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«En été, cette flottille manquoit d'eau; l'hiver, elle étoit retenue par les glaces. Les ouvriers se décourageoient, ils faisoient la loi. Tant de dépenses imprévues nécessitoient des fonds qu'on ne pouvoit obtenir qu'à un taux très - onéreux; enfin, pour comble de disgrace, cette entreprise étoit sans cesse contrariée par l'excès des eaux d'une rivière dont le désordre est effrayant (la Sèvre-Niortaise), et par le brigandage de quelques voisins qui s'attroupoient la nuit, venoient rompre les digues et les vannes, et verser, ainsi, des torrens d'eau sur le marais.

Il falloit, pour n'être pas totalement découragé, une patience opiniâtre et, disons plus, il falloit le sentiment qui animoit les dessécheurs, celui d'achever une entreprise à jamais utile et honorable pour leur pays.

«Enfin, après cinq ans de travaux, tous les obstacles furent surmontés; l'immense muraille d'argile fut consolidée; le défrichement du marais s'est operé par l'extirpation et l'incendie des joncs et des roseaux. Vingt-cinq lieues de fossés ont été creusées, des maisons élevées, et depuis deux ans, deux mille têtes de gros bétail y trouvent une abondante pâture. L'avoine et les légumes ont donné de beaux produits; des bois ont été plantés sur les digues; mais, ce qui est le plus important, de nombreux essais ont procuré des chanvres dont la qualité semble égaler en finesse, en longueur et en nerf, celle des chanvres du nord.

<< L'hectare de ce marais, qu'on n'affermoit que 30 à 40 sous, se loue de 12 f. jusqu'à 20 f. aujourd'hui, et ce produit est susceptible d'augmentation.

Tous les faits dont on vient de rendre compte ont été constatés par les autorités locales, et la société d'agriculture du dép. de la Seine a décerné une médaille d'or aux auteurs du desséchement du marais de BOERE.

ANNALES FORESTIÈRES,

FAISANT SUITE AU MÉMORIAL FORESTIER.

No. XIX. NOVEMBRE 1809.

PREMIÈRE PARTIE.

RÈGLEMENS.

SECTION I. LÉGISLATION.

S. I. Décrets Impériaux.

Extrait du décret impérial contenant proclamation de brevets d'invention et de perfectionnement, délivrés pendant le deuxième trimestre de 1809. (Au camp impérial de Schoenbrünn le 18 juillet 1809.) (1)

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Art. 1. Les particuliers ci-après dénommés sont définitivement brevetés.

No 3. Le sieur François Nicolas Henault, pro

(1) C'est au moment où nous avons tant de motifs de rechercher tous les moyens d'économiser les combustibles en général, et particulièrement le bois, qu'il importe de ne négliger aucune occasion de faire connoître, nous ne disons pas seulement les dé

No. 19.

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priétaire domicilié à Douai, département du Nord, auquel il a été délivre, le 22 avril 1809, le certificat de la demande d'un brevet d'invention de cinq ans, pour une cheminée économique, propre à la consommation de la houille et qu'il appele cheminée du nord.

N.o 8. Le sieur Marcel, demeurant à Paris, rue de Malte n°. 6, auquel il a été délivré, le 19 mai 1809, le certificat de sa demande d'un brevet d'invention de 10 ans, pour un appareil propre à tirer parti des vapeurs qui se dégagent de la tourbe pendant la carbonisation.

N.o 11. Les sieurs Albert et Martin, demeurant à Paris, rue du faubourg S.-Denis n° 67, auxquels il a été délivré, le 2 juin 1809, le certificat de leur demande d'un brevet d'invention de dix ans, pour une machine à feu et à vapeurs à double effet.

N.o 18. Les sieurs Girard, frères, demeurant à Paris, rue de Richelieu no 78, auxquels il a été délivré, le 23 juin 1809, l'attestation de leur demande d'un certificat d'addition et de changement à leur machine à vapeurs, dont le brevet d'invention leur a été accordé le 20 janvier 1809.

Décrets impériaux contenant concession du droit d'exploiter des mines de houille. (1)

Décret impérial qui fait concession, pour cinquante

convertès, mais encore les tentatives suivies de quelques succès, qui donnent l'espérance fondée d'un perfectionnement si désirable dans l'emploi des combustibles.

Ainsi, les brevets d'invention accordés, soit pour l'amélioration du chauffage, soit pour celle de l'emploi des combustibles végétaux ou minéraux, nous ont paru devoir être indiqués dans Bes Anwales,

(1) Nous avons soin de donner connoissance des décrets qui

années, au sieur Albanis Beaumont, du droit d'exploiter les mines de houille existantes sur le territoire des communes d'Arrache, Maglau et autres du département du Léman, sur une étendue de rante - neuf kilomètres carrés. (Ebersdorf, 4 juin qua1809.)

Décret impérial qui fait concession, pour cinquante

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autorisent l'exploitation des mines de houille, parce que l'emploi de ce combustible minéral, qui dans nombre de circonstances peut remplacer le bois ne sauroit être trop recomman dé. Déjà, dans les Annales de 1808, nous avons indiqué seize décrets rendus pour autoriser des exploitations sur divers points de l'Empire; savoir à Montrelais, (Loire inférieure), à Oupeyre, à Viregain, à Liège, Tilleur et S.-Nicolas (Ourte), à Courcelles, Bascour, Montigni-le-Tilleul (Jemmape), à St.Berain-sur-d'Heune (Saône et Loire), à Bleyerheide, à Bostrop, Pech,à S.-Nicolas et à Feld-Koul (Meuse inférieure), Tartaras et Argoire, aux Grandes-Flêches, à Mar:ourai et à Gourde-Marine (Loire), à Métamis ( Vaucluse), à Alsens, à Schiersfeld et Munterbach (Mont-Tonnerre ).

Les numéros, déjà publiés des Annales de 1809, indiquent les concessions d'antres mines de houille, savoir celles de Viéville (Jemmape), et Soulanon (Gard).

;

Joignons -y celles contenues aux neuf décrets impériaux que nous indiquons dans le texte, et qui sont situées : savoir Arrache (Léman ), à Neffries (Hérault), à Trets, Auriol, Perpin, S.-Savournin, Belcodenne, Gréasques, Gardanne, Fuveau, Pernier et Roquevaire (Bouches du Rhône), à Plean et à Janoneix ( Corrèze), à la Louvière et Falnuez (Jemmape): et nous aurons quarante-une exploitations nonvelles, de mines de houille établies dans treize départemens; dont plusienrs, tels que la Loire inferieure, la Loire, le Gard et l'Hérault contiennent fort peu de bois.

Observons, de plus, que dix de ces exploitations se trouvent placées dans le département des Bouches du Rhône, où les bois sont très-rares, et où l'industrie ainsi que le commerce peuvent offrir les plus grands avantages aux concessionnaires.

années, aux sieurs Giscard, Bonnaire, Maury, Sales et à la veuve Maliavale, d'exploiter la mine de houille dite de Caylus, commune de Neffies (Hérault), dans une étendue de surface de neuf kilomètres quarante-quatre hectomètres carrés. (Ebersdorf, 4 juin 1809.)

Décret impérial qui fait concession, pour cinquante années, aux sieurs Sicard et Rougnier, du droit d'exploiter les mines de houille existantes sur le territoire des communes de Tretz et d'Auriol ( Bouches-du-Rhône), dans une étendue de surface de 64 kilomètres 512,800 mètres carrés. (Schönbrünn, 1o juillet 1809.)

er

Décret impérial qui fait concession, pour cinquante années, aux sicurs et demoiselles Gerin-Ricard, du droit d'exploiter les mines de houille existantes sur le territoire des communes de Peypin et de SaintSavournin Bouches-du-Rhône), dans une étendue de surface de 8 kilomètres 275,794 mètres carrés. (Schoenbrunn, 1 juillet 1809.)

er

Décret impérial qui concède au sieur de Castellane, et à la dame Massol, veuve du sieur de Cabre, le droit d'exploiter, pendant cinquante années, les mines de houille existantes dans leurs propriétés, situées aux communes de Belcodenne et de Gréasque arrondissement de Marseille, (Bouches-du-Rhône), sur une étendue de surface de 10 kilomètres 604,100 mètres carrés. (Schoenbrünn, 1 juillet 1809.),

er

Décret impérial qui concède aux sieurs Lacombe, Dubreuil et compagnie, le droit d'exploiter, pendint cinquante années, les mines de houille existantes sur le territoire des communes de Gardannes, Fuveau, Peynier, Gréasque, Roquevaire et Belcodenne (Bouches-du-Rhône), dans une étendue

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