la règle qui voulait qu'il n'y eût qu'un évêque par cité, eut tout empire dans l'église et dans l'état.

II. La preuve de ce qui a été dit de la supériorité de l'évêque métropolitain, à l'égard des autres évêques de sa province, résulte clairement des canons des apôtres, des canons d'Antioche, et des capitulaires; ils marquent que « le primat << est le chef des évêques, et tient le premier rang parmi eux; <«< que les évêques ne doivent rien faire au delà des fonctions << qui regardent leur propre diocèse et les biens de leur église, << sans recourir au métropolitain. »>

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CHAPITRE XIII.

Distinction entre le droit de consacrer et le droit d'élire des évêques.

Les preuves de ce chapitre se développeront dans les chapitres suivants.

singuli ponuntur. Unde et in Chalcedonense concilio jubetur ne una provincia in duos metropolitanos dividatur. (Extr. des écrits de Valafride Strabon, troisième formule alsacienne. Suite de la rédaction de la loi Salique, par Eccard, p. 234.)

II. Episcopos gentium singularum scire convenit, quis inter eos primus habeatur, quem velut caput existiment, et nihil amplius præter ejus conscientiam gerant, quam illa sola singuli, quæ parochiæ propriæ et villis quæ sub ea sunt, competunt. Sed nec ille præter omnium conscientiam faciat aliquid: sic enim unanimitas erit et glorificabitur Deus. (Extr. du canon 35 des Apôtres. Somme des conciles, p. 8.)

Placuit, eum et honore præcellere, et nihil amplius præter eum ceteros episcopos agere, secundum antiquam a patribus nostris regulam constitutam; nisi ea tantum, quæ ad suam

dioecesim pertinent, possessionesque subjectas. Unusquisque ... episcopus habeat suæ parochia potestatem, ut · providentiam gerat omnis possessionis quæ sub ejus est potestate, ita ut presbyteros et diaconos ordinet, et singula suo judicio comprehendat. Amplius autem nihil agere tentet præter antistitem metropolitanum, nec metropolitanus sine ceterorum gerat consilio sacerdotum. (Extr. des Actes du concile d'Antioche, cauon 9. Somme des conciles, p. 88.)

In eodem concilio, ut ad metropolitanum episcopum, sufraganei respiciant, et nihil novi audeant facere in suis parochiis sine conscientia et consilio sui metropolitani, nec metropolitanus sine eorum consilio. (Extr. d'un capitulaire de l'an 789, chap. 8; même dispositif au liv. 1er des capitulaires de la collection d'Anségise, chap. 8. Baluze, t. I, p. 216 et 706.)

CHAPITRE XIV.

Des conditions de la nomination des évêques.

I. La preuve que, dans l'église gallicane, le peuple et le clergé de chaque église vacante devaient désigner leur futur évêque par une élection libre et gratuite, se tire du droit canonique de l'église gallicane, des actes de l'autorité législative de l'état, et de la tradition historique. Cette preuve, prise dans le droit canonique de l'église universelle, résulte :

Des écrits de saint Cyprien, des canons du concile de Carthage, des décrétales des papes saint Léon, saint Célestin et Symmaque; ils témoignent que, dans tout l'Occident, l'élection, ou le consentement du clergé et du peuple, devait nécessairement intervenir dans la nomination des évêques; « qu'un évêque ne peut être donné au peuple malgré lui, que le << petit peuple même doit consentir son ordination, pour <<< qu'elle soit reçue; qu'on ne doit point compter parmi les «< évêques ceux qui n'ont point été choisis par les clercs, et

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I. Manifestum est omnibus qui in ecclesia Dei sacerdotale officium administrant, quæ sunt illa quæ in ordinatione episcopali, et sanctorum canonum auctoritas, et consuetudo ecclesiastica, juxta dispositionem divinæ legis et traditionem apostolicam jubeat observari... Beatus Cyprianus... prosecutus est dicens: «factus est Cornelius episcopus de Dei et Christi judicio, de clericorum omnium testimonio, et de plebeio suffragio, de sacerdotum antiquorum ... Quisquis qui post unum, qui per electionem consecratus est, esse voluerit..., nullus est. (Extr. des écrits de saint Cyprien, cités par Florus, diacre de Lyon, sur l'élection des évéques. OEuvres d'Agobard, édit. de Baluze, t. II, p. 254.)

...

consensu

Qui episcopus ordinandus est, quum... examinatus, inventus fuerit plene instructus, tunc consensu clericorum et laicorum et conventu totius provinciæ episcoporum, maximeque metropolitani... auctoritate... ordinetur episcopus. (Extr. d'un canon d'un concile de Carthage. OEuvres de Réginon, édit. de Baluze, liv. 1, chap. 443, p. 200.)

Nullus invitis detur episcopus : ... plebis et ordinis consensus... requiratur. (Extr. d'une décrétale du pape Célestin aux évêques de Vienne et de Narbonne, art. 5. Sirmond, t. I, p. 57.)

Per pacem et quietem sacerdotes qui præfuturi sunt postulentur. Teneatur subscripto clericorum, honoratorum testimonium, ordinis consensus et plebis: qui præfuturus est. omnibus, ab omnibus eligatur. (Extr. d'une décrétale de saint Léon aux évéques de la province de Vienne, art. 3. Sirmond, t. I, P. 83.)

Nulla ratio sinit, ut inter episcopos habeantur, qui nec a clericis sunt electi, nec a plebibus expetiti, nec a provincialibus episcopis cum metropolitani judicio consecrati. ( Extr. d'une décrétale du pape saint Léon à Rustique, évêque de Narbonne. Sirmond, t. I, p. 112.)

Si quis episcopatum desiderat, data pecunia potentes personas minime suffragatrices adhibeat, nec ad decretum sibi faciendum clericos vel cives subscribere, adhibito cujuslibet... timore compellat, vel præmiis hortetur. Decretum sine visitatoris præ

<< demandés par le peuple du diocèse, et que tous doivent élire «< celui qui doit les gouverner. »

II. La même preuve, prise dans le droit canonique particulier à l'église gallicane, résulte : des canons de dix différents conciles des Gaules, tenus depuis le quatrième jusqu'au dixième siècle, qui tous maintiennent et rappellent le droit

du peuple et du clergé à l'élection de leurs évêques, tel qu'il était établi par les lois de l'église universelle que nous venons

de citer.

III. La même preuve, tirée des actes de la puissance législative de l'état, résulte de l'édit de Clotaire II, des capitulaires de Charlemagne et de Louis-le-Pieux ; ils reconnaissent et confirment le droit du peuple et du clergé d'élire et approuver librement leurs évêques.

IV. La même preuve, prise dans la tradition historique,

Judices coram synodo dixerunt: volumus ut ordinatores Hincmari doceant, qualiter idem... Hincmarus canonice fuerit ordinatus. Tunc Rothadus, episcopus Suessionensis civitatis, porrexit canonicam auctoritatem, qualiter metropolitanus episcopus debeat ordinari, et si de eadem ecclesia non sumitur, qualiter, petente... clero vel populo, a vicina debeat ecclesia postulari. Porrigens etiam canonicas litteras Erchenradi episcopi Parisiorum ecclesiæ, confirmatas suis suique archiepiscopi et coepiscoporum suorum manibus, quas ad petitionem Remensis ecclesiæ cleri et plebis idem Hincmaro tribuerat: porrigens nihilominus decretum canonicum cleri et plebis manibus roboratum, qualiter... Hincmarum sibi postularunt episcopum ordinari. (Extr. des Actes du second concile de Soissons, de l'an 853, action 3. Sirmond, t. III, p. 83 et 84.) Synodali judicio decretum est, Hincmarum archiepiscopum ... canonice electum, et canonice ordinatum. (Extr. des Actes d'un concile de Soisde l'an 853, action 4. Sirmond,

sons,

t. III, p. 84.)

Ecclesiæ cleri ac plebis electione, sicut regulæ sacræ præcipiunt, et vetus consuetudo exigit, a suffraganeis... episcopis ... metropolitanus ordinetur episcopus. (Extr. des Actes d'un concile de Douzi. Supplément de Sirmond, p. 261.)

III. Ut episcopo decedente, in loco ipsius qui a metropolitano ordinari debet cum provincialibus, a clero et populo eligatur. (Extr. de l'édit de Clotaire II, donné dans le concile de Paris, de l'an 615, art. 1. D. Bouquet, t. IV, p. 118.)

Nolentibus clericis vel populis nemo

debet episcopus ordinari. ( Extr. d'un capitulaire de la collection de Benott Levite, liv. vII, chap. 95. Baluze, t. I, p. 1044.)

Sacrorum canonum non ignari, ut sancta ecclesia suo liberius potiretur honore, adsensum ordini ecclesiastico præbuimus, ut episcopi per electionem cleri et populi secundum statuta canonum ... eligantur. (Extr. du premier capitulaire de l'an 803, chap. 2; Même dispositif à l'art. 78 des capitulaires de la collection d'Anségise, et au chap. 2 des capitulaires de Louis-le-Pieux, de l'an 816. Baluze, t. I, p. 379, 718 et 564.)

IV. Election de saint Paterne, évêque d'Avranches. Ad supplicationem tam plebis quam principis, Abrincas pastore recedente successit. (Extr. de la Vie de saint Paterne, évêque d'Avranches, par Fortunat, évéque de Poitiers. D. Bouquet, t. III, p. 424.)

Élection de saint Aubin, évêque d'Angers. Contigit... Andegavam civitatem pastoris gubernatione nudari. Tunc universitate populi concordante ... ad pontificalem gradum eligitur. (Extr. de la Vie de saint Aubin, évêque d'Angers, par saint Fortunat, évêque de Poitiers. D. Bouquet, t. III, p. 421.)

Election de saint Avit, évêque de Clermont.-Defuncto apud Árvernum Cantino episcopo, factum est ut congregatis in unum civibus Arvernis, beatus Avitus, qui tunc temporis. erat archidiaconus, clero et populo electus cathedram pontificatus acciperet. (Extr. de Grégoire de Tours, liv. iv, chap. 35. D. Bouquet, t. II, p. 220.)

a

Election de Charimer, évêque de Verdun, en 588. Agericus Viridu

résulte d'un grand nombre d'exemples d'élections d'évêques, recueillis depuis Clovis jusqu'à Charles-le-Chauve, élections qui furent faites par le vœu libre, ou par le consentement posi