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généralement de bonne qualité; tandis que dans les autres il s'altère rapidement, exposé aux alternatives de la sécheresse et de l'humidité, si on en excepte toutefois le quercus virens.

Le tableau synoptique des espèces décrites par M. Michaux, en contient vingt, sans compter les variétés; savoir, 6 à feuilles mutiques, et 14 à feuilles dont le sommet est terminé par une soie.

Toutes ces espèces et leurs variétés, sont représentées, avec leurs fruits, par des figures très-bien dessinées, , par M. REDOUTÉ, et gravées par M. PLÉE. L'ouvrage contient en tout 36 figures.

Je ferai connoître, dans le prochain numéro, les principales espèces dont M. Michaux s'est occupé. Notice sur la culture du Sophora, du Platane et de l'Aune; par M. GUERRAPAIN, propriétairecultivateur. (1)

L'auteur de la petite brochure que nous annonçons, donne le résultat de ses propres cultures. Il s'est particulièrement attaché à celle des arbres sur lesquels il appelle l'attention des planteurs; on ne peut que le louer du choix qu'il en a fait, parce qu'ils méritent d'être plus multipliés qu'ils ne le sont. Le sophora surtout paroît n'avoir pas encore obtenu la place qu'il devroit occuper dans nos plantations. On ne le voit guère que dans les jardins des curieux, quoiqu'il se cultive en France depuis 1747, et qu'il puisse figurer avantageusement en avenues, sur les bords des routes, et même dans les forêts.

M. Guerrapain compare, sous les rapports de cultures et des usages économiques, le sophora

(1) Prix : 60 centimes pour Paris, et 75 centimes par la poste. A Paris chez Colas, libraire, rue du vieux colombier, no. 26. Et Arthus-Bertrand, rue Hautefeuille, no. 23.

avec le robinier (faux acacia) et il semble accorder au premier, des avantages sur le second. Il assure que dans le même terrain le sophora a constamment pris le dessus sur le robinier; que cet arbre fort et vigoureux pousse des racines pivotantes et profondes, qui n'épuisent pas la terre à la superficie, comme l'acacia, dont les racines sont traçantes. Pour cette raison, il le préfère pour les allées, les avenues et les bordures des prairies, des terres labourables et des vignes. Le sophora, ajoute-t-il, résiste à la force et à la violence des vents, sans en être endommagé dans son tronc, ni dans ses branches tandis que le robinier est souvent mutilé et fråcassé par des vents ordinaires, surtout quand ils, sont accompagnés de pluies; le sophora est aisé à travailler, et les ouvriers ne craignent pas d'être estropiés en le façonnant en paisseaux ou échalas, fagots et bourrées; il n'en est pas de même de l'acacia, qui est, en quelque sorte, inabordable; tous les terrains ne sont pas propres à ce dernier, et souvent à vingt pas d'un acacia qui a poussé avec une vigueur étonnante, un autre acacia languit et dépérit, inconvénient que l'auteur assure n'avoir pas éprouvé dans le sophora qu'il cultive à côté du robinier.

Je suis loin de nier les avantages que présente la culture du sophora; mais je ne partage pas l'opinion de M. Guerrapain sur la préférence à accorder à cet arbre sur l'acacia. D'abord, il n'est pas constant que celui-ci ait un accroissement moins prompt que le sophora; il est possible que le terrain où l'auteur a fait une culture comparée de ces deux arbres soit plus propre au sophora, qu'au robinier; mais je puis assurer que dans notre pépinière de Mouceau, l'acacia a toujours eu le dessus d'une manière trèsmarquée. D'un autre côté, peut-on regarder comme

une qualité, à l'avantage du sophora, d'avoir des racines pivotantes, et comme un défaut dans l'autre, de prolonger ses racines à la surface de la terre ? Non, sans doute; car il faut des terrains profonds aux arbres pivotans, tandis que les arbres à racines traçantes se contentent d'une couche de terre superficielles. Je ne m'attacherai pas à rétablir la supériorité de ce dernier, à bien des égards, et surtout pour les cultures forestières. Je le dois d'autant moins, que l'auteur n'a pas prétendu le dépouiller de sa juste renommée, et qu'en comparant ces deux arbres, il paroît n'avoir eu d'autre but que d'appeler l'attention des cultivateurs sur un arbre, en effet, trop peu cultivé; mais je saisirai cette occasion pour faire remarquer que souvent on fait valoir une plante aux dépens d'un autre on exalte les avantages de l'une, on dissimule ses inconvéniens, quelquefois on fait passer ses défauts pour des qualités, tandis qu'on fait grand bruit des plus petits inconvéniens de l'autre et qu'on ne parle pas de ses meilleures qualités.

Après avoir indiqué les usages nombreux auxquels on peut employer le bois du sophora, l'auteur fait connoître la manière dont il a cultivé cet arbre, soit de graines, soit de boutures. Sa méthode paroît trèsbonne, et les résultats qu'il en a obtenus doivent engager à la suivre. J'en dirai autant de ses préceptes sur l'éducation du platane et de l'aune, arbres qui méritent toute attention de la part des cultivateurs et des forestiers.

Il rappelle, en parlant du semis de l'aune, dont la graine doit être légèrement enterrée, une règle générale que j'ai rapportée dans le nouveau Manuel forestier (1). C'est de recouvrir les graines en pro

(1) Chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautfeuille, no. 23.

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portion de leur grosseur et de la dûreté de leurs enveloppes; c'est-à-dire, que les graines, petites et légères, doivent être moins enterrées que les grosses; celles qui ont une enveloppe cartilagineuse, tels que les pepins des poiriers et des pommiers, moins que celles qui les ont osseuses, tels que les cerisiers, les pruniers, les épines, etc.

peu

'C'est d'après cette règle que les graines de bouleau, d'orme, de pins et d'érable doivent être fort enterrées. On peut même, pour les trois premiers, se contenter de les répandre à la surface du sol et de les mêler avec la terre, au moyen d'une bourrée d'épines.

B ***

AVIS DE L'EDITEUR DES ANNALES FORESTIERES. L'accueil qu'ont reçu du public, et particulièrement de MM. les agens forestiers, les huit premiers numéros de ces Annales, a déterminé à donner, à cet ouvrage, l'activité et le développement dont il est susceptible pour remplir convenablement son objet.

Ces huit numéros et les tables, dont-ils sont suivis, complètent l'année 1808; pour laquelle l'éditeur avoit pris l'engagement de fournir un volume d'environ 400 pages qui seroit accompagné des tables nécessaires. Nou seulement cet engagement a été rempli, mais encore on a joint, au texte, des planches gravées qui paroissoient indispensables pour l'intelligence de quelques points d'instruction.

Voilà pour ce qui concerne l'année 1808.

Quant à 1809, l'abondance des matières permettant de fournir un numéro par mois, il sera délivré, dans le cours de cette année, douze numéros, accompagnés des planches jugées nécessaires. On y joindra les tables qui suivront la publication du douzième numéro.

Cette augmentation force à porter, à dix francs, le prix de l'abonnement de 1809, les douze cahiers et les tables continueront à être expédiés francs de port.

ANNALES FORESTIÈRES,

FAISANT SUITE AU MÉMORIAL FORESTIER.

No. 10. FÉVRIER 1809.

PREMIÈRE PARTIE.

RÈGLEMENS.

SECTION Iere. LÉGISLATION.

S. Ier. Décrets impériaux.

1o. Décret impérial relatif au mode d'instruction des affaires criminelles jusqu'au 1er. janvier 1810 (2 février 1809.)

NAPOLÉON, etc.

Sur le rapport de notre grand-juge, ministre de de la justice; considérant que les autorités judiciaires, dont le nouveau code d'instruction nécessite l'existence, ne pourront être organisées avant le premier janvier 180, et que les cours et tribunaux actuellement chargés des poursuites, instruction et jugement ne sont pas supprimés;

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Notre Conseil d'Etat entendu,

Nous avons décrété, et décrétons ce qui suit : Art. Ier. Nos cours et nos tribunaux continueront d'exécuter, comme par le passé, jusqu'au premier janvier 1810, les lois relatives à la recherche, à la No. 10.

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