» GLOIRE ET DANS SA DIGNITÉ. » (Journal de l'Empire, du 26 mars. Article officiel.) Ainsi, pouvons-nous dire à notre tour, fut terminée une entreprise qui a été comme un abrégé de toute la révolution. On y a vu Buonaparte, loué jadis de n'avoir détrôné que l'anarchie, détrôner alors la légitimité dans la personne du souverain reconnu par toute l'Europe, s'asseoir sur le trône de Louis XVIII, s'environner non seulement de tous les ennemis de ce trône auguste, mais encore des fabricateurs de la république dont il étoit le représentant et l'héritier indigne, puisqu'il avoit assassiné sa mère et sa bienfaitrice; on a vu le ban et l'arrière-ban de la république détruite, accourir à la voix d'un scélérat démasqué, se ranger sous ce chef couronné, et lui dire : Nous voici. On a vu au-dehors le même développement de forces militaires qu'aux beaux jours de la révolution; au-dedans le même jacobinisme; organisé, armé, attendant le signal des mêmes victoires pour se livrer aux mêmes horreurs, pour dresser les mêmes échafauds, et noyer encore la France et l'Europe dans un déluge de sang. Mais la Providence avoit marqué la limite du crine; elle ne permit pas le renouvellement de ce cours de prospérités inouies qui pendant quinze ans avoient indigné le monde, et fait douter si elle le gouvernoit. Autant la première chute de Buonaparte avoit été lente, autant la seconde fut prompte. Il avoit fallu des années et des efforts prodigieux pour amener la première catastrophe; il ne fallut qu'un moment et un seul coup pour déterminer la seconde. Après une campagne de quatre jours, le héros rentrá seul dans Paris sans avoir pu ressaisir le laurier de la victoire, qu'il croyoit tenir avant le combat. Dépouillé de tout prestige, et n'ayant pour escorte que des crimes qu'il ne pouvoit plus cacher sous des trophées, il renouvela à l'Elysée, au mois de juin 1815, les scènes de Fontainebleau du mois d'avril 1814. Après le 20 mars, voulant réfuter la déclaration des puissances du 13, et justifier son éva sion, par la résolution prétendue qu'elles avoient prise de le transférer à l'île Sainte-Hélène, Buonaparte avoit dit: qu'il auroit subi son sort, si la France n'eût eu besoin d'un libérateur. Deux mois après, il peignit ce retour comme un trait de dévouement auquel l'histoire ne pouvoit rien offrir de comparable, à moins de remonter au temps de ce roi d'Athènes, qui se sacrifia pour son peuple. C'est à l'étalage d'une telle résignation et d'un dévouement si héroïque, que Buonaparte fit succéder la fuite de Waterloo, les scènes de la seconde abdication, les tentatives d'évasion à Paris et à Rochefort, les supplications adressées au prince régent d'Angleterre, et enfin les protestations faites à bord du Bellerophon et du Northumberland, A LA FACE DU CIEL ET DES HOMMES pris à témoin de la disposition violente qu'on faisoit de sa personne. Tel a été l'itinéraire de Buonaparte de l'ile d'Elbe à l'île Sainte-Hélène. Détournons la vue des maux incalculables qu'un tel libérateur a traînés à sa suite, et dont il a marqué son passage en France. Songeons plutôt aux avantages qui peuvent naître du sein de ces calamités. Ce retour fatal a été un crible où la fidélité s'est séparée de la trahison; l'une a été éprouvée, l'autre s'est dé-. masquée elle-même ; et l'autorité royale renversée a trouvé, jusque dans ce renversement, l'un des moyens les plus sûrs qu'ait un gouvernement pour travailler à son raffermissement, celui de pouvoir discerner ses amis de ses ennemis. FIN. TABLE. DISSIMULATION de Buonaparte à l'ile d'Elbe. . Son départ le 26 février. Pag. 13 Sa navigation. De la croisière française stationnée dans Son débarquement au gofe Juan le 1er mars. Il détache deux compagnies, l'une sur Antibes, ét l'autre Arrestation du duc de Valentinois. Buonaparte lève son bivouac à minuit, et se fait amener Il arrive aux portes de Grasse où il évite d'entrer. Son passage aux environs de Grasse. 1 part des environs de Grasse. Le 3 mars il part de Ceranon et s'arrête à Castellane. Détails curieux sur son passage à Barrême. Il part de Bar- Il vient coucher â Maligeai, et fait avancer le 5 mars Cam- Le 6 mars il part de Gap, vient coucher à Corps, et fait avancer Cambronne jusqu'à la Mure, sur la route de Grenoble. Etat de cette place, conduite des autorités L'avant-garde partie de Grenoble rencontre celle de Buo- Le mars, retraite de l'avant-garde de Grenoble; fidé- lité de cette avant-garde, suivie de sa défection. Buonaparte fait venir le maire de Grenoble et le colonel Le 8 mars, Buonaparte reçoit les autorités de Grenoble, .62-63 61 Il rend divers décrets. Il fait sés adienx aux habitans des Hautes et Basses-A!pes 65 66 68 Proclamation de MONSIEUR à l'armée le 9 mars. et à ceux de l'Isère. Il couche à Bourgoin. Etat de Lyon. Progrès de la défection. Guillotière. Le maréchal rejoint MONSIEUR. Premiere nuit de Buonaparte à Lyon. MONSIEUR quitte Lyon. Tentative inutile du maréchal Macdona'd sur le pont de la Le 10 mars, entrée de Buonaparte à Lyon. Le 11 mars, il passe la revue des troupes. Son entrée et son séjour à Macon. Le 14 mars il part de Màcon et arrive à Châlons. Conduite honorable du maire de Châlons. Le 15 mars il part de Châlons et arrive à Autun. Etat de cette ville. Noble conduite du maire et du conseil municipal. Buonaparte les fait venir. Le 16 mars Buonaparte part de Châlons et vient coucher à Avalon. Fermeté du maire de cete ville. Entretien de Buonaparte avec ce magistrat. Le 17 mars Buonaparte quitte Avalon, et vient coucher à Auxerre. Le préfet va à son rencontre. Fermeté évangélique du Le 18 mars Buonaparte attend à Auxerre les nouvelles de . Tableau de la Capitale depuis le dimanche 5 mars jusqu'au dimanche 19. Le 19 mars Buonaparte part d'Auxerre. Son passage à Naufrage d'un détachement de ses troupes qu'il occasionne. Beau trait d'un officier du régiment du Roi. Buonaparte entre aux Tuileries à neuf heures du soir. Le 21 mars Buonaparte passe la revue des troupes. .* 147 |