans un moment où toutes les libertés sont soumises à un nouvel examen, il est naturel de demander à d'anciennes discussions quelques lumières sur celles qui se préparent. La Restauration a le rare mérite d'avoir posé à peu près toutes les questions qui intéressent le droit public, et les conditions d'un gouvernement libre. De là sans doute l'attrait des ouvrages que nous venons de citer, et qui nous ont servi de modèles. Ce livre n'est pas fait pour les remplacer, mais plutôt pour exciter le désir de les lire, afin de connaître complétement les faits dont nous ne présentons que le résumé. Resserrer dans quelques pages les événements les plus importants de cette époque, mais surtout exposer les idées qui préoccupèrent alors la France, tel est le but que nous avons essayé d'atteindre; c'est moins l'histoire des hommes et des faits que celle de l'esprit public. La Restauration nous intéresse encore par un autre côté elle a eu le bonheur d'être une grande époque littéraire : poésie, éloquence, beaux-arts, rien n'a manqué à sa gloire, et c'est d'elle que date le mouvement dont nous recueillons les derniers échos; nous avons retracé brièvement les luttes fécondes d'où sont sorties tant d'illustres renommées. Ces débats ne furent pas moins agités que ceux de la politique, et par un heureux privilége du génie, ils ont produit des fruits plus durables. Que reste-t-il aujourd'hui des hommes qui ont été célèbres à cette époque uniquement pour avoir occupé le pouvoir? M. de Villèle sera oublié depuis longtemps, quand leurs ouvrages protégeront encore contre l'oubli Lamartine, Victor Hugo, Ingres et Delacroix. Etranger à tout autre intérêt que celui de la justice et de la liberté, nous avons apporté dans ce travail une impartialité que la jeunesse nous rendait facile. Nous n'avons connu la Restauration ni par ses disgrâces ni par ses bienfaits; indulgent pour les hommes et pour les partis, nous nous sommes surtout attaché à mettre en lumière les principes qui doivent servir de fondement aux libertés modernes. La mission de l'historien n'est pas de fournir aux esprits chagrins le stérile plaisir de vaines récriminations; tous les partis ont fait des fautes; tous sont intéressés à n'interroger le passé que pour y chercher des leçons de modération. A ce prix seulement il sera possible de servir les progrès de la justice et de la liberté. Nous croirions manquer à un devoir, si nous ne déclarions, en finissant, combien nous devons de renseignements exacts et de justes appréciations à l'ouvrage de M. de Vaulabelle. Que cet historien nous permette de lui offrir ici, avec le témoignage de notre reconnaissance, l'hommage d'un livre que nous n'aurions pu faire sans le sien. |