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LE COURRIER DU MARDI 28. Décembre 1756.

De RIGA en Livonie 28. Novembre.

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E Velt-Maréchal Comte Apraxin, commandant en chef l'Armée qui s'est affemblée dans cette Province & dans la Courlande, qu'on attendoit depuis fi long-tems, eft enfin arrivé ici. Ce Géneral, qui partit le 10. de Petersbourg, eut l'honneur de fouper le 7. avec toute fa Famille à la table de l'Impératrice des Ruf fies, & le 9. avec le Grand Prince & la Grande Princeffe; il eut après le repas une Audience particuliere de S. M. Imp. qui lui donnant Elle-même fes ordres de fa propre bouche, lui laiffa, fur les nombreufes Troupes qu'il doit commander, autorité, dont l'étendue prouve la confiance qu'a pour lui cette Souveraine. A ces marques de diftinction en ont fuccedé d'autres, qui ne font pas moins d'honneur au Velt-Maréchal. Il a été joint dans fa route par un page de la Cour, qui lui a remis de la part de l'Impératrice une très-belle Peliffe de Martre-Zibeline, & une Piece d'Etoffe trèsriche; & à peine eft-il arrivé ici, qu'un Officier dépêché de Petersbourg lui a apporté un très-beau fervice en vaiffelle d'argent du poids de 480. marcs. A juger des difpofitions que ce Géneral a déja commencé de faire, il y a toute apparence que les Troupes ne tarderont pas de fe mettre en mou

vement.

D'AMSTERDAM le 13. Decembre. Par les Lettres qu'on a reçu de Londres en datte du 3, on a appris que le Roi s'étoit rendu la veille à la Chambre des Pairs, & qu'il y fit l'ouverture de la Séance du Parlement par le Difcours fuivant:

Mylords & Meffieurs, Je vous ai fait affèmbler dans une conjoncture, qui requiert particulierement les déliberations, les avis & le fecours de mon Parlement ; & Je me flate, moyennant la protection de la Divine Providence, que l'union & la fermeté, qui regnent parmi mes fidéles Sujets, me feront fortir avec honneur de toutes les difficultés, & feront triompher enfin de l'ancien Ennemi de ces Royaumes la dignité de ma Couronne & fes Droits inconteftables. Un des principaux objets de mon attention & de mon inquiétude eft la défenfe & la confervation de nos Poffeffions en Amerique. Le danger éminent, auquel nos Colonies font exposées, exige des réfolutions aufli promptes que vigoureufes. Le foin de pourvoir à la fureté de ces trois Royaumes n'occupe pas moins mon efprit. Dans l'occurrence préfente, Je n'ai rien tant à coeur que de ne laiffer à mon peuple fur cet article aucun fujet de mécontentement.. A certe fin une Milice Nationale, établie proportionnellement aux forces & aux befoins de l'Etat, peut devenir une avantageufe teffource dans le péril géneral. Je recommande l'établiffement de cette Milice au zéle & à la vigilance de mon Parlement. L'Alliance peu naturelle que, contre toute åttente, ont contractée des Puifiances étrangeres; les malheurs qui, en conféquence de cette dangereufe Alliance peuvent par l'entrée de Troupes étrangeres dans l'Empire porter une funefte atteinte aux Conftitutions du Corps Germanique, tenverfer fon fyftême, & entrainer l'oppreffion yeux de l'Europe fur cette nouvelle & dangercufe crife, & qui doivent affiger fenfiblement tous les Ordres de la Na tion Britannique. J'ai ordonné au Corps de mes Troupes

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Electorales, que J'avois fait venir à la réquisition de mon Parlement de retourner dans mes Etats d'Allemagne répolant avec plaifir fur l'affection de mon Peuple & fur fon zéle pour la defense de ma Perfonne & de mes Royaumes. Meffieurs de la Chambre des Communes, Je ferai remettre devant vous, lorfqu'il en fera tems, l'état des dépenses. l'attens de votre fagesse, que vous préférerez le parti de ne rien épargner pour foutenir la Guerre avec vigueur, au parti de vous expofer à la rendre plus coûtenfe par la fuie, en employant pour le préfent des efforts moins efficaces. Je vous ai montré les dangers & les befoins de l'Etat. C'est à votre prudence, de chercher les moyens de rendre à mon Peuple, les moins onéreux qu'il fera poffible, les farceaux que vous jugerez indifpenfables de lui impofer, Mylods & Meffieurs, Je ne puis négliger de mettre devant vos yeux tout ce que les pauvres fouffrent de la cherté des grains, & les inconvéniens qui en peuvent refulter. Je vous recommande de prendre les mesures convenables, pour prévenir à cet égard dans la fuite les mauvaises manœu vres. Mes Sujets, à l'occafion du malheureux fuccès de nos armes dans la Méditerrannée, m'ont donné des preuves éclarantes de l'intérêt qu'ils prennent à mon honneur & à celui de ma Couronne. Ils éprouveront de ma part un jufte retour par mes foins infatigables & mes efforts continuels pour la gloire & le bonheur de la Nation.

De VERSAILLES le 17. Decembre. Le Roi, qui alla coucher Dimanche au foir à la Meutte, afin de fe rendre Lundi matin à Paris pour le Lit de Juftice, que S. M. avoit fait indiquer au Palais, retourna à ce Château après la cérémonie, y coucha, & n'eft revenue ici que Mardi au foir. Il y eut Mercredi un Grand Confeil à l'occafion de la démiffion de leurs Charges, que M.M. des Enquêtes & des Requêtes & quinze Confeillers de Grand'-Chambre avoient remis à M. le Chancelier. A l'iffuë de ce Confeil, le Roi écrivit de fa main à M. de Maupeou, Premier Préfident, & lui manda de fe rendre ici le lendemain avec M.M. les Préfidens & Confeillers qui n'avoient pas quitté. Ces Meffieurs, au nombre de vingt-quatre, arriverent Jeudi fur les onze heures ; & à midi S. M. leur donna Audience. Elle les reçut avec bonté, les gracieusa beaucoup, leur parla à tous en particulier, & remit enfuite la réponse suivante. »Je vous ai mandés, pour vous dire que Je vous " fçais gré de votre fidélité à ma Perfonne & à "mon fervice. Un exemple fi conforme à vos de"yoirs & à mes défirs, auroit dû être fuivi de » tous, & Je ne doute pas que ceux d'entre vous qui s'en font écartés ne fe rendent, fans attendre »mes ordres aux fages confeils que vous leur » donnez. Continuez de me fervir avec le même »zéle & le même attachement, & comptez fur la bonté de votre Roi. »

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pouvoir être à l'avenir d'aucune utilité pour le fervice du Roi & le bien de fon Royaume, pénétrés de douleur d'une difgrace que nous ne pouvons avoir encouruë qu'en travaillant à affurer l'autorité dudit Seigneur Roi & le repos de l'Eglife & de l'Etat; difgrace qui confomme le projet formé de ne nous laiffer aucun moyen de remplir à l'avenir des devoirs qui font l'objet principal de notre ferment; réduits à gémir fur le fuccès des furprifes faites audit Seigneur Roi, & fur l'anéantiflement effectif de fon Parlement, par les difpofitions publiées audit Lit de Juftice, il ne nous refte plus qu'à fupplier ledit Seigneur Roi de reprendre les Titres d'Offices dont les fonctions nous font déjà enlevées; en conféquence nous remettons par ces Préfentes entre les mains dudit Seigneur Roi nos Etats & Offices de Préfidens & Confeillers en fon Parlement;, & avons figné ces Présentes au Palais, le Lundi 13. Décem

bre 1756.

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foient le bas de la Maifon où la Reine lui avoit affigné fon logement, & où l'Envoyé de Dannemarc occupoit auffi un Appartement. Le Baron lui réïtera la fignification qu'il lui avoit déja faite de la part du Roi de Pruffe, & ajoûta qu'il convenoit que toute fa fuite, fans exception, partit avec lui. » J'attends à tout moment, lui dit M. le Comte » de Broglio, les ordres du Roi mon Maitre. Je »ne differerai pas un inftant de partir, dès que je les aurai reçus; mais il eft de toute néceffité que » je laiffe mon Sécretaire à Drefde. » Il se recria beaucoup de voir des Soldats dans une Maison ocCupée par les Miniftres étrangers. On ne lui répondit rien ; & le Baron étant revenu pour la quatrième fois, lui dit : « Que les intentions de S. M. Pruff. lui avoient été fi clairement expliquées, qu'il » étoit inutile d'y rien ajoûter, finon qu'Elle y per"fifteroit invariablement, » & allégua un prétexte fpécieux à l'égard du logement des Soldats. Nonobftant tout cela, M. le Comte de Broglio s'eft encore arrêté fix jours à Drefde, & s'eft enfuite rendu à Varfovie, d'où il est revenu ici,

De PARIS le 18. Decembre. Tous les Prélats, qui fe trouvent en cette Capitale, reçurent Mercredi matin une Lettre de M. le Comte d'Argenfon, par laquelle ce Miniftre les prioit de la part du Roi de fe retirer pour quelquetems, chacun dans leur Diocèse, où ils attendront les ordres de S. M.; que pour leur prouver que ce n'étoit point-là une difgrace, le Roi ne les gênoit point pour le jour de leur départ, & même que S. M. vouloit qu'ils ne partiffent point fans prendre congé d'Elle.

M. de Maupeou, Premier Préfident du Parlement, ayant été mandé Mercredi à Versailles pour le lendemain, de même que tous les Préfidens & les Confeillers qui n'ont pas donné la démiffion de leurs Charges, M. M. de la Grand-Chambre au nombre de vingt-quatre s'y rendirent avant-hier à l'heure indiquée; & revinrent le même foir dans la Chambre, où ils firent l'Arrêté fuivant :

M. le Comte de Broglio, Ambaffadeur de S. M. auprès du Roi de Pologne Electeur de Saxe, eft arrivé de Drefde. On a enfin été informe de ce qui s'eft paffé de la part du Roi de Pruffe a l'égard de ce Miniftre depuis le départ de S. M. Pol. de la Capitale de fes Etats Héreditaires. Le Roi de Pruffe prétendoit que M. le Comte de Broglio outrepaffoit les devoirs de fon caractère, & fous ce prétexte le Baron de Cocceji, un de fes Aides de Camp, alla lui faire de la part du Roi fon Maître la Déclaration fuivante. « Je fuis chargé de dire à » Votre Excellence que S. M. lui défend de ne pas » abuser de fa complaifance; & je dois ajoûter » que le Roi fait très-bien. Vous êtes accrédité au» près du Roi de Pologne ; mais S. M. ne vous » confidére, Monfieur, que comme un particulier.» M. le Comte de Broglio fort furpris d'une pareille Déclaration, lui répondit en ces termes. « Je vous » prie, Monfieur, de dire au Roi votre Maître, » que je ne me fuis jamais propofé d'avoir l'honneur » de lui faire ma Cour; que je ne fçais point en » quoi j'aurois pû mettre à l'épreuve la complaifance » de S. M. Pruff., n'étant chargé d'aucun ordre, » qui me mît en peine de l'importuner le moins du » monde, & qu'étant à la place où mon devoir m'ap» pelloit jufqu'à ce que j'euffe reçu les ordres du Roi mon Maitre, je comptois pouvoir refter tranquille » à l'abri du droit des gens, & couvert du carac- » Meflieurs, pénétrés de la reconnoiffance la »tère le plus refpectable dont on puiffe être revêtu.» » plus vive & la plus refpectueuse pour les bontés Le Baron fit rapport de cette réponse au Roi fon du Roi, confidérant que le zéle qui anime le Maître, & revint demi-heure après fignifier à M. » Parlement eft le même dans tous les Membres le Comte de Broglio qui s'étoit retiré chez la Reine, qu'il eft fans bornes; & qu'il n'a differé que dans que S. M. Pruff. vouloit qu'il quittât Dresde au- l'expreffion, ont arrêté que M. le Premier Préfiplûtôt. "Je ne défire point prolonger inutilement » dent, & deux Préfidens fe transporteront dans » mon féjour ici, répondit M. le Comte de Bro- demain par devers le Roi, à l'effet de le supplier »glio, le foin de mes affaires particulieres m'obli- d'ordonner que tous les Membres de fon Parle» geront peut-être de m'y arrêter quelques jours de ment fe réüniffent pour concourir, par leurs fuffra» plus; mais je ne pourrai me difpenfer de laifferges, aux représentations pour le bien de fon fer»mon Secretaire pour vaquer à la correspondance » vice & celui de l'Etat. » que la Reine entretient avec Mme. la Dauphine fa fille. Le Baron repliqua que cette réponse l'obligeroit à revenir une troifiéme fois. « Si cela " eft, reprit M. le Comte de Broglio, je vous prie, "Monfieur, de prendre la peine de paffer chez » moi, il convient de ménager le Palais de la Rei»ne. » De retour chez lui un moment après, il y trouva non-feulement le Baron, mais deux autres Officiers avec des Soldats Pruffiens qui remplif

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En conféquence de cet Arrêté, M. le Premier Préfident, accompagné de M. M. les Préfidens Novion & Molé, retournerent hier à Versailles; on ne fçait point encore la réponse que le Roi leur a fait.

On vient d'apprendre que l'Imperatrice Reine de Hongrie & de Bohème eft accouchée d'un Archiduc le 8. de ce mois, jour de la naissance du feu Empereur Charles VI. son pere.

Les deux Déclarations, & l'Edit dont l'enregiftrement a été prononcé dans le Lit de Justice, ont été imprimées; voici la teneur de la premiere. L OUIS, 5, par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre: A tous ceux qui ces prefentes Lettres verront, Salut. Nous nous fommes propofé dans tous les tems de faire ceffer les troubles qui le font élevés dans notre Royaume, à l'occafion de la Conftitution Unigenitus, en employant également notre autorité à lui faire rendre le refpe&t & la foûmiffion qui lui font dûs, & à empêcher l'abus qu'on en voudroit faire, en lui attribuant un caractère & des effets qu'elle ne peut avoir par fa nature. Il nous a paru fur-tout qu'il étoit important de preferire un filence abfolu fur des questions qui ne peuvent tendre qu'à troubler la tranquillité publique. Nous avons eu la fatisfaction de voir Notre St. Pere le Pape, en rendant juftice à notre amour pour la Religion, donner fes éloges aux vûës qui nous ont conduits pour faire rendre à l'autorité de l'Eglife l'obéiffance qui lui eft dûë, entretenir la paix, & réprimer ceux qui cherchent à la troubler; & nous avons reçû avec réconnoiffance les témoignages que la bonté paternelle de ce faint Pontife, qui remplit fi dignement la Chaire de St. Pierre, Nous en a donnés par les Lettres qu'il Nous a afireffées. Animés du même efprit & du défir de confommer un ouvrage fi néceffaire au bien de notre Etat, Nous avons cru devoir encore, en maintenant l'exécution des Loix précédemment renduës, ftatuer fur différens points qui ont donné lieu à de nouvelles conteftations, & abolir en même tems tout ce qui s'eft fait de part & d'autre à l'occafion de ces difputes, pour en effacer, s'il eft poffible, jufqu'au fouvenir. A ces caufes, & autres à ce Nous mouvant, de l'avis de notre Confeil, & de notre certaine science, pleine puiffance & autorité Royale, Nous avons dit, déclaré & ordonné ; & par ces Préfentes fignées de notre main, difons, déclarons & ordonnons, voulons & Nous plaît:

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ART. I. Que les Lettres-patentes & Déclarations données, , tant par le feu Roi notre très-honoré Seigneur & Bifaïeul que par Nous, & regiftrées en nos Cours, au fujet de la Conftitution Unigenitus, foient exécutées felon leur forme & teneur ; & qu'en conféquence tous nos Sujets ayent pour ladite Conftitution, fe refpe&t & la foûmiffion qui lui font dûs; fans néanmoins qu'on puiffe lui attribuër la dénomination, le caractére, ni les effets de Régle de Foi.

II. N'entendons que le filence abfolu prefcrit par nofdites Déclarations, & que Nous voulons être inviolablement obfervé, puiffe préjudicier au droit qu'ont les Archevêques & Evêques, d'enfeigner les Eccléfiaftiques & les peuples confiés à leurs foins. Exhortons & néanmoins enjoi gnons auxdits Archevêques & Evêques, de fe renfermer pour l'exercice de leurs fonctions, dans les bornes de la charité & de la modération chrétienne, & d'éviter tout ce qui pourroit troubler la tranquillité publique.

III. L'Article XXXIV. de l'Edit du mois d'Avril 1695., fera exécuté felon fa forme & teneur ; & en conféquence toutes caufes & actions civiles concernant l'adminiftration & le refus des Sacremens, feront portées devant les Juges d'Eglife, exclusivement à tous Juges & Tribunaux féculiers, auxquels nous enjoignons de leur en faire le renvoi, fauf & fans préjudice de l'appel comme d'abus. Et à l'égard des plaintes & pourfuites criminelles en cette matière, elles feront portées, tant devant nos Juges ayant la connoiffance des cas Royaux, & par appel en nos Cours, que devant les Juges d'Eglife, chacun en ce qui les concerne & eft de leur compétence; favoir, par-devant nos Juges pour raifon du cas privilégié, & par-devant les Juges d'Eglife pour le délit commun, le tout conformément aux Ordonnances; fans néanmoins que nos Cours & Juges puiflent ordonner, en quelque maniére & fous quelque expreffion que ce foit, que les Sacremens feront adminiftrés, fauf à nofdites Cours & Juges à prononcer telle peine qu'il

appartiendra, contre ceux qui fe feroient rendus coupabies »

lors de l'adminiftration où du refus des Sacremens.

IV. Ne pourront néanmoins les Curés & autres Eccléfiaftiques chargés de l'adminiftration des Sacremens, être poursuivis pour raifon des refus des Sacremens, par eux faits à ceux contre lefquels il fubfifteroit des condamnations & cenfures juridiquement & perfonnellement prononcées contre eux, & actuellement exécutoires pour leur defobéiffance à l'autorité & aux décisions de l'Eglife, & notamment à la Conftitution Unigenitus; ou à ceux qui, dans le tems même où ils demanderoient à être admis à la participation des Sacremens, auroient fait connoître d'eux-mêmes publiquement leur défobéiffance à ladite Conftitution. Exhortons & néanmoins enjoignons aux Archevêques & Evêques de veiller à ce que lefdits Curés & autres Prêtres ne faffent à ceux à qui ils adminiftreront les Sacremens, aucunes interrogations indiscretes qui puiffent tendre à troubler la paix.

V. Et voulant que tout ce qui s'eft fait à l'occafion des derniers troubles, foit enfeveli dans l'oubli, ordonnons que le tout foit réputé & demeure comme non avenu. Voulons pareillement que toutes pourfuites, décrets & procédures qui pourroient avoir été faites, & tous Arrêts, Sentences & Jugemens qui pourroient avoir été rendus au même fujet, demeurent fans aucune fuite & fans aucun effet ; &, en conféquence, que ceux contre lefquels lesdites Procédures auroient été faites, & lefdits Arrêts, Sentences ou Jugemens rendus, rentrent, en vertu des préfentes, en leur état & fonctions. Si donnons en Mandement à nos amés & feaux Confeillers les Gens tenant notre Cour de Parlement à Paris, que ces Préfentes ils ayent à faire lire, publier & enregistrer, & le contenu en icelles garder & obferver de point en point felon leur forme & teneur: Car tel eft notre plaifir. En témoin de quoi nous avons fait mettre notre Scel à cefdites Préfen tes. Donné à Verfailles le 1ome. jour de Décembre, l'an de Grace 1756., & de notre Régné le quarante-deuxième. Signé LOUIS. Er plus bas, par le Roi. M. P. DE VOYER D'ARGENSON. Et fcellé du grand Sceau de cire jaune. Lue & publiée, le Roi feant en fon Lit de Juffice, & regiftrée, oùi, & ce requérant le Procureur-Général du Roi, pour étre exécutée felon fa forme & teneur ; & copies collationnées d'icelle envoyées aux Baillages & Sénéchauffées du reffort, pour y être pareillement lue, publice & enregistrée: En. joint aux Substituts de fon Procureur-Général d'y tenir la main, &d'en certifier la Cour dans un mois. A Paris, en Parlement, le Roi tenant fon Lit de Justice, le 13. Décembre 1756. Signé DUFRANC..

L'Edit du Roi, portant fuppreffion de deux Chambres des Enquêtes, & de plufieurs Offices dans le Parlement de Paris, contient XVIII. articles, en voici le préambule.

L

Navarre: a tous préfens & à venit; Salut. Nous avons

OUIS, par la Grace de Dieu, Roi de France & de

toujours regardé l'adminiftration de la juftice comme la fonction la plus auguste de notre Puiffance fouveraine, & la plus importante pour le bonheur & la tranquillité de nos Sujets. Nous fentons tout ce qu'elle exige de notre attention dans le choix des Magiftrats auxquels Nous confions le foin de la rendre, & qui deviennent en cette partie, dépofitaires de notre autorité. Rien ne Nous a jamais paru plus contraire au bien de la justice, que le relâchement dans ce choix, & rien de plus propre à l'introduire, que la multiplicité des offices de judicature, auffi Nous avons dans tous les tems envifagé la réduction de leur nombre comme un véritable bien, & comme un moyen de conferver l'honneur & la dignité de la Magiftrature, que Nous avons à cœur de maintenir. Ces mêmes fentimens ont animé les Rois nos prédéceffeurs; & fi la difficulté des circonstances les a quelquefois obligés de multiplier le nombre des offices, les Edits mêmes de leur création font autant de monшunens qui conferveront à jamais le re

de donner à nos Sujets l'exemple de la foumiffion &- de l'obeiflance. A ces Caufes &c.

gret qu'ils ont eu de faire ufage de ces reffources, & qui rappelleront faus ceffe la néceffité de le réduire. Nous avons déja, dans cette vûë, fupprimé un grand nombre de jurifdictions inférieures ; & quoique les circonstances actuelles euffent pû Nous engager à fufpendre un ouvrage fi utile, Nous n'avons pû Nous refufer plus long-tems au vœu des anciennes Ordonnances, & au défir que Nous avons de procurer cet avantage à notre Parlement de Paris. Nous avons été également touchés des viciffitudes qu'ont éprouvé les prix des offices de notredit Parlement: elles font fentir la fageffe des Ordonnances, qui avoient pourvû à la fixation du prix de ces offices, & la néceffité d'en renouveller les difpofitions. Énfin , ayant reconnu que le droit de préfider appartient de toute anc enneté à

ños Préfidens du Parlement, dans tous les Services qu Bureaux de notredit Parlement, & que les Offices de Préfidens aux Enquêtes, qui n'étoient dans leur origine que des Commiffions, n'ont été créés en titre d'Office que par l'Edit du mois de Mai 1704; Nous voulons rétablir nos Préfidens du Parlement dans la plénitude des fonctions qui appartiennent à leurs Offices, avec d'autant plus de raifon que leur nombre, tel qu'il eft fixé actuellement & qu'il le demeure irrévocablement, Nous femble fuffifant pour remplir avec exactitude toutes les fonctions de la préfidence dans les différens fervices de notredit Parlement. A ces Caufes, &c.

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L'autre Déclaration, qui concerne la Difcipline du Parlement, contient XV. articles, en voici le préambule.

LOUIS, par la grace de Dieu, Roi de France & de

Navatre: A tous ceux qui ces préfentes Lettres verront. Salut. La réduction que Nous avons ordonné du nombre des Officiers de notre Parlement de Paris, en nous procurant l'avantage de choifir parmi ceux qui fe préfenteront pour y entrer, les Sujets qui nous paroîtront les plus propres à remplir les fonctions de la Magiftrature, ne fera qu'affurer de plus en plus l'adminiftration la plus exacte de la Juftice dans ce Tribunal: Mais ayant reconnu que le défaut de la Difcipline qui s'obferve dans l'intérieur de cette Compagnie, en ce qui concerne finguliérement les matiéres d'ordre public, nuit le plus fouvent à l'expédition des affaires qui y font relatives foit en confondant les objets qui peuvent ou qui doivent être traités dans Aflemblee des Chambres, foit en multipliant ces Aflemblées, au préjudice de l'expédition des affaires des Particu

à

liers; Nous avons en même tems confidéré que fi la nature des affaires ordinaires a exigé que la decision n'en fût confiée qu'à des Magiftrats d'une expérience reconnuë, ces mêmes confidérations devenoient encore plus effentielles & plus néceffaires pour les affaires d'un ordre fupérieur, qui ne fe deliberent que dans les Chambres affemblées, & que le poids & la dignité des délibérations qui doivent s'y prendre, demandoient que les nouveaux Magiftrats ne puffent déformais y être admis qu'après s'être formés par le fervice d'un certain nombre d'années; Nous avons donc jugé que l'admiffion à l'Affemblée des Chambres, la convocation de ces Affemblées & la difcuffion des matiéres qui y font portées, doivent être foûmifes des régles, & Nous ne pouvons mieux veiller à leur obfervation, qu'en Nous repofant du foin d'une partie de ces objets, fur les perfonnes mêmes de notre Parlement, dont la maturité, la capacité & l'expérience font propres à leur concilier la vénération de nos Peuples, & à leur mériter notre confiance & la leur. C'eft par une fuite de cette même confiance, que nous ferons toûjours difpofés à écouter favorablement les remontrances que le zéle de notre Parlement pour le bien de notre Etat pourra lui infpirer; mais fi l'ufage de ces remontrances n'étoit lui-même réglé par la prudence & le refpe&t pour nos Ordres, il dégénereroit dans un abus contraire à notre autorité. Le Droit législatif qui réfide en notre Couronne feule, ne s'étend pas moins fur les Magiftrats que fur les peuples, auxquels nous les avons chargés de rendre la Justice en notre nom; & le premier de leurs devoirs eft

De TOULON le 19. Decembre. Les deux Fregates Papales font revenues ici, où elles ont été portées par les vents contraires en partant de Genes. Elles ont rencontré dans la traversée la Barque Françoife la Therefe armée en courfe par M. Roux de Corfe, & commandée par le Capitaine Peloquin; l'ayant prife pour un Bâtiment Barbarefque, & le Capitaine Peloquin croyant les Fregates Angloifes, il y a eu quelques coups de Canons tirés de part & d'autre. La Barque qui a eu quelques cordages & le mât de Mifaine un peu endommagés a auffi été pouffée ici par les vents du Sud, & eft enfuite partie pour aller fe radouber à Marfeille. Le Vaiffeau du Roi l'Hercule, & les Fregates la Topafe & la Pleyade ont failli périr par le mauvais tems à la vûë de Mahon, & n'y font arrivés que fort endommagés. Cette derniere, fur-tout, chargée de 500. mille livres pour rafraîchir la Caiffe du Tréforier, auroit fait naufrage, fi elle n'eût été fecourue à propos par les ordres de M. de Lannion, qui fe rendit au Village de la Raval, avec M. de Caufan, Intendant de l'Ifle, pour être plus à portée de les faire éxécuter.

où il les

Le Capitaine Fabre de la Seine, commandant le Canon de Gibraltar deux Bâtimens Anglois, & une petite Barque armée en courfe, avoit pris fous les avoit conduits à Ceuta en Afrique avoit mis fous le Canon du Fort. Les Anglois y envoyerent d'abord trois Chaloupes bien armées, pour enlever ces deux Bâtimens. Mais la Barque fecondée par le Fort, les obligea de se retirer. Ils firent une feconde tentative avec un plus grand nombre de Chaloupes, & vinrent à bout d'enlever les deux Bâtimens qu'ils ont ramené à Gibraltar. On ne croit pas que cette démarche des Anglois foit approuvée à la Cour de Madrid.

De MARSEILLE le 20. Decembre.

Le Capitaine Laure s'eft emparé d'un Senant Anglois qui portoit Pavillon Danois, & qui alloit de Cagliari à Villefranche, il étoit chargé de quelques denrées; mais on affure qu'il étoit arrivé en Sardaigne avec un chargement de Morue, & que l'ayant vendu, il en a le montant en argent. Il eft arrivé un Brigantin pris par le Capitaine Fabre de la Seine, qui avoit d'abord été envoyé à Malaga. Le Capitaine Pouthories, qui commande le Vaiffeau la Marie, a pris le Senant l'Avanture & le Brigantin le Caftor près d'Alicante, & fur la Côte de Barbarie le Senant la Colombe & la Balandre le Poftillon. On a fçu par l'arrivée de ces deux derniers Bâtimens qui ont été envoyés ici, que les Fregates Angloifes l'Embuscade de 40. Canons & le Dauphin de 22., font forties de Gibraltar, la premiere pour aller en courfe, & la feconde pour efcortet quelques Navites marchands destinés pour Livourne; & qu'il doit encore fortir de cette Rade un Paquebot de 14. Ĉanons. La Tartane le St. Antoine, dépêchée à Alger par la Chambre du Commerce avec les Lettres de la Cour, en eft revenuë ayant à bord M. le Maire, Conful François dans cette Echelle qui avoit été mis aux fers par ordre du Dey, & avec lui quatre Efclaves Espagnols, à qui ce Prince a donné la liberté. La Ville de Marfeille fe propofe de donner une Fête brillante en reconnoiffance & en réjouiffance du don que le Roi lui a fait de fon portrait, pour être placé dans l'Hôtel de Ville; M. le Duc de Villars, Gouverneur de la Province s'y rendra pour la rendre plus augufte par fa préfence.

LE COURRIER DU VENDREDI 31. Décembre

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De ROME le 15. Decembre.

Près le danger où l'on avoit vû le St. Pere, durant plufieurs jours, on se flåtoit enfin que fa maladie 'auroit pas de plus grandes fuites. On s'etoit apperçu d'un améliorement, qui donnoit les plus grandes elperances; & jufqu'à Dimanche dernier, on crut que S. S. feroit bien-tot en etat de donner des Audiences publiques, & qu'on auroit la fatisfaction de la voir fortir du Quirinal, & aller, felon fa pieufe coûtume, faire fa piere dans les Eglifes où font les 40. heures Son Medecin, fon Chirurgien & toutes les perfonnes qui lui avoient été de quelque Le. cours pe dant la maladie, avoient deja eu des recompenfes proportionnees a leurs foins: mais la nuit du Dimanche au Lundi, S. S. fe trouva de nouveau affez mal; dans la matinee il ne parut encore rien de dangereux; la fievre furvint dans la nuit du Lundi au Mardi; & elle fut fi violente le matin, qu'apres une faignee, on jugea à propos de lui donner le St. Viatique. M. le Cardinal Archinto, Secretaire d'Etat en fit auffi-tôt donner avis à M. le Cardinal Delci, Doyen du Sacré College, & à M. le Cardinal Portocarrero, premiere créature de S. S., & L. En. en firent informer en même tems tous les autres Cardinaux, qui fe rendirent in fiochi au Quirinal, & s'aflemblerent dans l'Anti-Chambre, pour être à portée de favoir l'état de S. S. L'ordre fut donne le même jour d'expofer le St. Sacrement dans les Bafiliques Patriarchales, & dans plufieurs autres Eglifes; & le même jour on fit à la Datterie une Expédition extraordinaire pour les Bulles de tous les Benefices & pensions, dont le St. Pere avoit ci-devant difpofe. Aujourdhui Mercredi au départ du Courrier, M.M. les Cardinaux étoient encore affèmblés au Quirinal, pour favoir des nouvelles de la fanté du St. Pere, & l'on dit qu'il fe trouvoit un peu mieux.

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De VERSAILLES le 20. Decembre.

M. le Premier Préfident, accompagné de M. M. les Préfidens Molé & Potier de Novion, arriva ici Vendredi au foir. Le Roi leur donna Audience à neuf heures ; & S. M. répondit au Difcours que lui fit M. de Maupeou rélativement à l'Arrêté de la veille à la Grand Chambre du Parlement, que fa demande meritoit les plus férieufes refle xions; qu'Elle en confereroit avec son Conseil, & qu'Elle feroit enfuite favoir fes ordres à fon Parlement.

M. le Comte de Staremberg, Ambassadeur de L. M. Imp., a eu l'honneur de notifier au Roi les heureufes couches de I'Impératrice Reine; & que l'Archiduc nouveau né, dont P'Electeur & l'Electrice de Baviere ont éte Parrain & Mar raine, a été nommé Maximilien-Jofeph.

M. de Pelegrin, Capitaine du Port de Quebec, & commandant la Fregate la Benaquife de 28. Canons, qui arriva le 14. de ce mois à Breft venant de Quebec, a remis au Miniftre de la Marine les Paquets dont .M. de Vaudreuil, Gouverneur & Lieutenant-General pour le Roi dans la Nouvelle France, l'avoit chargé à fon départ. On ne dit encore rien du contenu de ces dépêches mais on juge aisément qu'elles apportent de bonnes nouvelles. Il y avoit à bord de cette Fregate 160. prifonniers Anglois de ceux qu'on a fait dans le Fort de Chouaguen ; & il eft arrivé par la même voye quantité de Lettres écrites par les Officiers des Troupes de S M. dans le Canada. On eft impatient d'en favoir le détail; & cette impatience redouble dans ce moment, que par des Lettres particulieres de Londres du 13. on apprend que le Gouvernement Britannique a reçu de l'Amérique Septentrionale de très-mauvaises nouvelles, qu'il prend un foin éxtrême de cacher; mais qu'il a méanmoins transpiré que nos Troupes avec les Canadiens &

1756.

les Sauvages fe font emparés de la Penfylvanie, du Maryland & de la Nouvelle Yorck. La Fregate la Benaquife en arrivant à Breft fut obligée de faire force de voiles, etant pourfuivie par fix Vaifleaux de Guerre Anglois. Selon les Lettres particulieres de ce Port, une heure après l'arrivee de la Fregate, on entendit des coups de Canon de differentes Batteries qui font fur la Cote, & l'on apperçut au loin des feux en differens endroits. A minuit on reconnut & l'on vit enfuite l'Efcadre de M. du Perrier, compolce de quatre Vailleaux de ligne & de deux Fregates, qui abordoit au Goulet, & qui vint enfuite mouiller dans la Rade. On jugea pour lors que la Fregate la Benaquise ne devoit point avoir ere pour fuivie par des Vailleaux ennemis; mais par l'Elcadre de M. du Perrier, qui dans l'obfcurité avoit du la prendre pour un Bâtiment Anglois. La traverfée de M. duPerrier n'a pu être plus heureufe. Il étoit parti du Cap François le 4. Cetobre dernier, & n'a rencontré dans toute la route qu'un Batteau ennemi qu'il a pris & brûlé, ayant fait mettre à bord d'un Vaifleau de fon Efcadre fept hommes qui le corduifoient. On attend l'Ordinaire prochain le détail de la croitiere de ce Chef d'Efcadre, qui ne peut que tres-intereflant; on a fçu qu'il a perdu fix Ouiciers, & que fon Fils & fon Gendre le trouvent du nombre. Les mêmes Lettres portent qu'il eft arrivé à Bielt 1600 milliers de Clanvre, 18a. milliers de Cordages & 15. Cables pour les Vaiffeaux du Roi, cette cargaifon a ete appor tée par des Bâtimens Hollandois. Les Fregates le Cumberland dont on étoit en peine, & l'Ecureuil, qui avoit relâché à Nantes, apres avoir été difperfées avec la Flotte Marchande qu'elles convoyoient, font de retour à Brest, & y ont amené douze Bâtimens de cette Flotte; mais on ne fait point encore ce que le refte eft devenu. Il y avoit des provilions à bord de cette Flote pour les Efeadres du Roi: Ï'ac-" cident qui l'a difperfée eft caufe du retardement de leur départ, & a occafionné du changement dans les difpofitions qui les concernoient. Il a éte decide depuis,qu'on ne fera plas partir de Flotes marchandes; mais feulement un petir nombre de Bâtimens pour qu'une feule Fregate puiflè les efcorter, afin que fi le mauvais tems vient a troubler la navigation des uns, les autres puiffent du moins arriver heureu fement à leur destination.

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De PARIS le 21. Decembre

M. le Premier Préfident, & les deux Prefidens qui avoient été députés à Verfailles, rendirent compte Samedi à la Grand'-Chambre du fuccès de leur voyage; il fut arrêté qu'il feroit dreffe Procès-verbal de tout ce qui s'étoit paffé à cette occafion, & de la Réponse que le Roi leur avoit fait.. M. le Premier Président, & les deux Prefidens qui l'ont accompagné, furent de nouveau mandés hier à Versailles, & doivent s'y trouver aujourdhui à §. heures du soir. M. M. de la Grand'-Chambre fe rendent tous les matins au Palais mais ils ne peuvent juger aucune affaire, il n'y paroît aucun Avocat, ni Procureur.

* M. Thibaut, Chanoine Régulier de Ste. Genevieve, & Prieur Curé d'Orillac, accufé fauffement d'entretenir une correfpondance illicite avec les Ennemis de l'Etat, a été pleinement déchargé d'une imputation fi odieufe, & fi contraire à fes véritables fentimens. Le Miniftere lui a fait éerire à cette occafion la Lettre la plus obligeante, & a donné ordre qu'on le mit en liberté. De retour dans fa Paroiffe depuis le 12. du mois dernier, il y a reçû de nouveaux témoignages d'eftime & d'amitié de la part de tous ceux qui le connoiffent. Au refte il n'y a point eû de difcution entre le Parlement, & les Commiffaires de la Cour, au fujet de certe affaire, ainfi qu'on l'avoit annoncé..

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