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missaticis, comitesque in eorum comitatibus, pariter placita teneant (1).

que

L'archevêque de Besançon, qui, conformément à cette police établie par les Mérovingiens, avait dans cette ville une juridiction temporelle, de même que le comte, réunit dans la suite celle de cet officier à la sienne. Car dépuis Renaud III, comte de Bourgogne, les historiens nomment comte de Besançon, nous ne voyons plus de séculiers porter ce titre; et nous trouvons dans un ancien monument, que nous rapporterons plus bas, que le vicomte de Besançon tient sa vicomté du seigneur archevêque : le vicomte étant le lieutenant du comte, ne pouvait tenir sa place que de lui. Ainsi, puisque le vicomte de Besançon tenait alors son emploi du seigneur archevêque, il faut, par une conséquence nécessaire, que ce prélat eût été alors comte de cette ville (2).

Le saint roi Gontran donna à l'église de Maurienne toute la vallée qui est autour de cette ville (c'est ce qu'on nomme aujourd'hui la principauté ou le comté de Maurienne), avec les hommes qui la cultivaient. Il voulut aussi que les leudes ou vassaux, et les graffions, qui, avec les comtes, défendaient

(1) Capitulaire de Kersi dans le Rec. des hist. des Gaules et de France, t. 7, p 628..

(2) Abbas Urspergensis, p. 284.-Beatrix, Maximi Vesuntionum comitis Reinaldi filia.—Continuator Guntheri, 1. 10.

cette frontière, obéissent dans la suite à l'évêque de Maurienne, et fussent ses sujets (1).

Teutfride, évêque de Toul, augmenta considérablement les biens de son église, ayant obtenu du roi Dagobert Vicherey et le palais royal qui y était, la forteresse de Liverdun, Void ou Noviente, avec le palais royal; la maison de Royaumey, la forteresse de Galiand, avec le bourg de Blenod, et plusieurs autres terres. Et pour assurer à l'église de Toul la possession de tous ses biens, le même roi lui accorda un ban royal, ou un terrain franc de quatre lieues en longueur et en largeur, exempt d'impôts, de tailles et de subsides, lui en attribuant toute la juridiction, avec défense aux comtes d'y troubler les officiers de l'évêque dans l'exercice de la justice, ni de bâtir aucun château ou forteresse (2).

(1) Guntramnus rex ecclesiæ Maurianensi concessit fium quæ Vallem Cottianam, in gyrum Maurianæ structam, et rustes et fivum quæ muris et tectis ecclesiæ ministrarent. Concessit autem et leudes et graffiones qui cum comitibus marcam defendebant, ut ab eo die deinceps episcopo Mauriennæ obedirent et in omnibus subditi

essent.

In Archivio ecclesiæ cathedralis Maurianensis extat monumentum in quo legitur sanctum Gunthramnum (ecclesiæ cathedralis fundatorem) venisse ad civitatem Maurianam ac præsentem adorasse reliquias sancti Joannis, et in venerationem earumdem donavisse principatum Maurianensem cis arcam torrentem, cum mero et mixto imperio, pro ecclesiá cum episcopatu et clero ibidem sta biliendis. (Vita S. Tygria, ap. Bolland., jun.)

(2) Hist. de Lorraine, de Calmet, t. 1, p. 419.

Dagobert II donna à l'église de Strasbourg, dédiée à la Sainte-Vierge, le pays ou canton dont la ville de Ruffach est le lieu principal. Cette ville était alors considérable, puisque l'ancien auteur qui rapporte cette donation dit qu'elle est très-peuplée, et qu'elle peut être une dot convenable pour la Reine du ciel. Ce canton, outre Ruffach, comprend plusieurs petites villes et villages. Il renfermait, du temps de Dagobert, un des châteaux de ce roi, nommé Issembourg, qui était placé sur la montagne au pied de laquelle est Ruffach. Ce pays se nomme aujourd'hui OberMundat, ou le Mundat supérieur, mot formé d'emunitas, terme latin qui marque qu'il ne reconnaissait aucune autre juridiction que celle de l'évêque de Strasbourg (1).

Saint Sauve fut placé sur le siége d'Amiens en 686. Le peuple de cette ville, dont il avait gagné le cœur, réunit en lui les deux qualités de magistrat et d'évê

(1) Occurrit animo regis Rubiacham, oppidum cunctis usibus, id est, agris amœnis, campis, silvis, aquis, ædificiis, populis opulentissimum, summæ reginæ in dotem convenire. Nec distulit rex, voto tandem invento, canceliario mox accito, coram optimatibus suis, assensum tam bono consilio præbentibus, testamentum facit, ut Rubiacha cum omnibus appendiciis suis confinibusque ad se pertinentibus, etiam cum villis, totum et integrum à modo et deinceps sit sub dominio sancta Argentinensis ecclesia servientis Dei genitrici Mariæ, stabili et inextricabili stipulatione subnixum. (Ibid., S. Arbogasti Vita.)

que, et le déclara seigneur temporel et spirituel de la ville (1).

Saint Herbland alla trouver Pasquaire, évêque de Nantes, et lui dit : « Faites-nous préparer un petit <<< bateau pour descendre la Loire, et visiter ses riva«ges jusqu'à la mer. Si nous n'y apercevons pas un << endroit propre pour y placer un monastère, nous <«< irons à droite et à gauche, dans toute l'étendue de << votre domination, jusqu'à ce que nous trouvions un «< lieu convenable à notre dessein (2). »

Hainmare, évêque d'Auxerre, tint la principauté quinze ans. Il était brave, distingué par sa naissance, et extrêmement riche en belles terres; car sa puissance temporelle fut si grande, qu'il possédait presque tout le duché de Bourgogne (3).

Les archevêques de Besançon ont possédé de tout temps la principauté de Mandeure en haute souverai

(1) Hist. d'Amiens, t. 2, p. 13.

(2) Jube nobis præparare naviculam in quâ cum sociis per alveum Ligerio remigantes, usque ad loca maritima omnia littora ejus pervidere possimus. Et si locus aptus repertus non fuerit ubi Cœnobium ædificetur, tunc ad dextram levamque in omni tua circuibimus dominatione, usquedùm congruum reperiamus situm monasterii constructionis. (Vita S. Hermenlandi, an 696.)

(3) Hainmarus vocatus episcopus tenuit principatum annos XV. Fuit enim vir strenuus atque nobilitate generis non mediocriter decoratus, simulque fundorum dignitate ditissimus. Nam in tantum ejus poiestas seculariter excrevit, ut usque ad ducatum penè totius Burgundiæ perveniret. (list. Episcop. Antissiod.)

neté, sans mouvance ni dépendance d'aucun souverain. Il en faut inférer qu'ils ne doivent point un și beau domaine aux rois de la seconde ou troisième race, qui n'accordaient les grandes terres qu'à charge d'hommage et de mouvance. Mandeure était autrefois une ville considérable; le grand nombre d'anciens monumens qu'on y a trouvés ne permet pas d'en douter (1)

Saint Gilles, archevêque de Reims, vint avec ses troupes au secours de Chilpéric, dans la guerre qu'il eut avec Childebert: In ed quoque altercatione quæ inter Chilpericum ac Childebertum reges de principatu regni fuerat oborta, hic idem præsul à Chilperici regis auxilio non defecit et copia. L'on ajoute que, dans les fréquentes expéditions militaires que fit ce roi, ce saint prélat continua de lui fournir des troupes Intereà dum frequentibus regiis expeditionibus non deesset Egidius (2).

Un faux Christ, suivi d'une armée de trois mille hommes, avec laquelle il commettait toutes sortes de brigandages, vint attaquer la ville du Puy. Saint Aurèle, qui en était pour lors évêque, envoya contre lui des hommes vaillans, qui tuèrent cet imposteur. Son armée se dissipa dès qu'elle le vit mort (3).

(1) Epamanduodurum, vulgò Mandeure, cujus supremus dominus est archiepiscopus Bisuntinus. Chiffletü Vesuntio, p. 152. (2) Vita S. Basoli inter acta SS. Ord. S. Bened., sæc. 2, p. 67.

(3) An 590. Greg, Tur., l. 10, c. 25.

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