fentiment de M. Jean-baptiste Bianchi, célébre anatomifte de Turin, qu'il y a réellement une telle valvule dans l'endroit, où les intestins grêles fe joignenɛ aux gros. Ce que le même M. de Franckenau, que je viens de citer, a écrit cidevant, & ce que M. Pierre Guerike a (9) publié cette année 1733. dans une fçavante differtation fur les valvules des veines, m'a donné auffi beaucoup de plaifir; mais j'en ai eu particulierement à lire le traité curieux de M. George Daniel Kofchwitz (10), où il fait voir que pour notre commodité, les ureteres & les vafes, par où l'urine pafle, ont auffi de femblables valvules. A lá vue de tant de merveilles je ne puis que m'écrier avec David. O Créateur & confervateur de notre vie » Qu'est-ce que » l'homme pour mériter que vous vous >> fouveniez de lui; ou le fils de l'homme, » que vous le visitiez. ( 1 1 » ?. (9) D. Frankenau in Satyris medicis, pag. 633 feqq. Petrus Gericke Differtatione de venarum valvulis harumque ufu, Helmftad. 1733. Hamburgische Berichte von gelehrten Sachen, A. 1733. pag. 77. feq. (10) Obfervatio de valvulis in ureteribus cadaverum oto repertis, inferta A&tis Eruditorum, Tom. VIII. fupplementi pag. 263. (11) Pleaume VIII. vf. §. СНА CHAPITRE DIXIE'ME. Comment quelques endroits font dédommagés du manque de pluye. L A pluye eft dans le grand monde ce que le boire eft dans l'homme & les animaux, elle remplace l'humidité qui s'en va par l'évaporation & la féchereffe. Mais comme il y a des endroits, où il ne tombe que peu ou même point de pluye, je finirai ce fecond livre par une confidération digne de notre attention: c'eft que le grand auteur de la nature a voulu nous apprendre par-là, que fa fageffe infinie ne manque pas d'autres moyens de pourvoir fuffifamment à ce befoin. Il y en a deux fortes particuliérement remarquables. dans le La premiere eft de faire venir toutes Sagefe les années un fleuve, qui fe déborde fi de Dieu fort qu'il rend les terres fertiles. Tel est débordele Niger (1) en Afrique, l'Inopus ( 2 ) ment andans (1) Marmolii Africa, Tom. I. pag. 53. Lib. I. Cap. 17. (2) Ezechiel Spanhemius ad Callimachum, pag. 247. 449. nuel de dans l'Ile de Délos, (3) le Mydonius quelques en Mefopotamie, & comme tout le rivieres. monde fçait, le Nil en Egypte, dont (4) Ariftide a porté ce jugement fenfé, que toutes les autres caufes, que l'on rend du débordement de ce fleuve, font infuffifantes, mais qu'il faut fur tout l'attribuer à la fage providence de Dieu. Lucain (5), poëte payen, s'explique à peu près de la même maniere, en attribuant la caufe de ce phénoméne à la nature, qui l'a ainsi voulu, parce que le besoin du monde le demandoit. Quis caufas reddere poffet? Sic juffit natura parens decurrere Nilum Sic opus eft mundo..... Il fait connoître affez clairement un peu plus bas, que par la nature il entend le créateur & l'ouvrier, qui régle toutes chofes par des loix fixes & certaines. Quafdam (aquas) compage fub ipfa Cumi f3) Idem ad Juliani Orationem Í. pag. 191. (4) Ariftides in oratione Egyptià, Tom. 111. pags 615. (5) Lucanus Lib. X. vf. 237. & 265. כל Cum toto cœpiffe reor, quas ille Atque Opifex rerum certo sub jure coërcet. A ces témoignages des payens je mė fais un plaifir d'ajoûter les confidérations chrétiennes d'un excellent auteur moderne. C'eft le célébre M. Bernard (6) Nieuwentyt ». Y a-t-il quelqu'un, dit-il, qui puiffe croire que c'ait » été le hazard qui ait placé dans l'Afrique, prefque brulante par l'ardeur » du foleil, les montagnes de la lune, » d'où il découle de fi grands fleuves, qui raffemblés forment la mer de Zaï»re, d'où fort le Nil, qui, après avoir » coulé en plufieurs bras au travers de l'Egypte (dont la plus grande partie ne reçoit prefque point de pluye, est unie & fans montagnes, fituée au milieu d'une contrée feche, environnée des plus affreux deferts que forme un ocean de fable brulant, & qui par cette raison auroit été inhabitable) » se " › jette dans la mer mediterranée, &, » ce qui fait ici le principal fujet de >> nos (6) L'Existence de Dieu, Confideration XX. §. 4§, 1 nos réflexions, qui toutes les années fe déborde & inonde le pays; de forte que les villes, qui font bâties » fur des hauteurs, paroiffent comme autant d'ifles, tandis que le plat pays »eft couvert d'eau: rendant par fes inondations ce pays, fec & prefque brulant, auffi fertile qu'aucune autre contrée l'ait jamais été par la pluye. Ce que les géographes & entr'autres » Mr. Robbe en rapportent eft merveil›› leux; c'eft que ces eaux du Nil, qui » couvrent les terres laiffent ordiY › »rement un limon, qui, quand il est fec, rend ces pays fi fertiles, que les »arbres y font prefque toujours char»gés de fruits, & que fi les Egyptiens n'étoient pas fi pareffeux & » qu'ils vouluffent après la premiere recolte labourer & femer leurs terres, ils pourroient y moiffonner deux » fois par an. Ce qu'il y a de certain "c'eft que, pour temperer la force & » la graiffe du terroir, les habitans font "fouvent obligés d'y mêler du fable. » Bien des gens croyent, que c'eft ce qui fait que leurs troupeaux multiplient plus que ceux des autres pays, que » leurs brebis font des agneaux deux » fois par an, & qu'elles en font plu» fieurs à la fois. Quelques auteurs ra " ›› content |