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CHAPITRE V.

Le Coran.

S Ier.

Mahomet

Hégire ou fuite

Les Arabes conservent la généalogie de Mahomet depuis Adam par Ismaël. naquit pauvre. C'est un des plus grands poètes de la langue arabe. de la Mecque. Propagande à main armée. Ressemblance entre divers miracles de Jésus et de Mahomet. Mort du prophète. Son caractère. Sa haine pour les Admirable attachement des Juifs pour leur religion.

Juifs. 1

Coran, ne fit point de miracles.

S II.

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Mahomet, en prêchant l'unité de Dieu, fondait une unité politique.

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patrie partout où règne le Coran. Haute valeur humanitaire de l'islamisme. partie du monde suit la loi du prophète. Mahomet était ignorant.

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Les Arabes possédaient la tradition d'un Dieu unique; mais ils étaient devenus idolâtres. Le Dieu de Mahomet est celui d'Abraham, de Moïse et de Jésus. L'idée fondamentale de la réforme religieuse du prophète est l'unité de Dieu. L'adoration des anges, des saints et de Jésus est de l'idolâtrie. Avant tout, Mahomet veut détruire le

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Il s'appuie constamment sur les traditions bibliques. Fable sur la
Mahomet croit aux anges et au diable. Les esprits qui écoutent
Saint Augustin croyait aux relations des démons avec les devins.
Mahomet annonce le jugement dernier.
Les paradis sont toujours la réalisation de ce que les hom-
Plaisirs sensuels promis aux élus, même par le christia-
La loi chrétienne ne donne pas plus de place au libre arbitre
Les premiers chrétiens fatalistes. Les jansénistes.
C'est le rationalisme qui a émancipé l'Occident.

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lue dans un livre. - L'esprit du Coran est plein de mansuétude et de justice. prescription fondamentele est la charité. La pauvreté a blessé tous les bons esprits. Plus d'aumônes, du travail. Charité des musulmans. Le Coran commande aussi d'aimer tous les hommes sans distinction de culte ; il prêche le pardon des injures et la donceur, même envers les animaux, Bonté des musulmans pour les animaux. La morale du Coran, comme celle de l'Evangile, a élevé l'âme humaine à sa plus haute puisKhabil, hatem. Préceptes de conduite, même de politesse. Blâme des macérations. Ordonnances hygiéniques pleines de sagesse. Les ablutions.

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cation. Les mahométans ont répandu de grandes lumières dans le monde.

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Les fêtes

Code

La

bligation du pèlerinage à la Mecque indique les vues d'un homme d'Etat. commémoratives ravivent la foi. Mahomet éloigne toute cérémonie du culte. criminel barbare. Mahomet n'a rien fait pour les femmes ni pour les esclaves. polygamie rationnelle en Orient, où il naît trois femmes contre un homme. Mahomet ne la resserre pas dans des bornes suffisantes. - Mariage. Mahomet avait neuf femmes. Cette passion effrénée, cause du misérable rôle des femmes dans l'islamisme. Christ était tombé dans un excès contraire. — Le Dieu de Mahomet, à l'exemple de Jehova, règlemente l'esclavage.

Le

S IV.

Mahomet n'a rien apporté de nouveau à l'humanité.

autorité absolue.

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La fraternité universelle est un dogme essentiellement moderne. Les deux révélateurs chrétien et arabe ne parlent qu'à une nation privilégiée. La science nouvelle consacre le droit de tous les hommes au bonheur,

S Ier.

Après avoir parlé, dans le chapitre précédent, des habitudes religieuses des musulmans, il ne sera pas sans intérêt, pour quelques lecteurs, de donner sommairement ici une idée générale du Coran et de ses doctrines.

Disons d'abord quelques mots du prophète :

Mahomet prêchait il y a 1300 ans. Il est le dernier prophète, le dernier révélateur qui ait obtenu créance. Il naquit à la Mecque vers la fin du vre siècle de notre ère, l'an 570 ou 578. Les Arabes conservent sa généalogie depuis Adam par Ismaël; si bien que les fondateurs des deux religions qui ont le plus occupé le monde moderne se rattachent à Abraham, Jésus par la voie d'Isaac, Mahomet par celle d'Ismaël. La famille du prophète appartenait à la tribu des coreishtes. Elle remplissait héréditairement, en Arabie, les fonctions sacerdotales, et avait, entre autres charges, la garde du temple de la Mecque, comme la tribų des lévites chez les Hébreux.

Né dans la pauvreté, le jeune Mahomet se livra d'abord au commerce, se mit ensuite au service d'une femme riche de la Mecque, qui faisait le négoce, et, à l'âge de vingt-cinq ans, il l'épousa, quoi qu'elle en eût quarante. A l'abri du besoin par ce mariage, il disparut tout à coup, et, pendant quinze années,

il demeura, dit-on, au fond d'un antre à préparer son rôle religieux.

Il commença, au sortir de la retraite, par convertir sa femme et un de ses esclaves, qui n'eurent point d'objection, on le pense bien, à lui accorder qu'il était prophète de Dieu. A peine voulutil aller plus loin, qu'on se moqua de lui; mais, par artifice ou par promesses, et surtout par le charme irrésistible de son éloquence, il sut gagner plusieurs habitants de la Mecque, où il résidait. « C'était un grand poète, dit M. Eusèbe de Salles, orientaliste compétent. Les premiers surates (chapitres) du Coran <«< furent jugés supérieurs, par leur élégance, aux poèmes sus<< pendus aux portes de la Caaba, par les lauréats de Lou<< kodz1». Il paraît qu'Omar fut principalement converti par le superbe style du livre.

Mahomet séduisit, entre autres, à la Mecque, Abu-becr, le personnage le plus riche de la ville. C'était, en pareil cas, une précieuse conquête : les hommes suivent l'argent, la persécution fit le reste.

Les juifs et les chrétiens répandus en Arabie commencèrent à se déchaîner contre le nouveau révélateur. Selon la coutume, ils crièrent à l'imposture. D'un autre côté, tandis que les idolâtres continuaient à rire du prophète qu'ils avaient vu enfant, puis conducteur de chameaux et marchand, les coreishtes, les prêtres des idoles, se voyant attaqués dans leur suprématie et leurs bénéfices, conçurent des craintes et firent la faute de le persécuter, comme les pharisiens et les docteurs de la loi avaient persécuté Jésus. Bientôt ils voulurent le tuer par les mêmes motifs qu'avaient eus les prêtres d'Israël pour tuer Jésus; ils parvinrent à le faire condamner à mort, mirent à prix la tête de cet hérétique, et, treize ans après le commencement de sa prédication, Mahomet fut obligé d'abandonner la Mecque, où on allait l'assassiner.

L'hégire (en arabe fuite) commence à cette époque. Ce n'est donc pas de la naissance de Mahomet, mais de sa fuite de la 1 1er vol. des Peregrinations.

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Mecque que date l'ère mahometane. Le prophète avait alors cinquante-trois ans.

Déjà célèbre, il reçut asile dans la petite ville de Médine, où il se fit un parti de trois cents hommes déterminés, avec lesquels il entra en campagne. Chef habile et d'une bravoure sans pareille, promettant de riches butins, doué de l'art de persuader, il inspira un courage surhumain à ses soldats, et, longtemps vainqueur, aidé surtout par l'invincible Aly, il finit par s'emparer de la Mecque. Initiateurs guerriers, lui et ses compagnons, qui ne prêchaient que l'épée à la main, proposaient aux vaincus l'islamisme ou l'esclavage, et assurément, du moins pendant la première période de la religion nouvelle, les armes firent autant de conversions que la force de la doctrine. Les petits chefs arabes divisés, disséminés, sans soutien, adoptèrent peu à peu la croyance du vainqueur de la Mecque, de ce prophète qui avait su former en Arabie une armée de trente mille hommes, et la vaste péninsule qui s'étend entre la mer Rouge et le golfe Persique devint tout entière mahométane.

Une chose assez remarquable, c'est que la légende prête à Mahomet, sauf le côté guerrier, une extrême ressemblance avec Jésus. Des prodiges annoncent sa naissance; il disparaît pendant un certain temps. Il se fait des disciples chargés de propager sa doctrine. Les prêtres sont ses ennemis les plus acharnés et lui proposent des cas de conscience, de grandes difficultés morales à résoudre pour l'embarrasser. Il a eu beau déclarer plusieurs fois dans le Coran qu'il ne lui est pas donné d'opérer des miracles, les hommes ont trop besoin de merveilleux pour ne pas lui en avoir fait faire quelques-uns; lors donc que les ennemis l'assiégent dans Médine, il nourrit toute la ville avec un panier de dattes; une autre fois, il rassasie 3,000 hommes avec un agneau et un pain d'orge. Le farouche Soraka le poursuit-il au sortir de la Mecque, Mahomet se retourne vers lui en prononçant son nom, et le cavalier est renversé comme saint Paul, et, comme saint Paul, Soraka se convertit, parce que son cheval est tombé. Mahomet a aussi des relations avec Dieu et les anges. On sait sa fameuse vision nocturne. Une nuit, Gabriel

.

vint le prendre, le fit monter sur Elborak, jument si rapide. que l'œil ne la pouvait suivre dans son vol, et ils allèrent visiter les sept ciels et l'enfer.

La vie de Mahomet était assez grande pour se passer de ces petits ornements. Sa mort fut également belle et d'une haute moralité. Lorsqu'il la sentit venir, il se rendit à la mosquée, où il prononca le discours suivant : « O musulmans, si j'ai fait fla<< geller un seul d'entre vous, voilà mon dos, qu'il frappe; si << j'ai flétri sa réputation, qu'il déchire la mienne; si je lui ai << fait souffrir un affront, qu'il me traite de la même manière; <<< si je lui ai demandé de l'argent injustement, voilà ma bourse. << Que personne ne soit arrêté par la crainte de ma colère, l'in<< justice n'entre point dans mon cœur. » Ensuite, s'adressant à ses plus braves compagnons, il leur recommanda de chasser tous les idolâtres de la péninsule d'Arabie, mais d'accorder aux nouveaux convertis les droits dont jouissent les musulmans ; et comme ses prescriptions orales ne sont pas moins sacrées que celles du Coran, encore aujourd'hui, personne ne l'ignore, tout infidèle qui embrasse la religion mahométane jouit aussitôt des mêmes priviléges que les mahométans. — Jusqu'à la dernière heure, il soutint vigoureusement son rôle divin, et les affaiblissements de la mort ne lui firent rien perdre de sa présence d'esprit. Il s'était si bien identifié avec son personnage, qu'il s'en était fait une seconde nature. Une fois, cependant, au milieu du délire de l'agonie, il demanda du papier «< pour écrire le livre qui devait << empêcher tous les croyants de retourner à l'erreur. >> Revenu à lui, il sentit sa faute et ne permit plus que personne l'approchât, à l'exception d'Aïsha, l'épouse préférée. Sûr d'elle, il ne craignit pas de compromettre en sa présence la force du prophète. Elle déclara effectivement que Gabriel s'était présenté trois fois pour << savoir des nouvelles du prophète, » que l'ange de la mort était venu ensuite lui demander la permission de prendre son âme, ce que Mahomet ayant accordé, l'ange remplit à l'instant son redoutable ministère. C'est assurément, dans la donnée, une belle comédie. Le prophète ne pouvait mourir autrement. On sait peu de chose sur la vie particulière et intime de Ma

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