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département de la Charente-Inférieure. Les marais salants qui sont sur les côtes sont très-nombreux, et fournissent d'excellent sel.

AUNON, village d'Espagne sur le Tage, où, le 10 mars 1811, le général Hugo battit un parti de guérillas, et leur tua plus de sept cents hommes.

AUQUETON. Ce mot, qu'on écrivait plus souvent hoqueton, désignait une sorte de cuirasse faite en étoffe.

L'escu li desrompi, et le bon jazerant
Mais le haucton fut fort, qui fut de bouquerant.
Chroniques de Bertrand Duguesclin.

Se tu vueil un auqueton,

Ne l'empli mie de coton,
Mais d'œuvres de miséricorde,
Afin que diable ne te morde.

Le roman du Riche et du Ladre, ms.
Sor l'auqueton vert l'aubere jazerant.
Le roman de Gaydon, ms.
Sor l'auqueton, qui d'or fu pointurez,
Vesti l'aubere, qui fu fort et serrez.

ibid. Se aucuns hustins est fais as armes en la dite ville, teles coment auqueton, espée, coutel, et boucler, etc. Charte d'Oudard seigneur d'Hamen, an 1328 (*). AURAY, petite ville de Bretagne, sur le Morbihan, près de Vannes; elle est célèbre par la victoire que le comte de Montfort y remporta en 1364 sur Charles de Blois, qui lui contestait

son droit sur ce duché. Par suite du traité conclu à Guérande le 12 avril

1365, Montfort devint paisible possesseur de ce pays.

AURE, Aurensis vallis, pays avec titre de vicomté, dans l'Armagnac (aujourd'hui le canton d'Arreou dans l'arrondissement de Bagnères). Le chef-lieu était le bourg d'Arreou. La vicomté d'Aure relevait des comtes de Bigorre. Elle a appartenu à des seigneurs particuliers; puis elle a passé aux maisons de la Barthe, d'Aster, d'Armagnac, d'Albret, de Bourbon; et enfin elle a été réunie au domaine royal à l'avénement de Henri IV.

AUSONE. « L'ancien monde littéraire du paganisme en face du nouveau monde chrétien, la mythologie en présence de la religion, la rhétorique aux prises avec l'Evangile tel est le spectacle, grand dans son ensemble et curieux dans ses détails, qu'offre la

(*) Voyez du Cange, au mot Aketon,

littérature latine du quatrième siècle; telle est l'opposition que représentent et personnifient mieux que personne deux hommes éminents de la Gaule, Ausone et saint Paulin (*). »

Ausone naquit à Bordeaux en 310, étudia à Toulouse, et ouvrit une école de rhétorique dans sa patrie, où il professa trente ans, fut appelé à Treves par l'empereur Valentinien qui le chargea de l'éducation de son fils Gratien. Il fut nommé successivement pré fet du prétoire d'Italie, puis des Gaules, et enfin consul en 365. Après avoir séjourné quelques années à k cour, il se retira près de Saintes, dans une petite maison de campagne où il mourut vers 394. Tels sont les événe ments principaux de la vie d'Ausone, événements qui sans cesse modifièrent ses idées et la nature de ses produc tions. C'est de son long professorat que datent << ses compositions les plus pédantesques et les plus arides, les tours de force, les jeux d'esprit, les épitaphes des héros d'Homère, et autres poésies du même genre, délassements laborieux d'un rhéteur (**). » A partiennent et son plus bel ouvrage, l'époque de son séjour à Trèves apson poëme de la Moselle, et toutes « ses poésies de courtisan, ses petits impromptus sur les événements du jour (***). » Enfin durant toute sa vie, devoirs de famille, et ces sentiments Ausone accomplit religieusement ses ont inspiré quelques-uns de ses meil leurs ouvrages.

épigrammes sont variées et fines, sa Ausone est un auteur agréable; ses

Moselle est riche d'excellentes observations; mais sa versification est dure, et sa latinité manque de pureté. Ses rieux, et qui peignent parfaitement les œuvres sont remplies de faits très-cumœurs de cette époque de transition. Ainsi, par exemple, on a discuté longtemps s'il était chrétien, et le doute ne peut être levé que par quelques vers dans lesquels il parle de la fête de Pâques, mais dont il n'est peut-être pas (*) Ampère, Hist. littér., t. I, p. 235. (**) Ibid. (*) Ibid.

l'auteur, et par ce fait que Valentinien, très-attaché au christianisme, n'aurait pas confié l'éducation de son fils à un païen. Cependant, si l'on doit admettre qu'il était chrétien, on est forcé d'admettre aussi que toutes les formes de ses écrits sont purement païennes. Ainsi la veille du jour où il doit revêtir le consulat, il adresse une prière à Janus; il appelle Parentalia les éloges qu'il dédie à plusieurs membres de sa famille; il souhaite à leurs månes une place aux champs Elysées. Sont-ce là des idées chrétiennes sous les formes antiques? ou bien, est-ce simplement une réminiscence des anciens auteurs, une manière d'écrire qu'il employait parce qu'elle était encore dans les habitudes du langage, et que l'on n'a pas et que l'on manquait alors des formules nécessaires pour exprimer les idées nouvelles? C'est à cette opinion qu'il faut sans doute s'arrêter; et, en effet, l'art de cette époque présente les mê mes caractères que la littérature: on approprie des monuments païens au culte nouveau; on en bâtit, il est vrai, mais sur le modèle des temples dont on a renversé les idoles; on emploie encore tout le symbolisme de l'art païen, et ce n'est que plus tard que le symbolisme chrétien sortira du chaos, et donnera à la littérature comme aux arts leur caractère spécial.

Sous le rapport de l'érudition, les écrits d'Ausone sont d'une grande importance, et nous donnent de précieux détails sur l'etat de la Gaule. Ainsi, l'Ordre des villes célèbres nous apprend que Trèves était la sixième ville de l'empire, Arles la dixième, Toulouse, Narbonne et Bordeaux, les quatorzième, quinzième et seizième, et nous instruit par là de toute l'importance de Trèves. Nous ne citerons pas la liste de toutes les œuvres d'Ausone, nous renvoyons nos lecteurs à l'intéressant chapitre que lui a consacré M. Ampère dans son histoire littéraire (*). Il a paru plusieurs éditions de cet auteur; la meilleure, jusqu'ici, est celle de Jac. Tollius. (Amst. 1671,

(*) T. I, p. 234-270.

in-12). En 1769, l'abbé Jaubert en a publié une traduction en 4 vol. in-12.

AUSSURD (Antoine), reçu libraireimprimeur à Paris, en 1519, a publié plusieurs éditions dont on vante encore la beauté et la correction. On cite, entre autres, celles de Justin, de Florus, de Sextus Rufus. Aussurd est mort, selon toute vraisemblance, vers 1524.

AUSTAU D'ORLHAC, troubadour du treizième siècle. Il ne nous reste de lui qu'une pièce de vers touchant les croisades. Austau, frappé d'épouvante à la mort de saint Louis et de tant d'autres seigneurs, maudit les auteurs de cette guerre; de plus, puisque Dieu est pour les musulmans, les chrétiens devraient renier leur foi et se croiser contre Rome qui a prêché la croisade.

AUSTERLITZ (campagne et bataille d').— La bataille d'Austerlitz fut l'événement principal et le dénoûment de la guerre de 1805. Cette immortelle campagne, où l'Autriche et la Russie, jouets de la politique de Pitt, furent ecrasées si rapidement, est trop importante, pour que nous n'en racontions pas les événements avec détail.

L'Angleterre, au lieu d'exécuter la paix d'Amiens, avait gardé l'île de Malte, et conservé garnison à Alexandrie. De nouvelles négociations n'amenèrent aucun résultat; les propositions de l'Angleterre furent rejetées par la France, et la guerre recommença.

Bien que les Français eussent occupé les Abruzzes et le Hanovre, les puissances de l'Europe restaient neutres, et le premier consul, n'observant pas sur le continent les symptômes d'une guerre prochaine contre la France, se disposait à opérer une descente en Angleterre. (Voir CAMP DE BOULOGNE.) Le ministère anglais essaya alors de se débarrasser de son dangereux adversaire en le faisant assassiner (Voir PICHEGRU, George CADOUDAL, duc D'ENGHIEN), puis, ayant échoué dans cette tentative, il chercha à lui susciter des embarras en Europe. Alexandre, dont Napoléon, devenu empereur, avait repoussé la médiation, se plaignait de la violation du territoire de l'électeur de Bade,

son beau-frère, dans l'affaire du duc d'Enghien, et demandait l'accomplissement des promesses faites par la France, en 1801 (traité du 11 octobre), au roi de Sardaigne. Sur le refus de Napoléon, l'ambassadeur russe, d'Oubril, demanda ses passe-ports, le 28 août 1804.

Après les fêtes du couronnement, l'empereur, fort de sa reconnaissance par l'Autriche, hâta les préparatifs de la guerre contre l'Angleterre. Il comp tait frapper un grand coup, débarquer avec seize mille hommes sur les côtes, marcher sur Londres, y entrer, ruiner les chantiers et détruire les arsenaux de Plymouth et de Portsmouth, puis revenir en France, et se présenter à l'Europe dans une attitude qui lui permettrait de dicter la paix.

En présence de ce danger, l'Angle terre organisa contre la France la troisième coalition. Pitt s'allia avec la Russie, qu'il savait, d'après les notes du ministre des affaires étrangères, Czartorinski, être décidée à s'opposer de vive force à toute attaque de l'empereur contre l'Angleterre. Le 11 avril 1805, le traité fut signé; on devait faire rentrer la France dans les limites de 1792, et les conquêtes devaient être données à la Prusse et à l'Autriche que Pitt espérait ainsi gagner à la coalition. Les fautes multipliées de l'ami ral Villeneuve empêchèrent la jonction des diverses flottes françaises, et en privant Napoléon de trente-trois vaisseaux, apportèrent un obstacle insurmontable à ses projets de débarquement. Au lieu de cingler sur Brest, suivant les ordres de l'empereur, il était allé à Cadix. «Il avait perdu la tête par suite de la grande responsabilité qui pesait sur lui (*). » L'Autriche, qu'avait gagnée l'Angleterre, effrayée du couronnement de Napoléon à Milan, et de l'audace d'un officier de fortune qui se plaçait au rang des vieux souverains de l'Europe, entra dans la coalition, et y adhéra le 9 août.

La guerre engagée, « les Autrichiens ouvrirent la campagne plus maladroitement qu'ils ne l'avaient jamais fait.

(*) Jomini, t. II, p. 90

Ils s'imaginaient prendre Napoléon au dépourvu. Cette prétention leur fut funeste. Il s'était mis en mesure de frapper un grand coup sur les bords de la Tamise, si le continent demeurait tranquille, ou sur le Danube, si le continent le provoquait et le forçait a renoncer à sa grande entreprise (*).» Napoléon fit un simulacre d'embar quement. Quatre camps de réserve furent établis à Strasbourg, Mayence, Juliers et Alexandrie; quatre-vingt mille conscrits furent levés; la garde nationale réorganisée. Louis fut charge de la défense de la Belgique et de la Hollande, Masséna de l'Italie. Napoléon se mit à la tête de la grande armée, et s'avança contre les Autrichiens commandés par l'incapable Mack. L'armée était divisée en sept corps, eem mandés par Bernadotte, Marmont, Davoust, Soult, Lannes, Ney, Augereau; plus, la réserve de cavalerie, sous le commandement de Murat, et la garde, sous celui de Mortier et de Bessieres. L'armée passa le Rhin vers la fin de septembre. L'électeur de Wurtemberg refusa de laisser passer le corps de Ney. Ce général fit avancer son artillerie pour forcer les portes de Stuttgard, que le général Pfuhl lui onvrit. Soult passa le Rhin à Spire; Davoust, à Manheim; Marmont, à Mayence. Bernadotte arriva du Hanovre à Wurtzbourg, et se réunit à l'armée bavaroise, forte de vingt-cinq mille hommes.

Napoléon apaisa l'électeur de Wurtemberg, un peu exaspéré de la ma nière dont Ney avait enlevé sa capstale; il fit alliance avec lui et en obtin un corps auxiliaire de huit mille hom mes. L'électeur de Bade et celui de Darmstadt promirent chacun un corps de quatre mille hommes. Ces troupes allemandes furent employées à garder les communications de la grande ar

mée avec la France.

Alors, avec cent quatre-vingt mille hommes, Napoléon marcha contre Mack, et manœuvra pour se jeter sur les dernières de l'armée autrichienne, atin

(*) Jomini, t. II, p. 99

de l'isoler des Russes et de la détruire plus facilement. Pendant que l'empereur concentrait ses forces sur Donawerth, Mack commit l'énorme faute de se renfermer dans Ulm, et de vouloir couvrir la ligne du Danube d'Ulm à Rain, en faisant face du côté du Rhin, quand l'armée française débouchait déjà sur l'extrémité de sa ligne pour l'assaillir à revers. Du 6 au 9 octobre, cent vingt mille Français étaient répandus sur les communications de Mack avec Vienne.

Ce général ne comprit rien à ces manoeuvres, et se contenta de faire un changement de front en arrière. Cependant les Russes accouraient à son secours et avaient déjà dépassé Lintz; il fallait à tout prix empêcher cette jonction. Mack pouvait sortir d'Ulmet gagner la Bohême en filant par la gauche du Danube.Ney fut chargé avec quarante mille hommes de garder la gauche du Danube, dans le triple but de couvrir nos communications, de couper celles de l'ennemi, et de masquer Ulm, seul débouché des Autrichiens.

Mack comprit alors le danger : il fut résolu, dans son conseil, que l'archiduc Ferdinand avec vingt mille hommes d'élite s'ouvrirait un passage près la route de Heidenheim et de Nordlingen et que Mack tiendrait à Ulm, pour faciliter ce mouvement; il espérait ensuite gagner l'Italie par le Tyrol. Cet éparpillement des forces autrichiennes fut le complément des fautes du général autrichien et causa la ruine de son armée. Un corps de vingt-cinq mille hommes sortit d'Ulm par la rive gauche. Si les ordres de Napoléon eussent été compris par Murat, il eût été détruit à ce moment; mais de fausses manœuvres laissèrent la route libre aux Autrichiens. Legénéral Dupont tomba, le 11 octobre, sur le centre de ce corps, avec six bataillons et trois régiments de cavalerie. Sans hésiter, il livre le combat, à Haslach, avec la 9° legère (l'incomparable) et la 32°, et passant sur le ventre de l'ennemi, il se retire à Albeck. Les Autrichiens continuèrent leur retraite sur Elchingen; le 14 se livra cette mémorable bataille (voir bataille

d'ELCHINGEN); l'ennemi, refoulé par l'intrépide Ney, fut rejeté sur Ulm et cette ville fut aussitôt investie.

Ainsi, comme le remarque Jomini, les Autrichiens tournaient le dos au Rhin, et les Français semblaient venir de Vienne. C'était la répétition de Marengo. Mack, cerné, consentit à rendre la place le 25 octobre, s'il n'était

secouru.

Murat avait atteint un corps d'armée, commandé par Werneck, et l'avait forcé à se rendre le 18, à Trochtelfingen. Mack, averti de ce désastre, capitula, et le 19 au matin, trente mille Autrichiens, conduits par seize généraux, défilèrent devant Napoléon. Quarante drapeaux, soixante canons, trois mille chevaux, furent le prix de cette victoire. De toute l'armée autrichienne l'archiduc, avec deux mille chevaux, parvint seul à échapper aux Français.

Rien n'était décidé si les Russes n'étaient battus. Mais la honteuse reddition d'Ulm laissait Napoléon maître de toutes ses forces. Il s'avança donc contre l'Inn, et tous les corps destinés à faire la campagne étant rassemblés, Augsbourg fortifiée, en cas de malheur, l'armée passa l'Inn, et Kutusof, à la tête de quarante mille Russes, effrayé de l'approche des Français et de leur succès à Ulm, se retirà devant leurs colonnes.

Braunau fut évacué; l'Inn, la Salza, la Trau, furent franchis; Murat, avec sa rapidité ordinaire, poursuivait l'ennemi sans relâche. Napoléon s'avança sur Vienne, par la droite du Danube. Lintz, évacué, tomba en son pouvoir. Aussitôt, Mortier passe avec vingt mille hommes sur la rive gauche du fleuve, afin de donner de l'inquiétude aux Russes pour leurs communications avec la Moravie, et de les forcer de céder sans combat les fortes positions qui défendent les approches de Vienne.

L'empereur d'Autriche fit alors demander un armistice. Napoléon exigea la retraite des Russes, le licenciement des levées autrichiennes, et la cession du Tyrol et de Venise. En effet, on ne pouvait accorder à l'Autriche un armistice pour lui per

mettre de se réunir à la Russie et à la Prusse, qui venait d'entrer dans la coalition, afin d'écraser ensuite l'armée française. François II trouva les conditions exagérées; la guerre continua. L'Ens fut franchi et les Russes enfoncés le 6 novembre au combat d'Amstetten (voyez ce mot) par les grenadiers d'Oudinot. Trois jours après, Kutusof traversait le Danube à Mautern, pour se soustraire à la poursuite des Français, et allait se faire battre par Mortier à Dirnstein (voir ce mot).

Vienne était à découvert; Napoléon résolut d'y entrer brusquement, d'y surprendre les immenses ponts du Danube et de déboucher par la route de Moravie. L'empereur d'Autriche s'était retiré à Brunn pour y joindre Alexandre, dont l'armée devait s'y concentrer. Le comte de Wurbna, qu'il avait laissé comme gouverneur, offrit de rendre la place. Le 13, à l'approche des dragons de Sébastiani, les portes de Vienne s'ouvrirent et l'armée entra dans Vienne. Le corps du général Derfeld s'était retiré sur la gauche du Danube; son arrière-garde tenait le pont que l'on devait faire sauter. Mais Murat et Oudinot entrés dans Vienne courent au pont; l'officier d'artillerie chargé de le faire sauter, trompé par un stratagème de Murat, laisse arriver la colonne, se laisse cerner, et le passage du Danube est assuré à l'armée française.

Kutusof avait été obligé, dès le 13, de partir de Krems pour gagner la Moravie; Napoléon envoya à sa poursuite Murat, Mortier et Bernadotte. Pour assurer sa marche sur Znaïm, Kutusof chargea Bagration de tenir à Hollabrun, avec neuf mille hommes d'élite, contre Murat. Le 16 au soir, Bagration fut attaqué à Hollabrun, et après une héroïque défense abandonna le village de Grund. Kutusof avait gagné Brunn lorsque les Français arrivèrent à Znaim. Le général russe opéra, le 19, à Wischau, sa jonction avec le reste de l'armée russe.

Pendant ce temps, Napoléon, établi à Schoenbrun, faisait observer les routes de Styrie, par où pouvaient arriver les

archiducs Charles et Jean; s'assurait de la Hongrie, où l'on faisait de grandes levées; obtenait de la Diète une neutralité entière; négociait avec la Prusse, et enfin, maître du terrain, marchait à Brunn, où furent établis le quartier-général et le campement de l'armée française, séparée par deux ou trois lieues de l'armée russe, alors à Olmutz.

Le 25, Napoléon envoya le général Savary auprès d'Alexandre, pour trai ter de la paix. Les conditions de la Russie étaient inacceptables: c'étaient cel les du projet de Pitt; et Napoléon, bien loin de vouloir ceder quelque chose, demandait Venise et le Tyrol. Il fallut en venir aux armes. Les alliés avaient quatre-vingt mille hommes,commandes par les deux empereurs François et Alexandre et le grand-duc Constantin. Leurarmée se plaça en ligne depuis Posoritz jusqu'à Augezd, en avant d'Austerlitz, dans un pays coupé par des ravins et défendu par des hauteurs. Son centre était sur les hauteurs de Prazten. Les Russes étaient sûrs de la victoire; leur jactance était aussi grande que leur inexpérience. Leur plan, que Napoleon devina, était de tourner la droite des Français et de couper leur retraite sur Vienne. Napoléon, qui avait ménagé sa retraite en Bavière par la Bohême, laissa les Russes dégarnir leur gauche et leur centre, leur tendit plusieurs piéges, dans lesquels ils tomberent tête baissée, et le combat commença le 2 décembre, jour de l'anniversaire du couronnement de l'empereur.

Pendant la nuit, Napoléon fit mettre la proclamation suivante à l'ordre de l'armée:

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