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moires nos 9 et 17. L'auteur du no 17 est M. Leymarie. Dans le second concours, sur le rapport de M. Guizot, le prix a été partagé entre MM. Barrau, auteur du mémoire no 8, et M. Prévost Paradol, auteur du mémoire no 16. L'Académie a accordé une mention honorable, hors ligne, à l'auteur du mémoire no 31, M. Rapet, et deux autres mentions honorables aux mémoires nos 6 et 13 : l'auteur du mémoire no 6 est M. Rousselot; l'auteur du Mémoire no 13 ne s'est pas fait connaître.

DANS LA SECTION de philosophie, l'Académie a proposé pour sujet de prix ordinaire à décerner en 1859: La philosophie de Leibnitz.

DANS LA SECTION D'HISTOIRE, l'Académie a remis au concours, pour 1859, la question: Des divers principes qui ont présidé au service militaire et à la formation de l'armée en France, depuis l'origine de la monarchie jusqu'à nos jours. Les concurrents devront exposer les divers régimes qui ont présidé au service militaire et à la formation de l'armée en France, depuis l'origine de la monarchie jusqu'à nos temps; étudier dans leur origine et dans leurs développements successifs 10 le service féodal; 2o les milices locales; 3° la formation et la constitution de l'armée permanente d'après les ordonnances des rois : 4 les divers modes d'entretien et de renouvellement de l'armée permanente, spécialement l'enrôlement volontaire, le recrutement forcé et le service des corps étrangers. Les concurrents devront encore rechercher dans quel rapport ont été ces divers modes de formation de l'armée avec l'état de la société et la condition des diverses classes de citoyens, et quelle influence ils ont, à leur tour, exercée sur l'organisation sociale, le développement de l'unité nationale et la constitution de l'État. L'Académie a fixé au 31 déc. 1858 le dépôt des mémoires. DANS LA SECTION de politique et de finances, l'Académie a mis au concours la question suivante pour l'année 1859: De l'impôt avant et depuis 1789. Elle y a joint le programme suivant : « Avant 1789, l'inégalité était le caractère dominant de l'impôt et de sa perception; tout était classé, les territoires, les personnes et les choses; le principe contraire, qui a prévalu depuis, a servi de base

au système financier qui régit la France. Les concurrents étudieront les résultats des deux régimes, soit à l'égard des populations, soit à l'égard de la puissance politique. Les études sur les temps qui ont précédé 1789, présentées sommairement, devront servir à déterminer les points essentiels de comparaison entre l'époque ancienne et l'époque moderne. Les concurrents devront étudier l'assiette de l'impôt et les formes de sa perception dans leurs rapports avec les règles de la justice distributive, avec le respect des personnes et de la propriété, et avec les habitudes des populations. Ils étudieront également l'assiette et le mode de perception dans leurs rapports avec la production de la richesse. Ils rechercheront dans quelle proportion les éléments divers, dont la richesse nationale se compose, contribuent directement ou indirectement à la charge commune, et sur qui retombent en définitive les impôts. Les concurrents traiteront le sujet en s'éclairant à la fois des lumières de la théorie et de l'étude exacte des lois, des faits et des résultats. >> L'Académie a fixé le 1er octobre 1858 pour le dépôt des mémoires. L'Académie a également proposé divers sujets de prix extraordinaires.

Pour le prix Bordin, elle a remplacé la question précédemment mise au concours pour 1856, sur l'histoire critique de la philosophie arabe en Espagne, par le sujet suivant: Rechercher quels sont les principes et les vérités les plus importantes de la science du beau, et les vérifier en les appliquant aux beautés les plus certaines de la nature, de la poésie et des arts; ainsi, par un examen critique des plus célèbres systèmes auxquels la science du beau a donné naissance dans l'antiquité, et surtout chez les modernes. » Le concours sera fermé le 1er janv. 1859.

Un second sujet de prix Bordin a été proposé, pour 1858, sur la question suivante: «Rechercher, au point de vue philosophique et moral, quelle est, d'après leur nature et leur mode d'infliction, l'influence des peines sur les idées, les sentiments, les habitudes de ceux à qui elles sont infligées, et sur la moralité des populations. Le programme est ainsi conçu: « A cet effet, les concurrents devront comparer l'influence des peines, édictées par notre

législation actuelle avec l'influence qu'ont exercée les lois pénales en vigueur parmi nous dans le dernier siècle, ou qu'exercent les législations des autres États, et déterminer quelles sont les peines qui, par leur nature, leur mode d'infliction et la forme du jugement, préservent le mieux la société. » Les mémoires devront être déposés avant le 1er octobre 1858.

M. Passy, au nom de la section d'économie politique, chargée de proposer un sujet de prix, en vertu d'une donation faite à l'Académie et acceptée par elle, par Madame veuve Léon Faucher, d'une rente annuelle de 1,000 francs destinée à fonder un prix, sous la dénomination de prix Léon Faucher, à décerner tous les trois ans et alternativement, au meilleur mémoire sur une question d'économie politique, ou sur la vie d'un économiste illustre français ou étranger, a présenté le sujet de prix suivant à décerner en 1860: Retracer la vie de Turgot, exposer l'ensemble des mesures administratives, politiques, économiques auxquelles il a pris part, en caractériser l'esprit, en signaler les conséquences. Le programme est ainsi conçu: « Turgot fut à la fois un écrivain, un administrateur, un homme d'État. Activement mêlé à la pratique des affaires, il est peu de questions d'ordre social qui n'aient appelé son attention. Ses nombreux écrits attestent avec quel soin il cultiva les sciences philosophiques et économiques. L'Académie demande que tous soient l'objet d'un examen approfondi, et que les concurrents s'attachent à en apprécier avec exactitude la valeur scientifique. » — L'Académie adopte ce sujet de prix, et décide que les mémoires devront être déposés avant le 31 janvier 1859, terme de rigueur.

Pour le prix quinquennal fondé par le baron Félix de Beaujour, l'Académie a proposé pour sujet de prix : L'examen des institutions de crédit. Elle a joint au sujet le programme suivant :

« Des moyens de crédit dans leurs rapports avec le travail et le bien-être des classes peu aisées;

« Retracer et faire connaître l'histoire des institutions destinées à faciliter l'application de ces moyens de crédit, notamment des monts de piété, des banques d'Écosse,

et des banques d'avances de Prusse (Vorschussbanken.) » Plusieurs changements ont eu lieu parmi les membres de l'Académie dans le cours de l'année 1856.

M. le baron Baude a été nommé membre libre, en remplacement de M. Benoiston de Châteauneuf, décédé. M. Horace Say a été également nommé membre libre à la nouvelle place créée par décret du 7 janvier dernier. Dans la section de philosophie, M. Whewel, professeur de philosophie à l'Université de Cambridge, a été nommé correspondant en remplacement de M. Hamilton. Dans la section de politique, administration et finances, l'Académie avait à nommer sept correspondants en vertu du décret précité, du 7 janvier dernier. Jusqu'à présent elle n'a fait que deux nominations, celle de M. de Mohl, professeur à l'Université de Heildelberg, et celle de M. Tégorboski, conseiller d'État en Russie et qui est décédé peu de jours après sa nomination. Les autres candidats présentés par la section étaient MM. don Colmeiro, Rau, professeur à l'Université de Heildelberg, et William Everett, membre du sénat aux Etats-Unis d'Amérique. De nouvelles nominations auront lieu prochainement. L'Académie aura aussi à pourvoir à la nomination d'un sixième associé étranger, par suite d'un décret du 28 mars dernier, qui crée une sixième place. CH. VERGE.

COUP D'OEIL SUR L'ANNÉE 1856.

I. Événements généraux.

L'année 1856 a commencé avec des espérances de paix et fini au milieu de craintes de guerre; heureusement, les premières se sont réalisées par le traité du 30 mars qui a mis fin à la guerre d'Orient, et les secondes se sont évanouies devant la modération dont ont fait preuve et la Prusse et la Suisse dans l'affaire de Neufchâtel. Quoique cet incident ne soit pas encore définitivement réglé, il est maintenant certain que la paix européenne ne sera pas troublée. On ne se décide pas facilement, dans notre époque, à tirer l'épée; on n'ignore pas qu'il en est de la guerre comme d'un voyage: on sait quand on part, mais non quand on arrive.

- C'est ce qu'ont pensé sans doute aussi la GrandeBretagne et les États-Unis en donnant une solution pacifique au différend provenant des enrôlements militaires attribués à tort ou à raison par le gouvernement américain aux agents anglais. Il n'est pas impossible que la sollicitude portée aux intérêts matériels si décriés ait empêché cette fois l'effusion de flots de sang (24 et 27 mai et 26 juin). Il n'est pas nécessaire, en effet, que les hommes s'entre-détruisent pour entraver leur multiplication. Là où leur imprudence, leurs passions, leurs préjugés n'y suffisent pas, des maladies exercent des ravages, des tremblements de terre, des inondations, des ouragans mêmes font de nombreuses victimes. Depuis quelques années, persiste en outre une cherté qui a un peu diminuée, il est vrai en 1856, mais qui est encore assez forte pour causer des souffrances à plusieurs classes de la société. Cette cherté provient en grande partie de l'inclémence ou de la défaveur des saisons, mais il n'est pas impossible que l'affluence de l'or y ait quelque part. La production de ce précieux « vil » métal ne s'est pas ralentie en 1856 et on comprendra les quantités qui doivent circuler maintenant, si l'on remonte seulement de quelques années en arrière. Voici les chiffres que nous avons trouvés sur cette production :

1848....

Californie.
0.3 millions.

Australie.
0 millions.

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Il y a deux observations à faire d'abord touchant ces chiffres les premiers, ceux qui concernent la Californie, représentent la production; les seconds, ceux qui regardent l'Australie, ne font connaître que l'exportation; mais si l'on ajoute à ces derniers la quantité d'or frappée en numéraire à Sydney, et qui, selon toute apparence, est restée dans la colonie, on arrive, pour l'Australie, à un

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