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puyer ce que déjà nous avons jeté en avant, que peut-être, avec plus de français par Guillaume Colletet, qui se trouve à la bibliothèque du Louvre, on lit le passage suivant qui ne laisse aucun doute sur la destination et l'importance de cette académie : « Il y a des discours philosophiques d'Amadis Jamyn, qu'il fit en présence - du roi Henri III dans l'académie de Jean «Antoine de Baïf, établie dans le voisinage du faubourg Saint-Marcel. Car je sais par tradition qu'Amadis Jamyn étoit de cette « célèbre compagnie de laquelle étoient aussi Guy de Pibrac, Pierre de Ronsard, Philippe Desportes, Jacques-Davy Duperron et plusieurs autres excellens esprits du «siecle. A propos de quoi je dirai que j'ai avu autrefois quelques feuilles du livre ma-nuscrit de l'institution de cette noble et fameuse académie entre les mains de Guillaume de Baif, fils d'Antoine de Baïf, qui les avoit retirées de la boutique d'un patis«sier, où le fils naturel de Philippe Desportes, qui ne suivoit pas les glorieuses traces de son père, les avoit vendues avec plusieurs autres manuscrits doctes et cu<rieux, perte irréparable et qui me fut * sensible au dernier point, et d'autant plus que dans le livre de cette institution, qui

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« étoit un beau livre en vélin, on voyoit ce « que le roi Henri III, ce que le duc de Joyeuse, ce que le duc de Guise, et la plupart des seigneurs et des dames de la <cour, avoient promis de donner pour l'établissement et pour l'entretien de l'académie, qui prit fin avec le roi Henri III dans les troubles et les confusions des guerres - civiles du royaume. Le roi, les princes, les seigneurs et tous les savans qui composoient ce célèbre corps avoient tous si- gné dans ce livre, qui n'étoit, après tout, que le premier plan de cette noble institution, et qui promettoit des choses merveilleuses, soit pour les sciences, soit pour notre langue. Veuille le bonheur de la France que cette académie qui fleurit maintenant et de laquelle j'ai l'honneur d'être répare le défaut de l'autre, et que l'on recueille de cette noble compagnie les fruits que l'on se promettoit de celle du • dernier siècle.... etc. » Enfin, s'il fallait une dernière preuve que l'académie de Baïf était, comme celle de Conrart, une ébauche d'académie française, nous citerions les epigrammes qui ne lui manquèrent pas non plus des sa naissance. Le spirituel et mordant

loisir et de paix dans l'État, la fin du seizième siècle eût prévenu en littérature le siècle de Louis XIV.

Au siècle suivant, le projet d'une académie fut repris. « Quelques gens de lettres plus ou moins estimés de leur temps, dit Chamfort, s'assemblaient librement et par goût chez un de leurs amis qu'ils élurent leur secré taire. Cette société, composée seulement de neuf ou dix hommes, subsista inconnue pendant quatre ou cinq ans (de 1629 à 1634), et servit à faire naître différents ouvrages que plusieurs d'entre eux donnèrent au public. Richelieu, alors tout-puissant, eut connaissance de cette association; il lui offrit sa protection, et lui proposa de la constituer en société publique. Ces offres, qui affligèrent les associés, étaient à peu près des ordres; il fallut fléchir. » On décida, en effet, que M. de Boisrobert (l'agent du cardinal) serait prié de remercier très-humblement M. le cardinal de l'honneur qu'il leur faisait, et de l'assurer qu'encore qu'ils n'eussent jamais eu une si haute pensée, et qu'ils fussent fort surpris du dessein de son éminence, ils étaient tous résolus de suivre ses volontés. Le cardinal leur fit répondre aussitôt 'qu'ils s'assemblassent comme de coutume, et qu'augmentant leur compagnie ainsi qu'ils le jugeraient à propos, ils avisassent entre eux quelle forme et quelles lois il serait bon de lui donner à l'avenir. Les statuts de la société furent en effet dressés bientôt après; mais, avant de les mettre sous les yeux du cardinal de Richelieu, l'Académie lui écrivit, le 22 mars 1634, « que, si << M. le cardinal avoit publié ses écrits, <«il ne manqueroit rien à la perfection « de la langue, et qu'il auroit fait sans

Passerat en fit une; Henri III en fut courroucé, manda Passerat, et lui fit des reproches amers, voire même, dit la chronique, des menaces sanglantes. Mais Passerat répondit prudemment qu'il n'avait pas entendu attaquer l'académie en corps, qu'il n'avait eu en vue qu'un seul académicien, et après quelques explications tout s'apaisa. (Note de M. Sainte-Beuve).

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<< doute ce que l'Académie șe proposoit « de faire; mais que sa modestie, l'empêchant de mettre au jour ses grands « ouvrages, ne l'empêchoit pas néan« moins d'approuver qu'on recherchât « les mêmes trésors qu'il tenoit cachés, « et d'en autoriser la recherche; que c'é<< toit le plus solide fondement du des« sein de l'Académie et de son projet, qui seroit présenté à Son Eminence, « etc., etc.; qu'elle ne vouloit recevoir « l'âme que de lui, et que l'espérance de « sa protection l'obligeoit déjà à un ex« trême ressentiment. » Ce projet était un discours où sont annoncés à l'avance les hautes destinées de la langue française; on y disait, « que de tout temps, le pays que nous habitons avoit porté de très-vaillants hommes, mais que leur valeur étoit demeurée sans réputation, auprès de celle des Romains et des Grecs, parce qu'ils n'avoient pas possédé l'art de la rendre illustre par leurs écrits; qu'aujourd'hui pourtant les Grecs et les Romains ayant été rendus esclaves des autres nations, et leurs langues mêmes, si riches et si agréables, étant comptées entre les choses mortes, il se rencontroit, heureusement pour la France, que nonseulement nous étions demeurés en possession de la valeur de nos ancêtres, mais encore en état de faire revivre l'éloquence, qui sembloit ensevelie avec ceux qui en avoient été les inventeurs et les maîtres... qu'il sembloit ne plus rien manquer à la félicité du royaume que de tirer du nombre des langues barbares cette langue que nous parlons... que notre langue, plus parfaite déjà que pas une des autres vivantes, pourroit bien enfin succéder à la latine, comme la latine à la grecque, si on prenoit plus de soin qu'on n'avoit fait jusqu'ici de l'élocution... que les fonctions des académiciens seroient de nettoyer la langue des ordures qu'elle avoit contractées ou dans la houche du peuple, ou dans la foule du palais et dans les impuretés de la chicane, ou par les mauvais usages des courtisans ignorans, ou par l'abus de ceux qui la corrompent en l'écrivant, et de ceux qui disent bien dans les

chaires ce qu'il faut dire, mais autrement qu'il ne faut, etc., etc. »

Le cardinal, dont les nouveaux académiciens estimaient si haut les talents littéraires, voulut bien répondre qu'il accordait de bon cœur sa protection, et demander qu'on rédigeât promptement les statuts. Conrart, chez lequel les fondateurs de l'Académie s'étaient autrefois réunis, et qui en avait été nommé secrétaire perpétuel, avait été chargé de dresser le protocole des lettres patentes de la fondation de l'Académie française. Elles furent signées le 2 janvier 1635, et Pierre Séguier, alors garde des sceaux, et depuis chancelier de France, y apposa le grand sceau en demandant à être inscrit sur le tableau des académiciens. Son exemple fut bientôt suivi par Servien, de Montmort, du Châtelet, Bautru et d'autres personnages éminents dans la magistrature et le conseil d'État. Quelque temps après, le cardinal qui avait recu par les lettres patentes tout pouvoir d'organiser l'Académie, signa les statuts en effaçant seulement l'article V, qui portait que chacun des académiciens promettait de révérer la vertu et la mémoire de monseigneur leur protecteur. Le bon sens du grand ministre fit taire cette fois la vanité puérile du littérateur, et répudier cette adulation qui nous semble aujourd'hui si étrange, mais qui est un trait des mœurs du temps. Toutefois le parlement, qui crut voir dans la fondation de l'Académie, l'établissement d'une sorte de censure à l'usage du cardinal, s'opposa à l'enregistrement des lettres-patentes, et ne ceda qu'au bout de deux ans et demi, après trois lettres de jussion et des menaces du cardinal (*). Encore y

(*) Le parlement, qui avait la prétention de remplacer les états généraux et de jouer presque le rôle de sénat romain, était fort mécontent de la nullité politique dans laquelle le retenait le cardinal. Un conseiller de la grand'chambre, Scarron, père du poëte comique du même nom, dit, en opinant lors de la vérification des lettres patentes de l'Académie, « que cette rencontre lui remettait en mémoire ce qu'avait fait autrefois un empereur romain, qui, après avoir

fut-il ajouté cette clause : « A la charge que ceux de la dite assemblée et Aca« démie ne connaîtront que de l'orne«ment, embellissement et augmenta⚫tion de la langue française, et des li⚫vres qui seront par eux faits et par autres personnes qui le désireront et le a voudront.»> Tout ce qui venait alors du cardinal était en effet suspect au parlement. Parmi les gens de robe, il s'en trouva qui crurent que désormais tout procureur qui ferait une faute de langage contre les règles de la nouvelle Académie, serait aussitôt frappé d'une amende, et à Paris, force jeux de mots furent lancés contre les membres, que le cardinal allait, disait-on, doter chacun de 2000 livres de rente avec les 80,000 livres destinées à l'enlèvement des boues de la ville.

Les premiers travaux de l'Académie, composée, selon la teneur des lettres patentes, de quarante membres, furent d'abord de prononcer chaque semaine, comme ils en avaient contracté l'obligation, un discours devant leurs confrères assemblés. Mais bientôt à ces déclamations inutiles on voulut substituer des occupations plus sérieuses, et l'on Songeait à composer un dictionnaire et une grammaire de la langue française, lorsque les caprices littéraires du cardinal vinrent donner une direction nouvelle aux travaux de plusieurs des membres les plus actifs de la compagnie. Très-curieux de faire représenter devant lui des pièces de théâtre, Richelieu en commanda a plusieurs académiciens, à Desmarets, à Chapelain auquel il écriFait : «Prêtez-moi votre nom, je vous prêterai ma bourse; » à Boisrobert, à Colletet, à l'Estoile, à Rotrou et à Corneille même (qui n'était pas encore de l'Académie), leur faisant faire à chacun tantôt une pièce entière, tantôt seulement un acte, et se réservant alors pour lui-même de lier ensemble toutes ces parties, et d'y intercaler même souvent de nombreux vers qui

ôté au sénat la connaissance des affaires publiques, l'avait consulté sur la sauce qu'il devait faire à un grand turbot qu'on lui avait apporté de bien loin.

lui permettaient de se croire l'auteur des pièces qu'il faisait ainsi composer par d'autres. Leurs émoluments n'étaient pas considérables, mais parfois il se montrait en Mécène généreux. Un jour Colletet lui lisait la description d'une mare d'eau qui existait alors dans les Tuileries. On y voit, disait l'académicien poëte, si durement traité par Boileau,

La cane s'humecter de la bourbe de l'eau ; D'une voix enrouée et d'un battement d'aile Animer le canard qui languit auprès d'elle. Le cardinal fut si charmé de ces vers, qu'il donna aussitôt de sa main au pauvre Colletet soixante pistoles, en disant que c'était seulement pour les derniers vers << qu'il avoit trouvez si beaux, et que le roi n'estoit pas assez riche pour payer tout le reste.» Colletet rapporte lui-même que le cardinal, voulant rendre plus parfait encore cet admirable passage, proposa de remplacer s'humecter en barboter, mais qu'il s'en défendit vivement, et que, rentré chez lui, il écrivit au tout-puissant ministre une longue lettre en faveur de

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s'humecter. » Le cardinal achevait de la lire, quand les courtisans, à la nouvelle d'une victoire que venait de remporter les armes françaises, accoururent féliciter son éminence à qui rien, disaient-ils, ne résistait : « Vous « vous trompez, et voilà un homme, dit « le cardinal en montrant la lettre, qui « à Paris même me résiste en face. »> Puis vint la grande querelle du Cid. Le cardinal avait été blessé du succès de cette pièce, et le poëte Scudéry ayant, pour lui complaire, écrit de longues invectives contre le Cid, et déféré le jugement de cette pièce à l'Académie, celle-ci voulut refuser cette charge, qui mettait ses membres dans une fausse position, puisqu'il fallait se prononcer pour Corneille et alors blesser le cardinal, ou approuver Scudéry, et s'attirer tous les sarcasmes du public. Mais le cardinal lui fit savoir qu'il voulait qu'elle acceptât, ajoutant : « J'aimerai les académiciens comme ils m'aimeront. >> On comprit, et le Cid fut condamné. Le cardinal avait désigné lui - même le

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rédacteur de la sentence, Chapelain, et de plus corrigé et annoté son jugement. L'Academie passa dix mois à cet examen, espérant qu'en traînant les choses en longueur, le cardinal, qui avait toutes les affaires du royaume sur les bras, et toutes celles de l'Europe dans la tête, » oublierait peutêtre son heureux rival. Mais Richelieu tenait à sa réputation littéraire, et il fallut lui immoler celle de l'auteur du Cid.

Ce ne fut qu'en 1638 qu'on reprit sérieusement l'idée du dictionnaire. Chapelain et Vaugelas présentèrent deux projets celui de Chapelain l'emporta. Nous n'en rapporterons que la partie relative aux bons auteurs auxquels on devait emprunter des exemples, et qui fut approuvée et augmentée par l'Académie. La liste en est curieuse. C'étaient pour la prose Amyot, Montaigne, du Vair, Desportes, Charron, Bertaud, Marion, de la Guesle, Pibrac, d'Espeisses, Arnaud, le Catholicon d'Espagne, les mémoires de la reine Marguerite, Coeffeteau, du Perron, de Sales évêque de Genève, d'Urfé, de Molières, Malherbe, Duplessis-Mornay, d'Ossat, de la Noue, de Dammartin, de Refuge, d'Audiguier, et deux académiciens, Bardin et du Chastelet, qui, morts depuis peu, « devenaient pour la langue autorités souveraines, comme les empereurs romains devenaient dieux (*). On oubliait Bodin dont les théories politiques n'étaient sans doute pas du goût de Richelieu, et Étienne Pasquier qui, donnant le précepte et l'exemple d'enrichir la langue des littérateurs par des emprunts au style animé et figuré du peuple, se trouvait en contradiction avec les doctrines de la nouvelle Académie, qui eut la malheureuse idée de se donner la mission de soumettre les mots à une classification rigoureuse, consacrant les uns au style sublime, les autres au style burlesque etc., etc. Pour la poésie, on mit dans le catalogue Marot, Saint-Gelais, Ronsard, du

(*) M. Villemain, Préface de la sixième édit. du Dictionnaire de l'Académie.

Bellay, Belleau, du Bartas, Desportes, Bertrand, le cardinal Duperron, Garnier, Regnier, Malherbe, Deslingendes, Motin, Touvant, Monfuron, Theophile, Passerat, Rapin et Sainte-Marthe.

Cependant les occupations multipliées de Chapelain, et la spécialité de Vaugelas qui s'était beaucoup occupé de grammaire, firent choisir ce dernier pour le rédacteur du dictionnaire, et, afin qu'il put se livrer librement à ces travaux, le cardinal lui fit une pension de 2000 livres. Quand Vaugelas vint lui en faire ses remercîments : « Vous n'oublierez pas le mot pension « dans votre dictionnaire, » lui dit le cardinal; «Ni celui de reconnaissance,» reprit l'académicien. Malgré son zèle, Vaugelas ne put avancer beaucoup le dictionnaire qui ne fut terminé qu'en 1694. L'Académie en commença aussitôt une seconde édition qui fut publiée en 1718 (*). Quelques années auparavant, l'un de ses membres, Regnier, avait publié une grammaire où il avait employé, disait-il dans la préface, tout ce qu'il avait pu acquérir de lumière par cinquante ans de réflexion sur notre langue, par quelque connaissance des langues voisines, et par trente-quatre ans d'assiduité dans les assemblées de l'Académie où il avait presque toujours tenu la plume.

Sous Louis XIV, l'Académie, qui, après le chancelier Séguier, successeur de Richelieu, avait choisi le roi luimême pour son protecteur, fut constituée d'une manière plus régulière. Louis XIV l'établit au Louvre, assigna quarante jetons de présence pour ses quarante membres, et fonda sa bibliothèque en lui envoyant six cents volumes. Mais il fallut que l'Académie prouvât sa reconnaissance par ses flatteries et se montrât toujours docile aux volontés royales. Ainsi, en 1683, l'Académie avait élu la Fontaine; le choix

(*) La troisième édition du Dictionnaire de l'Académie parut en 1740, la quatrième en 1762. En 1813, il en fut publié une cinquième, et la sixième a été livrée au public en 1835.

déplut au roi, et ce ne fut qu'au bout de six mois qu'il permit un second tour de scrutin qui valida l'élection : « Vous a pouvez recevoir la Fontaine, dit-il « aux députés, il a promis d'être sage. » Mais pourquoi reprocher à cette société ce que tous les corps, tous les personnages faisaient alors? D'ailleurs, depuis que le roi l'avait prise sous sa protection, depuis que le titre d'académicien avait sa place dans la hiérarchie nobiliaire de la cour, il était re-, cherché, même des grands seigneurs. « L'Académie devint alors, comme dit l'abbé de la Chambre, une académie glorieuse et triomphante.... revêtue de la pourpre des cardinaux et des chanceliers, protégée par le plus grand roi de la terre.... remplie de princes de l'Église et du sénat, de ministres, de Cucs et pairs, de conseillers d'État..., qui, se dépouillant tous de leur grandeur, se trouvaient heureusement confondus pêle-mêle dans la foule d'une infinité d'excellents auteurs, historiens, poetes, philosophes, orateurs,... sans distinction et sans préséance. » Mais ce que l'Académie recevait en éclat par l'admission de ces grands personnages, elle le perdait en indépendance, et tous ses choix lui étaient commandés ; aussi ne lui fut-il pas permis d'appeler dans son sein beaucoup d'illustres écrivains dont Chamfort nous a donné la liste; et, malgré la courageuse opposition de Fontenelle, elle se soumit à la honte de rayer de sa liste le respectable abbé de Saint-Pierre. La complaisance pour l'autorité, les éloges emphatiques des rois et des ministres qui revenaient incessamment dans les discours publics, et qui faisaient penser que l'unique et servile objet de sa fondation était Tart de cacher la bassesse de la flatterie sous les vains agréments de la parole; » enfin, le peu de mérite de quelques-uns de ses membres et l'apparente inutilité de leurs conférences, attirèrent sur l'Académie des critiques et des satires qui se succédèrent presque sans interruption depuis la comédie des Académiciens de Saint-Evremond jusqu'aux satires de Gilbert. Après avoir vecu cent cinquante-sept ans l'Aca

démie française fut entraînée dans la ruine de la monarchie; mais bientôt elle reparut sous le nom de seconde classe de l'Institut. (Voyez INSTITUT.)

Les deux listes suivantes font connaître les noms des membres de l'Académie française depuis sa fondation jusqu'en 1793.

Premier tableau de l'Académie française. Premiers académiciens en 16a9.

1 Antoine Godeau, depuis évêque de Vence. 2 Jean Ogier, sieur de Gombauld.

Louis Giry, (qui se retira et revint ensuite). 3 Jean Chapelain.

4 Philippe Habert

5 Germain Habert, abbé de Cerizi.

6 Valentin Conrart.

7 Jacques de Sérizay.

8 Claude de Malleville.

Trois autres se joignent à ces premiers. 9 Nicolas Faret.

10 Jean des Marests, sieur de Saint-Sorlin. 11 François Métel, sieur de Boisrobert.

Le cardinal de Richelieu forme le corps de l'Académie, s'en declare le protecteur en 1634, et obtient en 1635 des lettres patentes.

Sont reçus avant l'année 1634:

12 Guillaume Bautru, comte de Serran.
13 Paul Hay du Chastelet.
14 Jean Silhon.

15 Jean Sirmond.

16 Amable de Bourzeys.

17 Cl. Gaspar Bacher, sieur de Méziriac. 18 François Maynard.

19 Guillaume Colletet.

20 Marin le Roy, sieur de Gomberville. 21 Marc-Antoine Gérard, sieur de Saint-Amant. 22 François de Cauvigny, sieur de Colomby. 23 Jean Baudoin.

24 Claude de l'Étoile.

25 François Porchères d'Arbaud. 26 Balthazar Baro.

27 Honorat de Bueil, marquis de Racan. Reçus en 1634.

28 Abel Servien, secrétaire d'État.
29 Jean-Louis Guez de Balzac.
30 Pierre Bardin.

31 Pierre Boissat.

32 Claude Favre de Vaugelas. 33 Vincent Voiture.

34 Honorat Laugier, sieur de Porchères Recus en 1635.

35 Henri-Lonis Habert de Montinor 36 Marin Cureau de la Chambre. 37 Pierre Séguier, chancelier de France. 38 Daniel Hay du Chastelet, abbé 39 Louis Giry revient, et est reçu. Reçu en 1639.

40 Daniel de Priézac.

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