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N° CVIII.

Bulletin du Prince Royal de Suède, du quartier général de Boitzenbourg, le 30 novembre 1813 (1).

LE 16, le Prince Royal quitta Hanovre, et arriva le dans la matinée à Brême; le 20, 17 à Celle, le 22 à Ueltzen, le 23 à Lunebourg, et hier ici.

L'armée suédoise a passé l'Elbe. Le maréchal Comte de Stedingk se trouve avec son état-major et la première brigade à Boitzenbourg; les autres brigades suédoises sont dans les environs. Le corps de Lutzow a passé l'Elbe avec l'armée suédoise.

L'avant-garde du général Bulow, commandée par le général Oppen, a fait un mouvement sur l'Yssel, et se trouve depuis le 23 à Dœsbourg, Le général Bulo west avec le reste de son armée sur les bords du Rhin et sur les frontières de la Hollande.

A l'attaque de Dasbourg, une grande partie de la garnison a été sabrée. L'approche de la nuit empêcha de connoître avec exactitude le nombre

(1) Ce bulletin, ainsi que les suivans du même Prince, sont traduits de l'allemand.

des prisonniers; mais au départ du rapport, on en comptoit déjà deux cents, parmi lesquels se trouvoient le commandant et cinq officiers. La prise de Dæsbourg fait beaucoup d'honneur au général Oppen, à cause de ses dispositions judicieuses et de la vigueur qu'il a mise dans l'attaque.

Tout le duché d'Ostfrise est délivré d'ennemis. Les troupes prussiennes ont été reçues avec de grandes démonstrations de joie à Embden, à Aurich, et dans tout le pays.

Zutphen a été pris par des détachemens des majors de Sandrart et de Muller. On y a fait trois cents prisonniers.

Le général Baron de Wintzingerode a son quartier-général à Brême. Des détachemens de son armée ont occupé une partie de la Hollande. A la nouvelle de leur arrivée, les habitans d'Amster dam ont créé une régence, composée généralement d'hommes connus par leur énergie et leur patriotisme.

Le pays

russes.

de Jever est occupé par les troupes

Le fort de Zoltkamp a été pris par un détachement du corps du Baron de Rosen. On y a trouvé douze canons de différens calibres; la garnison est prisonnière de guerre.

Un autre détachement russe s'est emparé d'un navire où se trouvoient cinquante douaniers et soldats.

Le major Elswangen s'est mis en possession de Zwoll, et a fait prisonniers deux officiers et plusieurs gendarmes.

Les Cosaques du Colonel Narischkin se sont emparés de la ville de Campen et ont pris un colonel, cinq officiers, vingt-cinq gendarmes et quatrevingts fantassins.

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Groningen a également été pris par les troupes du général Wintzingerode. On y a fait prisonniers un colonel, trente - huit officiers et huit cents soldats.

Des députés de Græningen et des autres provinces se sont rendus au quartier - général du Prince Royal, et ont demandé la faculté de pouvoir former provisoirement des gouvernemens dépendans du gouvernement d'Amsterdam. On leur a accordé leur requête. Le Stadhouder sera sans doute proclamé. Voilà ce qu'a gagné Napoléon par la réunion de ce pays à la France.

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Nos colonnes de troupes ont passé l'Yssel pour se diriger su rUtrecht et sur Amsterdam. On peut regarder la Hollande comme délivrée. Les François bien pensans s'en réjouissent.

Les forts de Carlsbourg et de Blexen ont été

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pris par un détachement russe, sous les ordres du colonel Riedinger, qui étoit soutenu par un brick anglois, commandé par le capitaine Farquhar. On a pris dans ces forts vingt officiers et cinq cent trente-quatre soldats, et trente canons. La navigation du Weser est libre.

Stade, que sa position au milieu d'un terrain marécageux rend une ville forte, étoit occupée par une garnison nombreuse. Le commandant avoit fait rompre les digues, à l'exception d'une. L'inondation qui entouroit Stade la faisoit ressembler à une ville au milieu de la mer. Le Comte de Strogonoff entreprit néanmoins de l'attaquer. Les troupes qui marchoient intrépidement au milieu du feu croisé de la place, sur la seule digue subsistante, arrivèrent à un pont détruit par l'ennemi. Entraînés par leur bravoure et par l'ardeur de monter à l'assaut, plusieurs officiers et soldats se précipitèrent dans les fossés; le Comte de Rostigniart, chef du régiment de Saratof, et l'officier qui commandoit la tête de la colonne, y périrent. Malgré cet accident, le général fut obligé d'employer son autorité pour empêcher les soldats de continuer l'attaque. La garnison craignoit une nouvelle tentative; elle évacua la ville dans la nuit, et s'embarqua pour Gluckstadt, où elle fut reçue par

les Danois. Dans la même nuit, le général Strogonoff entra dans la ville, et y trouva trois canons, beaucoup de malades et de blessés. Notre perte dans cette journée peut se monter à deux cents hommes. Celle de l'ennemi a été très-considérable.

Le Comte de Woronzoff, qui depuis le 22 a son quartier-général à Winsen, a cerné Hambourg.

Malgré la supériorité du nombre des troupes ennemies qui avoient passé l'Elbe à Zollenspieker, le lieutenant-colonel Lowenstern, appartenant au corps du Comte de Woronzoff, les a repoussées, leur a tué cent hommes, dont deux officiers, et fait plus de quarante prisonniers.

Le lieutenant Jacobson, du corps du Comte de Woronzoff, a, avec cent Cosaques et deux escadrons de chasseurs à cheval, attaqué Horneberg, et, après avoir tué vingt hommes et fait trente prisonniers, il s'est emparé de la ville.

Stettin a capitulé ; les conditions sont que la garnison se rendra prisonnière de guerre le 5 décembre, si avant ce terme elle ne reçoit pas de

secours.

Les troupes allemandes qui se trouvoient à Magdebourg ont, sous la condition de ne pas servir d'un an contre la France, obtenu la per

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