1 & à vous louer, & qu'à la louange & à la S. Ambr. plénitude, , que le monde auffi ne puifle nous Donnez-nous l'efprit de charité & d'hu- S. Bern. tion de l'Eglife, & ce qui nous peut faire avancer de plus en plus; l'efprit d'intelligence & de fageffe, qui nous enyvre faintement du torrent de vos délices, du torrent de la vérité & de la charité, afin que la douceur de l'onction fpirituelle nous dégoûte des mortelles douceurs du péché & de nos paffions, & que remplis des confolations céleftes, nous ne foyons jamais ni abbatus par la trifteffe de la chair, ni amollis par les fauffes joies du fiécle. Donnez-nous un efprit de foi, afin que vivant de la foi, nous foyons fans ceffe occupés non des biens que nous appercevons par les fens, mais de ceux auxquels ils ne peuvent atteindre; un esprit de douceur qui étouffe en nous tous les mouvemens de colere & d'impatience, & nous faffe accomplir toute juftice; afin que remplis de toute forte de connoillances, nous puiffions nous avertir & nous reprendre charitablement les uns les autres. Donnez-nous un efprit qui fortifie notre foibleffe, & qui faffe éclater votre puiffance au milieu de notre infirmité. Donnez-nous un efprit qui forme en nous des défirs contraires à ceux de la chair, afin que nous ne faffions jamais ce qu'elle nous infpire, que nous ne fuivions point les penfées de notre efprit, & que nous n'accompliffions point notre volonté propre, en nous laiffant aller à tout ce qui nous plaît. Donnez-nous un efprit qui rende témoigna ge à notre cœur que nous fommes enfans de Dieu; qui nous falle comprendre l'excellence des dons que nous avons reçus ; & qui nous faifant fouvenir que nous ne fommes point à nous-mêmes nous excite à vous rendre graces fans ceffe en toutes chofes & pour toutes choses. Donnez-nous un efprit zélé pour votre gloire & pour celle de votre Fils, afin que quelque chofe que nous faffions, foit en parlant, foit en agiffant, nous failions tout pour la louange & la gloire de votre Nom. Donnez nous un efprit qui demande pour les Saints, & qui prie en nous par des gémiffemens ineffables, afin que nous entr'aidant mutuellement, nous priïons les uns pour les autres pour pouvoir tous parvenir au falut. Donnez-nous un efprit qui nous enfeigne toute vérité, & qui nous faffe fouvenir de tout ce que vous nous avez appris, afin que nous recevions vos inftructions, & que Vous ne faffiez plus difparoître de devant nous celui qui éclaire nos pas; mais que nous voyions toujours de nos yeux le maître qui nous enfeigne, & que nos oreilles foient attentives à la parole de celui qui crie derriere nous C'est ici la voie, foyez fideles à Ifaï. 30, marcher dans ce chemin. Donnez-nous un 20, 211 efprit qui nous certifie que Jefus-Chrift eft la vérité, afin que nous foyons des témoins fidéles en Jefus-Chrift, fuivant la Loi qu'il a donnée à Ifraël, & que nous confeffions humblement nos iniquités & la gloire fi magnifique de votre régne. Donnez-nous un efprit qui, à chaque pas que nous ferons, nous parle de Jesus Christ, & l'offre pour nous comme à notre Prince, afin que nous ne paroiffions jamais devant vous les mains vuides. Donnez nous enfin un efprit qui vous cherche fans ceffe, afin que nous marchions, que nous agiffions, & que nous demeurions toujours devant vous & fous vos Job. 31, › 37. yeux; & que vous ayant présent dans tou¬ tes nos démarches > nous triomphions de nos ennemis les confolations par regards répandront dans nos cœurs. Nous vous en conjurons par Jefus - Christ notre Seigneur. que LES ARMES DE LUMIERE par le fecours defquelles le Chrétien remporte la victoire fur fes ennemis. ONNEZ-NOUS, Seigneur, une mémoi re toujours occupée du fouvenir des biens éternels. Un efprit pur & tout éclatant de lumiere par une fuite de fon commerce avec Dieu, & de fon affiduité à fe nourrir de fa role. pa Des pensées toutes faintes, qui confervent & faffent croître en nous la charité. Un amour fincere de la vérité, qui falle que nous ne nous laffions jamais de la mé diter. Une volonté droite, & toujours conforme & foumife à la vôtre. Une foi qui méprise le monde, & qui se glorifie dans la pauvreté, dans les opprobres & dans les fouffrances. Un éloignement fincere des biens préfens, parce qu'ils ne font capables que de nous féduire. Une ferme espérance des biens éternels, parce qu'elle feule répond à la nobleffe de notre origine & de notre deftination. Une crainte de Dieu fupérieure à tous les maux & à toutes les tentations du fiécle. Une charité qui nous fafle fupporter patiemment les foibleffes & les défauts de nos freres, & qui ne se laiffe émouvoir ni vaincre par les injures. Une priere fervente & qui fe faffe entendre jufques dans le ciel. Des larmes falutaires & fanctifiantes, qui purifient notre coeur & le changent. Un cœur, que la mortification continuelle de nos fens rende vigilant & attentif Un cœur contrit & humilié, qui ne s'enfle jamais d'orgueil. Un cœur docile, qui acquiere toujours de nouvelles connoiffances, jufqu'à ce qu'il parvienne à la perfection de la fcience du falut. Un coeur pur, que rien ne fouille jamais. Un cœur embrafé d'amour, dont l'ardeur ne fe rallentiffe jamais. Une raifon toujours foumife à la foi. Des fens toujours affujettis à la raison. Une langue innocente & confacrée par le filence & par les louanges de Dieu. Des yeux chaftes, qui détournent leurs regards de la terre, pour ne contempler que le ciel. Un odorat, qui ne foit frappé que par l'odeur de vos parfums. Des oreilles éxemtes de toutes curiofités toujours fermées pour le monde, & ouver tes à la parole de Dieu. Un goût vraiment Chrétien, pour qui les délices n'aient que l'amertume du fiel, & qui faffe fes délices du fiel le plus amer. Un toucher ennemi de toute molleffe, & fanctifié par l'attouchement de votre croix,& par une éxercice continuel de mortification. |