Draguignan, Forcalquier, Grasse, Hyères, Marseille, Sisteron et Toulon; plusieurs juridictions d'appeaux ou d'appel : Carces, Grignan, Grimaud, le Martigues, les Baux et Sault; deux juridictions de prud'hommes, qui jugeaient souverainement et sans appel, savoir: l'une à Toulon, et l'autre à Marseille; enfin, vingt-six judicatures royales, dont l'appel était porté en première instance à l'une des douze sénéchaussées. Ces judicatures étaient établies à Apt, Annot, Antibes, Aulps, Barcelonnette, Barjols, Barrème, Colmars, Correns, Cuers, Entrevaux, Fréjus, Gardanne, Guilleaume, Lorgues, le Martigues, les Mées, Moutiers, Pertuis, Peyruis, Seillon, Seyne, Saint-Maximin, SaintPaul de Vence, Saint-Remy et Tarascon. Enfin, dans chaque village et bourg du ressort, il y avait un juge établi par le seigneur, et qu'on nommait banneret; ils étaient au nombre d'environ six cent cinquante.

On trouvait dans l'étendue du ressort du parlement d'Aix, comprenant la Provence et les pays qui en dépendaient, deux principautés, Montdragon et le Martigues, la dernière érigée en 1580; un duché-pairie, VillarsBrancas; cinquante-neuf marquisats, six comtés, une vicomté, Perrières; et sept baronnies; en tout soixante et seize terres titrées, sans compter un grand nombre d'autres tiefs érigés par les anciens comtes de Provence. Aussi les commissaires du roi, chargés, en 1667, de rechercher les usurpations de noblesse, trouvèrent en Provence trois cent quarante-cinq familles nobles, se divisant en onze cent cinq branches.

La généralité ou intendance d'Aix comprenait toute la Provence. (Voyez PROVENCE.)

Aix n'est plus aujourd'hui qu'un cheflieu d'arrondissement dans le département des Bouches-du-Rhône; mais sa population est encore de vingt-trois mile âmes; et elle a conservé des bons temps du roi René, auquel elle a élevé une statue en 1819, le goût des lettres et des arts. Son musée d'antiques, sa bibliothèque de cent mille volumes,

ses facultés de droit et de théologie, sa société d'agriculture, de sciences et d'arts, en font toujours une ville littéraire; et elle porte le nom de l'Athènes de la France méridionale. Le voisinage de Marseille a fait décliner son commerce; mais ses huiles d'olive conservent leur réputation.

AIX. Petite ville du Dauphiné, avec titre de baronnie, dans le diocèse de Valence. Autre seigneurie du Forez où naquit le P. la Chaise, confesseur de Louis XIV.

Arx (Ile d'). O Cette île est située vis-à-vis de l'embouchure de la Charente, entre la terre ferme et l'île d'Oleron. Elle a environ un quart de lieue de long sur à peu près un demiquart de lieue de large, et offre un territoire fertile en vins et en pâturages. On y trouve un village dont la population est d'environ deux cent quarante habitants, pour la plupart occupés à la pêche. La population totale de l'île est de quatre à cinq cents habitants.

L'île d'Aix est bien fortifiée et défendue par un château fort; c'est un point militaire important, qui contribue à la sûreté du port de Rochefort. Les Anglais s'en emparèrent en 1757, et l'abandonnèrent après en avoir fait sauter les forts. Des batteries formidables la mettent aujourd'hui à l'abri de toute nouvelle tentative.

C'est dans la rade de l'île d'Aix que les vaisseaux partis de Rochefort complètent leur équiquement, et mouillent en attendant les vents favorables pour appareiller. Il y a un phare à la pointe nord-est.

C'est dans cette même rade de l'île d'Aix qu'en 1806 eut lieu un brillant combat de la frégate la Minerve, commandée par le capitaine Collet, contre la frégate anglaise la Pallas, commandée par lord Cochrane. Cette dernière, presque démâtée, n'échappa que par une prompte fuite, et grâce à un accident qui empêcha la Minerve de l'aborder. Il fallut qu'un vaisseau de la flotte anglaise, qui stationnait au large, vînt remorquer la Pallas pour la soustraire au capitaine Collet.

AIX-LA-CHAPELLE. - Aquisgra

num des Romains, Aachen en allemand, ville dans le grand-duché du Bas-Rhin, située à quatorze lieues à l'ouest de Cologne. Sous Jules-César et Drusus, les Romains y eurent des établissements; et cette ville se trouve désignée, dans Pline, sous le nom de Vetera. En 832, les Normands ravagèrent Aix-la-Chapelle, et en détruisirent le château. Ce n'est que sous le règne de Charlemagne que cette ville acquit l'importance qu'elle a encore aujourd'hui. Cet empereur qui en fit sa résidence favorite y båtit un palais où il mourut en 814. En 796, il commença la cathédrale. Plusieurs successeurs de Charlemagne résidèrent à Aix-la-Chapelle; et, lorsque l'empire carlovingien fut démembré, les empereurs d'Allemagne allèrent cependant s'y faire sacrer.

Les bourgeois de cette ville jouissaient de nombreux priviléges. Lorsqu'ils voyageaient, ils étaient exempts, dans toute l'étendue de l'Empire, des droits d'octroi, de péage, etc.; de plus, ils n'étaient pas soumis aux corvées, au service militaire, etc.; leurs biens ne pouvaient être confisqués. En vertu d'autres priviléges, ceux qui étaient mis au ban de l'Empire trouvaient à Aix-la-Chapelle un asile certain. Aix-la-Chapelle fut acquise à la France par le traité de Lunéville (9 février 1801); elle devint alors le cheflieu du département de la Roër. En 1814, elle fut donnée à la Prusse.

Deux traités de paix célèbres ont été signés dans cette ville. Le premier fut signé le 2 mai 1668; il mit fin à la guerre de dévolution ( voyez ce mot), la première guerre entreprise par Louis XIV depuis la mort de Mazarin. Les conquêtes que le roi avait faites dans les PaysBas lui restèrent, savoir: Charleroi, Bench, Ath, Douai, le fort de Scarpe, Lille, Oudenarde, Armentières, Courtrai, Bergues, Furnes, avec leurs bailliages, etc. La seconde paix d'Aix-laChapelle termina, le 18 octobre 1748, la guerre de la succession d'Autriche (voyez ce mot). La France victorieuse y montra une générosité dont personne ne lui tint compte. « Louis XV, avait

dit le marquis de Saint-Séverin, l'un des plénipotentiaires français, Louis XV veut faire la paix non en marchand, mais en roi.» En effet, il ne voulut rien pour lui-même; il restitua ses conquêtes, mais fit assurer à don Carlos, infant d'Espagne, et à ses héritiers, le royaume des Deux - Siciles; il établit dans Parme, Plaisance et Guastalla, don Philippe, son gendre; le duc de Modène, gendre du duc d'Orléans, l'ancien régent, fut remis en possession de ses États; Gênes rentra dans tous ses droits; le roi de Sardaigne garda une partie du Milanez; le roi de Prusse, la Silésie et le comté de Glatz; mais Louis XV eut la faiblesse de consentir à ne pas faire réparer les fortifications de Dunkerque, et à renvoyer de France le prétendant.

Ce fut aussi à Aix-la-Chapelle que se tint en 1818 le congrès dans lequel il fut décidé que les troupes étrangères évacueraient le territoire français.

AJACCIO, une des quatre villes maritimes de l'ile de Corse, s'élève au nord d'une rade qui, après celle de Saint-Florent, est la plus grande et la plus rapprochée de Toulon. Sous les Romains, Ajaccio portait le nom d'Urcinium; mais l'emplacement de la ville actuelle est à un mille de distance de l'ancienne Ajaccio. C'est en 1495 que les Génois construisirent la nouvelle ville pour en faire leur place d'armes. Ajaccio ne compte aujourd'hui que huit mille neuf cent vingt habitants; elle renferme un college communal et est le siége d'un évêché. Napoléon avait voulu y etablir un arsenal maritime de premiere classe; mais elle n'est encore qu'une place de guerre de troisième classe. Bien que son port soit ouvert, les vaisseaux y sont à l'abri de tous les vents, à l'exception de celui du sudouest. Ajaccio est la patrie de Napoléon Bonaparte.

La maison où naquit Napoléon occupe un des côtés d'une petite place carrée plantée aux quatre angles de quatre acacias. Cette habitation de peu d'apparence est visitée avec empressement par tous les étrangers qui abordent dans l'île. Dans le salon où ma