» du fecret de fes tréfors. Et Chap. LI. vf. 16. » Au bruit de fa voix les eaux » s'amaffent dans le Ciel, il éleve les »nuées des extrémités de la terre, il » fait réfoudre les tonnerres en pluye, » & il tire les vents de fes tréfors». David au Pf. CXXXIV. vf. 7. dit de Dieu, qu'il fait venir les nuées des extrémités de la terre. De même au Livre de Job Chap. XXXVI. vf. 27. il eft dit que Dieu,» après avoir enlevé jufqu'aux » moindres gouttes de la pluye, répand » enfuite les eaux du Ciel comme des » torrens, qui fondent des nues, dont » toute la face du Ciel eft couverte. Et qui n'admireroit, que l'eau étant plus pefante que l'air, comme nous le dirons au Chapitre IV. Dieu ait difpofé les chofes de façon, que les particules de feu, qui font beaucoup plus legeres en comparaifon de l'air, que l'air ne l'eft en comparaifon de l'eau, féparent les particules d'eau, s'uniffent à elles, & ainfi jointes, forment avec elles un corps plus (5) leger que l'air, où il peut par conféquent d'abord * s'éle Bernard Nieuwentyt XX. Confideration. Un corps plus leger que l'air, où il peut d'abord s'élever. L'idée de l'Auteur paroît être un peu confufe. Ce n'eft pas proprement le feu, qui emporte avec foi les particules de l'Eau, quand les l'Eau de la mer. s'élever: tout comme le bois d'un vaiffeau, étant beaucoup plus léger que l'eau, peut foutenir des corps d'un poids beaucoup plus confiderable & les faire nager fur l'eau; ou comme des tonneaux vuides, qu'on attache à un vaiffeau coulé à fond, font capables de le retirer en haut. que Dans Il y a encore cette particularité rel'évapo- marquable dans l'évaporation de l'eau ration de de mer, c'eft ce qu'il y a de falé & d'amer ne s'élève pas fi aifément, & que la chaleur en fépare ce qu'il y a de doux, ainfi qu'un alambic ne tire que les parties les plus fubtiles de la liqueur qu'on y diftille. Voici comment S. Jérôme s'exprime à ce sujet (6) ; » Dieu » qui vapeurs montent dans notre atmosphere; mais le diametre de chaque particule ou petite bulle d'Eau, étant augmenté par la chaleur, au point qu'il devient dix fois plus grand qu'il n'étoit, la particule ainfi raréfiée occupe un espace mille fois plus grand qu'auparavant, & eft par conféquent plus légere que l'air même, de forte que le poids de l'atmosphere la pouffe en haut, de même que nous voyons, que les corps plus legers que l'Eau ne reftent pas au fond, mais montent felon les principes fort connus de l'Hydroftatique. N. c. a. T. (6) S. Hieronymus Lib. II. in Prophetam Amos p. 1411. Tom. III. edit. Marcianai: Deus Creator omnium, aquas maris amariffimas æthereo calore fufpenfas, excolat, & eliquat in dulcem pluviarum faporem, inftar medicinalis cucurbita quo calore כל qui eft le Créateur de toutes chofes, » en élevant les eaux ameres de la » mer par la chaleur de l'air, les clari-. fie, & les fait couler en une pluye douce, comme une ventoufe, qui fait » monter les humeurs & le fang, par » la chaleur du rond fupérieur. Nous » apprenons par-là d'où vient la pluye. L'Ean par le On peut connoître, que la gelée ne vient pas d'une difpofition naturelle, qui perd fa foit dans l'eau, mais de l'air exterieur; Auidité parce que c'est la superficie de l'eau, qui froid. commence la première à fe geler, & que ce n'eft que peu-à-peu, à mefure que le froid y penetre davantage, que la glace devient plus épaiffe. De-là vient, que les fleuves gelent rarement jufqu'au fond, & que cela n'arrive jamais dans les puits profonds ni dans les mers & cela pour deux raifons. La premiere eft, que la force de l'air ne peut pas pénetrer fi avant dans l'eau; l'autre, que les fels*, qui fe trouvent en plus gran > de calore fuperioris gyri humorem & fanguinem furfum trahit, ex quo difcimus unde fint pluvia. * Les fels, qui fe trouvent en plus grande quantité parmi la glace. Il femble que l'Auteur veuille dire ici, que les fels rempliffant les interstices qu'il y a entre les particules de l'Eau glacée, ferment le paffage au froid & l'empêchent de péné trer Ia de quantité parmi la glace & la cha leur de la terre, empêchent cet effet; Auffi les eaux fouterraines ne fe gelent pas, & ordinairement à peine gelee pénétre-t-elle en hyver auffi avant dans la terre, que la pluye en été, ce qui dans bien des endroits, fuivant les obfervations de Mr Philippe de la Hire (7), ne paffe pas de beaucoup feize pouces, & dans bien d'autres, au rapport de Varenius (8), va à près de dix pieds. Mr Fahrenheit (9) a auffi trouvé, que l'eau ne fe gele pas auffi facilement dans une machine*pneu mati trer plus avant auffi facilement qu'il feroit fans cela. Mais qui a jamais démontré, qu'il y ait une fi grande quantité de particules de fel dans la glace douce? C'eft une hypothese toute pure, qui n'a ni fondement ni vraisemblance. N. c. a. T. (7) Memoires de l'Académie des Sciences A. 1793. p. 68.. (8) Bernhardus Varenius in Geographia generali p. 224. Voyez auffi Chrift. Henr. Erndtelii Warfavia phyficè illufraia p. 121. (9) Philofophical Tranfactions N. 382. L'Eau ne fe gele pas auffi facilemeut dans une machine pneumatique. Le Lecteur me permettra de lui communiquer une obfervation que j'ai faite au mois de Décembre 1715. Il faifoit alors aflez froid pour que l'Eau fe gelât dans une chambre où l'on ne faifoit point de feu. Ce fut dans un tel endroit, que je plaçai la machine pneumatique ; puis ayant pris deux verres d'Eau, j'en mis un dans la cloche, d'où je pompai enfuite l'air juf qu'à matique dont on a pompé l'air, quoique l'on ne puiffe pas faire fortir tout l'air fubtil, & que par conféquent il n'y ait pas moyen d'y empêcher entierement l'effet de la gelée. D'un autre côté, il gele plutôt & plus fort dans un vaiffeau ouvert que dans un qui eft fermé, parce que l'air a dans l'un une influence plus prompte & plus facile que dans l'autre. peut pro Quelle eft la caufe de ce que l'air, Comment qui eft au-deffus de l'eau, & qui a une fi le froid étroite liaison avec elle, prend au lieu duire cet de fa chaleur précédente, un fi grand effet. froid? qu'à ce que le Mercure fut monté dans le tuyau à |