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Des deux adjudications annoncées pour le 17 novembre, UNE SEULE a eu lieu, celle de la fourniture du pain nécessaire au service du dépôt de mendicité de Villers-Cotterets; elle a été adjugée à M. Rouzé, meunier à Cœures (Aisne), pour 3 ans, à raison de 25 cent. le kil. pain blanc, et 17 cent. le kil. pain bis.

Le 7 décembre, à une heure de relevée, par devant le conseiller d'état, préfet de police, en conseil de préfecture, adjudication de la fourniture du pain pour les prisons civiles de la Seine, pendant dix mois et 15 jours, qui commenceront le 16 décembre.-On peut prendre connaissance du cahier des charges au secrétariat général de la préfecture de police, où les déclarations des personnes qui voudront concourir, devront être déposées de midi à quatre heures au plus tard, le 27 novembre; les déclarans admis à soumissionner, seront prévenus à domicile, avant le jour de l'adjudication.

NOMINATIONS.

Par ordonnance royale du 1er novembre, M. Chauvin (Alfred) a été nommé commissaire de police à Gentilly, en remplacement de M. Crillon, décédé.

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Par arrêté de M. le préfet de police du 3 du même mois, M. Basset, commissaire de police du quartier de la Banque de France, a passé en la même qualité au quartier de la Chaussée-d'Antin. M. Lenoir, commissaire du quartier du Louvre, a passé au quartier de la Banque de France. M. Devoud, commissaire aux Délégations, a passé au quartier du Louvre.-M. Yon a passé au bureau des Délégations. M. Lafontaine a passé au quartier Saint-Jacques, et M. Boussiron, a passé provisoirement au quartier Feydeau, pour y faire l'interim de M. Deroste, retenu par son service à la chambre des pairs.

Conseil de Salubrité.

(EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX des séances.) Sommaire.

Egouts de l'Ecole de Médecine et des Invalides. Pavilions de dissection de l'Ecole de Médecine.

-

Musée Dupuytren.· Eaux provenant de fabriques. Rapports divers sur des demandes en autorisation d'établissemens classés. — Classement nouveau d'industries. Ordonnance de police et instruction concernant les Charcutiers. Rapports divers. — Boyauderie du sieur Bouyer, à Clichy.— Buanderie du sieur Gouret, à Meudon,

SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1835.

Egouts de l'Ecole Militaire et des Invalides.— L'Ecole Militaire et l'hôtel royal des Invalides n'ont pas de fosses d'aisance. Les matières fécales s'écoulent directement dans des égouts

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couverts qui se réunissent successivement et vont se jeter à la Seine. Celui de l'Ecole Militaire débouche dans la Seine, sur le côté gauche du Champ-de-Mars, en tête de la gare de Grenelle. Les égouts de l'Ecole Militaire reçoivent aussi les eaux pluviales et ménagères qui sont deversées dans les cours. Ce sont donc les réceptacles des immondices d'une population variable de 4 à 5000 hommes, réceptacles qu'il faut nettoyer de tems à autre. A l'Ecole Militaire, le de l'Ecole, par des hommes qui descendent nettoyage se fait sous la direction d'officiers. dans les égouts et qui, avec des rateaux, entraînent vers les deux égouts principaux, toutes les matières qui se trouvent dans les autres. Les deux principaux et celui résultant de leur jonction sont nettoyés au moyen d'une masse d'eau accumulée et retenue à cet effet dans un grand réservoir qu'on ouvre au moyen d'une vanne faite exprès pour laisser Enfin écouler à la fois un torrent d'eau. tout ce système dégout est lavé de tems à tions s'étant élevées contre cet ordre de choautre par les plaies d'orage.-Des réclamases, le conseil de salubrité a été chargé d'examiner les localités, et, pour répondre aux vues de l'administration, il a envisagé les plaintes: 1° sous le rapport de la salubrité de l'Ecole Militaire et des moyens de nettoyage employés; 2° sous le rapport de la salubrité publique.- Sous le premier point de vue, la commission du conseil a reconnu, dit M. Huzard fils, rapporteur de cette commission, que l'odeur qui sort des égouts de l'Ecole, est celle que l'on sent dans tous les égouts, et nullement celle des latrines, et qu'en définitive, il n'y a aucun avantage pour la salubrité de l'Ecole à changer son mode de vidanges. On pourrait seulement amélio rer les latrines en les aérant mieux qu'elles ne le sont, et en ies convertissant surtout en latrines à la turque. En outre, il serait utile que l'on jetât beaucoup plus souvent. une grande masse d'eau dans les têtes d'égout, afin que ces eaux, en passant sous les latrines, entraînassent plus souvent les

immondices. Mais l'Ecole Militaire manque d'eau, son puits actuel n'est pas suffisant pour cet usage; si le puits foré qu'on y pratique réussit, il sera peut-être assez abondant pour qu'on puisse en employer au lavage des égouts. La pompe à feu de Grenelle, dans le cas contraire, pourrait remplir ce but. Quant à la mortalité plus grande parmi les soldats, attribuée à la présence des matières fécales dans les égouts, les renseignemens pris par la commission lui font regarder cette assertion, comme dénuée de tout fondement.-D'un autre côté, le curage de ces égouts se fait sans que la santé des homines qui y sont employés en souffre, sans même qu'ils éprouvent des accidens momentanés. L'officier de garde du génie y descend de tems en tems, pour voir si les égouts ont besoin de réparation, et il a assuré la commission qu'il n'y avait aucun danger. Après le lavage, on peut y passer sur des dalles presque à pied sec; ils sont toujcurs tenus dans un état convenable de réparation, et on n'y laisse jamais séjourner d'im.mondices. Sous le rapport de la salubrité publique, l'égout ne présente également aucun inconvénient. Il est couvert dans toute la longueur. Le regard qu'on ouvre, lors du curage, est presqu'au milieu du Champ-deMars, et les maisons les plus voisines sont au moins à mille mètres de ce regard. - La seule cause d'insalubrité est à l'embouchure de l'égout. Dans les basses eaux, les matières restent déposées le long des berges et produisent une mauvaise odeur. Mais le remède est facile; il s'agit seulement de prolonger l'égout couvert en ligne directe, jusqu'à la Seine, à travers les remblais qu'on vient de faire et sous le quai qu'on achève.-De cette manière, l'égout débouchera dans la Seine, au-dessus même de la gare; son embouchure sera toujours baignée par les eaux; les matières seront déversées en tout tems dans le courant du fleuve, et alors, il n'y aura plus aucune cause d'insalubrité. A l'hôtel royal des Invalides, le système de vidange est le même qu'à l'Ecole Militaire, on nettoie et on lave les égouts de la même manière, l'administration s'est occupée avec un soin particulier des meilleurs moyens d'assainir les latrines, qui sont tenues très proprement, et ainsi qu'à l'Ecole Militaire, les renseignemens pris par la commission ne lui ont point appris que la santé des invalides souffrît du système actuel d'écoulement des matières fécales. Quant à la salubrité publique, la commission pense que l'égout des Invalides ne présente pas de plus graves inconvéniens

que les autres égouts de Paris, et il n'est pas douteux que s'il donnait l'odeur des fosses d'aisance, ce serait bien plus dans l'hôtel même que partout ailleurs. Sous ce rapport, il n'y a donc rien à craindre pour la santé publique. Mais il est à désirer que l'on mette pour le curage des égouts, à la disposition de l'hôtel, la plus grande masse d'eau que possible, et que dans cet hôtel, ainsi qu'à l'Ecole Militaire, on recueille, dans des réservoirs, les eaux pluviales des bâtimens et d'une partie des cours mêmes, afin de les employer à laver les égouts d'une manière combinée et par conséquent, plus avantageuse. Pavillons de dissection de l'Ecole de Médecine.-Musée Dupuytren.-Depuis l'année 1798, la faculté de médecine possède un vaste terrain, limité par les rues Monsieurle-Prince, de La Harpe et de l'Ecole-deMédecine. C'est dans ce terrain que furent construits les pavillons destinés aux études anatomiques et que subsista pendant longtems un jardin botanique. Le jardin botanique, par suite d'arrangemens avec l'autorité supérieure a été transporté au Luxembourg, et sur l'emplacement qu'il occupait, la ville de Paris a percé une nouvelle rue qui doit faire suite à la rue Racine, et que l'on réclamait depuis long-tems.-Les propriétaires des maisons nouvellement bâties sur cette rue, s'étant plaint des odeurs provenant des pavillons où se font les travaux anatomiques, une commission du conseil s'est transportée sur les lieux. Elle a reconuu que dans le pavillon de dissection, il n'existait rien qui pût répandre au loin une mauvaise odeur; la commission a parcouru, à plusieurs reprises, soit la nouvelle rue, soit l'inté– rieur des pavillons, et elle n'a rien remarqué d'insalubre, ni même de désagréable.-Quaut au Musée d'anatomie pathologique, dit Musée Dupuytren, que la faculté vient de faire construire dans l'ancienne église des Cordeliers, il ne peut donner lieu à aucune plainte. En effet, il ne contient que des os desséchés, des pièces en cire, des peintures, et toutes les pièces molles sont conservées dans l'esprit de vin.- Cependant, M. Parent, rapporteur de la commission, estime que si les réclamations du voisinage ne sont pas fondées sous le rapport de la salubrité, il convient de diminuer le désagrément que doit leur causer la vue de l'intérieur des cours de l'école pratique, au moyen de deux treillages à claire-voie, comme il en existe déjà sur un point de cette école. Le conseil adopte ce rapport. rapport. Eaux provenant des fabriques. Un grand nombre de plaintes ont été adressées

à l'administration, contre les eaux sales ou fortement colorées, acides ou alcalines, puantes et souvent très chaudes, que les nombreux ateliers établis à Paris, y répandent, sans précaution, sur la voie publique. On sait qu'il est souvent arrivé que ces eaux aient taché et attaqué les vêtemens des passans, et que plusieurs fois, elle aient même donné lieu à des brûlures assez graves. Il est donc utile, sous le double rapport de la propreté des rues et de la sécurité des passans, d'améliorer en cela l'état des choses actuel, et c'est sur ces questions que M. le préfet de police a demandé l'opinion du conseil.Le conseil, adoptant les conclusions du rapport de M. d'Arcet, est d'avis que tout atelier ayant à faire écouler au dehors des eaux sales, dangereuses ou insalubres, ne puisse être établi que là où l'on aura le moyen de faire écouler directement ces eaux par un conduit souterrain, soit dans un égout, soit dans la rivière; que l'établissement des ateliers qui n'ont à verser sur la voie publique que de l'eau propre, ou froide, ou chaude, soit permis, sans avoir égard à la proximité de la rivière, ou au passage des égouts, mais à la charge de ne les faire écouler sur la voie publique, que de manière à ce qu'elles ne puissent pas être nuisibles aux piétons, et qu'elles servent, au contraire, à laver le pavé et les ruisseaux des rues. Les eaux particulières pouvant être introduites à toute heure, et, pour ainsi dire, par saccades dans les égouts, doivent être dirigées au moyen d'un tuyau descendant vers le bas de l'égout, près de son radier, pour ne jamais pouvoir blesser ou mouiller les égouliers qui pourraient être surpris par leur écoulement inattendu.-Le conseil exprime en outre le vou, que l'administration adopte pour l'écoulement des eaux ménagères, toutes les fois qu'elle le pourra, et surtout lors des constructions nouvelles, les mesures indiquées plus haut. Ce serait hâter le moment où les rues de Paris auront atteint le degré de propreté et de salubrité qu'il est possible d'obtenir et raisonnable de désirer. Rapports divers. Le conseil entend et discute différens rapports sur des demandes en autorisation d'établissemens industriels, et notamment sur des machines et chaudières à vapeur, pour un atelier de lavage de laines, pour des bains, pour une fonderie de métaux, pour un atelier de mécanicien; un membre❘ qui a été chargé de visiter une localité où l'on engraisse des volailles et où se trouvent jusqu'à sept cents canards, a trouvé que cet établissement donnait lieu à des odeurs in

fectes, et qu'il y avait lieu de refuser l'autorisation demandée. Ce rapport est adopté. Le conseil, en se fondant sur la loi du 21 germinal an XI, sur l'exercice de la pharmacie, propose également de refuser l'autorisation qui avait été demandée pour vendre une pommade sur la voie publique.-Classement nouveau d'industries. M. d'Arcet, au nom d'une commission, lit un rapport sur le classement de plusieurs industries. Il propose de ranger, dans la re classe, les fabriques de chapeaux. de soie, les fabriques d'éther; et de ranger, dans la 2e classe, les dépôts où il n'y aura que 50 litres de ce liquide; il ajoute que les pharmaciens qui tiennent de l'éther dans leur officine, ne doivent en rien être assujettis à cette classification, par la raison qu'ils n'en fabriquent ou n'en conservent que de petites quantités. Enfin, la commission est d'avis qu'il y a lieu de ranger dans la seconde classe, les forges où l'on fabrique de grosses pièces, telles que des essieux, etc. Ce rapport est adopté.

SÉANCE DU 27 NOVEMBRE.

M. le vice-président renvoie à l'examen d'une commission, les observations de M. le préfet de police, sur un ancien rapport fait par le conseil de salubrité au sujet de l'égout de la maison royale de Charenton. Une seconde commission est nommée pour examiner la fabrique d'engrais de M. Lainé, à St-Denis. -Ordonnance de police et instruction concernant les charcutiers. M. Adelon lit un rapport sur le projet d'ordonnance de police concernant les charcutiers et sur l'instruction destinée à ces industriels. La commission, dit le rapporteur, n'a pas perdu de vue les deux considérations qui ont inspiré ce projet au préfet de police; d'une part, le besoin de garantir aux habitans de Paris, la salubrité et la propreté dans la préparation des comestibles qui leur sont vendus, et d'autre part, le soin de n'imposer à toute industrie que les précautions nécessaires et de la favoriser le plus possible, quand elle n'est ni incommode, ni insalubre, ni dangereuse. Le conseil, après une longue discussion sur l'instruction rédigée par struction rédigée par l'adininistration, l'adopte avec de légères modifications.- Rapports divers. Le conseil adopte divers rapports sur une fabrique d'eau de javelle, à Ivry, sur une fabrique d'encre, à la Villette, sur une machine à vapeur servant de moteur à une imprimerie sur étoffe à Puteaux, sur une fabrique de tôles vernies, rue du PetitThouars et sur quelques autres ateliers. Le conseil propose d'autoriser sous diverses

-

conditions. Boyauderie à Clichy. M. Che- | vallier, chargé de visiter la boyauderie de M. Bouyer et comp., à Clichy, s'est rendu dans cette localité. Il a reconnu que l'établissement était tenu avec la plus grande propreté, mais qu'il y avait lieu de prescrire, au sieur Bouyer, de faire placer, à l'orifice du canal qui conduit les eaux de cette boyauderie, et en dedans de l'atelier, une grille destinée à empêcher la sortie des issues, issues qui pourraient être utilisées sans danger pour la salubrité publique, en étant désinfectées et converties en engrais, à l'aide de la poudre et par le procédé de M. Payen, en fesant observer que la conservation et la désinfection de 4 à 500 tonneaux d'issues et matières, par le noir Payen, peuvent fournir un engrais qui, vendu à bas prix, peut encore rapporter de 4 à 5000 fr. par an. En outre de la condition qui précède, M. Chevallier propose d'obliger le sieur Bouyer à tenir, dans ses ateliers, un tonneau renfermant de la chaux, et d'arroser, une fois par semaine, le sol des ateliers, ainsi que le caniveau qui est an dehors, sur le bord de la rivière, avec un lait de chaux, et de faire suivre cet arrosement d'un lavage à l'eau. Quant à la construction d'un canal couvert, le rapporteur estime que si on établit ce canal, c'est un moyen d'empêcher les eaux de la fabrique d'avoir leur écoulement, lorsque l'eau de la rivière s'élevera dans ce canal, de manière à le mettre en équilibre avec le sol de l'atelier; en effet, la Seine s'élève, non seule ment à cette hauteur, mais déjà elle a pénétré dans cette fabrique, par les croisées qui sont bien au-dessus de l'orifice du caniveau. Ce rapport est adopté.- Buanderie du sieur Gouret, à Meudon. Cette buanderie a donné lieu à de fréquentes réclamations, sous le rapport de l'écoulement de ses eaux. M. Pelletier, chargé d'examiner les localités, a reconnu que les eaux provenant de cet établissement s'écoulent dans deux puisards, où elles répandent une odeur fort désagréable, et que, pour y remédier, il convient : 1o de sceller la pierre de l'ancien puisard et de la recouvrir d'un pied de terre; 2o de pratiquer un troisième puisard pour servir à recevoir le trop plein du second, de faire la communication en poterie, et de la recouvrir d'un pied de terre, ainsi que chacun des puisards; 3° si, à l'aide de ces moyens, le sieur Gouret ne parvient pas à absorber ses eaux, de manière qu'elles ne se répandent pas à l'extérieur, à l'obliger de restreindre son industrie de manière à n'épancher que la quantité d'eau que ses puisards pourraient

absorber, à moins qu'il ne parvienne à les perdre à l'aide de trous de sonde qui les feraient tomber dans les terrains calcaires inférieurs, ce qui paraît d'une exécution trèsfacile, d'après les coupes connues de la colline de Meudon.

Statistique.

PROSTITUTION A PARIS.

La prostitution est une plaie sociale à laquelle la civilisation n'a pu opposer aucun remède efficace; elle nous a été léguée par les tems anciens, et elle a toujours résisté aux efforts tentés pour l'éteindre. Les sociétés modernes, plus sages en cela que celles qui les ont précédées, l'ont acceptée comme une nécessité; elles se sont occupées d'organiser un mal contre lequel la morale et de sévères dispositions répressives sont restées impuissantes.

Nous laisserons à d'autres, le soin de décider si la prostitution offre des compensations à l'affligeant spectacle qu'elle présente dans nos villes; nous leur laisserons aussi la tâche de tracer son histoire, de démontrer comment les bulles d'excommunication, décrets des conciles, les ordonnances des rois, ont échoué contre un vice qui semble

être inhérent à la société.

les

Prenant acte de ce qui est, nous nous bornerons à exposer la situation matérielle de la prostitution à Paris; nous nous appesantirons de préférence sur les résultats satisfaisans qu'une vigilance soutenue, un service médical bien entendu, ont fait obtenir en ce qui concerne la santé des femmes publiques, point par lequel la prostitution se rattache aux plus hautes considérations d'intérêt public.

A Paris, l'inscription des filles sur le contrôle des prostituées, est précédée de formalités qui permettent aux familles de les détourner de la voie dans laquelle la paresse ou le malheur, plus souvent encore que le penchant au libertinage, tendent à les entraîner; ce n'est qu'après avoir reconnu une indifférence coupable de la part des parens, ou l'inefficacité de leur intervention, que la police s'en empare pour exercer sur elles une surveillance réclamée par l'ordre, la sûreté et la santé publics.

Les causes de radiation définitive, sont le mariage, le travail, des moyens d'existence bien prouvés, la cessation de la prostitution bien constatée, la remise de la fille à ses parens, la vieillesse, les infirmités.

Depuis 1828, les filles publiques ne sont plus soumises au paiement de certains droits dont le produit était déstiné à couvrir les frais du dispensaire; la ville pourvoie à toutes les dépenses de cette utile institution.

Les filles isolées, et on désigne ainsi celles qui habitent les maisons garnies ou qui sont dans leurs meubles, forment ordinairement les deux tiers de celles inscrites; elles sont assujetties à se présenter deux fois par mois au dispensaire. Les filles dites de maisons, c'est-à-dire celles qui habitent les lieux de prostitution autorisés sous le nom de maisons de tolérance, sont soumises, toutes les semaines, et chaque fois qu'elles changent de demeure, aux investigations des membres du dispensaire elles sont indistinctement pourvues d'une carte qu'elles représentent à toute réquisition, et sur laquelle l'accomplissement de cette obligation est régulièrement inscrit. Au 1er janvier 1835, le nombre des maisons de tolérance, était de

191

Celui des filles inscrites était, savoir:

Filles libres.

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riens (2) (A l'hôpital St.-Louis. 11)

3,230

576

3,806

Total général. Sur ce nombre qui, n'a varié que de cinq pendant le mois de décembre 1834, 63 filles ont été reconnues atteintes de la syphilis, ce qui établit la proportion d'une malade sur 60 2/5, résultat qui dépasse ce qui a été obtenu de plus favorable jusqu'à ce jour.

Il y a loin de cette proportion à celle que présentent les investigations du dispensaire à l'égard des filles insoumises, c'est-à-dire, de celles qui, n'ayant pas encore été inscrites, sont arrêtées comme se livrant clandestinement à la prostitution depuis plus ou moins de tems; sur 111 filles qui se sont trouvées dans ce cas, pendant le mois de décembre 1834, 12 ont été reconnues atteintes de la syphilis, ce qui équivaut à une sur 9 1/4.

L'année 1834, prise dans son ensemble, présente comme moyenne proportionnelle de chaque mois 3,786 filles inscrites sur lesquelles 82 (1 sur 46 1,6) ont été reconnues

(1) On met au séparé les filles sur lesquelles on prend des informations pour connaître les intentions des parens, et celles qu'on espère ramener à une meilleure conduite.

(2) L'administration dispose de 100 lits à l'hôpital des vénériens.

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Du rapprochement de ces chiffres avec celui de 3,786, que présente l'année 1834, on ne doit pas conclure que la prostitution s'est accrue dans cette proportion; on tomberait ainsi dans une grave erreur : il faut attribuer cette différence à la surveillance plus active, sur cette partie importante des attributions de la préfecture de police, surveillance qui tend incessamment, à cause de ses dangers, à resserrer la prostitution clandestine des filles insoumises, dans des limites plus étroites, en les obligeant à se faire inscrire.

Parmi les 3,806 prostituées qui fignraient au 1er janvier 1835, sur les contrôles, 3,646 étaient françaises, et 160 (1 sur 22 3/4 françaises) appartenaient, par leur naissance, à des états étrangers, dans la proportion suivante pour chaque département du royaume et pour chaque pays étranger: Seine. { Banlieue.. 49

Yonne Aisne.. Oise.

Paris..... 985

Report..

.2748

Seine-et-Oise...... 240 Seine-Inférieure 179

Aube... Calvados....

56

56

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44

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44

89

Sarthe...

33

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31

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Moselle...

Meuse...
Côte-d'Or..
Eure.....

à reporter....2748

à reporter.....33/5

(1) Les armées étrangères étaient alors à Paris.

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