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cation du nom de JEHOVAH), que le LAMECH Caïnide; et qu'enfin Chun, sous lequel arrive un Déluge dont il répare les maux, et dont les Ancêtres nous sont donnés dans l'ordre même des premiers Patriarches de la Bible et en même nombre, ne peut-être que NoÉ. Or, ce Personnage du Chou-king qui offre comme NoÉ un Sacrifice après le Déluge, et cultive comme lui la Terre, nous est représenté comme Habitant d'abord sur les bords du Kouey-chouy, ou de l'Oxus 2. On le peint, allant vers l'EST, et y recevant pour tribut des Pierres de Yu, qui ne se trouvent (comme l'a fait voir M. Rémusat) 3 que dans le pays de Khoten, situé en effet à l'Est de la BACTRIANE et de l'Assyrie antique ou de la Perse; enfin, sous son Empire se récréent une seconde fois tous les arts 4, et se rétablit de nouveau la société; que peut-il donc être autre chose que Noé, la date qu'on lui assigne par une Chronologie positive et appuyée sur l'Astronomie, étant d'ailleurs, celle que la Vulgate donne à No£ (2357 à 2347)? Et quel autre pays habitoit-il, si ce n'est le KHORASSAN OU l'IRAN, alors nommé le Ky-tcheou 5, et depuis appelé Ta-hia?

Sous lui, figurent trois personnages célèbres 6; Héou-tsy, qui ne peut-être que SEM, ce dont nous déduirons des conséquences très importantes quant aux croyances des anciens peuples : Sie, que certains font fils de cet Héou-tsy, et qui ne peut être qu'ARAM, fils de SEM, et tige des Phéniciens, Araméens, Arméniens; Yu,sous qui se trouve le vin 7, où l'on pourroit peut-être voir JAPHET, mais que d'autres considérations nous amènent à regarder comme fils d'ELAM, ou de Lo-ming peut-être : on voit, en outre, à la

Chou-King, p. 8, 9, 10, 13, et suivantes. 2 Klaproth, Tableaux de l'Asie, carte 6e. 3 Histoire de Khoten, p. 237), Dissertation sur la pierre de Yu. Chou-King, texte, p. 18, 19, etc. 5 Ibid., texte, p. 63. Chou-King, annotations, p. cxxxiij; et p. 17, 18, texte. 7 Ibid., p. 42,

annotations.

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même époque, des criminels envoyés en exil1, et qui nous rappellent les malédictions portées sur CHANAAN, race de CHAM.

En 2206 avant J.-C. commence, après la mort ou l'éloignement de Noé, la première dynastie connue de la Chine, celle des Hia, ou des ÉLAMITES, des Pischdadiens des Parses, dont Yu est la tige, et qui forme pour nous le Premier Empire d'Assyrie. Là, des Tours très hautes sont mentionnées 2, et rappellent celle de NEMROD, dont les débris subsistent encore sous son Nom 3, à Hillah ou BABYLONE; là, toute l'histoire du célèbre DJEMSCHID des anciens Parses se retrouve détaillée dans celle du Roi Siang, comme celle de FERIDOUN, dans son fils fugitif, et caché Chao-kang4. Après une usurpation célèbre sous Hantsou, et qui rappelle celle de ZOHAK, Chao-kang ou Féridoun, remonte sur le trône : l'Empire retrouve son éclat, jusqu'à ce que des Révolutions arrivent 5; Révolutions, qui font transférer la Capitale vers l'Egypte, ou en Egypte même suivant nous. Le 15o Roi de cette antique Dynastie, et le 17e qui est en même temps le dernier (ce qui rappelle les dix-sept Rois Ethiopiens, mis par Hérodote à la tête de l'Histoire Egyptienne), élèvent des Tombeaux et des Tours dispendieuses 6, qui ne peuvent être que les Pyramides; ils accablent les peuples d'Exactions, se montrent des Tyrans odieux. Le dernier principalement, Ly-kuey, ou Kie, où l'on ne peut voir que le NINUS de Moïse de Chorêne, est entraîné dans les plus folles démarches par une femme d'une beauté admirable, et aussi cruelle que belle, la célèbre Mey-ky 7, vivant avec lui dans un Palais

1 Ibid., texte, p. 16; et p. 42, à cause du vin trouvé, chose remarquable. 2 Ibid., notes, p. 58. 3 Voyage aux Ruines de Babylone, par M. Riche. Paris, 1818, Didot. 4 Chou-King, p. 70, 71, annotations. 5 Chou-King, P. 74, annotations. 6 Chou-King, p. 76; et Ly-ta-ky-sse, extraits qu'a eu la complaisance de faire pour nous M. Brosset, jeune Orientaliste plein de mérite. 7 T. I, Mailla, Hist. de la Chine, p. 156., note I.

souterrain, et ne pouvant être que la NITOCRIS d'Hérodote, ou la SÉMIRAMIS de Moïse de Choréne : elle est cause de sa Ruine : l'Empire suprême passe aux Chang1, c'est-à-dire aux Araméens, ou Phéniciens issus de Sie, ou ARAM; ils établissent, en Egypte même, le Siège de leur Empire des Chang ou des Marchands. Sous le premier d'entre eux, Tching-tang (où l'on pourroit voir OSYMANDIAS), des Ministres sages et habiles s'élèvent au pouvoir, et les sept années de famine arrivent2, à la date même, à quelques années près, où la Vulgate place JOSEPH, son élévation sous un Pharaon puissant, et les sept années de disette qu'il sait prévoir : nous sommes donc amenés ainsi, et par des Rapprochemens dont la force ne peut être contestée, aux Temps florissants de l'Egypte et à cette Dynastie glorieuse et éclairée, aux traits du visage réguliers et Caucasiques nous dirions presque, Sémitiques, dont les Cartouches Royaux ornent les Obélisques, et dont les Peintures Magnifiques se voient encore, dans les Hypogées de Thèbes 3,

Sous Tay-vou, roi encore célèbre de cette Dynastie 4, au 16o siècle avant notre ère, ou sous Ho-tan-kia, quelques Règnes

1 Chou-King, p. 77, 78, 79, et suiv. 2 Chou-King, idem, p. 8o. 3 Nous n'iguorons pas que MM. Champollion, tout en prétendant se renfermer dans les bornes possibles de la Chronologie Biblique, placent ce puissant monarque infiniment plus haut nous avons lu et médité les Lettres à M. le duc de Blacas; nous les discuterons et nous appuyant comme eux sur le tableau généalogique et si précieux, copié à Abydos, par M. Caillaud, mais tenant compte du canon d'Eratosthène, au moins aussi croyable sur l'Egypte que Manéthon, et qui confirme complètement notre travail général, nous montrerons, comme nous le disons ci-après, qu'avant Joseph, auquel les Egyptiens actuels attribuent encore leurs Canaux, leurs Puits, leurs Greniers, qui continuent jusqu'à ce jour à porter son nom, cette étroite Vallée à peine desséchée, n'avoit jeté ancun éclat : Joseph, comme le dit la Bible (psaume CIV, 22), ayant instruit les princes de la cour de Pharaon, comme Pharaon lui-même, et enseigné la sagesse aux anciens de son conseil. Nous montrerons d'ailleurs le nom même des divers Rois-Pasteurs, les uns Grecs, les autres Phéniciens, existant dans les Listes Royales portées en Chine, et où nous puisons nos preuves principales. Chou-king anuot: p. 106.

après, nous voyons la vertu de ces Princes décliner, c'est-à-dire cette monstrueuse idolâtrie de l'Egypte qui n'existoit pas encore sous JOSEPH, commencer à se montrer, et vers cette époque en effet, sont des indices de Moïse, et des Prodiges opérés de son temps 1.

Mais des incursions de Barbares arrivent, des inondations attribuées à un prétendu Hoang-ho, et qui ne peuvent être que celles du NIL, ont lieu; on voit le 19 Roi, Pan-keng, émigrer avec son Peuple, aller en Ethiopie peut-être, et le 21°, Siao-ye, être obligé de faire cacher son fils, de l'envoyer dans un pays éloigné 3, ce que nous rapporte également Manéthon de SÉSOSTRIS et de son père. Ce fils, nommé Vou-ting ou le Guerrier, est en effet un conquérant célèbre; sous lui le Phénix paroît (c'està-dire la Période Sothiaque se renouvelle ) 4, et Tacite également place le Phénix sous Sésostris ou Ramessès; enfin, il va attaquer et vaincre des Peuples du Nord, ce qui ne convient qu'à l'expédition de Sésostris dans la Colchide, et le place à cette date même (1322) du Cycle caniculaire, où le mettait M. Larcher.

Dans l'impie Vou-ye 6, le 27° Roi des Chang, on reconnoît également le PHERON d'Hérodote. Dans Ven-ting, ou plutôt dans Ty-ye, surnommé To, sous lequel une ville célèbre du Nord est assiégée 7, on ne peut que voir le CETÉS de Diodore, ou le PROTÉE d'Hérodote, sous lequel a lieu la fameuse guerre de TROYE; les Temps ici concordant encore parfaitement en effet, ce Roi Ty-ye étant de l'an 1191 : il est remplacé par un Tyran devenu de nouveau très célèbre, le CHÉOPS d'Hérodote, le Chéou-sin, de la Chine, Noms presque pareils.

Sous ce nouveau Despote, le Second Sardanaple de Frèret

1 Chou-King, p. 106. Chou-King, p. 110. Idem, p. 128. 5 Idem, p. 121, 6 Idem, p. 132.

p.

3 Idem, p. 120 et 126. 7 Idem, P. 133.

peut-être car, comme l'un des SARDANAPLES, il se brûle, dans une Tour, avec ses Habits Royaux 1, après la perte d'une bataille où ses soldats l'abandonnent; Sous ce Tyran disons-nous, l'Empire Passe aux Tchéou2, Nouvelle Dynastie Assyrienne, ou plutôt Chaldéenne, ARPHAXADÉENNE, Dynastie qui abandonne l'Egypte, en transporte les Peuples (alors nommés Yn, et gouvernés par Vou-keng, fils de Chéou-sin) dans le pays de Goey, puis dans le pays de Lou, c'est-à-dire en ORIENT où l'une de ses Branches va Régner 3, et qui devenue toute-puissante, fonde dans le centre de l'Asie, un Empire Féodal encore immense, et dominant sur les Principaux Rois de cette époque; Empire le premier et le seul admis en Assyrie par Hérodote, mais qui, suivant Ctésias, ne pouvait être (ainsi que l'ont prouvé déja divers auteurs) que le second établi dans ces contrées, c'est-àdire l'Empire des Kayaniens ou Caianides de d'Herbelot, si célèbre chez les Parses et les Orientaux, et succédant, après un long interrègne de plus de 400 ans où l'on suppose que Régnoit le fabuleux Afrasiab (c'est-à-dire, suivant suivant nous, les Chang en Egypte, véritables TOURANIENS), à la Première Dynastie Assyrienne ou IRANIENNE, celle des Ta-hia, ou des Hia, c'està-dire des PISCHDADIENS.

Vou-Vang5, fondateur guerrier de cette puissante et nouvelle Dynastie, dont le séjour ramené en Assyrie, nous rappelle les translations du Califat, opérées dans un sens analogue, presque de nos jours, ce Vou-Vang 5, où nous voyons la Tige de la Famille des Xerxès et des Darius les Rois des Rois, est en effet le CAI-COBAD du Schah-nameh de Fer

1 Chou-King, idem, p. 134 à 138 et p. 147, pour sa mort tragique. 2 Idem, p. 144 et 149, et suiv. Chou-King, p. 183, 184. 4 Bibliothèque Orientale d'Herbelot, article Afrasiab. 5 Chou-King, p. 146 à 149,

et suivantes.

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