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Les Lettres et les Sciences se perfectionnèrent donc en premier lieu dans cet Empire Central, et les Hiéroglyphes, dont les Lettrés où les Prêtres conservèrent seuls l'usage, y furent remplacés par des Lettres Alphabétiques dérivant des Cycles, nous l'avons démontré : ces Hiéroglyphes (qu'employèrent les Grecs eux-mêmes, comme on le voit dans Plutarque (1) nous parlant du tombeau d'Agésilas), restant cependant en usage, soit à l'Ouest ou en Egypte, soit à l'Est ou vers le Thibet et le Chen-sy, c'est-à-dire dans la Chine Ancienne.

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Habitant la Mésopotamie où l'on faisoit usage des Lettres, les Hébreux, famille choisie de DIEU dans la Race Sémitique la plus éclairée des Races, pour conserver plus spécialement, aussi bien que les Arabes qui en sont comme une branche cadette, l'idée de son Unité sublime, les premiers sans aucun doute, soit au temps de Moïse, soit même antérieurement, écrivirent en Caractères Samaritains ou Phéniciens, ou en Caractères plus anciens encore, l'Histoire Alphabétique du Monde : et de là, outre son inspiration, ces documents si précieux que, parmi toutes les Nations, la BIBLE seule jusqu'à ce jour, ce Livre Sacré par excellence, nous fournit sans confusion, sur l'Histoire des premiers Temps et des premiers Hommes.

Cependant ces Hiéroglyphes, usités en Egypte et

(1) Plutarq., du Génie de Socrate, T. IV, § V.

dans les Indes, la Haute-Asie la Haute-Asie, y amenèrent peu à peu ces monstrueuses Idolâtries qui, partant d'une même Source, eurent tant de points communs, et au milieu desquelles on voit luire toutefois, tant de Rayons encore de la Sagesse des premiers Temps.

Cultivées de plus en plus en Assyrie, malgré des Guerres et des Révolutions, dont nous déroulerons le Tableau un jour, si nous y sommes encouragés, ces Sciences Antiques qu'on y conservoit, permirent à Ptolémée de trouver là seulement, et non en Egypte où il écrivoit cependant, les Eléments de sa Syntaxe et de ses Calculs Astronomiques, établis dès lors dans le Système Grec et Alphabétique. Là en effet, Pline nous montre les Lettres Assyriennes, existant dit-il, de toute antiquité (1); ce qui est vrai quand on les dérive des Hieroglyphes créés, nous l'avons montré, longtemps avant le Déluge par les premiers hommes. Là, toute l'Antiquité nous cite des Observatoires fameux; 'le terme même de Chaldeen y devient synonyme de celui d'Astrologue ou Astronome. Les Grecs y viennent puiser, selon Herodote, et leurs divisions du Temps et leurs Lettres dérivant des Heures. Les Hébreux, lors de la Captivité, y viennent chercher leurs Lettres Chaldéennes, plus simplifiées encore, moins Hieroglyphiques que celles des Samaritains. Là enfin, se font ces obser

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(1) Plin, lib. 7, cap. 56, endroit cité déja.

vations envoyées par Callisthène à Alexandre, et sans doute aussi celles qui, suivant le Père Gaubil, provenant de la TOUR DE BABYLONE, sont conservées dans les Monastères du Thibet (1).

Les temps d'ALEXANDRE arrivent enfin ; le vaste Empire de DARIUS, ce centre commun de Civilisation antique, cet Empire du Roi des Rois s'écroule: la Chine commence seulement, sous les Tsin, à avoir des Monuments authentiques, et à offrir une Histoire qui soit celle spécialement de ce pays, dont toute la lisière sud-ouest est encore à demi-barbare; elle devient, sous ce nom de Tsin, ou de Chine, célèbre chez les Auteurs Occidentaux, les PTOLEMÉES introduisent en Egypte les Arts et l'Ecriture de la Grèce; on cesse d'étudier et de savoir lire les Hieroglyphes que Démocrite, cependant, pouvoit encore entendre, lorsqu'il traduisit nous dit-on, plusieurs des Piliers de BABYLONE: ces Hieroglyphes se conservent vivants, seulement dans la Haute-Asie que cette révolution ne peut atteindre, et l'on voit un peuple intermédiaire, les Ouïgours par exemple, avoir à la fois l'usage des Kings en Hiéroglyphes et des Lettres Syriaques (2); ils rendent le Peuple, devenu immense depuis, de cette Asie extrême, stationnaire

(1) Recueil du P. Souciet, ou Observations Astronomiques; et Histoire de l'Astronomie Chinoise, par le P. Gaubil, T. II, p. 127. (2) M. Rémusat, Recherches sur les Langues Tartares, T. I, p. 45.

dans sa Civilisation; là seulement se conserve le Dépôt des anciens Livres ; là nous avons voulu trouver l'Histoire de l'Homme, des Constellations et des Lettres ; on jugera si nous nous sommes égaré.

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