obligent ceux-ci d'obéir à la convocation, sous peine d'être privés de la communion jusqu'au concile suivant.

CHAPITRE VIII.

Des conciles nationaux.

I. La preuve que les conciles nationaux composés des évêques de plusieurs provinces, et ceux qui réunissaient tous les évêques du royaume étaient de même nature et avaient la même autorité, résulte évidemment des preuves produites au livre Ier de cette seconde partie, pour établir l'autorité des conciles nationaux des Gaules; on y voit qu'un très-grand nombre de ces conciles exercèrent le même pouvoir, et l'on peut s'assurer sur les originaux que les uns réunirent tous les évêques du royaume, tandis que les autres n'en réunirent qu'une partie. Ces autorités montrent enfin que pour les intérêts les plus pressants de l'église et de l'état, les princes convoquèrent indifféremment un seul concile de tout le royaume, ou quatre conciles en autant de lieux différents et dans le même temps.

II. La preuve que les conciles nationaux se réunissaient fréquemment sous les deux premières races, s'établit d'abord par la tradition historique qui en a transmis un grand nombre d'exemples; cette preuve se tire aussi de la nature des choses: les objets soumis à la seule juridiction des conciles nationaux furent tellement étendus, qu'il fut nécessaire d'y recourir souvent. Nous développerons cette preuve dans la suite de cet

ouvrage.

III. La preuve que les conciles nationaux n'avaient point d'époques fixées pour se réunir, résulte du silence des lois ecclésiastiques et politiques sur cet objet.

IV. La preuve que les conciles nationaux se formèrent souvent aux mêmes lieux et en même temps que les placités générésulte :

raux,

1o. D'un texte de Grégoire de Tours; il montre que le

quième conciles d'Orléans, à l'art. III,

n° 2.

I. Voyez au liv. Ier de cette partie les Actes des conciles des Gaules, cités au chap. XIII, art. VIII, et au chap. XV, art. III.

II. Voyez les autorités citées dans le reste de ce livre.

IV.-10. Interim dies placiti advenit, et episcopi ex jussu regis Guntchramni apud Matiscensem urbem collecti sunt. (Extr. de Gré

concile national de Mâcon fut assemblé dans le lieu d'un placité, indiqué par le roi Gontran;

2o. De la Vie de saint Ansbert; elle nous apprend que les évêques réunis sous Clovis II, au placité général de Clichi, se formèrent en concile pour approuver l'élection de saint Ansbert à l'évêché de Rouen, et pour l'ordonner immédiatement;

3o. D'un capitulaire de Vernon; il ordonne la tenue d'un concile national, chaque année, « aux calendes de mars, et << d'un second aux calendes d'octobre, dans le lieu où le roi « l'ordonnera, » et c'était à ces époques que le placité général s'assemblait alors tous les ans dans le lieu où le roi l'ordonnait ;

4o. Des Actes du troisième concile de Tours, de l'an 813; ils marquent que lorsque tous les évêques « se trouveront réu<«< nis au palais,» il sera nécessaire qu'ils traitent d'un objet qui est purement ecclésiastique. On ne peut supposer cette assemblée fortuite des évêques qu'en vertu de la réunion des assemblées générales;

5o. Et enfin des monuments contemporains les plus graves;

goire de Tours, liv. vin, chap. 20. D. Bouquet, t. II, p. 321.)

(La suite du récit montre que les évêques ainsi assemblés prononcèrent la déposition de l'évêque d'Aix et l'excommunication de l'évêque de Cahors. Les évêques avaient donc formé un concile dans le lieu du placité.)

2o. Morabatur... rex in villa, Clipiaco, quæ sita est in parisiaco territorio, ubi conventum magnum populorum habens,... ille... ad eumdem regem ire deliberavit... Eligentibus civibus præfatæ urbis metropoleos, cum unanimo voto sanctorum sacerdotum eligitur,... atque in palatio a sancto Lantberto archiepiscopo sedis Lugdunensis aliisque sanctis præsulibus, qui ad hoc generale placitum convenerant, in pontificem consecratur ecclesiæ Rotomagensis. (Extr. de la Vie de saint Ansbert, évêque de Rouen, par Aigrade, moine de Fontanelle. D. Bouquet, t. III, p. 618.)

30. Ut bis in anno synodus fiat. Prima synodus... martias kalendas, ubicumque... rex jusserit, in ejus præsentia. Secunda synodus kalendas octobris, aut ad Suessiones, aut ubi in martias kalendas inter ipsos episco

pos convenit. (Extr. d'un capitulaire de Vernon, art. 4. Baluze, t. I, p. 169.)

4°. Necessarium videbatur nobis, quum omnes episcopi ad ... palatium congregati fuerint, ab eis edoceri, cujus... liber pœnitentialis sit sequendus. (Extr. des Actes d'un concile de Tours, de l'an 813, canon 22. Sirmond, t. II, p. 299.)

50. Rex Pipinus, conventu in Gentiliaco villa congregato, synodum ..... habuit.

Rex quando... generalem populi sui conventum habuit, concilium episcoporum ex omnibus regni sui provinciis in eadem villa (Franconofurt) congregavit. (Extr. des Annales d'Eginhard. D. Bouquet, t. V, p. 200 et 211.)

Operæ pretium duximus,... apud sacrum conventum ex dictis sanctorum patrum... in unam regulam canonicorum et canonicarum congerere, et canonicis vel sanctimonialibus servandam contradere... Et quoniam illam sacer conventus... laudibus extulit, ut usque ad unum iota observandam percenseret, statuimus ut... sive a canonicis sive a sanctimonialibus... deinceps observetur. (Exır.

ils font mention de divers conciles nationaux qui se tinrent

sous Pépin, Charlemagne, Louis-le-Pieux et Charles-leChauve, dans le lieu de l'assemblée des placités généraux.

V. La preuve que les conciles nationaux pouvaient également se former par l'accord volontaire des évêques et l'agrément du roi, ou par l'ordre et la convocation du roi, sans l'intervention du pape, résulte :

1o. Des Actes des conciles nationaux de Mâcon, de Toul, de Meaux et de Soissons : dans le premier concile, les évêques du royaume de Gontran ordonnent la convocation d'un autre concile national qui se tiendra dans trois ans ; ils autorisent le métropolitain du lieu désigné pour la tenue du concile à le convoquer sans autre condition que celle de l'agrément du roi. Dans le second concile les évêques demandent au roi de consentir à ce qu'ils s'assemblent tous les deux ans.

Dans le troisième concile, les évêques de plusieurs provinces des Gaules déclarent qu'ils se sont réunis avec l'agrément du roi Charles-le-Chauve, dans deux années consécutives, une fois à Meaux et l'autre à Paris; et dans le quatrième concile, les évêques de plusieurs provinces annoncent qu'ils se sont assemblés par l'ordre du roi ;

2o. De beaucoup d'Actes originaux et écrits contemporains des quatre premiers siècles de la monarchie; ils font mention

redeant. (Extr. d'un capitulaire de Charles-le-Chauve, de l'an 862, tit. 34, art. 3 et 4. Baluze, t. II, p. 154, 159 et 162.)

V.-10. Universæ fraternitatis deliberatione... complacuit, ut... ad synodum post trietericum tempus omnes conveniant... Hoc adimplere sollicitudinis sit metropolitani Lugdunensis episcopi, una cum dispositionis principis.... definientis locum. (Extr. des Actes du second concile de Mácon, de l'an 585, canon 20. Sirmond, t. I, p. 389.)

Poscendum a... principibus nostris, ut... palatio saltem semel intra biennium generalis episcoporum conventus agatur. (Extr. des Actes d'un concile de Toul, canon 7. Sirmond, t. 3, p. 154.)

Senonica sedis archiepiscopus cum suffraganeis suis,... Remorum episcoet Bituricæ civitatis archiepiin Meldensem ecclesiam...

...

pus, scopus,...

convenerunt,... anno... DCCCXLV... re

gis consensu... Prædicti... episcopi, una cum... Rotomagensi archiepiscopo ac coepiscopis suis, consensu suprascripti regis, anno... DCCCXLVI kalendas martias Parisius convenerunt. (Extr. des Actes d'un concile de Maux, de l'an 845. Sirmond, t. III, p. 28 et 29.)

Episcopis juxta instituta canonum synodum celebrare volentibus annuit... rex Carolus, eosque ad urbem Suessionem... convenire præcepit. (Extr. des Actes du deuxième concile de Soissons. Sirmond, t. III, p. 75.)

2o. Ne pouvant rapporter ici les originaux en entier, on est forcé d'y renvoyer les lecteurs, pour qu'ils s'assurent que dans les convocations des conciles cités, il n'est fait mention en aucun lieu de l'intervention du pape ; et l'on se borne à donner le sommaire des autorités.

Les évêques de sept provinces se réunirent l'an 549, au cinquième concile

de vingt-six conciles nationaux convoqués depuis Clovis jusqu'à Charles-le-Chauve, par l'accord des évêques et des rois, ou par l'ordre exprès des rois. Le silence des contemporains qui ont rapporté la convocation de ces conciles, le silence des Actes mêmes qui renferment les convocations sur le concours de l'autorité du saint siége, parmi les autorités qui déterminent ou ordonnent la réunion des conciles, devient la preuve la plus forte que ce concours n'était