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avoir distingué très-clairement de la terre déja entierement pétrifiée, d'autre qui ne faifoit encore que commencer à fe pétrifier. Il remarque encore que ces pierres ne font pas toutes d'une même confiftance ni d'une même couleur.

CHA

& Gt des Ger

CHAPITRE SIXIE'ME.

Continuation des propriétés de l'Eau, & du changement qui lui arrive dans la diftillation.

pénétra

Es anciens * philofophes, & avec L'Ea L eux le célebre Descartes n'ont fçû eft étenindiquer que peu de proprietes incon-due, inteftablement communes à tous les corps, "ble, pof & qui fe trouvent dans tous fans ex-fede la ception. La premiere a été l'étendue. d'inertie.

Le

* Les anciens philosophes n'ont sçû indiquer que peu de proprietes. Je ne comprends pas, comment l'Auteur peut compter les neuf proprietés de l'Eau, qu'il rapporte dans ce Chapitre, parmi les découvertes de la Phyfique moderne. Que les particules de l'Eau ayent, comme tous les autres corps, leur étendue, leur impénétrabilité & leur pefanteur; qu'elles foient capables de recevoir du mouvement & de refter en repos; qué l'Eau puiffe changer en mille façons fa figure, & qu'elle prenne toujours celle du vaiffeau qui la contient; qu'elle foit divifible font-ce là des chofes inconnues aux anciens? Et qui eft-ce qui ignore, que les fcholaftiques ont fait intervenir dans prefque tous les chapitres de leur phyfique l'attraction proprement dite avec les autres qualités occultes? Pour ce qui eft de la force d'inertie, nous devons ce terme au celebre Kepler, qui a vécu avant Defcartes. N. c. a. T.

Le corps eft une fubftance étendue qui occupe un efpace. Et comme l'on ne peut pas contefter l'étendue à un espace vuide, qui n'eft pourtant rien moins qu'un corps, ils y ont ajouté la folidité ou l'impénétrabilité ; c'est-à-dire, une qualité qui donne de la confistance (1) à un corps, & qui, par sa substance, occupe actuellement un certain efpace & le remplit de telle maniere, qu'aucun autre corps ne peut l'occuper en même tems; au lieu que le vuide eft plûtôt une négation de toute plénitude. M. Muschenbroek, dans la belle harangue, où il indique la maniere de s'y prendre, & les précautions qu'il faut garder pour faire des expériences de phyfique exactes, juftes & certaines, a ajouté fix autres proprietés aux deux, que je viens de rapporter. Je les trouve toutes dans l'eau ; ainfi fa troifiéme proprieté eft la force d'inertie, entierement différente des forces vives des corps, par le moyen defquelles ils communiquent leur mouvement, & qui n'eft autre chofe que la force de refifter, par fa folidité & fon impénétrabilité, aux mouvemens des autres corps; effet dont

(1) owμcе SEPEμVIO Sextus Empyricus pag. 413. & 469. de mon Edition.

dont j'ai déja parlé au Chapitre II. de ce Livre. Cette force d'inertie eft plus confiderable à proportion que la matiere d'un corps eft plus compacte ou plus ferme. Ainfi la force de réfistance de l'eau eft près de 800. fois plus confiderable que celle de l'air, & celle du mercure l'eft quatorze fois plus que celle de l'eau.

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repos:

La quatrième & cinquième proprié- Peur se tés communes à l'eau avec tous les au- mouvoir &étre.en tres corps, font qu'elle peut être mise en mouvement & en repos, Mobilitas & Quiefcibilitas. Et cela de telle forte que, lorfqu'elle fe meut vers le centre de la terre, fon mouvement ne ceffe pas jufqu'à ce qu'elle foit arrêtée par une force fupérieure; & que pareillement, quand elle est en repos, elle y refte jusqu'a ce que quelque force étrangerë; ou quelque changement dans le corps, fur lequel elle repofoit, la mette en mouvement. Que fi elle eft mise dans un mouvement contraire au penchant de fon poids & qui tende à l'éloigner du centre de la terre, fon mouvement ceffe, & elle cherche le repos, dès que cette force extérieure, où cette force mouvante intérieure, que la nature lui avoit donnée, ceffe d'agir.

Unê

Gravité. Une fixiéme proprieté confidérable eft la gravité, la pefanteur ou plutôt l'effort, dont nous avons parlé dans le IV. chapitre. C'est le fondement & la caufe la plus prochaine du mouvement & du repos de l'eau, ainsi que de tous les autres corps. C'eft auffi une des proprietés de la nature, qu'on ne fauroit examiner avec trop de foin, de foin, & fur laquelle on ne fauroit faire trop de réfléxions; car fans le mouvement, la vie feroit une mort, & fans le repos elle feroit infuportable.

Figura

La feptiéme proprieté eft la figurabibilué.lité; c'est-à-dire qu'elle a ou qu'elle eft capable d'avoir une grandeur, une figure, une forme : comme en effet l'eau fe préfente toujours fous une certaine forme plus ou moins grande, & elle est propre à prendre tantôt une figure, tantôt une autre.

Attrac

tion.

La huitiéme proprieté, que Mr. Muschenbroeck ajoute, & qu'il croit être commune à tous les corps, (ce qu'il rend très-probable) eft une vertu d'attraction, dont j'ai dit quelque chofe, par rapport à l'eau, dans le chapitre II. de ce livre. Or quand on explique la pefanteur, comme je l'ai fait dans

le

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