3o. Des capitulaires de Conflans et des Actes du concile de Meaux; ils défendent d'excommunier personne <«< sans une << cause certaine et manifeste, et ils veulent que l'avertisse«ment précède l'anathème; » 4°. De la formule d'excommunication usitée en France durant le neuvième siècle; elle montre que l'évêque doit déclarer devant tout le peuple les motifs de l'excommunication; qu'il faut que l'évêque ait averti le coupable jusqu'à trois fois, selon l'Évangile, pour fulminer la sentence, et qu'il faut que tous ceux qui sont présents l'approuvent jusqu'à trois fois ; 5°. D'un passage des écrits de saint Augustin, répété dans les écrits d'Hincmar; il porte que « quand le crime est digne 30. Ut nemo episcoporum hominem peccantem ab ecclesia et christiana communione alienet, donec illum secundum evangelicum præceptum, ut ad emendationem et poenitentiam redeat, commonitum habeat. (Extr. des capitulaires de Conflans, de l'an 860, chap. 6. Baluze, t. II, p. 140.) Ut nemo episcoporum quemlibet sine certa et manifesta peccati causa communione privet ecclesiastica. Anathema autem..., prælata... evangelica admonitione, nulli imponat, ... quia anathema æternæ est mortis damnatio, et non nisi pro mortali debet imponi crimine, et illi qui aliter non potuerit corrigi. (Extr. des Actes d'un concile de Meaux, canon 56, de l'an 845. Sirmond, t. III, p. 47.) 4. Episcopus quum excommunicare vel anathematizare aliquem infidelem pro certis et manifestis sceleribus dispositum habet,... plebem ita debet alloqui....: Noverit caritas vestra, fratres mei, quod quidam vir... vineam Christi, id est, ecclesiam ejus, devastare... non pertimescit... Unde ... misimus ad eum presbyterum nostrum et litteras commonitorias semel et iterum atque tertio, invitantes eum canonice ad emendationem... et poenitentiam... Sed ipse monita salutaria sprevit... Jubet ergo Dominus ut frater, id est, christianus, in nos peccans, primo secrete corripiatur, deinde cum testibus redarguatur, novissime in conventu ecclesiæ publice conveniatur. Quod si has tres admonitiones... contemnit, et satisfacere despicit, ... ut non jam pro christiano sed pro pagano habeatur... Apostolus, auferte, inquit, malum a vobis... Dominica ... atque apostolica præcepta adimplentes, membrum putridum et insanabile, ... ferro excommunicationis a corpore ecclesiæ abscidamus, ne tam pestifero morbo reliqua membra corporis inficiantur. .... nos Excommunicatio. Igitur quia monita nostra et exhortationes contemnit, quia tertio secundum dominicum præceptum vocatus ad emendationem et poenitentiam venire despexit, quia culpam suam necdum cognovit nec confessus est, ... quia in... malitia, ... perseverat, eum cum universis fautoribus suis ... potestate nobis divinitus collata ligandi et solvendi in cœlo et in terra, a pretiosi corporis et sanguinis Domini perceptione et a societate omnium christianorum separamus, et a liminibus sanctæ ecclesiæ in cœlo et in terra excludimus, et excommunicatum et anathematizatum esse decernimus, et damnatum, ... in igne æterno judicamus, nisi... ad emendationem et pœnitentiam redeat, et ecclesiæ Dei, quam læsit, satisfaciat. Et respondeant omnes tertio fiat, anathema sit. (Extr. d'une ancienne formule d'excommunication. Baluze, t. II, chap. 12, p. 663.) ... 5o. In hac velut angustia quæstionis non aliquid novum... dicam, sed quod sanitas observat ecclesiæ, ut, « d'anathème, cet anathème doit se prononcer par tous, si let coupable n'a pas de protecteurs qui puissent causer un << schisme; »>> 6o. D'une lettre de l'archevêque Hincmar, suivie par le concile national de Douzi; elle reconnaît que les évêques << dissimulent quelquefois les crimes qu'ils ne peuvent corriger <«< comme il faut, et ne séparent point le coupable de l'église. CHAPITRE V. Des règles qui furent communes aux divers tribunaux ecclésiastiques. Des juges ecclésiastiques. Les principes exposés dans ce chapitre sont tellement consacrés par le droit canonique universel ancien et nouveau, et par l'uniformité de tous les monuments historiques, qu'ils n'ont pas besoin de preuves particulières. CHAPITRE VI. De la composition du tribunal de l'évêque. I. La preuve de l'assistance des clercs au tribunal de l'évêque, et la preuve que ces clercs n'y avaient que la voix consultative, résulte en général de tous les monuments ecclésiastiques, et spécialement des canons des conciles de Carthage; ils déclarent formellement que « la sentence de l'évêque est << nulle si elle n'est pas portée en présence des clercs. >> II. La preuve qu'il fallait le concours de trois évêques au peccatum... deserat. (Extr. de la lettre 46 d'Hincmar, t. II de ses OEuvres, p. 765.) CH. VI.-I. Ut episcopus nullius causam audiat absque præsentia clericorum suorum, alioquin irrita erit sententia episcopi, nisi clericorum præsentia confirmetur. (Extr. des canons du quatrième concile de Carthage, canon 23. Somme des conciles, p. 152.) II. Si autem presbyteri vel diaconi fuerint accusati,... legitimo numero collegarum, id est, in presbyteri no mine quinque, in diaconi duobus, ... reliquorum autem causas, solus episcopus loci agnoscat. (Extr. du canon moins pour déposer un diacre, et de cinq évêques pour dépo ser un prêtre, se lit dans les canons de Carthage, les écrits de saint Augustin et les ouvrages d'Hincmar. III. La preuve qu'il n'y avait aucune distinction entre le tribunal diocésain du métropolitain et celui du suffragant, résulte des autorités que nous venons de citer, qui n'en marquent aucune, et particulièrement de la lettre d'Hincmar, qui fait voir que le métropolitain agissait dans son tribunal d'après les règles données aux autres évêques. CHAPITRE VII. De la composition et convocation du concile provincial ou tribunal de la métropole. I. La preuve que le concile provincial était l'assemblée des évêques de la province présidée par le métropolitain, résulte des canons de Nicée, d'Antioche, de Chalcédoine, d'Orléans, et d'un capitulaire; ils définissent ainsi cette assemblée. du troisième concile de Carthage, canon 8. Somme des conciles, p. 143.) Sex episcopis causam presbyteri terminare concilio statutum est. (Extr. de la lettre 236 de saint Augustin, t. II de ses OEuvres, p. 885.) Antiocheni canones decreverunt ut episcopus... presbyteros... et diacones ordinet, et non exordinet: quia.. episcopus ordinare potes;... solus... a sacris officiis... suspendere nequaquam potes. (Extr. d'un écrit d'Hincmar de Reims, contre Hincmar de Laon. OEuvres d'Hincmar de Reims, chap. 35, p. 520.) Ego... eum ab officio sacerdotali removi, donec ad synodum comprovincialem veniret, et ibi cum certo episcoporum numero,.. ... causa ipsius certum finem acciperet. ( Extr. d'une lettre d'Hincmar de Reims au pape Adrien. Supplément de Sirmond, p. 264.) III. Voyez les preuves citées aux articles précédents. 1. Ut... annis singulis per unamquamque provinciam bis in anno concilia celebrari ut communiter, omnibus simul episcopis congregatis provinciæ, discutiantur... quæstiones. (Extr. des canons du concile de Nicée, canon 5. Somme des conciles, p. 71.) Perfectum concilium illud est, ubi interfuerit metropolitanus antistes. Ut bis anno synodus celebretur. Propter utilitates ecclesiasticas, et absolutiones earum rerum, quæ dubitationem controversiamque recipiunt, .. placuit, ut per singulas quasque provincias episcoporum concilia celebrentur. (Extr. des canons du premier concile d'Antioche, canons 16 et 20. Somme des conciles, p. 90.) Statuit ergo hæc sancta synodus secundum regulas patrum, bis in anno in unum convenire per singulas provincias episcopos. (Extr. des Actes d'un concile de Chalcédoine, canon 18. Somme des conciles, p. 217.) Ut metropolitani singulis annis comprovinciales suos ad concilium evocent. (Extr. des Actes du deuxième concile d'Orléans, de l'an 533. Sirmond, t. I, p. 229.) In concilio, et in Chalcedonensi, ut provinciales episcopi cum suo metropolitano bis in anno propter causas ecclesiæ concilia celebrent. (Extr. d'un capitulaire de l'an 789, art. 13. Baluze, t. I, p. 218.) II. La preuve que le recours au métropolitain n'était autre que le recours au concile qu'il convoquait et présidait, résulte complétement des canons d'Antioche et des capitulaires; ils marquent que « le métropolitain ne peut entendre les causes << d'aucun de ses suffragants qu'avec les autres évêques de la province; que selon les canons il ne doit rien faire sans leur <«< participation, à moins qu'il ne s'agisse des affaires de son « diocèse particulier. » III. La preuve que les conciles provinciaux devaient se tenir au moins une fois l'an, résulte : 1o. Des canons des conciles de Nicée, d'Antioche, de Chalcédoine, et des autres autorités citées au commencement de ce chapitre; elles ont montré que la discipline générale et primitive de l'église avait prescrit la réunion des conciles provinciaux jusqu'à deux fois chaque année; 2o. Des Actes de six conciles des Gaules et d'un capitulaire II. Nec metropolitanus sine cæterorum gerat concilio sacerdotum. (Extr. des canons du concile d'Antioche, canon 9. Somme des conciles, p. 88.) Ut nullus metropolitanus absque ceterorum omnium comprovincialium coepiscoporum instantia aliquorum audiat causas eorum, clamante canonum tuba: metropolitanus præter omnium conscientiam non faciat aliquid, nisi quantum ad propriam pertinet parochiam. (Extr. d'un capitulaire de la collection de Benoît Lévite, liv. vii, art. 106. Baluze, t. I, p. 1046.) ... III-1. Voyez les canons des conciles de Nicée, d'Antioche, de Chalcédoine, et les autres autorités citées à l'art. Ier de ce chapitre. 2o. Ut unusquisque metropolitanus in provincia sua, cum provincialibus suis, singulis annis synodale debeat... habere concilium. (Extr. des Actes du troisième concile d'Orléans, de l'an 538, canon 1. Sirmond, t. I, P. 248.) Placuit... ut cuncti metropolitani de comprovincialibus suis in provincia sua annis singulis synodum debeant congregare. (Extr. des canons du quatrième concile d'Orléans, de l'an 541, canon 37. Sirmond, t. I, p. 268.) ... Sancimus, ut intra anni circulum unusquisque metropolitanus episcopus, junctis comprovincialibus suis, intra provinciam suam studeat habere concilium. (Extr. des Actes du cinquième concile d'Orléans, canon 23. Sirmond, t. I, p. 284.) Quod episcoporum concilia bis in anno, sicut mos canonicus docet, per unamquamque provinciam non fiant; et ob id ecclesiasticæ utilitati magnum ...impedimentum... nascitur... omnibus nobis pernecessarium visum est, ut ab imperiali celsitudine libertas temporis imploretur,... quo... saltem in anno semel fiant. (Extr. des Actes du sixième concile de Paris, chap. 26. Sirmond, t. II, P. 502.) Ut principes, juxta decreta canonum, per singulas provincias saltem ... semel in anno a metropolitanis et dioecesanis episcopis synodice conveniri concedant. (Extr. des canons du concile de Meaux, de l'an 845, chap. 32. Sirmond, t. III, p. 41.) Poscendum a... principibus nostris, ut concilia episcoporum ... per singulas quasque provincias saltem semel per annos singulos, cum eorum favore celebrentur. (Extr. des Actes d'un concile tenu à Savonnière, de l'an 859, canon 7. Sirmond, t. III, p. 154.) Ut provinciales episcopi cum suo metropolitano bis in anno propter de Charlemagne; ils renouvellent la loi qui oblige tous les évêques à se réunir annuellement aux conciles provinciaux. IV. La preuve que les conciles provinciaux s'assemblaient extraordinairement toutes les fois que les circonstances le demandaient, se lit dans les canons du deuxième concile de Mâcon, dans un passage de Grégoire de Tours et dans les capitulaires ; ils montrent que le métropolitain ou le roi étaient également autorisés à réunir les conciles provinciaux lorsqu'une accusation criminelle s'élevait contre un évêque, lorsqu'il naissait quelques abus pressants à corriger, lorsqu'un évêque invoquait le secours du métropolitain contre un clerc rebelle. V. La preuve que chaque métropolitaiu pouvait convoquer les conciles provinciaux, moyennant l'aveu du roi, par sa seule autorité, et que les évêques étaient obligés d'obéir à sa convocation, résulte des canons des conciles d'Antioche, d'Agde, et des deuxième, troisième, quatrième et cinquième conciles d'Orléans; ils établissent le droit du métropolitain d'appeler au concile provincial ses évêques suffragants; ils causas ecclesiæ concilia celebrent. (Extr. d'un capitulaire de l'an 789, art. 13. Baluze, t. I, p. 218.) IV. Quod si talis fuerit immanitas causæ, ut eam solus metropolitanus definire non valeat, advocet secum duos episcopos; quod si et ipsis dubietas fuerit, conciliabulum... instituant, in quo universa rite collecta, fraternitas coepiscopi sui causas discutiat, et pro merito aut justificet aut culpet. (Extr. des Actes du deuxième concile de Mâcon, de l'an 585, canon 9. Sirmond, t. I, p. 386.) Felix ait... indicastis enim nepoti vestro, ut omnes regni sui episcopi in unum convenirent, quia multa sunt quæ debeant indagari. Sed juxta consuetudinem canonum placebat... nepoti vestro, ut unusquisque metropolis cum provincialibus suis conjungeretur, et... quæ inrationabiliter in regione propria fiebant... emendarentur. (Extr. de Grégoire de Tours, liv. IX, chap. 20. D. Bouquet, t. II, p. 346.) Statutum est a domno rege et sancta synodo ut episcopi justitias faciant in suas parochias. Si non obedierit aliqua persona episcopo suo de... diaconibus, subdiaconibus, monachis et ceteris clericis, vel etiam aliis, ... veniant ad metropolitanum, et ille dijudicet causam cum suffraganeis suis. (Extr. d'un capitulaire de l'an 794, donné au concile de Francfort, art. 4. Baluze, t. I, p. 264.) V. Visum est bis in anno per provincias singulas episcoporum concilium fieri... Admoneant autem provinciales episcopos qui in metropolitanis civitatibus degunt. (Extr. du concile d'Antioche, canon 13. Baluze, t. I, p. 219.) Si metropolitanus episcopus ad comprovinciales episcopos epistolas direxerit, in quibus eos... ad synodum invitet ... excepta gravi infirmitate corporis, aut præceptione regia, ad constitutam diem adesse non different, quod si defuerint,... usque ad proximam synodum,... communione priventur. (Extr. du concile d'Agde, de l'an 505, canon 35. Sirmond, t. I, p. 168.) Voyez les canons du second concile d'Orléans, à l'art. Ier de ce chapitre, et ceux des troisième, quatrième et cin |