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dirigées contre lui, à raison d'un délit certain, et non contesté, ladite Cour a violé les dispositions << des articles 4 et 8 du titre 32 de l'ordonnance << de 1669.

<< Par ces motifs la Cour casse et annule les arrêts << des 7, 21 et 29 avril dernier.

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Et «<

pour être statué conformément à la loi sur l'appel du jugement du tribunal correctionnel séant à Coblentz, du 3 septembre 1808, renvoye « la procédure et les prévenus devant la Cour de justice criminelle du département de la Roër, séant « à Aix-la-Chapelle. >>

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DEUXIÈME PARTIE.

ÉCONOMIE FORESTIÈRE.

SECTION I. AMÉLIORATIONS.
S. Ir. Procédés.

Dessèchement de l'étang de CoqUENARD, Commune d'Epinai, près S. Denis, département de la Seine.

Beaucoup de parties du territoire de la France, sont tellement marécageuses, que la constitution physique des habitans s'en trouve altérée sensiblement, en même temps que des terrains considérables, qui pour roient donner des produits utiles, restent condamnés à une véritable stérilité. Ce n'est pas cependant que le dessèchement subit et total des étangs, qu'on avoit, dans quelques départemens, entrepris avec une sorte d'indiscrétion, il y a quinze à seize années, n'ait présenté de grands inconvéniens.

Un des départemens de l'Empire qui offre le plus d'étangs, est sans contredit, celui de l'Ain, où, principalement dans l'ancien pays de Dombes, (aujour

d'hui l'arrondissement de Trévoux), on en compté environ 14,000 hectares qui forment la vingtième partie de la surface entière du département.

En l'an 2 (1794), il avoit été question du déssèchement de ces étangs, contre lequel les administrateurs des districts de Bourg et de Pont-de-Vaux, ont réclamé (1). Mais peut-être, à cette époque, n'avoit on pas encore assez médité sur les moyens d'opérer ce dessèchement de la manière la plus utile.

Nous voyons en effet qu'un des motifs, qu'on présentoit contre le dessèchement, étoit que la couche de terre végétale, susceptible d'être ensemencée, dans ce qu'on appelle les étangs mis à sec du département de l'Ain, n'ayant qu'environ 10 à 15 centimètres (4 à 5 pouces) d'épaisseur, et pouvant être enlevée par les pluies, le sol argileux, qui se trouvoit placé immédiatement an-dessous, n'auroit plus été susceptible de produit.

Sans entrer ici dans l'examen des raisons proposées, contre le dessèchement des étangs, bornonsnous à rendre compte des travaux qui ont été récemment faits, pour parvenir à dessécher l'étang Coquenard.

Voici ce qu'on lit dans le Moniteur du 23 juillet 1809;

« Le voisinage des marais, des étangs, de toute masse d'eau stagnante, expose à des fièvres intermittentes, et peut causer des épidémies qui sont plus ou

moins meurtrières. >>

« L'étang de Coquenard et les terreins maréca

(1) Voyez ces réclamations insérées dans le rapport général, fait par la commission de l'agriculture et des arts, en l'an 3 (r795). Ce rapport se trouve dans la feuille du cultivateur, de la même année.

geux dont il étoit entouré, produisoient presque chaque année des fièvres automnales, et les habitans d'Epinay étoient victimes de ces maladies, sans chercher les moyens d'en détruire la cause, peut-être même sans โล connoître. >>

«M. DE SOMMARIVA, devenu propriétaire de l'étang de Coquenard et des marécages environnans, acquit encore de la commune d'Epinay, 2 hectares 74 ares environ 8 arpens (1)), d'un terrein fangeux dans lequel on avoit établi une voirie, autre source permanente d'insalubrité. Afin d'assainir tout le canton, il résolut de dessécher un marais d'environ 8 hectares 55 ares (environ 25 arpens), ainsi que l'ancienne voirie, et de réduire de beaucoup l'étang.

<< Pour l'exécution de son projet, M. de Sommariva s'adressa à M. le conseiller d'état, Préfet de police, qui, d'après l'avis du conseil de salubrité établi près de son administration, prescrivit les mesures convenables, et les travaux furent faits ainsi que nous allons l'exposer. »

« On commença par dessécher le marais de 8 hectares 55 ares (environ 25 arpens), en ouvrant des rigoles qui aboutissoient toutes à une petite rivière qui couloit entre l'étang et le marais, et que l'on avoit préalablement curée et creusée, afin de donner à son cours la plus grande rapidité possible; les terres provenant de ces fossés servirent à exhausser et à consolider le sol; en même temps que les rigoles elles-mêmes, facilitèrent la retraite des eaux stagnantes. On planta ensuite, sur les bords de quelques-unes, des saules, des aulnes et des osiers, pour en soutenir les terres encore vaseuses; leur végétation tient du

pro

(1) Il est ici question d'arpens de 100 perches de 18 pieds qui ne donnent chacun que 34 ares 19 centiares (900 toises carrées): c'est ce qu'on nommoit l'arpent de Paris.

dige. Les autres furent comblées, soit avec des terres qui en avoient été tirées, soit avec des terres qu'on y transporta, et ce marais, dont le produit étoit absolument nul, nourrit aujourd'hui 41,000 pieds d'arbres de différentes espèces (dont les élagages et la vente couvriront au décuple, dans quelques années, les frais faits par le propriétaire); et lui offre maintenant d'excellens pâturages et une promenade agréable. »

«En même temps qu'on procédoit au desséchement du marais, on resserroit les limites de l'étang de Coquenard, au moyen d'un canal de 8 mètres de largeur. Cet étang, qui contenoit originairement 31 hectares 80 ares (environ 93 arpens) d'eau, est réduit à 10 hectares 26 ares (environ 30 arpens), et toutes les terres, provenues de la fouille du canal, ont servi à relever l'ancien sol qui présente en ce moment, 6 hectares 84 ares (environ 20 arpens) de prairies grasses et abondantes, et 3 hectares 42 ares (environ 10 arpens), plantés en arbres de diverses espèces, au nombre d'environ 10,000 pieds. »

«On a procédé de la même manière au desséchement et à l'assainissement des 20 hectares 74 ares (environ 8 arpens), dont la majeure partie étoit presque sous l'eau, et dont le reste servoit de voirie. Ce cloaque est aujourd'hui remplacé par un potager et un verger couvert des plus beaux légumes et des arbres les plus sains et les plus vigoureux. »

«Le résultat des travaux entrepris par M. Sommariva est que, de plus de 300 ouvriers qu'il a occupés, pas un seul n'a été incommodé, et que depuis, les fièvres qui se manifestoient tous les ans avec plus ou moins d'intensité, ont entièrement disparu de ce canton.

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qui réussissent le mieux dans ces sortes de terreins; sont les peupliers du Canada, de Suisse et d'Italie; les frênes, les aulnes, les érables négundo, les blancs de Hollande, les saules et les osiers ».

« Les précautions à prendre dans ces sortes de travaux, et c'est ce qu'a fait M. de Sommariva, consistent: « 1o. A les commencer dans la belle saison, et à les terminer avant les pluies d'automne ;

« 2o. A donner d'abord de l'écoulement aux eaux stagnantes;

3°. A varier le travail des ouvriers, de sorte que celui qui aura été employé un ou deux jours à creuser des rigoles ou fossés dans la vase, soit occupé le lendemain au transport des terres, aux plantations, etc.

« 4°. A relever le plus possible les parties de terrein destinées à la culture;

« 5o. A veiller à ce que, dans les grandes chaleurs, les ouvriers soutiennent leurs forces par un peu d'eaude vie prise le matin ;

«60. A ce que tous les ouvriers ne se reposent, et ne dorment jamais sur les terres nouvellement remuées et qu'ils n'y prennent point leur repas.

11 est des marais que leur position ne permet pas de dessécher faute d'écoulement. Alors le meilleur moyen de les assainir est de les planter entièrement en , en aulnes, en peupliers, en osiers, et d'y semer beaucoup de plantes labiées, renonculanes, ombellifères etc. Au bout de quelques années, le sol s'élevera et se trouvera desséché. L'expérience a prouvé qu'un saule de dix ans, par exemple, pouvoit absorber près de trois kilogrammes (environ six livres) d'eau, en 24heures.

Tels sont les moyens simples de détruire une des principales causes de l'insalubrité de l'air dans certains cantons, et de faire disparoître les maladies contagieuN° 16. 24

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