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tres plans des bois qu'on aura ramenés à l'échelle prise pour la carte générale de cette inspection.

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C'est ici le lieu de parler des travaux faits en grand, y a plus d'un demi-siècle, pour préparer le levé de la grande carte connue sous le nom de carte de CASSINI, et qui ont eu pour objet de déterminer, sur la surface entière de l'ancien territoire de la France, un grand nombre de ces points, qui peuvent utilement servir au rattachement qui nous occupe.

On a commencé par fixer, avec soin, fixer, avec soin, la méridienne qui passe à l'observatoire de Paris: on a déterminé ensuite la perpendiculaire qui coupe cette méridienne à angle droit, au point même de l'observatoire

La méridienne de Paris se prolongeant, au nord, jusqu'à Dunkerque, et au midi, jusqu'à Perpignan, coupe, comme on voit, la France en deux parties; l'une orientale, comprenant tout le territoire placé à l'est de cette ligne : l'autre occidentale formée de la partie de ce territoire située à l'ouest.

La perpendiculaire qui, nous venons de le dire, coupe à angle droit la méridienne, au point de l'observatoire, se prolongeant, à l'est, du côté de Strasbourg, et à l'ouest, du côté de Brest, coupe la France dans un sens opposé à la méridienne, et partage aussi le territoire de l'Empire en deux autres parties: l'und septentrionale comprenant tous les pays qui se trouvent. au nord de cette perpendiculaire et l'autre méridionale renfermant tous ceux placés au sud.

L'observatoire de Paris étant le point d'intersection de la méridienne et de sa perpendiculaire, est aussi celui auquel aboutissent ces quatre grandes parties qu'on a appelées régions (1), en les désignant: sa

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(1) Instruction du 11 prairial an XI, approuvée par le Ministre des finances,

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voir; celle à l'orient de la méridienne et au nord de la perpendiculaire, par ces mots nord-est; celle à l'orient de la méridienne et au sud de la perpendiculaire, par sud-est: celle à l'occident de la méridienne et au sud de la perpendiculaire, par sud-ouest: et enfin, celle à l'occident de la méridienne et au nord de la perpendiculaire, par nord-ouest. (1)

Ces quatre parties ou régions nord-est, sud-est, sud-ouest et nord-ouest, forment aujourd'hui la grande division du territoire: ainsi, quand on voudra, d'après ce système, indiquer la position d'un lieu, on commencera par rappeler la partie ou région de la France dans laquelle ce lieu se trouve; et en nommant, par exemple, la partie nord-est, on saura sur le-champ que le lieu dont il s'agit, se trouve au nord de la perpendiculaire, menée de Paris à l'est de cette méridienne. Il en est de même pour les trois autres parties ou régions. (2)

La méridienne de Paris et sa perpendiculaire se

(1) Voici le tableau de ces quatre régions :

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(2) Cette première division de la France en quatre grandes parties a donné lieu à des sous-divisions de divers ordres qu'indique l'instruction du 11 prairial dont nous venons de parler. Nous y reviendrons par la suite, pour compléter l'exposition de ce système et en démontrer les avantages.

trouvant être deux lignes communes à chacune des regions (puisque ces lignes servent à les former), on dans l'intérieur de chaque région, déterminé d'abord, la distance d'un grand nombre de points, tant à cette méridienne qu'à sa perpendiculaire: les calculs se sont, ensuite étendus, non - seulement à chaque chef-lieu de commune, mais souvent encore à plusieurs points dans un même chef-lieu, ou sur le territoire de la même commune (1).

Si les distances à la méridienne de Paris et à sa perpendiculaire étoient données pour tous les chefs-lieux des communes, il deviendroit facile de former le canevas trigonométrique de la carte de chaque inspection; mais comme, d'un côté, les calculs de ces distances ne se sont presque pas étendus au-delà de l'ancienne France, et que, de l'autre, les tables, qui en ont été publiées, contiennent des fautes d'impression qu'il importoit de rechercher, pour parvenir à les indiquer, au moins, en attendant qu'on parvint à les rectifier; il nous paroît nécessaire, après avoir donné une idée générale de l'utilité des distances à la méridienne de Paris et à sa perpendiculaire, pour assurer le rattachement et l'harmonie des plans des forêts, d'exposer plus particulièrement la théorie de ces distances et les divisions géométriques, de divers ordres, du territoire de l'Empire qu'elles ont servi à déterminer.

Nous présenterons, dans un prochain numéro, des détails sur ce point important, dont la connoissance ne peut être étrangère aux arpenteurs forestiers; et nous indiquerons les moyens d'opérer, avec exactitude, célérité et économie, les rattachemens divers que peu

(1) Dans les villes, on a indiqué les distances des principaux édifices, et dans les campagnes, les distances de plusieurs chateaux ou autres points remarquables.

vent nécessiter les opérations dont ils s'occupent journellement.

SECTION II. AMÉLIORATIONS.

S. Ier. Procédés.

N° 1. PROPOSITION faite, au nom du comité d'agriculture de la société d'encouragement pour l'industrie nationale, par M. BAUDRILLART, pour encourager la plantation et la greffe du noyer.

La culture du noyer, importante pour les arts, les manufactures d'armes et l'économie domestique, n'est pas suivie dans plusieurs contrées de la France, avec tout l'intérêt qu'elle mérite; les besoins ont fait abattre un grand nombre d'arbres de cette essence, qu'on ne remplace pas, et, déjà le bois en est monté à un prix excessif.

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L'espèce la plus généralement cultivée en Europe, est le noyer commun (N. juglans regia L.); il y plusieurs variétés, dont les plus belles et les plus utiles sont: 10. le noyer à gros fruit, dit noix de jauge (N. juglans fructu maximo BAUH.); arbre qui s'élève plus haut que le noyer ordinaire mais dont le bois est moins précieux; 2°. le noyer-mésange ou à fruit tendre ( jugl. fructu tenero et fragili putamine BAUH.), dont le fruit contient une amande qui se conserve bien, et fournit beaucoup d'huile; 3°. le noyer tardif ou de la S. - Jean (juglans serotina); arbre précieux pour les cantons où l'on craint les gelées tardives; 4°. le noyer à fruit dur (juglans fructu perduro TOURNEF.); cet arbre se cultive particulièrement pour son bois qui est le meilleur, le plus dur et le plus veiné.

L'Amérique nous a fourni aussi plusieurs espèces de noyer, mais qui ne sont pas encore bien répandus. Il seroit d'autant plus utile de les propager en France qu'ils ne craignent pas les gelées.

Ceux que nous possédons en plus grand nombre sont le noyer noir de Virginie (jugl. nigra), qui s'élève à une grande hauteur et dont le bois est excellent; le noyer cendré (jugl. cinerea), qui résiste à nos hivers, dont le bois est d'un bon usage et la noix douce et huileuse. Les autres espèces connues sous les noms de juglans tomentosa (ikori), amara, levigata, squamosa, ont été, ainsi que les deux précédentes, semées il y a trois ans, en assez grande quantité dans nos pépinières forestières, où, traitées comme le noyer ordinaire, elles ont bien réussi. Les deux premières: le nigra et le cinerea, paroissent même plus faciles à élever que le juglans regia.

NOYER ORDINAIRE OU COMMUN.

Le noyer commun est plus délicat et plus sensible au froid que la plupart de ceux d'Amérique, mais la variété dite le noyer de la St.-Jean résiste bien aux gelées; on ne peut trop la recommander aux cultivateurs.

Le noyer commun ne croît pas en massif; différant encore, sur ce point, des noyers d'Amérique, qui croissent en forêts; il se plaît dans les vignes, dans les jardins, le long des terres labourées et en avenues. Cependant, il réussit bien dans un sol pierreux, où son accroissement est à la vérité plus lent, mais où il produit un bois de meilleure qualité. On le propage de graines, par plantation et de greffe. Le semis à demeure est avantageux, quand on l'élève pour son bois, mais la transplantation accélère l'époque

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