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ration, on doit compter encore de 160 à 200 tiges par arpent de Magdebourg, c'est-à-dire, environ 4 à 5 cents par hectare. Enfin, à l'âge de 100 ou 120 ans, on entamera de nouveau la forêt par la coupe d'ensemencement (dunkelsschlag.).

«Tels sont les principes que M. Hartig applique, avec les modifications convenables, à l'exploitation de toutes les futaies et à leur réensemencement naturel.

M. l'inspecteur termine son intéressant Mémoire, en disant que le système d'aménagement qu'il a expliqué, pourroit, s'il étoit modifié convenablement, et adapté avec sagesse à l'état actuel de nos forêts à notre législation et à nos besoins, avoir une influence incalculable sur la régénération de nos futaies. Tous les bons forestiers partagent son opinion, mais aucun ne peut se dissimuler que si ce mode est le plus avantageux par rapport à la masse des produits matériels et à la facilité des réensemencemens, il n'est pas sans inconvénient, à cause de la difficulté de la surveillance et des vérifications dans les exploitations. Varenne Fenille dit lui-même que les éclaircies doivent se faire en présence du maître. Au reste, les inconvéniens attachés à une chose utile, ne doivent pas la faire rejeter absolument, quand, avec des précautions, on peut diminuer ces inconvéniens, et jouir de tous les avantages de la chose. Dans l'espèce, ce doit être l'objet d'un bon règlement.

A la première édition qui aura lieu de ma traduction, j'en ferai disparoître quelques expressions qui ne rendent pas d'une manière assez précise les opérations prescrites par l'auteur, et que le défaut de termes propres m'avoit forcé d'employer; je les remplacerai par les termes techniques qu'on vient de lire; ils sont nouveaux dans notre langue forestière, comme

le système d'aménagement auquel ils s'appliquent ; mais au moyen de l'explication qui en a été donnée, je ne doute pas qu'on ne les entende facilement. Ils se réduisent, d'ailleurs, à un petit nombre, dont les principaux sont: 1°. la coupe serrée ou coupe d'ensemencement; ainsi nommée, parce qu'elle n'enlève qu'environ la moitié des arbres, et qu'elle a pour but le réensemencement; c'est la première exploitation faite sur une futaie arrivée à l'âge de 100 à 120 ans; (1) 2°. la coupe claire ou coupe secondaire dans laquelle on enlève une partie des arbres réservés lors de la coupe dite d'ensemencement; c'est la 2. exploitation; son but est de donner de l'air aux jeunes recrus. 3°. la coupe finale ou définitive, celle où l'on abat la totalité ou la très-grande partie des arbres réservés dans les coupes précédentes; 4°. la 1". éclaircie qui peut avoir lieu lorsque les recrus ont de 15 à 20 ans, pour enlever les bois blancs qui les étoufferoient; mais où la jeune futaie doit rester close, c'est-à-dire dans un état assez serré pour que les cîmes puissent se toucher; 5.0 la 2. éclaircie qui se fait à 50 ans dans un bon sol, et à 60 ou 70 ans dans un terrain médiocre; elle a pour objet d'enlever encore les bois blancs et en même-temps les brins de bois durs qui seroient languissans; mais on doit toujours faire ensorte que la forêt reste close; 60. la 3e, éclaircie, à l'âge de 80 à 90 ans, lorsque le sol est bon, et où on nétoye la forêt de tous les brins languissans et de tous les bois non portant fruit ; c'est-à-dire de tous les bois, autres que le chêne et le hêtre, et dont

(1) Je donne ici la récapitulation de ces explications, pour fixer irrévocablement, dans la mémoire du lecteur, le sens des nouveaux termes introduits dans le langage forestier.

les fruits n'offrent point de ressource pour la glandée; 7o. enfin, la coupe d'ensemencement à 100 ou 120 ans ; c'est celle dont nous avons parlé en premier lieu.

Cette récapitulation du système qu'on peut appeler, et qu'on appelle déjà, en effet, le système de Hartig, puisque nulle part il n'est mieux expliqué que dans son livre, cette récapitulation, dis-je, renferme à peu près tous les termes nouveaux, et les principales opérations de ce mode d'aménagement. BAUDRILLART.

N. 2. Phyllographie, ou Histoire naturelle des feuilles décrites par M. M. A. Desvaux, membre de plusieurs sociétés savantes; peintes par M. BONNET (1).

Les feuilles ont fait l'objet des recherches de plusieurs savans naturalistes elles ont occupé, d'une manière particulière, Duhamel, Halès, Ingenhouz, Spallanzani, Grew, Hill, Malpighi, Sennebier, Sauvage, Adanson, M. Richard, etc.; elles méritoient cet hommage, par le rôle important qu'elles jouent dans l'économie végétale, par l'influence qu'elles exercent sur l'air que nous respirons, par les carac tères qu'elles offrent au botaniste, et par le riant aspect qu'elles répandent autour de nous. En effet, elles sont les principaux organes de la végétation;

(1) Chaque livraison de cet ouvrage, format in-8°., accom→ pagnée de figures en couleur naturelle, est de 5 fr. Il y aura 14 livraisons. On souscrit chez MAUGERET, libraire, rue SaintJacques, n°. 38; et l'ouvrage se trouve chez ARTHUS BER TRAND, libraire.

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ce sont des racines aériennes qui puisent dans l'atmosphère, une partie des élémens nécessaires à l'accroisement des plantes, et qui ont la propriété d'en excréter le superflu par la transpiration; elles contribuent à la salubrité de l'air, en absorbant les gaz et émanations impurs, en préparant et versant dans l'atmosphère, l'oxigène sans lequel l'existence animale cesseroit; elles offrent, par leurs formes variées, des moyens de distinguer les plantes qui les produisent; enfin, elles font partout le plus bel ornement de la

nature.

« Les feuilles, a dit M. LAMARCK, méritent de fixer notre attention ; l'époque même de leur naissance, qui annonce le renouvellement de la nature; ce vert riant, ami de l'œil, dont, la plupart sont colorées; leur disposition également agréable dans sa symétrie et dans son désordre, tout contribue en elles à nous présenter la planté sous un point de vue flatteur, et à lui donner un air de vie et de santé; elles font le principal ornement de nos forêts, répandent, la fraî cheur et l'ombre, et nous offrent un asile contre les. ardeurs du soleil. »

L'auteur de l'ouvrage que nous annonçons, a considéré les feuilles sous le rapport de la botanique. MM. Bonnet lui ont prêté le secours d'un procédé nouveau pour les rendre avec une parfaite ressemblance, et, comme le dit M. Peuchet dans le Journal officiel, pour les transporter, en quelque sorte, sur le papier. » Ce n'est pas, à proprement parler, ajoute M. Peuchet, par le moyen de la gravure que ces artistes ingénieux rendent la forme, la configuration et la couleur des feuilles; il paroit que c'est par l'emploi même de ces feuilles ; en sorte qu'ils en consomment autant qu'ils tirent d'épreuves de cha

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cune d'elles ; ils conservent ainsi les nuances de cha; que individu de feuilles, si l'on peut parler ainsi ; indépendamment des traits qui forment le caractère de l'espèce; on diroit, en un mot, la matière même de la feuille qui est transportée sur le papier. »

L'avantage de ce procédé est non seulement de rendre les feuilles avec une vérité qui les fait reconnoître au premier coup-d'œil, mais encore de mettre à la portée de tout le monde l'achat d'un livre utile, dont la gravure ordinaire eut beaucoup élevé le prix. Nous observerons cependant que, si la forme et la configu

ration des feuilles sont rendues avec une exactitude frappante, on ne peut pas en dire autant de la couleur qui s'éloigne quelquefois de la couleur naturelle. C'est pourtant une partie essentielle et bien caractéristique, qu'on ne peut trop soigner. Elle sera sans doute perfectionnée dans les livraisons qui vont suivre.

M. Desvaux, auteur du texte, fait précéder le dévoloppement de son système phyllographique d'une introduction où il rend compte du plan qu'il a adopté.

«Présenter, dit-il, un ouvrage sur les feuilles c'est rendre un service important à la science de la botanique jusqu'à ce jour on avoit négligé cette partie de l'histoire des végétaux, non pas quant aux rapports que les feuilles ont avec la plante elle-même, la physiologie végétale étant assez bien connue, mais relativement aux formes diverses qu'elles affectent. Ces formes sont si nombreuses, quelquefois si singulières, qu'elles ont droit d'attirer notre admiration; jamais, à la vérité, elles ne disputeront d'éclat, comparées aux brillantes enveloppes des fleurs; jamais elles ne présenteront ce coloris varié où la nature semble avoir épuisé toutes les combinaisons

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