la Gaule contre les Romains, des héros tels que Dumnus, Surus et Sacrovir, la ville d'Autun donna aussi un grand nombre de saints à l'Eglise, entre autres saint Symphorien et l'illustre évêque saint Léger.

Réuni à la couronne avec la Bourgogne, Autun fit partie de cette orovince jusqu'en 1789. Aujourd'hui elle appartient au département de Saôneet-Loire, comme chef-lieu d'arrondissement, et cède le pas à Mâcon et à Châlons-sur-Saône. Bien qu'elle possède un évêché, un collége, un séminaire, des fabriques de serge, de velours de coton, de draps, de bonnets, de tapisserie, et quelques tanneries, sa population n'est plus que de dix mille ames; mais par ses nombreuses antiquités elle conserve une haute importance. Sa petite bibliothèque renferme de précieux manuscrits; son musée, de rares et belles médailles. On trouve confondues dans cette antique cité trois sortes de ruines: les traces des anciens murs de la période éduenne, formés de pierres de taille juxtaposées sans ciment avec une précision qui ferait croire que chaque pan de muraille est un monolithe; une pyramide plus grossière, où l'on a cru voir le tombeau du chef éduen Divitiacus, et qu'on appelle pierre de Couhar; deux portes romaines assez bien conservées, en forme d'arcs de triomphe, hautes de cinquante pieds, larges de soixante, avec deux grandes arches pour le passage des voitures, et deux petites pour les piétons, supportant un entablement au-dessus duquel s'élève une galerie ouverte, dont il ne reste que sept arcades de dix qu'elle avait; les débris d'un théâtre, d'un amphithéâtre, de la naumachie, des aqueducs, d'un temple de Janus, d'un pont romain, etc.; enfin, beaucoup de restes d'admirables édifices chrétiens, attribués, comme tous les monuments de l'ancien royaume d'Austrasie, à Brunehaut, notamment une ancienne abbaye de Saint-Martin qui renferme le tombeau de cette reine, et un monument curieux élevé à la mémoire d'un abbé de Saint-Martin.

AUVERGNE, province de France, bornée au nord par le Bourbonnais, à l'est par le Forez, à l'ouest par le Limosin et la Marche, au sud par le Rouergue et les Cévennes. On là divisait en haute et basse Auvergne. Cette dernière était aussi appelée Limagne. Cette province était habitée dans l'antiquité par les Arverni (voyez ce mot), dont la puissance était très-grande. L'histoire nous a conservé les noms et certaines actions de quelques-uns d'entre eux, Ambigatus (voyez le supplément à la fin de ce volume), Luerius, Bituitus, Vercingetorix, par exemple. On trouvera à leurs noms les faits les plus importants de leur histoire. L'Auvergne, après avoir fait partie de l'empire romain, tomba au pouvoir des Wisigoths, puis des Francs apres la bataille de Vouillé.

L'Auvergne, par les partages faits après la mort de Clovis et de Clotaire Ier, échut aux rois d'Austrasie; puis elle fit partie des possessions d'Eudes, duc d'Aquitaine, sur lequel le roi Pepin en fit la conquête. Dans le partage de l'empire sous Louis le Débonnaire, l'Auvergne fut donnée à Charles le Chauve.

Nous ne parlerons point ici de l'Auvergne sous le régime féodal: c'est un sujet que nous avons déjà traité dans les ANNALES (*); nous nous contentons donc d'y renvoyer nos lecteurs. Réunie au domaine royal par Louis XIII, l'Auvergne devint un des trentedeux gouvernements de la France. Sous le rapport des finances, elle était comprise dans la généralité de Riom, et, sous celui de la justice, dans le ressort du parlement de Paris aujourd'hui cette province forme les deux départements du Cantal et du Puy-de-Dôme. (Voyez ces deux articles.)

AUVERGNE (Latour d'). Voyez LATOUR.

AUVERGNE (Antoine d'). Ce musicien naquit à Clermont-Ferrand le 4 octobre 1713, et mourut à Lyon le 12 février 1797. Dès l'an 1739, d'Auvergne était déjà l'un des violons de la

(*) Pages 79 et 80.