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à dix kilomètres sud-ouest de Joinville, ancienne seigneurie, érigée en baronnie, en 1548, en faveur de Philibert de Choiseul, baron d'Aigremont, et acquis au commencement du dernier siècle par Louis-Joseph de Broussel, seigneur de Neuville.

AMBOURNAY, en latin Ambroniacum, petite ville du Bugey, qui appartenait à l'abbé d'Ambournay.

AMBRIÈRES, ville, château et baronnie du département de la Mayenne, et à huit kilomètres nord-nord-ouest de Mayenne. Les seigneurs de cette dernière ville étaient aussi seigneurs d'Ambrières. Au dernier siècle, cette baronnie appartenait à la maison de Fessé, et sa juridiction s'étendait sur dix paroisses.

AMBULANCES. On appelle ainsi, depuis les guerres de la révolution, un service médical qui suit les mouvements d'un corps d'armée en campagne. C'est en 1792, dans l'armée du général Custine, que M. Larrey organisa la première ambulance volante. Avant cette époque, si l'on excepte quelques règlements de Henri IV et de Louvois touchant les soins à donner aux blessés, le sort des soldats atteints par l'ennemi était fort à plaindre.

AMEDOR, gros bourg à seize kilomètres de Vesoul. En 1713, les terres de Bourguignon et Molans furent unies et érigées en comté, sous le titre d'Amédor.

AMEIL. - Le baron Auguste Ameil, né à Paris le 6 janvier 1775, servit d'abord comme simple soldat d'infanterie, et passa par tous les grades militaires, jusqu'à celui de colonel, qu'il obtint en 1809. Durant la campagne de Moscou, il obtint celui de général de brigade; mais ayant, durant les cent jours, repris du service auprès de Napoléon, après avoir adhéré à sa déchéance, il fut proscrit au second retour des Bourbons et condamné à mort. Il échappa, mais fut arrêté dans le Hanovre, au moment où il cherchait à passer en Suède, aupres de son ancien général Bernadotte, et fut retenu dans une forteresse comme prisonnier d'Etat. Sa raison succomba à tant de

malheurs, et il resta fou jusqu'à l'époque de sa mort, en 1822.

AMEILHON (Hubert-Pascal), membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et bibliothécaire à Paris pendant cinquante-deux ans. Ce fut lui qui organisa la bibliothèque de l'Arsenal, et qui sauva de la destruction plus de huit cent mille volumes provenant des bibliothèques particulières confisquées durant la révolution (celles de Malesherbes, de Lavoisier, etc.) et de celles des corporations religieuses. Ameilhon composa aussi plusieurs ouvrages, entre autres, une histoire du commerce et de la navigation des Égyptiens sous les Ptolémées, la continuation de l'histoire du Bas-Empire de Lebeau, et des mémoires sur la métallurgie ou l'art d'exploiter les mines chez les anciens, sur les couleurs connues des anciens, etc., etc. Il était né en 1730, et mourut en 1811.

AMELIN OU HAMELIN (Jean d'). · Sa traduction des Conciones, ou Harangues tirées de Tite-Live, fut imprimée à Paris en 1554. Ronsard parle ainsi de cette traduction de l'historien romain:

Maintenant les François auront son bel ouvrage
Traduit fidèlement en leur propre langage,
Par le docte Amelin, lequel avoit devant
En cent façons montré combien il est savant,
Soit en philosophie, ou en l'art oratoire,
Soit à savoir traiter les faits de notre histoire,
Ou soit pour contenter l'oreille de nos rois,
Et par les vers latins et par les vers françois.

Ces vers résument tous les travaux, du reste fort obscurs et fort inconnus, d'Amelin.

AMELOT DE LA HOUSSAYE (Nicolas), né à Orléans en 1634, fut, en 1669, secrétaire de l'ambassadeur de France à Venise, Saint-André. Il mourut à Paris en 1706. Parmi les nombreux ouvrages de cet auteur, on doit citer l'Histoire du gouvernement de Venise.

AMELOT, ancien ministre de la maison du roi sous Louis XVI, et mort dans la prison du Luxembourg en 1794.

AMELOT (Sébastien-Michel), évêque de Vannes avant la révolution. Il refusa de prêter serment à la constitution

civile du clergé, vécut dans l'exil jusqu'à la rentrée des Bourbons, et mourut à Paris le 2 avril 1829, sans avoir pris la direction de son diocèse, bien que M. de Beausset, évêque de Vannes en 1814, lui eût écrit à cette époque qu'il donnerait, s'il le désirait, sa démission. Amelot avait refusé cette offre généreuse.

AMÉRIQUE FRANÇAISE.- La France resta entièrement étrangère aux grandes découvertes maritimes du quinziè me siècle, et elle ne céda même qu'assez tard à ce grand mouvement qui porta l'Europea aller fonder des colonies dans un autre hémisphère. Les premières découvertes faites par la France datent de 1506. Des navigateurs français reconnurent le cap Breton, et, en 1534, une expédition envoyée par François Ier découvrit le Canada. Aucun établissement ne fut cependant fondé dans cette contrée. Ce ne fut que sous le règne de Henri IV qu'une colonie s'établit au Canada et dans l'Acadie, et, sous la conduite de Cartier, fonda, en 1608, la ville de Québec. Le but de cette colonie était plutôt de s'emparer du commerce des pelleteries et de la pêche que de fonder des établissements agricoles.

En 1625, des particuliers s'établirent à Saint-Christophe, et dix ans plus tard à la Guadeloupe et à la Martinique. Bientôt ces iles devinrent fort importantes par la culture de la canne à sucre. Richelieu fonda, en 1643, la colonie de la Guyane. Mais toutes ces colonies restèrent des propriétés particulières.

Sous l'administration de Colbert, les colonies françaises dans l'Amérique furent acquises à l'État, et s'augmentèrent par des achats et des acquisitions. Un grand nombre des îles Antilles, Saint-Domingue, furent acquises (voir ANTILLES, FLIBUSTIERS, BOUCANIERS, SAINT-DOMINGUE). Les colous des Antilles s'occuperent généralement de plantations; ceux du Canada, d'agriculture; l'Acadie et l'ile de Terre-Neuve, où fut fondée la ville de Plaisance, de la pêche. En 1680, la Salle fut chargé de faire une expédi

tion sur le Mississipi, et fonda la colonie de la Louisiane.

Mais après la mort de Colbert et le désastreux traité d'Utrecht, les colonies françaises dans l'Amérique perdirent une partie de leur importance, et même un assez grand nombre d'entre elles passa à l'Angleterre. L'Acadie et TerreNeuve furent cédées aux Anglais en 1713. Les projets de Law (1717) sur la Louisiane semblaient devoir faire de cette colonie une de nos plus riches possessions: il n'en fut rien. Cependant l'introduction de la culture du café dans l'île de la Martinique, en 1728, et l'exploitation de la canne à sucre assurèrent encore aux Antilles françaises une haute importance.

La paix de Paris (1763) nous enleva le Canada et la Louisiane. Notre marine, notre commerce se détruisaient, et les colonies dépérissaient, lorsque la guerre de l'indépendance des ÉtatsUnis et la paix de Versailles rendirent à la France la prepondérance qu'elle avait eue pendant longtemps en Amérique. La paix de Versailles nous assura la possession de Tabago. Mais cette époque de gloire fut de courte durée : dès les premières secousses de la révolution, les nègres arrachèrent SaintDomingue aux colons français; et lorsque les traités de 1815 nous remirent en possession de nos colonies, on ne nous en rendit que le plus petit nombre.

La France possède aujourd'hui en Amérique :

La Martinique..
La Guadeloupe...
Marie-Galante...
Les Saintes
La Désirade.
Saint-Martin..
La Guyane.

Saint-Pierre et Miquelon..

97,293 habitants. 92,196

11.778

1,119

1,266

3.723

17,331

600

(Voyez COLONIES, COMMERCE, COMPAGNIES DE COMMERCE, et chacun des noms cites dans cet article).

AMERMONT, bourg dans l'ancien duché de Bar (département de la Meuse), à vingt kilomètres est-nord-est de Verdun. Cette ancienne seigneurie fut unie a celles de Bouligny, Norroi-le-Sec, Domremy, Pienne et Abbeville, en 1725, et érigée en baronnie,

AMESCHWEIR, à une lieue un quart nord-ouest de Colinar, petite ville de la haute Alsace, dépendant autrefois de la seigneurie de Hohenlansberg, dont Kiensheim était le chef-lieu.

AMFREVILLE, gros bourg de Normandie (département du Calvados), à 12 kilomètres nord-ouest de Carentan, avait le titre de marquisat.

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AMFREVILLE SUR LES MONTS, bourg de Normandie (département de l'Eure), dont la seigneurie appartenait, au dernier siècle, aux religieux du prieuré des Deux-Amants et aux religieuses de Saint-Amand.

AMFREVILLE, nom d'une famille qui a fourni plusieurs officiers généraux à la marine française. Au combat de la Hogue, en 1692, le marquis d'Amfreville commandait l'escadre d'avant-garde, et deux de ses frères avaient chacun le commandement d'un vaisseau.

AMIENOIS, Ambianensis Ager, pays, avec titre de comté, dans la haute Picardie, et qui prenait son nom d'Amiens, sa capitale. Il forme aujourd'hui le département de la Somme. Au temps de César, ce pays était habité par les Ambiani. Sous Honorius, il était compris dans la deuxième Belgique. De la domination des Romains, l'Amiénois passa sous celle des Francs, et sa capitale, Amiens, servit de résidence à Clodion, à Mérovée et à Chilperic. A l'époque des divers partages de la France entre les Mérovingiens, l'Amiénois fut compris dans le royaume de Soissons, puis dans la Neustrie. Louis le Débonnaire v établit des comtes vers l'an 823. Bérenger fut le premier. Les comtes d'Amiens devinrent par la suite très-puissants; ils possédaient presque toute la Picardie, l'Artois et la Flandre (Voyez les ANNALES, p. 122 et 160).

AMIENS, Ambianum, Samarobriva, ville sur la Somme, à 120 kilomètres nord de Paris, ancienne capitale de la Picardie, et aujourd'hui chef-lieu du département de la Somme.

Amiens est une ville fort ancienne. Jules-César y tint une assemblée des Gaules. Antonin et Marc-Aurèle l'aug

mentèrent. Plusieurs auteurs pensent que cette ville doit son origine au premier de ces deux empereurs. A l'époque de l'invasion des barbares, la ville d'Amiens fut prise par les Alains, par les Vandales et par les Francs. Mérovée y fut élu roi par ces derniers. Sous le règne de ce prince, Attila dévasta Amiens; et, plus tard, elle fut trois fois ravagée par les Normands. Au douzième siècle, il s'y établit une commune dont nous avons raconté ailleurs les fortunes diverses (voyez les ANNALES, p. 160). La ville d'Amiens demeura réunie au domaine royal jusqu'en 1435, où, par le traité d'Arras, Charles VII, alors roi de France, la céda, avec les autres villes situées sur la Somme, au duc de Bourgogne, moyennant la somme de 400,000 écus d'or, mais avec la réserve du droit de retrait. En 1463, Louis XI paya au duc de Bourgogne la somme de 400,000 écus, et rentra en possession de la ville d'Amiens et des autres villes de la Somme. Deux ans plus tard, Louis XI les céda de nouveau, par le traité de Saint-Maur, au comte de Charolais, toutefois avec la réserve de pouvoir les racheter à la mort dudit comte. En effet, en 1477, à la mort de Charles le Téméraire, Louis XI les recouvra, et les réunit de nouveau et pour toujours au domaine royal. Enfin Charles-Quint, par les traités de Madrid, de Cambrai et de Crespy, abandonna tous les droits qu'il pouvait avoir sur Amiens. Cette ville fut prise par les Espagnols en 1597; mais Henri IV la leur enleva bientôt et y fit bâtir une citadelle sur la rive droite de la Somme. En 1802, la France et l'Angleterre signèrent un traité à Amiens. Voy. AMIENS (paix d').

Sous l'ancienne monarchie, la généralité d'Amiens comprenait la haute et la basse Picardie, à l'exception de quelques districts réunis au gouvernement de l'Ile de France. Elle était divisée.en six élections (Amiens, Abbeville, Dourlens, Péronne, Montdidier et Saint-Quentin), et en quatre gouvernements (Montreuil, Boulogne, Ardres et Calais).

La ville d'Amiens renferme plu

15° Livraison. (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE, etc.)

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sieurs monuments fort curieux. Le plus important est sa cathédrale. Évrard de Fouillay, quarante-cinquième évêque d'Amiens, en posa la première pierre en 1220; l'édifice fut commencé par Robert de Luzarches, continué par Thomas de Cormont, et achevé en 1269 par Rinald. La nef a cent trentedeux pieds de hauteur sur quarantedeux de largeur, et deux cent treize de longueur; le choeur en a cent cinquantetrois, et la croisée cent quatre-vingtdeux. Deux rois de France ont reçu la bénédiction nuptiale dans l'église d'Amiens, savoir, Philippe-Auguste, en 1193, quand il épousa Ingerburge, fille de Waldemar, roi de Danemark; et Charles VI, lorsqu'il épousa Isabeau de Bavière. C'est aussi dans la cathédrale d'Amiens que, le 6 juin 1329, Édouard III, roi d'Angleterre, rendit hommage à Philippe VI pour la Guyenne. C'est dans la grande salle de l'hôtel de ville, construit en 1600, que fut signée la paix d'Amiens, en

1802.

L'abbaye de Saint-Acheul se trouve à quelque distance de la ville. Jadis, elle appartenait à des chanoines de la congrégation de Sainte-Geneviève. Sous la restauration, elle est devenue célebre par le collége qu'y fondèrent les jésuites.

Amiens est la patrie de Pierre l'ermite, prédicateur de la première croisade; de François Fernel, médecin de Henri II, mort en 1558; de Jean d'Estrées, grand maître de l'artillerie de France, mort en 1567; de l'académicien Voiture, mort en 1648; du savant du Cange, mort en 1688; de l'érudit Legrand d'Aussy; du bénédictin dom Bouquet, mort en 1754; du poëte J.B. Gresset; de l'astronome Delambre; du naturaliste Duméril, etc.

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négociations avec la France. Les préliminaires d'un traité de paix furent signés à Londres le 1 octobre 1801. Le 27 mars 1802 (6 germinal an x ), les plénipotentiaires de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Espagne et de la république batave, Joseph Bonaparte, lord Cornwallis, le chevalier d'Azara, et Schinimelpenninck, signèrent à Amiens un traité définitif dont voici les principales dispositions : l'Angleterre rend ses conquêtes, à l'exception de Ceylan et de la Trinité; les ports de la colonie du Cap restent ouverts à ses vaisseaux; la France et l'Espagne recouvrent leurs colonies; la république des Sept-Iles est reconnue; l'ile de Malte doit être rendue aux chevaliers de l'ordre; la France évacuera Rome, Naples et l'île d'Elbe; l'intégrité des Etats de la Porte Ottomane, telle qu'elle existait avant la guerre, est reconnue. Cette dernière clause décida le sultan Sélim à accéder au traité d'Amiens, le 13 mai. Cependant de nouvelles difficultés s'élevèrent bientôt entre la France et l'Angleterre : le gouverne ment anglais, craignant une nouvelle expédition en Égypte, ne voulut pas évacuer l'île de Malte. Plusieurs autres motifs de querelle amenèrent la guerre qui, après plusieurs violations du traité, fut enfin déclarée à la France par l'Angleterre, le 18 mai 1803.

AMIGNY, bourg et ancienne seigneurie de Normandie (département de la Manche), situé près de Saint-Lo.

AMIOT, jésuite célèbre par toute l'Europe comme philologue chinois, mourut à Pekin en 1794, à l'âge de soixante-dix-sept ans. C'est un des savants qui ont le plus contribué à faire connaître la langue, la littérature et l'histoire chinoises.

AMIRAL. Le grand amiral était en France un des grands officiers de la couronne; son rang le plaçait après le grand maître de l'artillerie, mais il n'avait point, par sa place, droit de séance au parlement. L'amiral était regardé comme le général des armées navales et le chef de la marine. Il avait des lieutenants et officiers de robe longue, pour exercer en son nom la

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