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acacia, et d'autres espèces que nous avons tirées de l'Amérique septentrionale.

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Presque toutes les forêts impériales se trouvent en grandes masses; les principales sont celles de Limbourg-Durckheim, indivise entre le domaine et la commune de Durckheim celles de Hardenbourg, Elmstein, Trippstadt, Kaiserslautern, Fischbach,Willgartowiesen, Hochstatten, Munchweiler, Lemberg, Merzatben et Clausen. »

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« Les forêts du département, continue l'auteur, ne sont administrées d'après une méthode fixe que depuis un siècle; avant cette époque, les besoins des habitans étoient si peu étendus, le prix des bois si modique, et le transport si difficile; qu'on attachoit fort peu d'intérêt à leur bonne ou mauvaise adminis tration. On n'avoit encore aucune idée d'une coupe régulière, on se contentoit d'extraire, par voie de jardinage, quelques bois des districts limitrophes, ou le débardage étoit le plus facile : les arbres dé périssans, et sur le retour n'étoient pas même façonnés; on les abandonnoit à des indigens, qui, pour une mince rétribution, en fabriquoient de la potasse sur les lieux mêmes. Elles sont aujourd'hui bien amé, nagées, et il est intéressant de suivre dans leur état actuel, la succession chronologique des essais, 'que les forestiers ont faits, pour découvrir la vraie manière d'opérer. »

«La majeure partie se trouve en bon état; dans celles qui sont dégradées, la nature fait, avec luxe, les frais de repeuplement, et couvre les vacans d'arbres nouveaux, dont la végétation est très-vigoureuse. Mais,dans presque tous ces repeuplemens spontanés, les essences changent, et des pins s'élèvent généralement sur le sol qui portoit naguères des fu→ taies de hêtre et de chêne, »

Dans quelques parties, on a concédé des vacans, à des cultivateurs, pour un certain nombre d'années, à charge de réensemencement. >>

Enfin, en d'autres, les agens forestiers s'occupent à repiquer les clairières, et parmi les repiquemens qui sont l'effet de leurs soins, on en trouve de très-beaux. La charrue et le hoyau ayant fait de nombreuses usurpations, l'administration a été obligée d'arrêter, plus d'une fois, ces défrichemens indiscrets. >>

<< On repeupleroit aussi avec avantage, les taillis abroutis avec des acacias, des platanes et des sumacs, qui tous croissent assez rapidement, pour dédommager bientôt et amplement, des avances qu'exigeroient les semis et les plantations.>>

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« Les forêts communales ne laissent pas de mériter une attention particulière; elles ont dû souffrir beaucoup plus, et ont, en effet, beaucoup plus souffert des ravages de la guerre, que les forêts impériales. Outre cette cause de dévastation qui agissoit sur les autres, le silence des lois, l'absence ou la timidité de l'administration, pendant les premières années, permettoient de tout oser dans des forêts que chaque individu regardoit comme sa propriété. Mais depuis qu'une surveillance sévère réprime les délits, et qu'une administration sage provoque et encourage les améliorations, la face des choses a visiblement changé. Les forèt communales se rêtablissent sur tous les points, plusieurs sont dans le meilleur état, et les communes deviennent jalouses elles-mêmes de ces possessions, dont elles connoissent mieux le prix de jour en jour. >>

«Il ne faut pas comprendre dans ce tableau, les forêts communales situées dans le voisinage du BasRhin, et appelées vulgairement Géraides.»

« Ces forêts ont, dès le premier moment de l'organisation françoise sur les bords du Rhin, excite la sollicitude des Magistrats, qui n'ont pu y établir l'ordre; les délits de toute espèce y continuent les lois sont sans force, et les dégâts se commettent en raison de l'audace avec laquelle on brave l'autorité les communes regardent ces geraides, comme une concession faite depuis plus de mille ans; le titre n'en existe plus, mais une administration bizarre s'étoit perpétuée, et elle étoit encore en vigueur à l'arrivée des François. Cette administration résidoit aux mains des communes elles-mêmes qui surveillèrent, sans contrôle leur propriété, d'après de mauvaises règles que la tradition et l'usage avoient consacrées; suivant ces prétendues règles, chaque habitant pouvoit, en tout temps, couper dans la forêt le bois mort, enlever le bois gisant et disposer à sa volonté des bois blancs: sous le nom de bois blancs, on comprenoit toutes les essences, à l'exception des pins, du hêtre et du chêne, qui étoient formellement réservés. Si un habitant coupoit un arbre de ces trois espèces, il étoit puni par une amende au profit des communes propriétaires. Cette amende pouvoit avoir été primitivement en rapport avec la valeur du bois; mais le taux en ayant toujours resté le même, elle fut dans les derniers temps si modique, qu'elle devint illusoire. Encore pour être condamné, falloit-il que le délinquant, fut pris sur le fait, c'està-dire, que le garde de la forêt vît matériellement abattre l'arbre, et l'entendit tomber. >>

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«Pour changer ce régime qui existe encore, malgré une foule d'actes administratifs et judiciaires, le premier pas à faire, et le plus important, de l'aveu de tous les hommes sensés, seroit le partage

des forêts, et le cantonnement des communes. Cette mesure exciteroit des murmures; mais les murmu-res ne devroient pas arrêter; la nécessité même d'employer la force, si cette nécessité malheureuse pouvoit avoir lieu, ne seroit point une considération prépondérante; autrement les délits ne cesseront jamais, et les crimes ne se multiplient-ils pas avec les délits? Les agens forestiers ne sont-ils pas exposés, immolés, même victimes de leur zèle?

«Des abus les plus funestes, quoique consacrés par des titres et des règlemens, celui qu'il importe le plus d'anéantir radicalement, c'est la vaine pâture: il faudroit une armée de gardes, pour constater les délits auxquelles elle donne lieu, et que les pátres les plus vigilans pourroient eux-mêmes difficilement prévenir; il en résulte des dégâts immenses et sans une utilité réelle pour les propriétaires des bestiaux, puisqu'ils ne trouvent dans ces pacages, que des herbes très-malsaines qui multiplient les maladies, et ruinent le tempérament de ces animaux. Dans des temps où le bois avoit peu de valeur, une pareille concession ne paroissoit pas onéreuse; mais aujourd'hui que la pénurie des combustibles commence à se faire sentir, et que leur prix augmente d'année en année, l'administration doit désirer, pour le bien de la chose publique, que l'on puisse trouver des moyens de sup primer ces droits d'usage, sans blesser les intérêts d'aucune des parties intéressées. »

« Après l'arpentage et l'aménagement, après la fixation des droits des usagers, et les améliorations de culture et d'exploitation qu'ajoute annuellement l'administration, à une surveillance journalière et suivie; il ne restera plus que deux choses à désirer dans le département, pour assurer le succès de

cette partie intéressante de l'économie publique. C'est une école spéciale pour l'instruction méthodique des agens forestiers, et un bon code forestier qui proportionne les peines aux délits, et qui tende surtout à les prévenir. »

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Tout en rendant justice au mérite de ces détails nous regrettons que l'auteur se soit borné à des aperçus généraux, sans présenter plus particulièrement l'étendue des bois de toute nature, qui couvrent le sol du département; qu'il n'ait point indiqué la quantité d'hectares de bois appartenant au domaine, celle que possèdent les communes, et enfin celle qui se trouve dans les mains des propriétaires particuliers qu'il n'ait rien dit de la distribution des forêts sur le territoire du département, en assignant, à chaque arrondissement communal la quantité de bois qui s'y trouve; qu'il n'ait rien dit du produit, soit en nature, soit en argent de ces bois, afin de mettre à même de prendre une idée juste de cette partie de la richesse territoriale du département; qu'il ait omis (après avoir présenté la nécessité de l'arpentage et de l'aménagement des forêts du MontTonnerre) de parler de l'opération importante qui s'exécute depuis plusieurs années dans ce départe ment, par M. FASBENDER, ingénieur-forestier, chargé du levé des plans et de l'aménagement des forêts impériales et communales des 4 départemens de la rive gauche du Rhin (1).

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(1) En parlant de l'opération importante confiée aux soins. de M. Fasbender, il ne sera pas inutile de dire qu'un arrêté du gouvernement du 27 messidor an 10, 16 juillet 802, Voyez letexte de cet arrêté dans le Mémorial de l'an 10, page 13,et suivantes) a en pour objet de régler la manière de procéder à l'arpentage, au bornage, et à l'aménagement des forêts nationales, ecclésiastiques et communales dans les quatre dé partemens de la rive gauche du Rhin. Les dispositions de cet

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