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dans la garde nationale ou dans l'armée, les décorations qu'ils auroient obtenues, enfin tout signe qui les annonceroit extérieurement comme faisant partie de l'association, est formellement interdite.

16. Le présent acte fédératif cessera d'avoir son effet aussitôt que S. M. daignera faire connoître que les dangers de la patrie ont cessé.

Fait à Rennes, par les citoyens de tous âges et de toute condition, réunis avec MM. les commissaires de Nantes et de Vannes, et les écoles de droit, de chirurgie, etc. etc., sous l'agrément de l'autorité, dans l'une des salles du Palais de justice, le 24 avril 1815.

Les commissaires, BLIN, ROUXEL-LANGOTIÈRE,
GAILLARD-DE-KERBERTIN, BINET aîné.
(Suivent plus de trois mille signatures. ) (1)

N°. XXIV.

CIRCULAIRE DU MINISTRE DE LA GUERRE AUX GÉNÉRAUX CHARGÉS DE CONCOURIR A LA FORMATION DES BATAILLONS DE GARDES NATIONALES:

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» En rendant au peuple français, avec ses droits méconnus, sa première énergie et la conscience de ses

(1) C'est ainsi que s'exprime le Journal de l'Empire du 1er mai. Les signatures n'y sont pas, et nous ignorons si le nombre en est augmenté. On nous a assuré qu'il ne s'élevoit pas au delà de six cents, et que beaucoup avoient été arrachées par tous les moyens que la fourberie et l'audace peuvent suggérer.

forces, l'empereur se hâte d'en régler l'emploi par l'organisation des gardes nationales dans tous les départemens de l'empire. S. M. vous charge de la mission la plus importante; elle vous commet le soin de former ces nombreux bataillons dans les mêmes vues, avec le même esprit, le vrai patiotisme qui les enfanta, qui fit prévaloir contre tant d'obstacles, et fait triompher encore aujourd'hui, sous les mêmes couleurs et sous les aigles impériales, les principes de la révolution qui s'achève.

» Pénétrez-vous bien, général, des intentions de l'empereur. Il accomplit à la fois toutes ses promesses; il appelle la nation à garantir elle-même sa liberté : il appelle aux armes tous les citoyens qui veulent la défendre : l'unanimité de sentimens et d'efforts est si évidente, le succès est si certain, que les fauteurs de la guerre étrangère, qui feignoient de prévoir et de craindre de nouvelles agressions. du peuple français, redoutent bien plus sa sagesse que ses excès. L'assemblée du Champ-de-Mai dissipera ces nuages; ses actes discréditeront, au dehors comme au dedans, tous les mensonges politiques; on ne pourra ni taire ni dénaturer aux yeux de toute l'Europe, la volonté de la nation française, de conserver la paix par son entière indépendance. Mais pour la faire respecter, pour que les passions individuelles, revêtues d'un faux zèle pour l'intérêt des peuples qu'elles trahissent, ne repoussent point cette même garantie nationale que naguère elles invoquoient frauduleusement, l'empereur veut que le développement des forces absolues du territoire soit si considérable et si prompi, que la modération du gouvernement français ait toute sa valeur, et que les nouveaux perturbateurs du repos de l'Europe ne trouvent plus de prétexte, et soient

forcés de jeter le masque, et de nous laisser jouir en paix du fruit de nos travaux.

»Ne souffrez pas, général, que le petit nombre des malveillans, toujours prêts à attiédir le patriotisme, à multiplier les obstacles et les vaines terreurs, éloignent de vous la confiance que doivent imprimer les résolutions généreuses de l'empereur. Les gardes nationales, et particulièrement les bataillons d'élite, sont uniquement appelés à la conservation des places, citadelles et forts, sur la ligne des frontières. Ils y relèvent les corps de l'armée, qui, rendus mobiles entre ces points fixes, doivent, en s'y appuyant, manoeuvrer pour repousser toute agression, en cas de violation du territoire. Cette défensive est le poste d'honneur des gardes nationales; c'est là seulement qu'elles ont à combattre avec tout l'avantage des points fortifiés par la nature et l'art, pour la plus juste cause, pour leurs propres foyers, et sur les boulevards de la patrie.

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Le ministre de la guerre, maréchal prince D'ECKMUHL,

N°. XXXV.

CIRCULAIRE DU MINISTRE DE LA GUERRE A MM. LES PRÉFETS, SOUS-préfets et MAIRES DE L'EMPIRE.

Monsieur, si nous sommes obligés de reprendre les armes pour défendre notre indépendance et nos foyers, quelle cause plus juste et plus sainte dut jamais inspirer des efforts plus unanimes et plus énergiques?

C'est la cause d'un grand peuple qui veut être libre et

maître chez lui, contre une ligue passionnée qui prẻtend lui dicter des lois déshonorantes.

Du succès de cette lutte dépend l'existence même de la France. La France doit déployer pour sa défense toutes les ressources que peuvent lui offrir la nature, l'art, le génie et le courage de ses habitans.

L'empereur est au milieu de nous; l'heureuse révolution qui nous l'a rendu a doublé nos forces, a complété nos rangs, a ranimé dans nos cœurs toutes nos espérances.

A la première violation de nos frontières, l'empereur sera à la tête de ses bataillons victorieux, et l'Europe reconnoîtra en nous la race des braves.

Mais, pendant qu'il combattra pour l'honneur et l'intégrité de l'empire, il doit compter sur la coopération de tous les Français.

C'est à chaque autorité, à chaque citoyen, à seconder en tous sens, et par tous les genres de résistance partielle, le grand mouvement que son génie imprimera aux masses dont le succès devient alors infaillible, et assure notre salut.

Que chacun soit donc prêt et contribue de tous ses moyens à repousser toute atteinte à l'honneur national, toute tentative d'envahissement.

Personne de vous n'ignore aujourd'hui que la France, loyalement défendue sur tous les points de son territoire, auroit été, en 1814, le tombeau de ses dévastateurs.

Ils ne sont redoutables que pour ceux qui se laissent effrayer par des menaces que ne pourroit suivre, la plupart du temps, aucun moyen d'exécution.

Si des forces plus réelles pénètrent dans quelques-uns de nos départemens, que des obstacles de toute espèce se

multiplient sur leur passage; que leurs convois, leurs détachemens soient détruits ou arrêtés dans leur marche; que des correspondances actives soient entretenues partout; que les chefs militaires reçoivent promptement les moindres avis !

Que les habitans des campagnes disputent eux-mêmes les défilés, les bois, les marais, les gorges, les chemins creux! Cette guerre, sans danger pour celui qui connoit les localités, honorable autant qu'utile au citoyen qui défend sa propriété, est toujours désastreuse pour l'étranger qui ne connoît ni le terrain ni la langue.

Que le moindre bourg, qu'une maison isolée, un moulin, un enclos deviennent, par la bravoure, l'industrie, l'intelligence de leurs défenseurs, des postes capables de retarder l'ennemi!

Que les portes, que les enceintes des villes soient réparées, que les ponts soient fortifiés et défendus!

Que l'exemple de Tournus, de Châlons, de SaintJean-de-Losne, de Langres, de Compiègne, etc. etc. etc., enflamme l'émulation de toutes les cités ; que toutes soient disposées à mériter, au besoin, les mêmes éloges du souverain, la même reconnoissance de la patrie!

Quand elle est en danger, tout magistrat est chef et capitaine, tout citoyen est soldat, tous les Francais connoissent les lois de l'honneur et du devoir; nul ne s'exposera aux noms également flétrissans à leurs yeux, de lâche ou de traître; et l'empereur, après avoir assuré cette paix pour laquelle il aura combattu, n'aurà que des signes d'honneur et des couronnes civiques à décerner. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite consiSigné maréchal prince D'ECKMUHL.

ration.

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