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content auffi des femmes d'Egypte, qu'elles mettent fouvent au monde des »jumaux, & qu'il n'eft pas rare qu'elles » ayent plufieurs enfans d'une feule couche».

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Les relations des (7) voyageurs nous apprennent une particularité femblable des pays, qui font le long des côtes de Coromandel," qu'il arrive fouvent qu'il » n'y pleut point pendant quatre ou cinq mois, furtout durant les grandes » chaleurs, mais qu'alors une grande quantité d'eau coule des terres (8) » éloignées, & fe répandant fur toute » la côte de Coromandel, la rend fer»tile....... Dès qu'elles approchent » de la côte, chaque laboureur les fait »entrer dans fes terres, & après qu'el» les ont été bien arrofées, il fait paf» fer les eaux dans les terres de fon » voifin. C'est ainsi que toute la côte eft » inondée à la hauteur d'environ deux » pieds; après quoi les eaux fe déchar"gent par plufieurs bras dans le golfe

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(7) Bericht der Koniglichen Danifchen Missionarien in Oft-Indien. Bibliotheque Angloife, Tome IV. pag. 514. Dans l'extrait d'un Livre Anglois intitulé an account of the Religion, Government, Learning, Oeconomie of the Malabarians.

(8) Du Royaume de Chirangapatuam. S

'Arbres

» du Gange t. Lorsqu'il fe paffe un an » entier fans que cette inondation arrive, on a une grande difette de tou»tes fortes de provifions».

qui dif- dont Dieu s'eft fervi

l'eau.

L'autre moyen non moins admirable, pour dédommager tillent de bien des endroits du manque de pluye & d'eau douce, confifte en ce qu'il leur a donné certains arbres, d'où il fait découler de l'eau. Il s'en trouve un tel dans l'ifle del Hierro ou de Fer, qu'on appelle auffi Pluvialis ou Ombrios, & qui eft une des ifles Canaries, dont plufieurs (9) auteurs racontent cette merveille. Je me contenterai de rapporter ce qu'en dit M. Allein Maneffon Mallet dans fa géographie (10); que cette ifle produit

† Voyez la Car'e, qu'on a jointe au XV. Tome du Recueil des Lettres édifiantes des millions &c. Paris 1722. in 12.

(9) Gundifalvez Fernandez de Oviedo, Hiftor. general. des Indias Lib. II. Cap. 9. Petrus Ordonnez de Cevallos de Inful. Canar. Petrus Martyr, Hieronym. Benzo, Jo. Hugo Linfchotanus III. 5. c. Lovis Jackfon in Sam. Purchas pilgrims. Tom. I. Cap. 12. Lond. 1625. fol. Reifen Jo Hermanni von Bree, Admiral Verhoevens &c. Hieron. Cardanus de rerum varietate, VI. 22. Simon Majolus Canicular, colloquio XXI. de plantis où il cite Ovetanus, qui eft le même G. F. de Oviedo que je viens de nommer.

(10) Tom III. pag. 94. de la vertion allemande, imprimée à Francfort 1685. 4. où l'on a donné la figure de cet arbre Pl. LXXXII, de même que dans

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produit une espece finguliere d'arbre, qui tient lieu aux habitans d'une fource inépuifable d'eau douce. Le tronc de cet arbre eft tout droit & extrêmement épais, les feuilles très-larges & les branches fort hautes. Le fommet eft

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le cabinet curieux des raretés étrangeres d'Antonius Paulinus, dans la feconde entrée p. 275. & Joh. Bau hinus, Hiftor. Plantar. IV. 25.qui avoit lui-même une feuille de cet arbre, dont il donne la defcription. Dans la Dendrographia de Jo. Jonfton. Lib. X. Cap. 4. pag. 469. Tab. CXXXIII. & dans l'hiftoire univerfelle des voyages par l'Abbé de Bellegarde pag. 506 Voyez aufli les Relationes curiofæ de E. G. Happelius. Tom I. pag.684. Mais Pline que Majolus & d'autres citent à ce fujet, n'avoit pas une idée jufte de cet arbre, fice n'eft pas d'une efpece toute différente qu'il a voulu parler, comme cela paroît fort croyable. Il ya apparence aufli que par l'ifle d'Ombrios, qu'il apelle la plus confidérable des Fortunées, il a entendu one autre ifle, dans laquelle il croît des arbres femblables à des cannes, d'où on tire de l'eau ; que celle des noirs eft amére, & celle des blancs agréable à boire. Arbores Jimiles ferula, ex quibus aqua exprimatur, ex nigris amare, ex candidioribus potui jucunda, Lib. VI. Cap. 32. Que par le terme de ferula il entende une canne, c'eft ce qui paroît par ce qu'il écrit de la ferule au Livre XIII. Ch. 22. Nulli fruticum levitas major, ob id ge ftatio facilior, baculorum ufum fene&uti præbet. Il n'y a point d'arbriffeau plus leger; auffi la facilité qu' ya de les porter fait que les vieillards s'en fervent au lieu de bâtons. Voyez Jo. Ray Hiftoria plantarum, Tom. I pag. 42c. Ainfiil paroît que Saumaife dans fon commentaire fur Solin pag. 1018. a eu raifon de croire que Pline a voulu parler, dans le premier de ces paffages, des cannes de fucre de l'ifle de Madére, & non de l'arbre pluvieux des ifles Canaries.

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toujours environné d'un nuage blanc & épais, qui fe tient fi bien au-deffus, qu'aucune tempête ne fçauroit endommager l'arbre. Il découlé de foi-même des feuilles de cet arbre une pluye, qui confifte en groffes gouttes & que les habitans de l'ifle reçoivent dans des bassins faits exprès, de forte qu'il n'en tombe pas une goutte à terre. Deux fois le jour à certaines heures (devant & après la plus grande chaleur du foleil qui diffipe le nuage) cet arbre donne une pluye qui fert aux habitans d'eau pour leur boire. J'ajouterai ici ce que des relations dignes de foi nous font connoître de tels arbres, qui fourniflent abondamment d'eau dans d'autres endroits. Pierre Bergeron (11), dans fon traité de la navigation, dit qu'on publie une même merveille de l'ifle de S. Thomas, fous la ligne, au milieu de laquelle il y a une montagne toute couverte d'arbres, qui fourniffent toujours suffisamment d'eau pour arrofer les champs, pleins de cannes de fucres. Il ajoute que Vincent le Blanc fait mention de pareils arbres, qui font en une vallée profonde

(11) Pierre Bergeron, Traité de la navigation, Chap. XXIX. pag. 111.

de au royaume de Narfingue, qui eft dans une prefqu'ifle au deça du Gange dans les Indes Orientales. On rapporte la même chofe d'un canton du Bréfil

près du port des Saints. Les (12) naturalistes nous parlent encore d'un pin fauvage, qu'il y a dans la Jamaïque (13), qui fournit auffi de l'eau en abondance, & d'un arbre nommé Mangey (14) dans le Mexique ou la nouvelle Efpagne: auffi bien que d'une plante diftillatoire qu'on trouve près de la ville de Colombo, dans l'ifle de (15) Ceylon. Ils font

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(12) Jo. Laët India Occidentalis Lib. IV. C. 8. Jo, Jonftonus Dendrographie Lib. X. pag. 469. Anton. Bellini l. c. pag. 297.

(13) H. Sloane Hiftor. Jamaic. Tom. 1. pag. 188. Philofophical Tranfactions n. 251. Joan Lowthorps abridgement, Tom. II. pag. 669. feq Guil. Derhams Phyfico-théologie, Lib. X. pag. 1026. de mon édition. (14) Jo. Laët Lib. V. India Occidentalis C. 3. Anton. Paulini pag. 297. Seq,

(15) D. Herm. Nicolaus Grimm. in actis naturæ curioforum, Decuria 11. Anno 1. pag. 363. Seq. Philippe Baldée dans fa description de l'ifle de Ceylon, pag. 398.b dit, qu'il eft remarquable que l'on ne trouve point d'eau fraîche dans cette ifle, fi ce n'est dans un feul endroit, qui a près d'un quart de lieue de circuit en rond fur le roc. Ces rochers, à ce que les habitans affurent, ont été fendus par le tonnerre, & chaque fontaine n'a qu'un pié d'eau, quelquefois même demi-pié. Dans cet endroit le roc n'eft point endommagé, & un peu plus loin on trouve encore un creux; c'est ici que les hommes & le bétail s'ab breqvent.

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