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pareillement mention d'un arbriffeau nommé (16) Balifier, qui, fans être cultivé, croît en abondance dans bien des endroits de l'Amerique, & dont les fleurs ont la figure de quatre gobelets ouverts les uns fur les autres, & même de davantage, & qui font extrémement propres à contenir l'eau, que cette plante fournit toujours claire & fraîche dans les plus grandes chaleurs. Le P. Labat dit, que les chaffeurs font assu» rés de trouver de l'eau dans tous les » lieux, où ils trouvent des Balifiers; qu'il fuffit de les percer d'un coup de ≫ couteau, & prefenter fon chapeau, ou un couy, pour recevoir deux ou » trois pintes d'une eau très-bonne, » très-claire & toujours très-fraîche quelque chaleur qu'il faffe; ce qui » n'eft pas un petit fecours pour ceux qui fe trouvent dans les bois éloignés des fontaines & des rivieres, qui " periroient infailliblement de foif fans » cette plante, que l'on trouve prefque toujours par tout ». Le Poëte Chrêtien Dracontius dit dans fon Hexaëmeron (17), que quoiqu'il ne plût point dans

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(16) J. Baptifte Labat voyage aux ifles de l'Amérique, Tom. III. pag. 115. feq.

(17) Vers 332. Voyez les notes de Jo. Weitzius, pag. 163.

dans le Paradis terreftre, où nos premiers parens furent placés, la terre ne laiffoit pas d'être très-fertile, & de s'humecter d'elle-même,

Imbriferis femper pluviis abfentibus, imber

Cefpes, & arbitrio (18) crefcit fortuna

mariti.

(18) Cefpitis five telluris arbitrio, tanquam mariti, proficit fortuna five feronia, ut vocat Varro, ac fertilitas telluris. Idem 1. c.

Fin du fecond Livre.

1

J

Sageffe de Dieu dans le

mouve

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THEOLOGIE

DE L'EAU;

LIVRE TROISIE'ME.

DU MOUVEMENT

DES E A UX *****************

CHAPITRE

PREMIER.

Du mouvement des eaux en général.

'Ai fait voir en abregé dans les deux livres précedens la merveilleufe beauté de l'eau, fon ment des utilité, le befoin abfolu que les autres créatures en ont, & en combien de differentes manieres elle fert aux befoins & aux commodités de l'homme en particulier. La matiere vaut bien la peine que je m'arrête dans ce troifiéme livre à confiderer particulierement, que cette même eau, quoiqu'elle ne foit pas un corps vivant ni animé, ne laiffe pas

d'être

d'être entretenue par toute la nature dans un mouvement continuel, proportionné aux grandes & aux fages vûes du Créateur, & qui procure d'une maniere auffi agréable qu'aflurée l'avantage des hommes, des animaux, des plantes & des autres créatures. De forte qu'il y a tout fujet de croire, que le mouvement des eaux dans le grand monde, de même que celui des humeurs dans le petit monde ou dans l'homme, & dans les animaux & les plantes, eft auffi peu l'effet du hafard que le mouvement d'une montre ou des corps céleftes; mais qu'au contraire l'Etre fuprême, qui eft l'auteur de toute beauté l'a reglé à deffein de former & d'entretenir par là certaines grandes chofes, tellement que le mouvement & la circulation des eaux doit être confiderée, auffi bien que leur création, comme l'ouvrage d'un Dieu tout-puisfant, tout-bon & tout fage.

Obferva

tions fur

Genese I,

Moïfe, la premiere fois qu'il fait mention de l'eau dans l'hiftoire de la création, en parle en ces termes : Et l'efprit vf. de Dieu étoit porté fur les eaux. Genese I. vf. 2. Quand même le terme hebreu (Ruach) ne fignifieroit pas ici l'ESPRIT ; mais comme le veut le Chartreux Jean Alba, Centur. I. Selector. Sacr. Scriptura Cap. 1. le

2.

SOLEIL, ou comme le prétend François Vallois, pag. 26. Philofoph. facra, le FEU; ou quand il fignifieroit le VENT, dont Ifaïe parle au chap. XL. vs. 7, comme plufieurs Juifs (1)anciens & modernes, les Mahometans (2) & divers commentateurs chrétiens, tant anciens (3) que modernes (4) l'ont entendu

quand

(1) Philo de Gigantibus p. 287. atque alibi. Jofephus lib I. Antiquitat pag. 5. Edit. Amfterd. Targum Onkelos, verfio Samaritana & Arabica. R. Jehuda in Gemara Chagiga. Cap. 2. Maimonides Aben Efra, Ben Melech, Menaffe Ben Ifraël, R.Saadias Gaon & une infinité d'autres. Verfio Judæorum Germanica & Græco-Barbara.

(2) Keffæus apud clariff. Relandum de Religione Mohammod. pag. 5o. deinde creavit DEUS Opt. Max. ventum addidit ei alas, quarum numerum nullus no. vit, excepto DEQ, juffitque ventum portare iftas aquas, quod præftitit.

(3) Clementina, Homilia XI. Cap. 22. Tomo I. Patrum Apoftolicorum Cotelerii, pag. 697. & apud Blondellum pag. 90. Pfeudo Ifidori Tertullianus con tra Hermogenem. Cap. 32. Severianus in Hexaëm, pag. 215. Theodoritus quæft. 8. in Genefin. Diodorus Tarfenfis apud Sixtum Senenfem lib. V. Bibl. S. Obferv. 6. Spiritum DEI ventum intellige, qui motu fuo aquarum naturam alterat, unde ortum ducit. DEL verò addidit, ut hujufce operis caufam DEO adfcriberet. Ajoutez à ces Auteurs Ephraïm Syrus apud Affemannum Tom. I. Biblioth. Orient. p. 68.

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(4) Hobbefius in Leviathane Cap. 34. pag. 184. Antonius Gonfalez de Salez de duplici terra viventium p. 63. Rich. Simon Hift. Critic. V. T. p. 63. & Lettres critiques, p. 209. Voyez ce qu'a objecté contre ce fentiment Jean Herman von Elfwich in Obfervationibus philologicis, pag. 32. feq.

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