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trop connue pour avoir befoin d'être prouvée par des exemples. Voyez Rom, II. vf. 27. IV. vf. II. 1. Timothée II. vf. dernier; & les notes de M. P. Burman fur Valerius Flaccus, 1.767. pag. 13. Il faut entendre de même ces termes Gnal hammain. Pf. CXXXV. vf. 6. qui a affermi la terre au-dessus des eaux, comme dans le Pfeaume XXIII. vf. 1.& 2. » La terre » & tout ce qu'elle renferme est au Sei- » gneur : toute la terre habitable & tous » ceux qui l'habitent font à lui; parceque c'est lui qui l'a fondée au-deffus des mers & établie au-deflus des fleuves. »

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Remarque fur la jagefje

de Dieu.

CHAPITRE SEPTIE'ME.

Des bornes que Dieu a données à. l'Eau dans la nature.

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Uand on réflechit fur la quantité d'eau qu'il y a dans le monde, que &la nous habitons & fur la force des flots puillance on ne peut s'empêcher d'admirer l'ordre plein de fageffe, que Dieu y a mis en faifant qu'il refte néanmoins affez de terrain fec & d'endroits habitables, & en donnant aux eaux de fi fortes barrieres qu'elles ne peuvent les paffer, ni s'y avancer plus loin, fi ce n'eft lorfque Dieu trouve à propos d'élever les eaux, comme il fit au tems du déluge univerfel, & commeil le fait encore quelquefois dans des inondations particulieres, qu'il envoye pour punir les hommes» il appelle » les eaux de la mer, & les répand fur la » face de la terre, » Amos V. vf. 8. S'il 29 retient les eaux tout deviendra fec; & » s'il les lâche, elles inonderont la ter» re.» Job. XII. f. 15. L'Ecriture fainte loue fi fouvent cet effet de la bonté & de la puiffance du très haut, que les hom

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mes devroient bien y faire une attention particuliere. Job dit au chapitre XXVI. vf. 10. Il a renfermé les eaux dans leurs

»bornes pour y demeurer tant que du

rera la lumiere & les ténébres. » Par où il donne à entendre qu'auffi long-tems que durera l'alternative du jour & de la nuit, les habitans de la terre peuvent être affurez, que ces bornes fubfifteront & qu'ils n'ont point de déluge à craindre. C'eft de cela que David loue Dieu au Pleaume CIII. vf. 6.» L'abîme l'environ"ne comme un vêtement; & les eaux » s'élevent comme des montagnes. Mais » vos menaces les font fuir; & la voix de » votre tonnere les remplit de crainte. » Elles s'élevent comme des montagnes, » & elles defcendent comme des vallées » dans le lieu que vous leur avez établi. » Vous leur avez prefcrit des bornes qu'elles ne pafferont point; & elles ne » reviendront point couvrir la terre. » Dieu lui-même parlant à Job, lui dit au chapitre XXXVIII. vf. 8. » Qui est-ce qui a mis des digues à la mer pour » tenir enfermée, lorfqu'elle fe débor» doit en fortant comme du fein de fa » mere, lorfque pour vêtement je la cou» vrois d'un nuage, & que je l'enveloppois d'obfcurité comme on enveloppe » un enfant de bandelettes? Je l'ai reffer04

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» rée

»rée dans les bornes que je lui ai mar quées,j'y ai mis des partes & des barrie»res. Je lui ai dit vous viendrez jufque-là, » & vous ne pafferez pas plus loin,& vous » briferez ici l'orgueil de vos flots"? La fagefle divine dit dans les proverbes de Salomon, chap. VIII. vf. 27.» Lorsqu'il "préparoit les cieux j'étois préfente; »lorfqu'il environnoit les abîmes de » leurs bornes, & qu'il leur prefcrivoit » une loi inviolable: lorfqu'il affermifloit » l'air au-deffus de la terre, & qu'il dif"penfoit dans leur équilibre les eaux des "fontaines: lorfqu'il renfermoit la mer » dans fes limites, & qu'il impofoit une » loi aux eaux, afin qu'elles ne paffaffent » point leurs bornes; lorfqu'il pofoit les » fondemens de la terre j'étois avec lui

& je ręglois toutes chofes. » David fe fert d'une autre comparaifon énergique au Pfeaume XXXII. vf. 7. » C'est » lui qui raffemble toutes les eaux de la »mer dans leur lit, comme en un vaif» feau. C'eft lui qui tient les abîmes renfermés dans fes trefors. » Job XXVIII, »vf. 25. » C'eft lui qui a donné du poids "aux vents; c'est lui qui a pefé & mefuré » l'eau. » Jérémie V. vf. 22. »Ne me refpecterez-vous donc point, dit le Sei»gneur, & ne ferez-vous point faifi de » frayeur devant ma face? Moi qui ai mis

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mis le fable pour borne à la mer, qui » lui ai prefcrit une loi éternelle qu'elle » ne violera jamais ; les vagues l'agite»ront, & elles ne pourront aller au-delà ; fes flots l'éleveront avec furie, & ils » ne pourront paffer fes limites » Sirach, chap. XLIII. vf. 25. » La moindre de fes paroles fait taire les vents, fa feule penfée appaife les abîmes de l'eau. » Le Roi Manaffe, au verfet 3. de fa priere de pénitence, dit à Dieu » Vous avez fcellé » la mer avec votre ordonnance; vous >> avez fermé l'abîme & l'avez fcellé pour » la gloire de votre terrible & grand » nom, afin que chacun foit effrayé & craigne votre grande puiffance.» Je finirai cette période par le cantique du grand Empereur Conftantin, qu'Eusebe (1) nous a confervé. » C'est par votre parole, Seigneur, que la terre, eft af» fiffe fur des fondemens folides ; que les >vents ont leur mouvement dans leur "tems; que l'impétuofité des eaux for»me des flots immenfes ; que la mer eft refferrée dans fes bornes; & qu'auffi » loin que la terre & l'ocean s'étendent, » tout eft fait pour des ufages merveil» leux & falutaires. Et s'il n'avoit été fait "par

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(1) Libr. II. de vita Conftantini, Cap. 58. Epiphanius XXX. 26. pag. 151.

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