Villach. L'Istrie autrichienne, le Frioul au1797. trichien, la Haute - Carniole, une partie du Tyrol et de la Carinthie, obéissaient aux armées de la république. Les obstacles n'étaient plus aussi compliqués ; une grande route conduisait les Français à de nouvelles conquêtes. Le 9 germinal, toute l'armée se mit en mouvement. Le général Massena, ayant passé la Drave, marchait sur marchait sur Clagenfurt, tandis qu'un corps de cavalerie, remontant cette rivière, s'avançait sur Lientz, pour opérer sa jonction avec le général Joubert qui venait dans la Carinthie, par du Tyrol. par les gorges Ce général, après avoir battu le comte de Laudohn auprès de Brixen, l'avait poursuivi quelque tems dans les gorges d'Inspruck. Mais cette chassé l'écartant de la marche qui lui était tracée, il était revenu sur les bords de la Rhients, remontant cette rivière jusqu'au col de Toblach. Il traversa cette montagne couverte de neige, et parvint au bord de la Drave, vers sa source auprès du village d'fniching. De ce village à la ville de Lientz, bâtie au confluent de la Drave et de l'Isola, il existe une route tracée dans des vallons étroits qui forment le lit de la Drave. Il faut passer vingt fois cette rivière dans l'espace de quinze lieues. Cette marche eût été extrêmement difficile, si les Autrichiens, au lieu de se retirer vers les bords de l'Inn, se fussent postés sur les sommités des montagnes, depuis Nictendorf jusqu'à Sillau. Les Français, AN 5. parvenus à Lientz, continuèrent leur route le long de la Drave, sans éprouver d'autres obstacles. Toute l'armée était réunie à Clagenfurt, le 10 germinal. CHAPITRE IX. Proclamation de Bonaparte dans Clagenfurt. L'ARCHIDUC 'ARCHIDUC Charles avait perdu dans différens combats la moitié de son armée ; et dans une campagne de vingt jours. Bonaparte, après avoir battu les Autrichiens dans dix combats, et franchi des montagnes qui paraissaient inaccessibles, menaçait le cœur des Etats de la maison d'Autriche. Les Impériaux se retiraient sur les bords du Muer, à mesure que toutes les divisions françaises se formaient aux environs de Clagenfurt, où Bonaparte avait établi son quartier-général. Il régla l'administration du pays; et voulant rassurer les habitans de la Carinthie sur ses intentions, il publia cette procla mation, le 12 germinal. << Rassurez-vous, habitans de la Carinthie; 1797 l'armée française qui traverse votre pays, ne veut ni vous conquérir, ni changer vos usages. Le gouvernement français n'a rien épargné pour éteindre les calamités qui désolent l'Europe. Il était décidé à faire les premiers pas, et à envoyer le général Clarke à Vienne, en qualité de plénipotentiaire, pour entamer des négociations de paix ; mais la cour de Vienne a refusé de l'entendre; elle a même déclaré à Vicence, par l'organe de M. de SaintVincent, qu'elle ne reconnaissait pas de république française. Le général Clarke demanda un passe-port pour se rendre à Vienne auprès de l'empereur. Ses ministres ont craint avec raison que la modération des propositions qu'il était chargé de faire, ne décidât l'empereur à la paix. Ces ministres, corrompus par l'or de l'Angleterre, trahissent l'Allemagne et leur prince. Ils n'ont plus de volonté que celle de ces insulaires, ennemis de l'Europe entière. » Habitans de la Carinthie, je le sais, vous détestez autant que nous les Anglais, qui seuls gagnent à la guerre actuelle. Si les Français sont en guerre depuis six ans avec la maison d'Autriche, c'est contre le vœu des braves Hongrois, des citoyens éclairés de Vienne, et des simples et bons habitans de la Carinthie. » Eh bien ! malgré l'Angleterre et les minis tres de la cour de Vienne, soyons amis. La même un fléau assez horrible? Ne souffrez- Avant de publier cette proclamation, Bonaparte, montrant au milieu de ses triomphes une modération qui semblait devoir terminer la guerre, avait écrit la lettre suivante à l'archiduc Charles: « Les braves soldats font la guerre et desirent la paix. Celle-ci qui dure depuis six ans, n'est-elle pas assez prolongée ? Avons-nous tué assez de monde, et fait assez de maux à la triste humanité? Elle réclame un terme aux massacres. L'Europe qui avait pris les armes contre la république française, les a posées. Votre nation reste seule, et cependant le 1 sang va couler plus que jamais. Cette sixième 1797. campagne s'annonce par des présages sinistres. Quelle qu'en soit l'issue, nous tuerons de part et d'autre plusieurs milliers d'hommes, et il faudra bien qu'on finisse par s'entendre, puisque tout a un terme, même les passions haîneuses. >> Le directoire de la république française avait fait connaître à sa majesté l'empereur le desir de mettre fin à la guerre qui désole les deux peuples. L'intention de la cour de Londres s'y est opposée. N'y a-t-il donc aucun espoir de nous rapprocher; et faut-il que, pour l'intérêt ou les passions d'un peuple étranger aux maux de la guerre, nous continuions à nous entr'égorger? Vous qui, par votre naissance, approchez si près du trône, et qui êtes au-dessus de toutes les petites passions qui animent souvent les ministres et les gouvernemens, êtes-vous décidé à mériter le titre de bienfaiteur de l'humanité et de sauveur de l'Allemagne ? »Ne croyez pas que j'entende par-là qu'il ne vous soit pas possible de la sauver par la force des armes ; mais dans la supposition que les chances de la guerre vous deviennent favorables, l'Allemagne n'en sera pas moins ravagée. Quant à moi, si l'ouverture que j'ai l'honneur de vous faire, peut sauver la vie à un seul homme, je m'énorgueillirai dayan |