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ouvroit & ne les refermoit, il feroit arrivé plus d'un déluge fur la terre.

par

voir la

quantités

La bonté du créateur a mis dans l'air Moyens & y entretient cette abondance d'eau, d'en fas afin que la terre avec fes habitans & les fruits, qu'elle produit, ne manque jamais d'une humidité, qui fertilife tout par le moyen de la pluye, qui rafraîchiffe la rofée & qui produife divers autres avantages par les brouillards, par la neige & en d'autres manieres; afin qu'elle mette l'air même dans l'état convenable, pour que les oifeaux y puiffent vivre & voler, & que l'homme & les animaux y puiffent refpirer. Mais comme j'aurai occafion de parler de tout cela avec quelqu'étendue, je me contenterai pour le préfent de remarquer, que, pour mefurer & obferver la quantité d'eau, qui fe trouve dans notre atmofphére, pour connoître combien l'air eft plus ou moins humide dans un endroit que dans l'au'tre, & fuivant la différence des tèms, on n'a pas feulement inventé différens Hygrometres ou Hygroscopes, qui fervent à faire connoître l'humidité de l'air, & dont j'ai parlé dans le livre précédent; mais on a encore diverfes fortes de Barométres & de Barofcopes, pour fçavoir la pefanteur de l'air, qui en refulte, comme ceux de Toricelli, de Boyle, de Huy

Huygens, d'Amonton & de plufieurs autres (23) Les Notiomètres (24), comme quelques-uns les appellent du mot Grec vor, qui fignifie humide, ont beaucoup de rapport avec les Hydrofcopes. Je ne dois pas omettre les Exatmofcopes, comme on les appelle; çe font des inftrumens, qui fervent à peser la quantité d'humidité, qui s'évapore chaque jour de l'eau en l'air. M. Jean George Leutmann ( 25 ) en a depuis peu décrit un fort au long.

(23) Leupold Theatri flatici P. III. pag. 249. & feqq. 305. Louwthorps abridgement, Tom. II. pag. 1. & fuiv. pag. 28.

(24) Petri Muschenbroek tentamina phyfica, pag. 16. & feq.

(25) Inftrumenta meteorognofiæ infervientia, pag. 144. & feq. Witteberg. 1725. in 8.

CHA

CHAPITRE SECOND.

De l'Eau qu'il y a fur la furface de la terre, & en particulier des

mers:

M

Oife a bien eu fujet de rapporter, Du nomề comme une marque particuliere bre des de la providence du Créateur, qu'il ne mers. s'eft pas contenté de faire qu'il ne manquât pas d'eau dans la nature, & que quoiqu'elle fût plus legere que la terre, Dieu n'a pas voulu qu'elle s'élevât audeffus & qu'elle la couvrît entierement; mais qu'il a fait un baffin pour les grands flots; de forte qu'une grande partie de la terre eft élevée au-deffus, afin que les hommes & les animaux y puiffent vivre, Genese I. vf. 9. » Dieu dit enco» re : que les eaux qui font fous le ciel fe » rassemblent en un feul lieu, & que l'élement aride paroiffe. Et cela fe fit » ainfi. Dieu donna à l'élement aride le » nom de terre & il appella mers toutes ces eaux raffemblées. Et il que cela étoit bon. » De plus, ces amas d'eaux ou ces baffins ne

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font pas dans un feul lieu, ou en quelque peu d'endroits de la terre; mais ils font fi bien diftribués de toutes parts & en tant d'endroits différens, que tous fes habitans peuvent en profiter & faire fervir les eaux à leur avantage. Kircher (1) prétend à la verité, qu'il n'y a qu'une mer, mais qu'elle eft partagée par toute la terre, & qu'elle communique avec elle même par plufieurs fleuves, détroits & canaux foûterrains. Mais comme la chofe n'eft pas bien décidée à l'égard de ces canaux foûterrains nous pouvons nous en tenir à ce qui eft connu de tout le monde c'eft que l'on en trouve dans les histoires & les géographies au de-là de quarante, qui comme des mers différentes, ont chacune leur nom propre, & qu'une même mer prend divers noms dans fes différentes parties & fuivant les pays dont elle baigne les côtes; comme chacun le peut voir dans le tréfor Géographique d'Abraham Ortelius, & mieux encore dans la Géographie & l'Hydrographie reformée de Jean-baptifte Riccioli, Lib. I. Cap. 12. & feq: dans les deux

(1) Mundi fubterranei Lib. II. cap. XIII. pag. 85.

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deux tomes du Dictionnaire Géographique de Michel Antoine Baudrand & dans l'Orbis univerfus terrarum, fcriptorum calamo delineatus d'Alphonfe Lafor à Varea, ou Raphaël Savonarola, Tom. II. pag. 146. & feq.

pour em

Eaux

Mais comme les eaux font fujettes à Sagesse la corruption, la fage providence de de Dieu Dieu paroît clairement en ce que, pour pêcher la maintenir par toute la terre leur fraî-corrup cheur & leur utilité, il s'eft fervi de tion des deux moyens très efficaces. Le premier & le plus confidérable eft le mouvement, qui fait que les fleuves confervent auffi la bonté de leurs eaux; l'autre eft le fel dans les eaux de mer, que leur profondeur empêche d'être toujours dans un mouvement affez fort; quoique cette profondeur même la garantiffe auffi de la corruption, en la tenant plus éloignée de l'air. Mais j'aurai occafion dans la fuite de parler du mouvement des eaux & de leur falure.

Détroits,

Notre globe terreftre n'a pas feule- Des Gotz ment des mers fort étendues en lon-phes, des gueur & en largeur, il s'y trouve encore des Bofça & là dans fes quatre parties, des ef phores. paces étroits d'eaux de mer, qu'on appelle des Détroits & des Golfes,c'eft-à-dire de grandes eaux, qui pénétrent fort avant au-dedans des terres, & qui fe pla

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