Châtiments

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Saint-Helier, 1853 - French poetry - 392 pages

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Page 212 - Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine, Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons, La pâle mort mêlait les sombres bataillons. D'un côté c'est l'Europe, et de l'autre la France. Choc sanglant ! Des héros Dieu trompait l'espérance ; Tu désertais, victoire ! et le sort était las.
Page 72 - Cria-t-elle; monsieur, il n'avait pas huit ans! Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents. Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre, C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre A tuer les enfants maintenant?
Page 214 - La Déroute, géante à la face effarée, Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons. Changeant subitement les drapeaux en haillons, A de certains moments, spectre fait de fumées, Se lève grandissante au milieu des armées, La Déroute apparut au soldat qui s'émeut, Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut!
Page 214 - Rivoli, Comprenant qu'ils allaient mourir dans cette fête, Saluèrent leur dieu, debout dans la tempête. Leur bouche, d'un seul cri, dit : vive l'empereur ! Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur, Tranquille, souriant à la mitraille anglaise, La garde impériale entra dans la fournaise.
Page 213 - II tenait Wellington acculé sur un bois. Sa lunette à la main, il observait parfois Le centre du combat, point obscur où tressaille La mêlée, effroyable et vivante broussaille, Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Page 217 - Comme le froid matin d'un jour mystérieux. Son âme palpitait, déjà presque échappée. Un jour enfin il mit sur son lit son épée, Et se coucha près d'elle, et dit: c'est aujourd'hui ! On jeta le manteau de Marengo sur lui. Ses batailles du Nil, du Danube, du Tibre, Se penchaient sur son front; il dit: Me voici libre! Je suis vainqueur ! je vois mes aigles accourir...
Page 333 - J'accepte l'âpre exil, n'eût-il ni fin ni terme, Sans chercher à savoir et sans considérer Si quelqu'un a plié qu'on aurait cru plus ferme, Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer. Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis! Si même Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla; S'il en demeure dix, je serai le dixième: Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là!
Page 71 - Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend. L'aïeule regarda déshabiller l'enfant, Disant : - - Comme il est blanc! approchez donc la lampe. Dieu! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe!
Page 76 - Coller l'empire sur ton mur; Puisque toute âme est affaiblie, Puisqu'on rampe, puisqu'on oublie Le vrai, le pur, le grand, le beau, Les yeux indignés de l'histoire, L'honneur, la loi, le droit, la gloire, Et ceux qui sont dans le tombeau; Je t'aime, exil ! douleur, je t'aime ! Tristesse, sois mon diadème! Je t'aime, altière pauvreté ! J'aime ma porte aux vents battue. J'aime le deuil, grave statue Qui vient s'asseoir à mon côté. J'aime...
Page 368 - République et violateur des lois, de ce Gouvernement né de la force et qui doit périr par la force, de ce Gouvernement élevé par le crime et qui doit être terrassé par le droit, le Français digne du nom de citoyen ne sait pas, ne veut pas savoir s'il ya quelque part des semblants de scrutin, des comédies de suffrage universel et des parodies d'appel à la nation : il ne s'informe pas s'il ya des hommes qui votent et des hommes qui font voter, s'il ya un troupeau qu'on appelle le Sénat et...

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