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Terre, comme y croissent encore les Champignons? Ces hommes ont-ils commencé par l'État Sauvage, et long-temps séparés par des distances immenses, ont-ils créé des Arts et des Sciences d'une physionomie toute particulière, et d'une nature propre au Climat brûlant ou froid, au Pays gracieux ou sévère, dans lequel nés de la Matière seulement, ils avoient vécu si long-temps, d'une manière toute sensuelle et plus grossière que ne le font les Animaux ?

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Ces Opinions, malgré tout ce que les dernières surtout ont de pénible pour la Nature Humaine, ont été soutenues récemment dans le Nouveau Dictionnaire classique d'Histoire Naturelle 1, et viennent de l'être encore, bien qu'en termes moins prononcés, dans un Ouvrage qu'a rejeté, mais pour une autre cause, l'Académie des Sciences 2. Et dans des Livres d'un tout autre mérite; dans ceux de M. le Comte de Lacépède 3, de M. Maltebrun 4, de M. de Humboldt 5, Ouvrages dont les Théories sont Résumées en partie dans celui de MM. Gavoty et Tolosan 6; on voit ces Auteurs justement célèbres, regarder l'Homme primitif, comme vivant dans l'état, Sauvage, (tandis que l'état sauvage n'a été engendré suivant M. de Bonald et suivant nous, que par l'homme criminel, fuyant dans les Déserts, et y oubliant les Arts des peuples civilisés): On les voit en outre, supposer également que divers Centres distincts de Connoissances ont existé, et placer ces Centres indépendants les uns des autres, dans les principales parties du Globe.

1 Y voir l'article Homme de M. Bory de St. - Vincent. 2 Histoire Naturelle des Races Humaines, par M. Desmoulins, docteur en médecine. 3 Article Homme de M. le comte de Lacépède, dans le grand Dictionnaire d'Histoire Naturelle, publié chez Levrault. 4 Précis de Géographie, liv. 5 Monuments Mexicains, Introduction, p. 33, 34, 35, II, , p. 11 et 15. in-8°. 6 Essai sur l'Histoire de la Nature, chez Arthus Bertrand. Paris, 1815.

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Nous ne traitons point ici la première de ces Questions; non plus que celle de la diversité des Races, question immense, et qu'il est temps cependant que les véritables Philosophes soulèvent; car agitée chaque jour, dans chaque nouvel écrit d'Anatomie, elle tend à ébranler puissamment, la vérité des récits de Moïse: mais les Recherches que nous allons développer, démontrant que malgré leurs formes différentes, et en apparence du moins, dues à des origines très diverses, les Signes de l'Écriture, et de la Numération, sont les mêmes chez tous les Peuples du globe; nous arrivons indirectement, à résoudre la seconde question et à montrer, ce qu'établissent aussi nos Mémoires sur les Constellations de tous les Peuples (Mémoires restés manuscrits faute de moyens convenables pour les publier), que tous ces Peuples ont puisé leur Civilisation à la même Origine, et dans le même Pays où Moïse place la famille de Noé après le Déluge: c'est-à-dire, suivant nous (et d'après les dernières explorations savantes, faites par les Anglois, relativement à la hauteur des chaînes de Thibet), à l'ouest et sur les flancs même, de ce Plateau central de l'Asie, Point reconnu, avec certitude maintenant, comme le plus élevé de toute la Terre, et celui qui le premier, dut être desséché : la Bible nous présentant en effet des hommes de la 4° génération après le Déluge, ou du temps D'HÉBER, et de PHALEG, comme venant de L'ORIENT lorsqu'ils se rendirent dans les plaines de Sennaar ou de la Chaldée 2; et cet accord des traditions de Moïse, avec des Mesures de hauteur que nous connoissons à peine depuis deux ou trois ans 3, comme aussi ce nom de Mamelles, de point culminant

Asiatick Researches, T. XIV, no vi; et T, XVII, p. 1x, de la Revue Encyclopédique. 2 Genèse, XI, 2. 3 Depuis les voyages de M. de Humboldt, on croyoit le Chimborazo en Amérique, plus élevé que les chaînes prodigieuses du Thibet, et certaines personnes en triomphoient.

de la terre, KOUSTANA, donné au pays de KHOTEN1, pays situé au nord du PETIT THIBET et du Cachemire, et d'où les eaux dit-on, s'écoulent, les unes vers la Mer de l'Ouest, ou la Mer Caspienne, les autres vers celle de l'Est, ou la mer du Japon et de la Chine 2, étant des Faits, déja par eux-mêmes très remarquables et dignes de l'attention de tout homme éclairé.

Dans un Ouvrage que nous préparons depuis plusieurs années, dont nous avons communiqué seulement quelques parties à MM. Ampère et Cauchy (deux des membres les plus distingués de l'Académie des Sciences) et au savant M. Stapfer, et pour lequel il nous manquoit des Livres Orientaux, que nous venons enfin de recevoir du Bengale, nous traiterons ces questions Géographiques et Historiques.

Nous montrerons que d'après le Nom même, de Mer Rouge donné à la Mer du Sud, de Mer Noire accordé à celle du Nord, de Mer Blanche donné par tous les Lévantins à la Mer Méditerranée (Mer qui est à l'Ouest de l'Asie Centrale), de Mer Verte enfin, attribué par les Orientaux, les Arabes, etc., à la Mer des Indes, de la Chine, et du Japon, ou à la Mer Orientale, il a fallu que l'Empire Central, l'Empire véritable du milieu, fût situé, dès les temps les plus anciens, en ASSYRIE ; puisque dans le système antique et Hiéroglyphique, ces quatre Couleurs répondent à ces quatre Points Cardinaux ; et que dans une Ville orientée par exemple, comme il en existe encore au Tonquiù, dire la porte Blanche, c'est parler de la porte de l'OUEST; nommer la porte Verte, c'est indiquer celle de l'Est.

Nous le montrerons encore en discutant les Noms Hiéro

1 P. XIV, Préface, Histoire de Khoten, par M. Rémusat, ouvrage utile, malgré la sécheresse orientale des détails qui y sont traduits, 2 P. 2, Hist. de Khoten, idem,

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glyphiques, donnés aux quatre Peuples Barbares des Limites, issus de certains Exilés nous dit-on, savoir: de Man 1, ou de peuple sujet aux vers de ce nom (Vers connus chez nous, sous le nom de Soyes, et qui n'attaquent que les Nègres et les Peuples entre les tropiques), nom que l'on donne aux Peuples du SUD, ou aux ETHIOPIENS des anciens ; de Ty 2 ou de Pe-ty, c'est-à-dire, Ty du Nord, nom donné aux Peuples barbares du NORD, et qui offre les images de Feu et de Chien, ce qui convient parfaitement aux RACES FINNOISES, et SAMOYEDES ou aux Races Hunniques peut-être ; de Y 3 ou de Peuples aux grands Ares, Errants et Nomades, nom attribué aux peuples de l'EST, et par extension ensuite à tous les Peuples Nomades, et qui ne peut convenir qu'aux SCYTHES des Anciens; de Kiang 4 enfin, nom donné aux Peuples de l'OUEST, et qui offre le symbole d'homme et de Bélier, Brebis, Nom qu'on appliqua ensuite aux Thibétains, chez qui ont pu pénétrer des Afghans race antique et Arabe, mais qui dans l'origine, n'a pu être que celui des ARABES BÉDOUINS de l'Afrique, vêtus des Peaux de leurs Brebis, et également nommés Jong, c'est-à-dire, armés de lances: Nous montrerons disons-nous, que ces antiques désignations ne peuvent convenablement s'expliquer, qu'en plaçant l'Empire Primitif et Central qu'entouroient ces Peuples, ou l'Empire du milieu TCHONG-KOUE, (nom que porte la Chine actuellement, que prit l'Inde également 5, que par orgueil ont pris ensuite tous les peuples anciens en s'isolant les uns des autres), dans l'Assyrie antique ou dans l'IRAN des Parses, l'ancien et célèbre

1 Chou-King. p. 17; et no 1938, Dictionnaire Tonique Chinois-Anglois de Morrisson. 2 idem, Chou-King; et Morrisson, ibid. 3 Voir Morrisson, ibid. Id., voir Morrisson, ibid., no 1938. 5 P, 14, liv. 2, T. I, Précis de Géograph., de M. Malte-Brun.

pays

de Ta-hia des Chinois eux-mêmes; c'est-à-dire, entre la Chaldée ou le Ta-tsin 2, et la partie Ouest du plateau central du Thibet, et non point en Chine, où toute cette Géographie n'est arrivée, que fort long-temps après que ces divisions (établies dès les temps voisins du Déluge, nous dit-on) eurent été créées. Entrant alors, dans les traditions conservées par l'antique Écriture Hiéroglyphique de ces contrées nous ferons voir, que ce Personnage célèbre, mis en tête des listes Chronologiques les plus estimées par les Chinois 3, telles que le Tsou-chou, curieuse Histoire échappée à l'incendie des livres et que nous possédons (personnage, qui parla en naissant nous dit-on, et qui naquit avec une intelligence extraordinaire 4, sous lequel furent créés tous les arts une première fois, qui régnoit en outre, par la vertu de la terre qui est de couleur jaune ou rougeâtre ajoutet-on, d'où il fut appellé Hoang-ty, ou le Seigneur Rouge ou jaune 5), ne peut-être qu'ADAM, dont le nom a la même signification en Hébreu, et que la Bible nous présente sous le même aspect; nous expliquerons comment Fo-hy ou ABEL, et Chinnong ou SETH, ont été placés avant lui dans l'ordre des temps, bien que ses fils; nous montrerons que Chao-hao ou Hiuen hiao, sous lequel des troubles, des idolâtries furent excités 6, ne peut être que CAÏN; que Tchouen-hiu, qui apaisa ces troubles, rétablit les cérémonies du culte 7, ne peut être qu'ÉNos, dépeint par la Bible sous les mêmes traits que Ty-ko, est MATHUSALEM; que Yao ' ne peut-être (si l'on n'en a fait postérieurement à l'incendie des livres, une personnifi

1 P. 45, T. III, Observ. Mathém. du P. Souciet, texte du P. Gaubil. 2 Ibid., p. 118, T. II, id., texte du P. Gaubil. 3 Chou-King, p. cxxxiij, Tableau Généalogique des Dynasties. 4 Chou-King, p. cxxx, Discours préliminaire. 5 ibid. 6 Idem, p. cxxxvij. 7 Idem, p. cxxxviij. 8 Choup. 2 et 5, et suivantes.

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