eft de ce que contient cette grande * ca vité, dont le feul diametre eft de plus de 1600. milles d'Allemagne, & de l'ufage, auquel Dieu l'a deftinée, cela nous eft auffi peu connu que la verité de cette ancienne opinion, que c'est le lieu, où fe rendent les ames après leur féparation d'avec les corps; ou bien celui du fupplice des damnés (25). Rien n'eft plus hazardé auffi que la pensée de M. Whifton, qui imagine un monde foûterrain & de pareilles (26) cavités intérieures, qui foient habitées dans le Soleil même, dans les Planetes & les autres globes celeftes, ce que perfonne n'a encore pû prouver fuffifamment.

LIVRE

Ce que contient cette grande cavité. Un homme raisonnable, qui fe forme une jufte idée de la fageffe du Créateur, ne fçauroit croire, que l'intérieur de la terre jufqu'au centre foit un fimple chaos, qui ne ferve à rien autre qu'à foutenir la croute, fur laquelle nous habitons. Il y a fans doute dans l'interieur de la terre, dans l'arrangement de ces parties, une beauté, qui ne le cede en rien à celle, que nous admirons fur la furface. Voyez les Philofophical Tranfact. abridg. by Louwthorp. Vol. II. pag. 619. & feq. & les Feria Groningane de Mr. Engelhard Tom. II. Sect. 2. pag. 88. & feq.

41.

(25) Pyrothéologie Lib. VII. Cap. 40. & (26) William Whifton afronomical principles of Religion. Lib. V.

1

THEOLOGIE

DE L'EAU;

LIVRE SECOND:

DE LA SAGE
ET LIBERALE DISPENSATION
DES EAUX
DANS TOUT LE MONDE.

*****************

CHAPITRE PREMIER.

De la création & de la fage diftribution de l'Eau ; & de celle qu'il y a ailleurs que fur la terre.

D

E's le commencement de lå Création
création, lorfque Dieu fit les de l'Eau
cieux & la terre, il forma auffi
les eaux : C'est pourquoi Moïfe,

pre

d'abord, au commencement de fon
mier livre, parle de l'abîme, c'eft-à-dire

de la mer, & de l'efprit de Dieu, qui fe mouvoit fur les eaux; & au chapitre XX. de l'Exode, vf. 1 1. » Le Seigneur, dit-il, » a fait en fix jours le ciel, la terre & la » mer, & tout ce qui y eft renfermé. » C'est encore pour cela que David s'addreffe à tous les abîmes avec leurs habitans, à toutes les eaux, qui font fur la terre & dans l'air, pour leur faire louer le créateur, Pfeaume CXLVIII. f. 7 & 8. » Louez le Seigneur, vous qui êtes fur la » terre; vous dragons, & vous tous abîmes d'eau; feu, grêle, neige, glace, "vents qui excitez les tempêtes,voustous » qui éxecutez fa parole. » Car, comme le dit très-bien Eufebe (1), » les fleuves. " & les rivieres, qui coulent fans ceffe en fi grande abondance, font affés » connoître un fi grand maître, les » fontaines inépuifables, qui fourdent continuellement des abîmes cachés » qu'on ne fçauroit fonder, prouvent que Dieu eft la caufe de cette merveille inexprimable. Il a à fes ordres les eaux renfermées dans l'abîme incon» cevable de la mer, & les flots auda» cieux, qui s'élévent en haut & font » peur à la terre, craignent eux-mê

mes

(1) Oratione de Laudibus Conftantini M. pag.

mes quand ils approchent du bord, & » font obligés de fe calmer au premier » fignal des ordres de Dieu. »

dans la

diftribu

La féparation des eaux & la diftribu- Sagefe tion libérale qui en a été faite eft, auffi de Dieu bien que leur création, un ouvrage de la fagefle bienfaifante du créateur: car en tion de même tems qu'elle remedie à la difette l'Eau d'eau, elle empêche que les flots n'inondent la terre comme un déluge, & ne la rendent par là même inutile, comme cela devroit naturellement arriver, parce que le corps de la terre eft plus pefant que l'eau. Au lieu que, comme le dit Job: Chap. XXVIII. vf. 25. Dieu a "pefé & mefuré l'eau,il a prefcrit une loi » aux pluies, & marqué un chemin aux » foudres & aux tempeftes. » De forte cependant qu'il y a (2) fuffifamment d'eau par toute la terre, & que l'on peut dans toutes les parties du monde, dire avec Moïfe a la louange du créateur! "Le Seigneur votre Dieu eft prêt » de vous faire entrer dans une bonne terre, dans une pleine de » ruiffeaux, d'étangs & de fontaines, " où les fources des fleuves repandent » leurs eaux en abondance dans les plai

terre

nes. ཧ

(2) Jacob. Guil. Feurlini Differt. de fufficiente aquarum copia argumento Divine Providentie, Iena 1711. in quarto. I 2

>> nes, & le long des montagnes » Deu teronome Vlll of. 7. Le même écrivain facré dont Théodoret appelle les livres un Ocean de Théologie, nous apprend particulierement, comment Dieu fit la féparation des eaux dans le firmament du ciel, enforte qu'elles fe foutiennent dans les nues comme une voûte, & qu'elles environnent continuellement la terre comme une couronne, d'où il découle des fucs fertiles. » Dieu dit auffi " que le firmament foit fait au milieu » des eaux, & qu'il fepare les eaux d'a» vec les eaux. Et Dieu fit le firmament " & il fepara les eaux qui étoient fous » le firmament, de celles qui étoient » au-dessus du firmament, & cela se fit » ainfi. Et Dieu donna au firmament le » nom de ciel; Dieu dit encore, que les » eaux qui font fous le ciel fe raffem» blent en un feul lieu, & que l'élément » aride paroiffe. Et cela fe fit ainfi. » Genese 1. vf. 6. & fuiv. On ne peut donc pas regarder la féparation & la distribution des eaux comme un effet du hazard; mais il faut envifager leur quantité, qui eft fuffifante fans être exceffive, comme un effet auffi admirable & une preuve auffi convaincante de la fagefle, de la bonté & de la puiffance du créateur, que la quantité déterminée & la

distri