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Le procureur Général à également le droit de se pourvoir contre tout jugement d'absolution ou d'acquittement l'art. 443 du Code prescrit, pour exercer cette action un délai de 24 heures, d'après lequel la fin de non-recevoir s'élève contre lui, et son pourvoi une fois émis, il ne peut plus se ré

tracter.

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Quant à l'officier forestier, il a pour le pourvoi, an délai de trois jours, et il peut, s'il reconnoît que son recours n'est pas fondé, faire la rétractation de sa déclaration, soit devant le greffier de la cour criminelle, soit par lettre adressée à M. le Procureur Général criminel. Il peut aussi à défaut de pourvoi en temps utile, contre un arrêt évidemment préjudiciable, en faire provoquer l'annulation, pour l'intérêt de la loi, en adressant, a cet effet, à M. le conseiller d'état directeur Général, une expédition de cet arrêt, avec un Mémoire suffisamment détaillé.

"La loi du 14 brumaire an 5, portant que la première partie du règlement de 1738, qui assujétit le demandeur en cassationà l'amende de 150 francs ou de 75 francs, selon la nature des jugemens, sera strictement observée, tant en matière civile, qu'en matière de police correctionnelle, n'est applicable aux pourvois exercés par les préposés de l'administration, qu'au tant que leurs pourvois se rapporteront à des condamnations prononcées pour des faits étrangers à l'exercice de leurs fonctions, ensuite d'une contestation dans laquelle l'administra tion n'auroit agi, ni pu agir pour leur défense; auxquels cas, ils ne peuvent être entendus dans leurs moyens, s'ils n'ont préalablement consigné l'amende prescrite par la loi, ou justifié d'un certificat d'indigence dans la forme qu'elle indique,

DEUXIÈME PARTIE.

ÉCONOMIE FORESTIERE.
SECTION II. AMÉLIORATIONS..

S. 3. Ouvrages nouveaux.

No. 1. Exploitation des futaies par coupes suc

cessives.

La traduction que j'ai donnée, il y a 5 ans, de l'ins

truction sur la culture du bois, par M. Hartig (1), a déjà fait connoître ce mode d'exploitation.

J'ai fait remarquer, toutes les fois que j'en ai eu l'occasion, les avantages et les abus qui peuvent en résulter. Mais comme ce systême est d'une grande importance; qu'il mérite d'être sérieusement médité et par conséquent d'être présenté avec des développemens, il sera le sujet exclusif de cet article. Je ferai usage des observations que j'ai reçues de M. l'inspecteur des forêts à Mayence, lorsque ma traduction parut. Elles sont rédigées avec une telle précision, et le sytême de M. Hartig y est si bien expliqué, que c'est rendre un véritable service au lecteur que de les transcrire ici. Je le fais d'autant plus volontiers, qu'elles rendront plus intelligibles des pratiques qui n'ont pu être désignées, dans ma traduction, d'une manière toujours facile à saisir; parce que n'étant pas connues en France, elles n'ont point dans notre langue de termes propres qui les expriment.

« Ce mode d'exploitation des futaies, dit l'auteur des observations, est propre à assurer le réensemencement naturel. Pour faire sentir que c'est un des sujets les plus importans qu'on puisse offrir aux méditations des forestiers, des savans et des administrateurs, il suffit d'observer, 1o. que nos meilleurs écrivains sur cette matière, les Buffon, les Duhamel, les Perthuis, les Varenne Fenille, n'ont jamais entrevu d'autre moyen de repeupler nos futaies mises en exploitation, que le réensemencement; 2°. que les difficultés, les lenteurs et dépenses de ces réensemen

(1) Un volume in-12. Prix, 2 francs 50 centimes chez Arthus Bertrand, rue Hautefeuille, n. 23; et chez Marchant, libraire, rue des Grands-Augustins, n. 20.

cemens furent toujours une des plus fortes objections qu'on ait pu faire contre l'aménagement en futaie, 3°. que l'ignorance, qui a présidé à l'exploitation de nos antiques et magnifiques futaies, les a moissonnées sans qu'on ait soupçonné qu'il fut possible de les faire renaître d'elles-mêmes et sans frais; 4°. enfin, que si un systême regénérateur ne nous donne pas les moyens de recréer des futaies, le sol forestier de la France ne sera un jour couvert que de taillis et de bois blancs. «Le mode d'aménagement dont traite M. Hartig, quoiqu'adopté et mis en pratique depuis long-temps dans l'Allemagne et dans la Prusse, est absolument neuf pour les forestiers françois ; il l'est au point que plusieurs mots allemands, employés comme termes techniques et spécialement consacrés aux développemens de ce systême, n'ont eu jusqu'à ce jour, aucun terme correspondant dans la langue françoise.

M. l'inspecteur passe ensuite à l'exposition du systême, en commençant par rappeler les deux questions ci-après proposées par M. Hartig: « Com«ment doit-on exploiter une futaie de hêtres, de l'âge << de 100 à 120 ans, et même plus, de manière à en << assurer le repeuplement pour les semis naturels ? << comment doit-on élever ensuite ces jeunes semis jus« qu'à l'état d'une nouvelle futaie, et la conduire à 60п << tour jusqu'à l'âge de 100 à 120 ans,époque d'une nouvelle exploitation ? >>

D'après l'ordonnance de 1669 et le mode des coupes réglées qu'elle prescrit, un forestier françois, chargé d'exploiter une telle futaie, le diviseroit en un certain nombre de coupes, marqueroit succes➡ sivement dans chacune d'elles, un certain nombre de baliveaux ou arbres de réserve (l'ordonnance de 1669 en exige au moins dix par arpent, 20 par hectare); tout le surplus des arbres seroit abattu d'une seule fois; la coupe, ainsi exploitée et vidée dans les délais pres

crits, seroit ensuite mise en défends et abandonnée à elle-même, jusqu'à ce que son tour d'aménagement la ramenât en exploitation, on parcourroit ainsi chaque coupe ou division du district; voilà ce que nous appellons en françois des coupes réglées. Deux points caractéristiques les distinguent essentiellement du systême de M. Hartig: 1°. dans chaque coupe mise en exploitation, on enlève d'une seule fois tout ce qui n'est pas marqué comme baliveau ; 2°. on ne revient plus sur la coupe, et tous ces baliveaux réservés restent jusqu'au deuxième tour d'aménagement.

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«Je passe au mode du forestier allemand: il commencera, comme le forestier françois, par diviser la totalité de sa futaie en un certain nombre de coupes ; par exemple, si le fond du sol est bon, s'il se décide à aménager à 120 ans, il divisera le district en 120 parties; sous ce rapport, ce seront bien aussi des coupes réglées; mais la manière de les exploiter successiment va devenir bien différente du mode françois.

cc Une futaie de 120 ans, bien conservée, peut contenir quatre à cinq cents tiges ou arbres par hectare. L'état serré d'une telle forêt, permet à peine à quelques rayons du soleil d'y pénétrer et d'arriver à la surface du sol, qui n'est couvert d'aucun recru, d'aucun rejet, d'aucune broussaille d'aucun gazon,

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mais seulement d'un terreau de feuilles.

«Dans cet état de choses, si on enlevoit d'une seule fois tous les arbres, en n'en réservant que 20 ou 50 par hectare; de quoi pourroit-on attendre le repeuplement de la coupe? seroit-ce des rejets de souches des arbres abattus ? mais, 1°. il est sensible que les rejets ne couvriront pas la surface du sol : les arbres anciens étoient déjà trop espacés, 2°. il est reconnu qu'on ne peut compter sur les rejets de souches des arbres qui ont 120 ans, pour former une nouvelle

futaie (1); aussi, tous les auteurs françois qui ont traité de l'exploitation finale d'une futaie, prescrivent le réensemencement artificiel. Pourroit-on l'espérer des semences que fournissent les 20 à 30 baliveaux réservés par hectare? mais il est évident qu'on ne peut en attendre que quelques brins de semence épars et distans les uns des autres; or, il est reconnu que ces recrus ne peuvent prospérer et donner des arbres élancés, que lorsqu'ils croissent dans un état serré; c'est ce que M. Hartig rend parfaitement sensible dans les développemens de son systême.

« Pour atteindre le but du réensemencement natu→ rel, le forestier allemand n'enlève donc que graduelle ment, et en plusieurs années, les arbres qui couvrent chacune des 120 divisions, ou coupes de la futaie (2).

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«La exploitation, ou 1. coupe, n'enlève qu'environ la moitié des arbres. Ceux qui restent sur pied, doivent se trouver encore assez rapprochés les uns des autres; 1.°. pour que leurs têtes, agitées par les vents, puissent se toucher et se prêter un appui naturel; 2°. pour qu'elles puissent couvrir des emences toute l'aire de la coupe; pour que leur ombrage protège la foiblesse des jeunes recrus, soit contre les grands froids, soit contre les ardeurs d'un soleil trop brûlant; 4.0 pour que les mauvaises herbes, les plantes nuisibles et les bois blancs ne s'emparent pas de l'aire de la coupe : ce qui ne manque pas d'arriver lorsqu'on la découvre tout à fait.

(1) Dans le département du Mont-Tonnerre, on ne peut pas compter sur les réjets, même pour former un taillis.

(2) Le mot coupe a, comme on le sait, un double sens ; tantôt il signifie la portion d'une forêt mise en exploitation, tantôt l'exploitation elle-même,

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