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3.0 Cracovie et Thorn seront déclarées cités indépendantes, et leurs territoires sont déter

minés.

4.o Le reste du duché de Varsovie appartiendra à la Russie.

5.o Liberté du cours de la Vistule.

6. L'empereur de Russie intercède auprès de ses alliés pour obtenir en faveur des Polonois, leurs sujets, des institutions provinciales qui leur donnent une part à l'administration de leur pays.

7.o Garantie réciproque des possessions polonoises de chaque partie contractante.

8.o Cession du royaume de Saxe en faveur de la Prusse. Dresde ne sera pas fortifié.

9.o Formation d'un état séparé de la population de 700,000 ames, sur la rive gauche du Rhin, qui comprendra le duché de Luxembourg, les villes de Trèves, Bonne, etc., et sera donné au roi de Saxe. Luxembourg sera place de la confédération.

10.o Mayence sera dans la même catégorie.

11.o La confédération germanique sera basée sur des principes qui donnent de la force à l'union générale '.

Le 6 janvier 1815, l'Autriche, la France et la Grande-Bretagne conclurent à Vienne un traité d'alliance ayant pour but la défense de

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1 Congrès de Vienne; Recueil de pièces officielles, Vol. VI, p. 113.

leurs possessions contre toute attaque. Le contenu de ce traité a été tenu entièrement secret; on peut le regarder comme une des causes qui ont, un mois plus tard, produit un arrange

ment.

Le 12 janvier, le prince de Hardenberg proposa un nouveau plan pour la reconstruction de la Prusse, par lequel il fit voir qu'il manquoit à la Prusse, pour être rétablie dans l'état de 1805, une population de 3,411,715 habitans. Les provinces qu'il demandoit en échange, et dans lesquelles la Saxe étoit toujours comprise en totalité, en renferment une de 4,093,629, et par conséquent un excédant de 681,914 ames, qui ne seront pas hors de proportion avec les avantages assurés à d'autres états '.

tager la Saxe."

L'idée d'établir un partage de la Saxe, de Projet de parmanière que la moitié environ en fût incorporée à la Prusse, et que Frédéric-Auguste fût réintégré dans l'autre, ayant pris à cette époque beaucoup de faveur, parce qu'on la regardoit comme un moyen de conciliation, il devenoit nécessaire de la soumettre à un examen approfondi. Tel fut l'objet d'une brochure intitulée la Prusse et la Saxe, qui éclaira l'opinion sur les inconvéniens extrêmement graves d'un tel état de choses, de même que sur la justice des prétentions du roi de Prusse. La

1

Congr. de Vienne; Recueil de pièces officielles, Vol. VI, p. 121.

* Une traduction françoise de cet opuscule a été pu

plupart des patriotes saxons les plus éclairés préféroient sans doute que leur patrie fût réunie à la monarchie de ce prince, plutôt que de lui voir subir un démembrement qui privoit la partie laissée au roi de ses principales ressour→ ces, et lui préparoit un avenir peu consolant.

Cette considération ne balança pas, aux yeux du cabinet de Vienne, les inconvéniens qu'il trouvoit dans la réunion totale. La Saxe, réunie sous un même sceptre avec la Prusse, auroit complété, d'après ce cabinet, un système militaire offensif contre l'Autriche. La translation du roi de Saxe sur le Rhin auroit affoibli le système de défense combiné des deux monarchies autrichienne et prussienne et de l'Allemagne ; ce roi s'y trouveroit entièrement subordonné à l'influence de l'étranger. En conséquence, le prince de Metternich.proposa, le 12 janvier 1815, au chancelier d'état de Prusse, un contre-projet d'autant plus remarquable qu'à quelques modifications près il devint la base de l'arrangement qui fut conclu un peu plus tard. Supputant à 3,400,065 ames les pertes pour lesquelles la Prusse étoit dans le

bliée à Paris; on l'a réuni à un autre ouvrage rédigé dans un sens opposé. Ces ouvrages portent le titre de : La Saxe et la Prusse, et la Prusse et la Saxe, ou le véritable suum cuique. Paris, rue des Fossés-Montmartre, n.o 14. On trouve aussi la brochure en question 'dans le Congrès de Vienne; Recueil de pièces offieielles, Vol. VI, p. 1 25.

prussien.

cas de réclamer une indemnité, il lui offre cette même population, soit en Pologne, soit sur la rive gauche du Rhin, dans le nord de l'Allemagne et en Saxe; mais il porte jusqu'à 782,219 ames la partie de ce royaume qu'il propose de réunir à la Prusse. Dans le nombre des états du nord de l'Allemagne qu'il lui destine se trouvent aussi les possessions du prince d'Orange en Allemagne contre lesquelles celui-ci auroit le duché de Luxembourg 1. La réponse du prince de Hardenberg, insé- Ultimatum rée au protocole du 8 février, est très-conciliante. Il accepte le contre-projet autrichien, à la réserve de quelques points qui lui paroissent indispensables à la reconstruction de la Prusse, si elle doit former un corps d'état indépendant. Ainsi, il consent à ce que le roi de Saxe soit rétabli dans une partie de ses anciens états, puisqu'on ne veut établir ce prince ni en Italie, ni en Westphalie, ni sur la rive gauche du Rhin, comme la Prusse l'avoit successivement proposé. Voici les modifications qu'il fait au contre-projet autrichien:

1. Quant à la Saxe, il montre qu'on lui offre la moitié de ce pays, eu égard à la surface, mais la partie la moins fertile du royaume, puisque sur un mille carré elle n'a que 1946 habitans, tandis que la moitié qu'on veut laisser au roi de Saxe, en a 3660 sur la même surface.

I

Voy. ce contre-projet, Congrès de Vienne; Recueil de pièces officielles, Vol. VI, p. 121,

De 28 villes de 4 à 55,000 habitans que la Saxe renferme, on n'en offre au roi de Prusse que huit dont la plus considérable a 6100 habitans. Le prince de Hardenberg demande nommément Leipzig, dont la possession est nécessaire à la Prusse sous le rapport de l'opinion, sous celui de la défense militaire et sous celui du commerce; il consent qu'on empêche, par des stipulations, que le commerce de cette ville avec l'étranger ne soit gêné sous la domination prussienne. Il demande que la part de la Saxe, destinée à la Prusse, soit portée à 855,303 ames, de manière qu'il resteroit au roi de Saxe 1,181,868 ames.

2.o Le prince de Hardenberg établit, par un calcul joint à sa note, que, loin d'assigner à la Prusse un équivalent pour ses pertes, le contreprojet autrichien laisse un déficit de 264,311 habitans.

3. Il déclare que le roi ne se charge des pays qu'on lui offre sur la rive gauche du Rhin que pour le bien général, et seroit prêt à y renoncer si on vouloit lui donner toute la Saxe.

4.o L'empereur de Russie ayant déclaré ne pas vouloir se départir des limites adoptées dans le duché de Varsovie, excepté à l'égard de la ville de Thorn et de son rayon, qu'il offre de céder à la Prusse, il ne peut être question d'une rétrocession du district de Tarnopol, pour opérer une extension des limites prussiennes devers la Wartha.

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