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« même, » comme prononçant les diverses peines destinées aux guerriers «< qui ont pillé pendant les routes militaires,» et commis d'autres désordres dans les routes et dans l'armée; ce même capitulaire répète que ce sera « selon les lois et les <<< capitulaires royaux que le coupable sera corrigé ou subira « la juste peine qu'il a méritée, d'après le jugement des fidèles; «< que les coupables, quels qu'ils soient, et de qui que ce soit <«< qu'ils soient hommes,» seront mis en justice pour qu'ils réparent selon la loi, paient selon la sentence du placité général, ou obtiennent indulgence; le même capitulaire marque ensuite que si l'accusé a droit de recours au tribunal du roi, ou si par désobéissance il refuse de comparaître au tribunal du comte, il doit comparaître devant le prince et y être envoyé sous caution;

4°. Des récits de Grégoire de Tours, de l'Astronome, d'Éginhard et d'Hincmar; on y voit que le roi Gontran renà un jugement légal après la campagne, des ducs accusés d'avoir favorisé les excès que leurs guerriers avaient commis en marchant à l'armée ; que sous Childéric II, le vicaire d'un

voya

getur, et secundum judicium fidelium nostrorum condignam vindictam suscipiet.

Si talis persona fuit ut... missi nostri ac comites in illorum ministeriis quod pravum actum fuerit, non potuerint emendare... per fidejussores ad nostram præsentiam venire faciant. Si... aliquis... inobediens extiterit, cum summa festinatione nobis notum facere curent, ut quantocius ad nostram præsentiam illum venire jubeamus, et dignam ultionem secundum judicium fidelium nostrorum susti

neat.

Sciat quiscunque ille fuerit,... regali potestate atque omnium regni fidelium unanimitate, sicut Dei et Ecclesiæ inimicus et regni devastator, persequetur usquedum a regno exterminetur. (Extr. d'un capitulaire de Charles-le-Chauve, de l'an 857, art. 4, 5, 6 et 7. Baluze, t. II, p. 89 et 90.) 4°. Quum hoc incolæ præsensissent eum sequi cœperunt. Excussaque præda... hic... aufugit... duobus pueris captis, quos vinctos ad Childebertum regem transmiserunt: quos ille in carcerem conjici jubens, interrogare

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præcepit, cujus auxilio Cuppa fuisset ereptus... Responderunt hoc Animodi vicarii dolo, qui pagum illum judiciaria regebat potestate, factum fuisse. Protinusque directis rex litteris ad comitem urbis, jubet ut eum vinctum in præsentiam regis dirigeret : quod si resistere conaretur, vi oppressum etiam interficeret... Sed ille non resistens, datis fidejussoribus, quo jussus est abiit, repertumque Flavianum domesticum, causatus cum socio, nec noxialis inventus... redire ad propria jussus est. (Extr. de Grégoire de Tours, liv. x, chap. 5. D. Bouquet, t. II, p. 366.)

Mense februario... conventus habitus est publicus Aquisgrani; ubi quum in aliis... fervebat rex in marca Hispanica nuper damnose ignominioseque peracta. Qua ventilata et enucleatissime investigata, hi reperti sunt hujus culpæ auctores, qui ab imperatore præfecti sunt duces. Hos ergo solummodo honoribus ademptis luere jussit imperator culpam hujus ignaviæ. Itidemque Baldrico duci Forojuliensi dum objiceretur, et probatum esset ejus ignavia et incuria vastatam

comte, accusé d'avoir eu une intelligence avec l'ennemi, fut contraint de comparaître devant le tribunal du roi, « où sa <«< cause fut discutée et plaidée ; » que sous ce règne de Louisle-Pieux, l'on informa et discuta très-exactement, au placité général, la cause de plusieurs ducs accusés de lâcheté et de trahison dans des expéditions militaires, et «< qu'ils furent «< jugés coupables; » on y voit enfin que ce fut le jugement des Francs qui condamna plusieurs guerriers, parmi lesquels il se trouvait des vassaux qui avaient abandonné Charles-leChauve marchant contre les Normands.

IV. La preuve que les lois pénales avaient marqué les peines de tous les délits qui se pouvaient commettre dans l'armée générale, dans les armées défensives, et dans toutes les marches guerrières, résulte :

1o. Des lois salique, ripuaire, allemande et bavaroise; les deux premières lois imposent une composition triple à celui qui a commis un homicide ou un vol dans l'armée; la loi des Allemands «< condamne à mort celui qui a excité au sein de <«<l'armée une querelle suivie d'un combat et de la mort de <«< quelques guerriers; » elle condamne à une forte amende «< celui qui a commis un vol dans cette même armée; » elle

a Bulgaris nostram regionem, pulsus est ducatu, et inter quatuor comites ejusdem potestas dissecta. Equidem imperatoris animus natura misericordissimus semper peccantibus misericordiam prærogare studuit. (Extr. de la Vie de Louis-le-Pieux, par l'Astronome. D. Bouquet, t. VI, P. 109.)

An. DCCCXXVII. Conventus Aquisgrani mense februario factus est. In quo quum de multis... causis, tum præcipue de iis quæ in marca Hispa nica contigerunt... et legati, qui exercitui præerant, culpabiles inventi, juxta merita honorum amissione multati sunt. Baldericus... dux Forojuliensis, quum propter ejus ignaviam fines Pannoniæ... vastassent, honoribus privatus, marca inter quatuor comites divisa est. (Extr. des Annales d'Eginhard. D. Bouquet, t. VI, p. 188.) Pergente Carolo rege, ad... Normannos... cum aliis defecerunt: quorum honores et proprietates a Francis auferri, et in fiscum redig? judicata

sunt. (Extr. d'un écrit d'Hincmar. D. Bouquet, t. VII, p. 215.)

IV-10. Si quis hominem occiderit in hoste, tripla compositione componatur. (Extr. de la loi Salique, ancienne rédaction, tit. 66. D. Bouquet, t. VI, p. 157.)

Si quis hominem in hoste interfecerit, triplici wergildo culp. jud. * De furto similiter. ( Extr. de la loi Ripuaire, tit. 63. D. Bouquet, t. IV, p. 247. )

Si quis in exercitu litem commiserit, ita ut... populus concurrat cum armis, et ibi pugna orta fuerit inter proprium exercitum, et aliqui ibi occisi fuerint, ipse homo qui hoc commisit, aut vitam perdat, aut in exilium eat, et res ejus infiscentur in publico; et illi qui ibi aliquid commiserunt... omnia, sicut lex habet, tripliciter solvant.

Si quis in exercitu, ubi rex ordinaverit exercitum, aliquod furtum fecerit, novem vicibus novigeldos solvat quicquid involatum fuerit. Si autem

condamne enfin « celui qui a abandonné son pair dans le «< combat, » à payer au retour une forte composition à celui qu'il a abandonné; la loi des Bavarois condamne le guerrier qui a volé dans l'armée à la même peine, ou à perdre les mains;

2o. Des capitulaires de Charlemagne, de Louis-le-Pieux et de Charles-le-Chauve; ils condamnent à la perte de son bénéfice le vassal royal qui a abandonné son pair marchant à l'armée; celui qui ne serait pas venu au premier ordre pour défendre son pair; celui qui a laissé la garde quand son comte la lui a confiée; ils condamnent à une forte composition, et à l'amende appelée ban du roi, le guerrier qui a pillé, volé ou détruit la moisson, et commis d'autres ravages.

V. La preuve que le refus du service militaire n'était puni que par des peines légales infligées par le jugement des tribunaux ordinaires, résulte :

1o. De la loi ripuaire; elle prononce que le citoyen qui re

dux exercitum ordinaverit... tres novigeldos solvat. (Extr. de la loi des Allemands, chap. 26 et 27. Baluze, t. I, p. 64.)

Si qua in exercitu pugna commissa fuerit, et dimittit quis parem suum pugnare et fugit... post reversionem ille qui fugit, componat bis octuaginta solidos illi alio, quia inde fugivit. (Extr. de la loi des Allemands, chap. 93. Baluze, t. I, p. 82 et 83.)

Si quis in exercitu infra provinciam sine jussione ducis sui per forciam hostilem aliquid deprædare voluerit, aut foenum tollere, aut granum, vel casas incendere.

Si liber est, quadraginta solidis sit culpabilis, et omnia similia restituat. Si quis in exercitu furaverit aliquid... et probatus fuerit,

Cum quadraginta solidis redimat manus suas, et quod tulit reddat. (Extr. de la loi des Bavarois, tit. 2, chap. 5, art. 1 et 5, chap. 6, art. 1 et 2. Baluze, t. I, p. 103.)

2°. Quicunque ex eis qui beneficium principis habent, parem suum contra hostes communes in exercitum pergentem dimiserit, et cum eo ire aut stare noluerit, honorem suum et beneficium perdat. (Extr. d'un capi tulaire de Charlemagne, de l'an 812, art. 5, Baluze, t. I, p. 494 et 495.)

Qui ad defensionem patriæ non occurrerint, secundum antiquam consuetudinem et capitulorum constitutionem, judicentur. (Extr. d'un capitulaire de Charles-le-Chauve, de l'an 864, tit. 36, chap. 27. Baluze, t. II, p. 187.)

Si quis wactam... dimiserit quando ille comes ei cognitum fecerit... solidos quatuor componere faciat. (Extr. du capitulaire 3 de Charlemagne, de l'an 813, art. 34. Baluze, t. I, p. 514.)

Si quis messem aut annonam... rapuerit, aut furatus fuerit, vel paverit, aut cum caballis vastaverit, æstimato damno secundum legem in triplo componat... Bannum dominicum pro hac re componere cogatur. (Extr. d'un capitulaire de Charlemagne, de l'an 801, chap. 4. Baluze, t. I, p. 349.)

Si quis in exercitu infra regnum, sine jussione dominica, per vim hostilem aliquid prædari voluerit, aut foenum tollere, aut granum, sive pecora... domusque infrangere vel incendere... sexaginta solidis, si liber est, sit culpabilis, et omnia similia restituat. (Extr. d'un capitulaire de Louis-le-Pieux, art. 382, collection de Benoît Lévite. Baluze, t. I, p. 996.)

V.-10. Si quis legibus in utilita tem regis, sive in hoste, seu in reli

fusera le service militaire de l'armée, sera condamné à une peine dont elle fixe l'étendue;

2o. D'un capitulaire de Charlemagne et d'un capitulaire de Charles-le-Chauve; ils veulent que le vassal royal « qui a <«< abandonné son pair marchant à l'armée » perde son bénéfice; ils veulent que «< celui qui abandonne la garde que le <«<< comte lui a confiée » paie une amende ; ils veulent que celui qui refuse le service militaire défensif soit jugé conformément à l'ancienne coutume et aux lois.

VI. La preuve que les chefs inférieurs étaient soumis comme les simples guerriers au jugement des tribunaux, dans tous les cas où ils étaient accusés de délits commis dans l'armée, résulte:

1o. D'un capitulaire de Charlemagne que l'on vient de citer;

2o. De plusieurs exemples rapportés plus haut, où l'on voit que des ducs ou autres grands furent appelés en jugement, et répondirent devant les tribunaux et les placités généraux sur des accusations de divers délits militaires.

quam utilitatem bannitus fuerit, et minime adimpleverit... Lx solidis multetur.

Si... Romanus... hoc fecerit... xxx sol. culp. jud. (Extr. d'un texte de la loi Ripuaire, tit. 65, art. 1 et 2. D. Bou. quet, t. IV, p. 248.)

2o. Voyez un capítulaire de Charlemagne et un capitulaire de Char

les-le-Chauve, à l'article précédent,

n2.

VI.-10. Voyez l'extrait d'un capitulaire de Charlemagne, au no précédent, première autorité.

2°. Voyez les récits de Grégoire de Tours, de l'Astronome, d'Eginhard et d'Hincmar, à l'art. III de ce chapitre, no 4.

LIVRE TROISIÈME.

CHAPITRE Ier.

Des institutions qui soumirent tous les habitants de la monarchie aux lois civiles et criminelles et à l'autorité des tribunaux.

Ce chapitre n'exige point de preuves.

CHAPITRE II.

De l'autorité des lois civiles dans la monarchie franque, et de l'étendue de leur empire.

I. La preuve que les lois avaient soumis aux jugements des tribunaux les contestations civiles qui intéressaient le fisc, résulte :

1o. Des capitulaires de Louis-le-Pieux, et d'un passage d'Hincmar; ils marquent que le fisc ne peut retenir que les biens dont il a la possession légitime, et qu'il doit défendre et poursuivre en justice selon les lois, les possessions qui lui sont contestées;

2o. D'un diplôme de Carloman; il marque qu'un certain

CH. II.-1.-1. Vestitura... genitoris nostri... volumus ut ... perquiratur. Et si invenitur esse justa atque legitima, tunc vestitura dicatur; nam aliter ne vestitura nominari debet ?...

De rebus unde Karolus imperator legitimam vestituram habuit, et hoc ita potest investigari ut secundum justitiam ad nos debeant pertinere, nequaquam volumus, si nostri testes boni et idonei sunt, ut alii adversus eos... consurgant. (Extr. du capitulaire 2 de Louis-le-Pieux, de l'an 819, art. 6 et 8. Baluze, t. I, p. 606.)

Volumus... ut de... libertatibus et rebus reddendis quæ in nostra vestitura sunt, primo per optimos quosque inquiratur. Et si per illos inveniri non possit, tunc per eos qui post illos in illa vicinia meliores sunt. Et si nec per illos rei veritas inveniri potest, tunc liceat litigantibus ex utraque

parte testes adhibere. Et si discordaverint, secundum institutionem a nobis promulgatam examinentur. (Extr. du capitulaire 5 de l'an S19, art. 2. Baluze, t. I, p. 615.)

Si cujuslibet mancipia in villam nostram confugerint, actor ejusdem villæ quærenti domino ea non contradicat, sed statim ea foras de eadem villa ejiciat. Et si se putat ad ea repetenda justitiam habere, repetat illa et secundum legem acquirat. (Extr. du capitulaire 4 de l'an 819, art. 6. Baluze, t. I, p. 612.)

Sicut non vult princeps sibi tolli a fortiore suo quod Deus illi concessit, ita et ipse non sine æquitatis judicio auferat a quoquam vel quod dedit vel quod non dedit. (Extr. d'un écrit d'Hincmar sur le divorce de Lothaire, t. I de ses OEuvres, p. 640.)

2o. Fidelis noster Leotricus, innotescens... avus scilicet noster, suo

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