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mon passage m'a vivement ému. Si quelques nuages avoient pu arrêter la grande opinion que j'avois du peuple français, ce que j'ai vu m'a convaincu qu'il étoit toujours digne de ce nom de grand peuple dont je le saluai il y a plus de vingt ans.

Dauphinois! sur le point de quitter vos contrées pour me rendre dans ma bonne ville de Lyon, j'ai senti le besoin de vous exprimer toute l'estime que m'ont inspirée vos sentimens élevés. Mon cœur est tout plein des émotions que vous y avez fait naître ; j'en conserverai toujours le

souvenir.

Signé NAPOLÉON.

N. V.

DÉCRET RENDU A LYON, LE 13 MARS 1815.

NAPOLÉON, etc. etc. etc.

Considérant que la chambre des pairs est composée en partie de personnes qui ont porté les armes contre la France, et qui ont intérêt au rétablissement des droits féodaux, à la destruction de l'égalité entre les différentes classes, à l'annullation des ventes des domaines nationaux, et enfin à priver le peuple des droits qu'il a acquis par vingt-cinq ans de combats contre les ennemis de la gloire nationale;

Considérant que les pouvoirs des députés au corps législatif étoient expirés, et que dès lors la chambre des. communes n'a plus aucun caractère national; qu'une

partie de cette chambre s'est rendue indigne de la confiance de la nation, en adhérant au rétablissement de la noblesse féodale, abolie par les constitutions acceptées par le peuple, en faisant payer par la France des dettes contractées à l'étranger pour tramer des coalitions et soudoyer des armées contre le peuple français; en donnant aux Bourbons le titre de Roi légitime, ce qui étoit déclarer rebelles le peuple français et les armées, proclamer seuls bons Francais les émigrés qui ont déchiré, pendant ving-cinq ans, le sein de la patrie, et violé tous les droits du peuple, en consacrant le principe que la nation étoit faite pour le trône, et non le trône pour la nation, Nous avons décrété et décrétons ce qui suit: 'Art. 1er. La chambre des pairs est dissoute.

2. La chambre des communes est dissoute; il est ordonné à chacun des membres convoqués, et arrivés à Paris depuis le 7 mars dernier, de retourner sans délai dans leur domicile.

3. Les colléges électoraux des départemens de l'empire seront réunis à Paris, dans le courant du mois de mai prochain, en assemblée extraordinaire du Champ de Mai, afin de prendre les mesures convenables pour corriger et modifier nos constitutions, selon l'intérêt et la volonté de la nation, et en même temps pour assister au couronnement de l'Impératrice, notre très-chère et bienaimée épouse, et à celui de notre cher et bien-aimé fils.

4. Notre grand-maréchal, faisant fonctions de majorgénéral de la grande-armée, est chargé de prendre les mesures nécessaires pour la publication du présent décret. Signé NAPOLÉON.

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PROCLAMATION DE NEY, DU 13 MARS.

Ofheiers, sous-officiers et soldats !

La causs des Bourbons est à jamais perdue! la dynastie 14gitims que la nation française a adoptée va remonter sur Je trone, c'est à l'empereur Napoléon, notre souverain, qu'il appartient soul de régner sur notre beau pays! Que la

noblesse des Bourbons prenne le parti de s'expatrier encore, ou qu'elle consente à vivre au milieu de nous, que nous importe? La cause sacrée de la liberté et de notre indépen– dance ne souffrira plus de leur funește influence. Ils ont voulu avilir notre gloire militaire; mais ils se sont trompés: cette gloire est le fruit de trop nobles travaux, pour que nous puissions jamais en perdre le souvenir.

Soldats! les temps ne sont plus où l'on gouvernoit les peuples en étouffant tous leurs droits: la liberté triomphe enfin, et Napoléon, notre auguste empereur, va affermir celle de tous les Français! Que tous les braves que j'ai l'honneur de commander se pénètrent de cette grande vérité !

Soldats! je vous ai souvent menés à la victoire; maintenant je veux vous conduire à cette phalange immortelle que l'empereur Napoléon conduit à Paris, et qui y sera de jours; et là, notre espérance et notre bonheur seront à jamais réalisés. Vive l'empereur !

sous peu

Le maréchal d'empire,

Signé PRINCE DE LA MOSKOWA.

No. VIII.

DÉCLARATION DU CONGRÈS, DU 13 MARS.

Les puissances qui ont signé le traité de Paris, réunies en congrès à Vienne, informées de l'évasion de Napoléon Buonaparte et de son entrée à main armée en France, doivent à leur propre dignité et à l'intérêt de l'ordre so

N°. VI.

ADIEUX ET REMERCIEMENS AUX LYONNAIS,
DU 13 MARS.

Lyonnais!

'Au moment de quitter votre ville pour me rendre dans ma capitale, j'éprouve le besoin de vous faire connoître les sentimens que vous m'avez inspirés. Vous avez toujours été au premier rang dans mon affection. Sur le trône ou dans l'exil, vous m'avez toujours montré les mêmes senti→ mens. Ce caractère élevé qui vous distingue spécialement, vous a mérité toute mon estime. Dans des momens plus tranquilles, je reviendrai pour m'occuper de vos besoins et de la prospérité de vos manufactures et de votre ville. Lyonnais, je vous aime.

Donné à Lyon, le 13 mars 1815.

Signé NAPOLÉON.

No. VII.

PROCLAMATION DE NEY, DU 13 MARS.

Officiers, sous-officiers et soldats !

La cause des Bourbons est à jamais perdue! la dynastie légitime que la nation française a adoptée va remonter sur le trône : c'est à l'empereur Napoléon, notre souverain, qu'il appartient seul de régner sur notre beau pays! Que la

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