la voie étroite de l'Evangile jusqu'à la mort. Il faut donc que ceux qui assis tent à la Messe, s'unissant à JésusChrist et conformant leurs intentions aux siennes, soient touchés de leurs misères et de leurs foiblesses, qu'ils sentent leurs besoins, qu'ils les représentent à Dien et en gémissent en sa présence; qu'ils lui demandent avec Jésus-Christ et par Jésus-Christ, toutes les grâces nécessaires pour persévérer et avancer dans la piété et dans la sainteté, s'ils y sont déjà, ou pour y entrer et y marcher s'ils n'y sont pas encore. Il faut qu'ils supplient Dieu, par les mérites de Jésus-Christ, d'opérer dans eux et avec eux le grand ouvrage de leur sanctifica tion. Il faut même qu'ils lui demandent en particulier les grâces et les vertus qu'ils savent leur être nécessaires, la delivrance de leurs passions et l'affranchissement des vices qu'ils connoissent être encore vivans en eux : c'est là le moyen de se conformer à notre Sauveur, et de s'unir avec lui dans les saints mystères, et ce sont là en même temps les pensées qu'il faut avoir et les intentions qu'il faut se proposer en y assistant, l'on veut en retirer du fruit. Il n'est rien par conséquent de plus utile que de se remplir de ces sentimens en venant à l'Eglise; de s'occuper même de ces pensées eu chemin, et ainsi considérer les grandeurs de Dieu, ses perfections infinies, son indépendance, et le souverain domaine qu'il a sur toutes ses créatures; de faire attention sur notre bassesse notre indignité el notre 1 néant; de repasser dans notre esprit les miséricordes infinies de Dieu pour son Eglise, sa charité immense envers les hommes qui a paru avec tant d'éclat dans les mystères de l'Incarnation, de la Passion, de la Mort, de la Résurrection et de l'Ascension de Jésus-Christ son Fils; de se ressouvenir des grâces particulières qu'on a reçues de sa bonté, quelles qu'elles soient, mais surtout de celles qui ont rapport à la sanctification de l'ame; de se représenter les péchés de toute sa vie surtout les derniers que l'on a commis; de faire quelque réfle¬ xion sur les plus grands besoins de son ame sur les les plus nécessaires graces pour se sanctifier au point que Dieu le demande de notre état, et accomplir le grand ouvrage de notre satut; et en entrant dans l'Eglise supplier l'Esprit saint de de produire en nous des mouvemens et des affections conformes à tous ces objets auxquels nous nous serons appliqués. Ce seroit là le moyen d'assister dignement à la sainte Messe, de rendre à Dieu le culte que nous lui devons, et de remporter du saint sacrifice les grâces et les avantages pour lesquels Notre-Seigneur l'a institué. Enfin, il faut pendant la sainte Messe avoir soin de se rappeler les diverses fins du sacrifice, qui sont, d'adorer Dieu et lui rendre les hommages qui ne sont dûs qu'à lui, de le remercier des biens que nous avons reçus de sa bonté, de lui demander pardon de nos péchés, et d'obtenir de lui les grâces nécessaires pour nous sanctifier. Tout ce que nous faisons pendant la Messe doit se rapporter à ces quatre fins, si nous voulons entrer dans les sentimens de Jésus-Christ, et nous conformer à lui dans cet auguste sacrifice. Il ne reste plus qu'à prier Dieu de béoir cet Ouvrage, et de daigner remplir de son Esprit tous ceux qui le liront, afin que pénétrés et remplis de ce qu'il y a de touchant dans les mystères de notre divin Sauveur, ils y conforment leur 650 Instructions sur l'Eucharistie, etc. vie, et qu'après avoir opéré leur sanc◄ tification par le secours de sa grâce, ils méritent de jouir de lui dans la bienheureuse éternité. Ainsi soit-il. FIN. TABLE. CHAPITRE I. DE L'INCARNATION DE JÉSUS-CHRIST EN GÉNÉRAL. page I carnation. 10 14 §. III. Humilité du Fils de Dieu dans 6. IV. Dieu se fait homme pour ren- dre les hommes des Dieux; le Fils 6. V. L'Incarnation de J. C. est glo- 4. VI. Admirable proportion que la sagesse de Dieu a mise entre les maux de l'homme,et le remède qu'il y appli que par l'Incarnation de son Fils. 27 S.VII. Besoin que les hommes avoient |