De l'esprit des loix, Volume 1

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Page 308 - exécutrice, il n'ya point de liberté ; parce qu'on peut craindre que le même monarque.ou le même fénat,ne fafle des loix tyranniques, pour les exécuter tyranniquement. Tout feroit perdu, fi le même homme , ou le même corps des principaux, ou des nobles , ou du peuple,
Page 140 - il faut que les fujets foient placés ou déplacés dans un inftant par le prince. Cette vénalité eft bonne dans les états monarchiques , parce qu'elle fait faire, comme un métier de famille, ce qu'on ne voudroit pas entreprendre pour la vertu ; qu'elle deftine chacun à fon devoir, & rend les ordres de l'état
Page 31 - arbitraire ? Barrière toujours bonne, lorfqu'il n'y en a point d'autre : car, comme le defpotifme caufe à la nature humaine des maux effroyables, le mal même qui le limite eft un bien. Comme la mer.qui femble vouloir couvrir toute l'a terre, eft arrêtée par les herbes & les moindres graviers qui fe trouvent fur le rivage
Page 316 - contre eux. La part qu'ils ont à la légiflation doit donc être proportionnée aux autres avantages qu'ils ont dans l'état ; ce qui arrivera , s'ils forment un corps qui ait droit d'arrêter les entreprifes du peuple , comme le peuple a droit d'arrêter les leurs. Ainfi , la
Page 11 - devrai beaucoup à la majefté de mon fujet ; cependant je ne crois pas avoir totalement manqué de génie» Quand j'ai vu ce que tant de grands hommes en France, en Angleterre & en Allemagne , ont écrit avant moi, j'ai été dans l'admiration ; mais je n'ai point perdu le courage
Page 67 - eft un renoncement à foi-*même , qui eft toujours une chofe très-pénible. On peut définir cette vertu, l'amour des loix & de la patrie. Cet amour demandant une préférence continuelle de l'intérêt public au fie.n propre, donne toutes les vertus particulières ; elles ne font que cette -préférence. Cet amour eft fingulièrement
Page 24 - Chaque fociété'' particulière vient à fentir fa force ; ce qui produit un état de guerre de nation à nation. Les particuliers dans chaque fociété commencent à fentir leur force ; ils cherchent à tourner en leur faveur les principaux avantages de cette fociété ; ce qui fait entre eux un état de guerre.
Page 71 - Le Paraguay peut nous fournir un autre exemple. On a voulu en faire un crime à la Société, qui regarde le plaifir de commander comme le feul bien de la vie ; mais il fera toujours beau de gouverner les hommes, en les rendant • plus heureux (e). Il eft glorieux pour elle d'avoir
Page 233 - que ce qui fait que l'on doit tout au prince, fait que l'on ne doit rien à fa patrie. Mais, s'il eft vrai ( ce que l'on a vu dans tous les temps ) , qu'à mefure que le pouvoir du monarque devient immenfe, fa fureté diminue ; corrompre ce pouvoir , jufqu'à le faire changer de nature , n'eft-ce pas un crime de
Page 383 - la raifon, & dans les fources du bien & du mal. Un citoyen mérite la mort, lorfqu'il a violé la fureté au point qu'il a ôté la vie , ou qu'il a entrepris de l'ôter. Cette peine de mort eft comme le remède de la fociété malade. Lorfqu'on viole la fureté à l'égard

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